Hongrie (1985-1986)

« Hongrie 1985-1986 En Hongrie, où le régime communiste réputé le plus "libéral" bénéficie d'un large consensus, les premières élections organisées (en juin 1985) avec candidatures multiples ont permis l'entrée à l'Assemblée nationale de vingt-cinq députés non prévus initialement, bien que tous aient accepté le programme du Front populaire patriotique patronné par le Parti communiste.

Cependant, les quelques dissidents qui avaient tenté de présenter leur candidature ne sont pas parvenus à la faire admettre ; l'opposition, numériquement faible et essentiellement composée d'intellectuels contestataires, est restée sous surveillance, d'ailleurs plutôt discrète. Au sein de l'appareil du PC, certains éléments qualifiés de "conservateurs" ont exigé une politique plus "orthodoxe" et formulé quelques réserves, en particulier à l'encontre de la politique culturelle officielle qui accepte la coexistence de différents courants idéologiques, scientifiques et artistiques. Les problèmes économiques et sociaux sont restés au centre des préoccupations des dirigeants, ces derniers reconnaissant le bien-fondé des inquiétudes qui se sont exprimées dans l'opinion publique.

Plusieurs des objectifs du Plan n'ont pas été atteints en 1985.

Le sort matériel d'une partie non négligeable de la population (dont les retraités qui représentent 23% des habitants!) s'est détérioré alors que les inégalités entre riches et pauvres ont augmenté, notamment à cause du développement du secteur privé.

D'où la persistance d'une certaine tension sociale. Les objectifs principaux du nouveau Plan quinquennal (1986-1990) sont la baisse de l'inflation (elle était de 7% en 1985), la modernisation accélérée de la structure économique et le perfectionnement du système de gestion, ainsi que le développement des relations avec les pays occidentaux.

Il n'est pas question pour autant de perdre de vue les obligations qui découlent de l'appartenance de la Hongrie au Conseil d'assistance économique mutuelle (CAEM), et par conséquent, sa dépendance (et tout d'abord pour des matières premières) vis-à-vis des livraisons soviétiques. A cet égard, les dirigeants hongrois semblent se féliciter de la présence au Kremlin de M.

Mikhaïl Gorbatchev, présenté comme un "homme pragmatique à l'esprit ouvert et relativement compréhensif" quant aux réformes.

A condition que ces réformes - et pas seulement dans le domaine économique - respectent certaines limites car, s'agissant d'un pays membre du pacte de Varsovie, il ne convient pas de confondre "autonomie" et "indépendance".... »