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Histoire Terminale - Chapitre Introductif : Sortir de la guerre (1918-1923)

Publié le 12/12/2024

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« Histoire Terminale - Chapitre Introductif : Sortir de la guerre (1918-1923) Ouverture La première photographie (manuel Hatier 1ere p.

282) présente l’ossuaire de Douaumont commencé en 1918 et inauguré en 1932.

Ce monument à la mémoire des combattants de la bataille de Verdun (1916) renferme les ossements de 130 000 soldats inconnus français et allemands.

Il s’agissait de leur donner une sépulture digne et de permettre à leur famille de se recueillir.

La nécropole nationale de Douaumont, située devant l’ossuaire, rassemble à partir de 1923 les tombes des soldats français précédemment enterrés dans de petits cimetières autour du champ de bataille de Verdun. La carte des États d’Europe en 1923 permet de montrer les changements intervenus dans le tracé des frontières européennes au terme des traités de paix signés après la Première Guerre mondiale. La photographie de la p.

283 permet d’identifier les quatre hommes les plus influents de la conférence de la Paix de Paris.

Le Conseil des Quatre, réuni à partir de mars 1919, permet aux quatre grands vainqueurs de la guerre de discuter en privé de questions importantes avant que leurs propositions ne soient soumises à l’approbation des 23 autres puissances représentées à Paris. Problématique générale : Comment la guerre a-t-elle bouleversé les sociétés européennes ? Pourquoi la signature de traités de paix ne met pas fin aux conflits en Europe ? > Comment les sociétés européennes parviennent-elles à sortir de la guerre ? I- Sortir de la guerre (1918-1920) A- La signature de l'armistice (11 Novembre 1918) - Pour prévenir le chaos et l’insurrection sur son territoire, l’Etat-major allemand négocie en octobre 1918 l’armistice. Guillaume II doit abdiquer le 9 novembre.

C’est la fin du IIe Reich et le début de la République de Weimar. - Le nouveau gouvernement allemand signe l’armistice à Rethondes le 11 novembre 1918.

Les militaires s'étant défaussés, c'est à un civil, Matthias Erzberger, que revient la pénible tâche de négocier l'armistice. En France, la demande d'armistice fait débat.

Le président de la République Raymond Poincaré et le général Philippe Pétain voudraient profiter de l'avantage militaire pour chasser les Allemands de Belgique, envahir l'Allemagne elle-même et signifier à celle-ci l'étendue de sa défaite. Mais le généralissime des troupes alliées, Ferdinand Foch, et le chef du gouvernement, Georges Clemenceau, ne croient pas l'armée française capable de se battre encore longtemps et souhaitent en finir au plus vite. 1 L'armistice est signé dans le wagon spécial du généralissime Foch, au carrefour de Rethondes, au milieu de la forêt de Compiègne, le 11 novembre à 5h15 du matin. Les Français, encore très attachés à leur terroir et leur clocher, ne manquent pas de noter que ce jour est la fête du saint patron de leur pays, saint Martin, alors très populaire. Les Allemands se voient soumettre des « conditions » sans aucune marge de négociation : – Ils doivent livrer l'essentiel de leur armement, de leur aviation et de leur flotte de guerre. – Leur armée est sommée d'évacuer sous 30 jours la rive gauche du Rhin (en Allemagne même) ainsi que trois têtes de pont sur la rive droite : Coblence, Cologne et Mayence. L'armistice est conclu pour 36 jours mais sera régulièrement renouvelé jusqu'au traité de paix du 28 juin 1919. B- La guerre civile en Allemagne La demande d'armistice étant venue des représentants civils et non militaires de l'Allemagne, ces derniers échappent à l'infamie de la défaite.

À Berlin, les représentants de la jeune République accueillent les combattants en ces termes : « Soldats qui revenez invaincus » Dans les mois qui suivent l'armistice, les généraux Ludendorff et Hindenburg attribuent avec aplomb la défaite militaire à un « coup de poignard dans le dos » (dolchstoss) de la part des politiciens et des bourgeois cosmopolites.

L'expression est reprise avec ferveur par les Allemands meurtris et humiliés.

