HLP Terminale, Thème 1, La recherche de soi Corpus de textes (Littérature)
Publié le 07/11/2021
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HLP Terminale, Thème 1, La recherche de soi
Corpus de textes (Littérature)
Samantha Bernardoni
I.
Introduction : quels liens établir entre la recherche de soi, la quête
du Moi, et l’éducation ?
Condorcet : l‱instruction nationale vise à produire des citoyens égaux et utiles à la société.
Offrir à tous les individus de l'espèce humaine les moyens de pourvoir à leurs besoins, d'assurer
leur bien -être, de connaître et d'exercer leurs droits, d'entendre et de remplir leurs devoirs ; assu rer à
chacun la facilité de perfectionner son industrie, de se rendre capable des fonctions sociales
auxquelles il a le droit d'être appelé, de développer toute l'étendue des talents qu'il a reçus de la nature
; et par -là, établir entre les citoyens une ég alité de fait et rendre réelle l'égalité politique reconnue par
la loi.
Tel doit être le premier but d'une instruction nationale et, sous ce point de vue elle est, pour la
puissance publique, un devoir de justice.
Diriger l'enseignement de manière que la perfection des arts augmente les jouissances de la
généralité des citoyens et l'aisance de ceux qui les cultivent, qu'un plus grand nombre d'hommes
deviennent capables de bien remplir les fonctions nécessaires à la société et que les progrès toujours
croissants des lumières ouvrent une source inépuisable de secours dans nos besoins, de remèdes dans
nos maux, de moyens de bonheur individuel et de prospérité commune.
Cultiver enfin dans chaque génération les facultés physiques, intellectuelles et mor ales, et par là
contribuer à ce perfectionnement général et graduel de l'espèce humaine, dernier but vers lequel toute
institution sociale doit être dirigée.
Tel doit être encore l'objet de l'instruction, et c'est pour la puissance publique un devoir imposé
par l'intérêt commun de la société, par celui de l'humanité entière.
(…)
Ainsi, l'instruction doit être universelle, c'est -à-dire s'étendre à tous les citoyens.
Elle doit être
répartie avec toute l'égalité que permettent les limites nécessaires de la dépense, la distribution des
hommes sur le territoire, et le temps plus ou moins long que les enfants peuvent y consacrer.
Elle doit,
dans ses degrés divers, embrasser le système entier des connaissances humaines, et assurer aux
hommes, dans tous le s âges de la vie, la facilité de conserver leurs connaissances ou d'en acquérir de
nouvelles.
Nicolas de Condorcet, Rapport et projet de décret sur l’organisation générale de l’instruction publique
(Assemblée Nationale, 1792)
Rousseau : Il faut laisser les enfants profiter de la vie.
Que faut -il donc penser de cette éducation barbare qui sacrifie le présent à un avenir incertain, qui
charge un enfant de chaînes de toute espèce, et commence par le rendre misérable, pour lui préparer
au loin j e ne sais quel prétendu bonheur dont il est à croire qu'il ne jouira jamais ?...
Hommes, soyez
humains c'est votre premier devoir ; Soyez -le pour tous les états, pour tous les âges, pour tout ce qui
n'est pas étranger à l'homme.
Quelle sagesse y a -t-il pou r vous hors de l'humanité ? Aimez l‱enfance
; favorisez ses jeux, ses plaisirs, son aimable instinct.
Qui de vous n'a pas regretté quelquefois cet âge
où le rire est toujours sur les lèvres, et ou l'âme est toujours en paix ? Pourquoi voulez -vous ôter à ce s
petits innocents la jouissance d‱un temps si court qui leur échappe, et d‱un bien si précieux dont ils
ne sauraient abuser ? Pourquoi voulez -vous remplir d'amertume et de douleur ses premiers ans si
rapides, qui ne reviendront pas plus pour eux qu‱ils ne peuvent revenir pour vous ? (…)
C‱est, me répondez -vous, le temps de corriger les mauvaises inclinations de l‱homme ; c‱est dans
l‱âge de l‱enfance, où les peines sont le moins sensibles, qu‱il faut les multiplier, pour les épargner
dans l‱âge de rai son.
Mais qui vous dit que tout cet arrangement est à votre disposition, et que toutes
ces belles instructions dont vous accablez le faible esprit d‱un enfant ne lui seront pas un jour plus
pernicieuses qu‱utiles ? Qui vous assure que vous épargnez quelque chose par les chagrins que vous
lui prodiguez ? Pourquoi lui donnez -vous plus de maux que son état n‱en comporte, sans être sûr que
ces maux présents sont à la décharge de l‱avenir ? Et comment me prouverez -vous que ces mauvais
penchants dont vous prétend ez le guérir ne lui viennent pas de vos soins mal entendus, bien plus que
de la nature ? Malheureuse prévoyance, qui rend un être actuellement misérable, sur l‱espoir bien ou.
»
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