HLP – L’humain et ses limites La nature est-elle un modèle pour l’homme : doit-il y trouver sa vérité et ses limites ?
Publié le 15/05/2024
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HLP – L’humain et ses limites
La nature est-elle un modèle pour l’homme : doit-il y trouver sa vérité et ses limites ?
Explication du texte de John Stuart Mill sur la Nature
Le texte de Mill répond à la question de savoir si l’homme doit suivre la nature, c'est-àdire y trouver ce qui doit lui permettre de savoir ce qu’il doit faire, c'est-à-dire si la nature
peut lui donner un modèle pour agir.
Pour pouvoir répondre, il commence par remarquer que
nous pouvons donner deux sens différents à ce qui est naturel.
Le premier sens désigne « le système total des choses avec l’agrégat de toutes leurs
propriétés », c'est-à-dire qu’une chose sera naturelle du fait qu’elle respecte les lois
constitutives de la nature.
Dans ce cas, parce qu’il est un être qui existe dans la nature,
l’homme ne peut échapper à ses lois.
Il n’y a donc pas vraiment de sens à penser qu’il devrait
suivre la nature.
Le second sens désigne « les choses comme elles devraient être indépendamment de toute
intervention humaine ».
Ici aussi nous ne pouvons penser que l’homme devrait suivre la
nature car cela supposerait qu’il agisse autrement que comme un être humain, car il n’est pas
déterminé par son instinct.
L’action humaine est une action libre de ce point de vue.
C’est
pour cela qu’il peut et doit se poser la question de ce qu’il doit faire.
Dès lors, s’il devait obéir
à la nature, ce serait volontairement et non naturellement, c'est-à-dire que l’homme ne
pourrait annuler sa volonté et sa réflexion qui le distinguent de la vie vécue naturellement,
c'est-à-dire instinctivement.
Demander à l’homme de suivre la nature c’est lui donc lui
demander de renoncer à être humain, ce qui est contradictoire et donc irrationnel.
Par ailleurs, même si cela était possible, nous ne pouvons considérer que suivre la nature
telle qu’elle est indépendamment des actions humaines soit souhaitable, car ce qui arrive dans
la nature peut nous paraitre immoral.
Si nous devions faire volontairement ce qui peut avoir
lieu dans la nature, nous trouverions que notre comportement est mauvais, voir haïssable.
Prendre la nature comme modèle serait donc contradictoire avec les valeurs humaines.
Les
comportements que nous pouvons observés chez les animaux ne peuvent être pris comme des
modèles car ils vont contre nos conceptions de ce qui est moralement acceptable.
Ainsi, quelque soit le sens que nous donnons au mot nature, nous ne pouvons considérer
que l’homme devrait la suivre.
La raison principale qui semble pouvoir être comprise à partir
de ce que dit l’auteur jusqu’ici, c’est que la nature ne se présente pas comme donnant un
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modèle à suivre, que ce soit du point de la valeur (le bien ou le mal) ou du point de vue de la
perfection de son existence.
C’est ce que développe le dernier paragraphe en insistant sur le
fait que rien dans la nature ne peut être tout simplement compris comme étant parfait.
Ce qui
dans la nature nous convient et est, de ce fait, bienfaisant pour nous, ne peut être considéré
comme parfait et ne devant pas être modifié.
Tout ce que la nature peut nous donner, peut être
modifié car c’est l’homme qui décide de la valeur de ce qu’il trouve dans la nature et de ce
qu’il veut en faire.
La nature n’est pas, pour Mill, une existence sacrée qu’il faudrait recevoir
telle qu’elle est et acceptée quelque soit sa façon de répondre à nos besoins et nos attentes.
La nature ne peut donc donner de limites morales à l’action humaine car ce qui a lieu dans
la nature n’est pas un modèle de ce qui est bon ou mauvais.
Mill affirme donc la liberté
humaine comme capacité de juger de se décider indépendamment de valeurs naturelles, c'està-dire que l’on pourrait découvrir dans la nature.
Les hommes doivent se donner à eux-mêmes
les valeurs qui définissent les limites de leurs actions, c'est-à-dire ce qui sera condamné et ce
qui sera approuvé.
Néanmoins, si l’homme transforme la nature pour répondre à ses besoins, cette
transformation n’est pas une pure et simple opposition à la nature : elle est une opération qui
vise son amélioration, c'est-à-dire qu’elle veut prolonger ce qui est bon pour le rendre encore
meilleur.
Ainsi, nous trouvons dans la nature, non pas des modèles du bien et du bon que nous
n’aurions qu’à imiter pour exister comme il faut, mais nous y trouvons des indications, des
directions que nous pouvons prolonger.
Ce qui est bon pour nous, ce qui nous convient, nous
convient parce....
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