Hong Kong (1994-1995)

« Hong Kong 1994-1995 Moins de deux ans avant que la Chine populaire ne recouvre la souveraineté sur la colonie britannique de Hong Kong, le 1er juillet 1997, les relations entre Pékin et le Royaume-Uni demeuraient difficiles.

La volonté soutenue du gouverneur Chris Patten de démocratiser les institutions locales irritait toujours les dirigeants chinois. Aux élections de district du 18 septembre 1994, deux formations pro-démocratiques (opposées à Pékin) ont remporté 103 des 346 sièges, tandis que 167 autres sont allés à des candidats indépendants et 37 aux forces de gauche (pro-Pékin).

Le déroulement ordonné du scrutin et la répartition des votes ont souligné la maturité politique des Hong-Kongais.

Le Parlement chinois venait juste, toutefois, de décider que les institutions politiques mises en place par les Britanniques seraient démantelées immédiatement après leur départ. En 1994, 60 000 personnes ont quitté l'enclave britannique malgré un revenu par habitant de 19 500 dollars, soit plus qu'au Royaume-Uni, au Canada et en Australie.

En novembre 1994, après trois ans d'âpres discussions, Britanniques et Chinois ont fini par s'entendre sur le financement du nouveau complexe aéroportuaire de Chek Lap Kok, le plus grand chantier public de la décennie. Début 1995, le gouvernement chinois a suscité un malaise politique en demandant l'accès aux dossiers personnels des hauts fonctionnaires, un signe que, après 1997, la "région sous administration spéciale" ne jouira pas nécessairement du "haut degré d'autonomie" promis.

Des craintes existaient également pour l'avenir du rule of law posant la prédominance et l'indépendance des lois par rapport au politique. A Pékin, une immense horloge a été installée sur la place Tian An Men afin de marquer le compte à rebours, seconde par seconde, jusqu'au 1er juillet 1997.

Et en mars 1995, au moment où l'état de santé de l'homme fort Deng Xiaoping suscitait diverses interrogations, Lu Ping, l'un des principaux responsables chinois du dossier Hong Kong-Macao, a parcouru six villes américaines afin de rassurer les États-Unis quant à l'avenir de Hong Kong.. »