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HLP artistes maudits

Publié le 22/05/2024

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« Intro : "L'artiste est fait pour ne pas être compris", disait Léo Ferré, auteur et compositeur français du 20 ème siècle.

Marqués par la tourmente, les plus célèbres artistes incompris vivaient à la fin du 19 ème siècle, à l’époque culminante du romantisme.

Un destin tragique, comme si une malédiction s’était abattue sur eux. Bien souvent, tout a commencé dans l’enfance.

Le rôle de la mère rejetant un enfant de substitution est souvent retrouvé.

La suite n’était pas meilleure avec les échecs, la maladie, l’alcool, la drogue, les dérives, l’incompréhension de l’entourage et du public, la marginalité, la misère, etc.

L’influence de ces divers facteurs est-elle suffisante pour faciliter la création artistique ? Le génie est-il aussi la traduction d’une souffrance ou de la folie ? Pour pouvoir l'expliquer, Paul Verlaine utilisa en 1884 l'expression "artiste maudit" puis en 1888, dans “Les poètes maudits”, pour qualifier de manière générale les peintres, sculpteurs, musiciens, pour tous ceux qui créent, inventent, projettent leur imagination et leur talent dans leurs œuvres et souffrent de ne pas être compris, voire rejetés.

Il est vrai qu’ils sont en conflit avec la société, anticonformistes, provocants, n’acceptent pas les normes de leur siècle, refusent les contraintes sociales ou même les ignorent.

Verlaine citait en particulier Arthur Rimbaud, Tristan Corbière, ou lui-même.

Ils entretiennent ainsi le mythe de l'artiste paria de leur propre destin. De ce fait, nous pouvons nous demander dans quelle mesure les artistes maudits souffrent pour concevoir leurs œuvres. 1ère partie : Après la révolution de 1848, deux classes sociales se développent avec des aspirations contraires : la bourgeoisie devient la classe dominante et tend à imposer ses conceptions politiques et morales tandis que la classe ouvrière cherche à exprimer ses revendications. Dans un tel contexte socio-politique, les artistes s’éloignent d’une bourgeoisie qui refuse les formes nouvelles d’art.

L’artiste novateur n’est plus au service des institutions et des pouvoirs en place mais il tend à s’isoler et à se marginaliser. Toutefois, de par sa mise à l'écart de la société, l'artiste est une personne incomprise, rejetée à cause de ses œuvres. Nous pouvons citer à travers la peinture des vices, de l'érotisme noir, du « spleen » et de la vie moderne urbaine, le projet de Baudelaire d'« extraire la beauté du mal » dans Les Fleurs du Mal de 1857.

Il sera condamné pour "outrage aux bonnes mœurs" et plusieurs poèmes seront censurés.

De la même année, Manet et Degas affirment une autre figure de l'artiste en rupture, celle qui devance le goût de son temps, quitte à ne pas être compris.

Ils anticipent ainsi le mouvement littéraire du symbolisme, qui se penchera davantage sur les aspects psychologiques et symboliques de la vie citadine, avec notamment comme l'un des principaux pionniers, Arthur Rimbaud.

Ce dernier, dans son poème La Bohème de 1870, faisant probablement référence au mode de vie rebelle et contre-culture, sollicite un hymne à la liberté pour l'artiste.

A travers une dimension autobiographique, Rimbaud y décrit ses fugues et sa volonté adolescente de fuir un milieu étouffant et conformiste en se déjouant des règles du sonnet. La conception de l'artiste qui souffre de son prestige, réduit à des manifestations de sa sensibilité, nous fait également penser au mouvement artistique du romantisme caractérisé par la dominance de la sensibilité, de l'émotion et de l'imagination sur la raison et la morale. Dominant au début du 19ème siècle dans une Europe en pleine mutation, des artistes comme Schumann incarne le prototype de l'artiste maudit pour l'époque.

Toutefois, celui-ci n'est pas qualifié d'artiste maudit à cause de son rejet de la société.

Au contraire, sa musique était un instrument pour persuader, vaincre les réticences ainsi qu'éveiller la curiosité et la sympathie.

Schumann représente surtout un mystère en ce qui concerne la corrélation entre son génie et ses troubles psychiques, dont la schizophrénie ou sa profonde dépression. Ainsi, nous pouvons constater que les artistes torturés se sentent aliénés et mal compris à cause de la perception de l'ignorance ou de la négligence des autres qui ni ne les comprennent, ni ne les soutiennent pour les choses qu'ils jugent importantes Néanmoins, cela peut s’expliquer également par leurs propres émotions et par les conflits intérieurs qui les animent, qui relèvent notamment de la psychose. 2ème partie : Les artistes torturés sont souvent auto-destructeurs dans leur comportement et sont généralement associés à des problèmes de santé mentale tels que la toxicomanie, les troubles de la personnalité ou la dépression.

Les artistes torturés sont souvent enclins à l'auto-mutilation et ont un taux élevé de suicide.

Kay Redfield Jamison, psychologue et essayiste américaine du 20ème siècle,regroupe les études sur les troubles de l'humeur chez les écrivains, poètes, artistes et décèle des liens forts entre créativité et troubles de l’humeur, comme Virginia Woolf par exemple, qui s'est suicidée par noyade car elle avait la certitude de devenir folle. Les écrivains, notamment, avaient un plus grand risque d'être atteints d'anxiété et de troubles bipolaires, de schizophrénie, de dépression unipolaire et d'abus de substances, et avaient presque deux fois plus de risques que le grand public de se suicider.

Nous pouvons citer Van Gogh, peintre maudit par excellence du 19ème.

Enclin à une agitation intérieure, il dépeint sa tourmente à travers ses tableaux comme par exemple Champ de blé aux corbeaux de 1890.

Les critiques et historiens d'art voient généralement dans ce tableau une représentation de l'état d'esprit préoccupé de l’artiste, avec un ciel foncé et menaçant, l'indécision de trois chemins de terre et d'herbe allant dans différentes directions et les corbeaux noirs, signes de pressentiment ou même de mort.

Van Gogh s'est en effet suicidé quelques jours après avoir peint ce tableau.

Le docteur Gachet déclarait 2 jours avant le suicide de Van Gogh: “cet homme n’est pas fou; c’est un artiste! “ Nous pouvons également citer Camille Claudel, sculptrice française du 19ème, longtemps restée dans l’ombre de Rodin.

Son idylle avec ce dernier,.... »

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