Homo sapiens

Vers 35 000 avant J.-C.

C'est au milieu de la dernière période glaciaire (Würm) qu'apparaît l'Homo sapiens fossilis. Il est partout associé aux industries du Paléolithique supérieur. Le type le mieux connu est celui de Cro-Magnon, du nom d'une grotte située près des Eyzies (Dordogne), où trois squelettes furent découverts en 1868. L'homme de CroMagnon était de grande taille, robuste ; son crâne ne différait pas de celui des hommes actuels, et il semble avoir été intellectuellement aussi doué. La qualité de ses industries, son goût de l'art, de la parure, ses préoccupations magiques et religieuses sont indiscutables. Les hommes de Cro-Magnon sont les plus nombreux en Europe pendant la seconde moitié de la glaciation de Würm, mais ils n'y sont pas seuls (types de Chancelade et de Grimaldi), et d'autres types d'Homo sapiens fossilis existent en Afrique (homme de Mechta el Arbi, d'Asselar, etc.) et en Asie (Pékin, Java). L'ensemble des groupes est encore peu différencié, et ce n'est que peu à peu, du fait de l'isolement géographique, que se dégageront les races humaines actuelles. Il est difficile d'assigner à l'Homo sapiens un berceau, encore que les meilleures conditions de vie semblent lui avoir été offertes dans la région des Grands lacs africains, où le climat assez chaud, l'abondance de la nourriture animale et végétale ont pu favoriser son développement. Quant à la répartition actuelle des races humaines, elle serait postérieure à des mutations affectant le stock primitif d'Homo sapiens : les mutants à peau foncée se seraient installés dans les régions de fort ensoleillement, ceux à peau claire dans des régions plus septentrionales, où ils eurent à affronter un milieu qui leur imposa des progrès techniques rapides.