Honduras (1985-1986)
Publié le 16/09/2020
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Honduras 1985-1986
Au Honduras, où les deux déterminants de la vie politique sont l'ambassade des
États-Unis et l'armée, les élections du 24 novembre 1985 se sont déroulées sans
fraude et calmement.
Le Parti libéral a emporté la présidence avec 51,4% des
suffrages, contre le Parti national qui en a recueilli 45,4%, confirmant
l'importance écrasante de ces deux partis traditionnels dans le panorama
politique hondurien.
Au nouveau président, José Azcona Hoyo, investi dans ses
fonctions le 27 janvier 1986, il incombait d'unir les quatre tendances du Parti
libéral.
Il a hérité par ailleurs d'une dette extérieure de 2 500 millions de
dollars, et d'un taux de chômage de plus de 40%.
Mais surtout, il a pris la direction d'un pays dont la souveraineté nationale
est de plus en plus hypothéquée.
Avec trois armées sur son sol (hondurienne,
nord-américaine et contra nicaraguayenne), le Honduras dispose d'une marge de
manoeuvre qui s'est réduite progressivement, même si les quelques signes de
mauvaise humeur qu'il a manifestés n'ont pas encore remis en cause sa politique
d'alliance avec les États-Unis.
Cependant, l'armée hondurienne n'est pas à
l'abri de tensions internes concernant les frontières avec le Nicaragua et le
Salvador.
Le 1er février 1986, la "démission" du commandant des forces armées,
le général Walter López Reyes (avant tout nationaliste), remplacé par le général
Humberto Regalado Hernández, est à inscrire dans ces remous internes de l'armée
liés à des appréciations divergentes quant à la fonction du Honduras sur
l'échiquier centraméricain.
Les rapports avec le Salvador sont restés froids: ce dernier considère les camps
de réfugiés salvadoriens au Honduras comme des repaires de guérilleros, et le
litige frontalier entre les deux pays n'ayant pu être résolu, il devait être
porté devant la Cour internationale de justice de La Haye.
De quoi raviver le
nationalisme de part et d'autre, ce qui n'entre guère dans les objectifs de
Washington.
Avec 12 000 contras nicaraguayens armés au Honduras, les conflits se sont
succédé à la frontière nicaraguayenne, démesurément grossis par les États-Unis.
José Azcona s'est pourtant déclaré en faveur de la paix dans la région.
Un
élément nouveau est apparu cependant: l'opinion publique s'est montrée choquée
par la multiplication des cas de SIDA et de prostitution des enfants depuis
l'arrivée des soldats nord-américains.
On est loin d'un soutien populaire à un
engagement accru du Honduras aux côtés des États-Unis contre le Nicaragua!.
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