Elle va faire le lit des partis ultranationalistes, dont le parti nazi. C’est l’origine du mythe du « coup de poignard dans le dos », qui laisse entendre que la guerre n’a pas été perdue militairement. - La révolution allemande dure jusqu’en août 1919. - La réaction de l’Etat (la République) est violente : Friedrich Ebert, le ministre Social-démocrate organise la répression. - Cette révolution communiste est écrasée dans le sang par les Freikorps (« corps francs », des milices formées de volontaires : anciens officiers et soldats démobilisés, déclassés et chômeurs) : des centaines de socialistes et de communistes sont tués, cf.

Karl Liebknecht et Rosa Luxembourg.

Les Freikorps seront dissous en 1921, certains de ces membres nourriront les rangs des SA (Sturmabeitlung, « section d’assaut », la milice paramilitaire du parti nazi d’Adolf Hitler). Bilan : Sortie de guerre difficile pour l’Allemagne qui fait face à une révolution. - Pour empêcher la contagion révolutionnaire en Europe, les alliés envoient des corps expéditionnaires combattre l’Armée rouge : la France envoie des troupes en Pologne pour lutter contre l'Armée rouge. - La guerre militaire de 1914-1918 se termine par des guerres civiles en Europe (Allemagne, Russie, etc.) et d'autres conflits, comme la guerre russo-polonaise (1920-1921), guerre gréco-turque (19192 1923), ce qui tend à relativiser l'idée d'un entre deux guerre pour l'Europe. > Quel est le bilan humain, matériel et moral de la guerre ? II- Des sociétés endeuillées au lendemain de la guerre A- Un bilan effroyable Activité : dossier pp 284-285 - Les pays qui ont connu la guerre sur leur sol et ont engagé un nombre important de soldats sont les plus touchés par les pertes militaires et le nombre de blessés (doc.

1) : 1,4 million de morts en France et 4,2 millions de blessés, 1,8 million de morts en Russie et 4,9 millions de blessés, 2 millions de morts en Autriche-Hongrie et 3,6 millions de blessés.

L’Italie est un cas particulier puisqu’elle entre en guerre plus tardivement, en 1915.

En valeur relative par rapport au nombre de combattants engagés, la France est la plus touchée (71 %). Il faut lier ce bilan humain dramatique au développement du nombre de veuves et d’orphelins au lendemain de la guerre, tout comme à l’augmentation du nombre d’invalides (doc.

2), de gueules cassées (doc.

4) pas toujours capables de se réinsérer socialement. - L’économiste John Maynard Keynes fait partie de la délégation britannique qui négocie le traité de Versailles.

Dans ce passage, il évoque les paysages dévastés du nord de la France qu’il a pu voir en venant à la conférence de Paris. - Occupée pendant 4 ans durant la Première Guerre mondiale, Lens est régulièrement touchée par des tirs d’obus en raison de sa position à proximité de la ligne de front et de sa grande capacité industrielle. - La France est le plus gros emprunteur et les États-Unis sont le plus gros prêteur.

Les États-Unis n’entrent que tardivement dans le conflit, leur territoire n’est pas directement touché, leurs banques prêtent donc de l’argent aux forces de l’Entente, à des taux d’intérêt avantageux après leur entrée en guerre le 6 avril 1917.

Fortement engagée dans le conflit, touchée sur son sol par la guerre, la France souscrit des emprunts à l’étranger, en particulier au Royaume-Uni et aux États-Unis. - Les États-Unis sortent grand vainqueur de la guerre.

Le lourd bilan humain et matériel de la guerre en Europe (doc.

6 et 7) handicape les trois grandes puissances économiques d’avant-guerre, la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne.

L’Europe devient dépendante des États-Unis sur le plan financier (endettement, doc.

8) et sur le plan monétaire (doc.

7). - Poète et écrivain français, Paul Valéry doute dans cet extrait de la civilisation européenne qui a, selon lui, trahi la culture et les valeurs sur lesquelles elle s’était élevée.

Par ailleurs, la mort de milliers de jeunes artistes, de jeunes écrivains durant le conflit met selon lui en péril de manière irrémédiable le rayonnement intellectuel du vieux continent. Quels ont été les pays les plus touchés par la guerre en ce qui concerne le nombre des victimes ? et le pourcentage de victimes ? Pertes militaires totales : plus de 9 millions de morts, 17 millions de blessés. 3 Pertes civiles : 4 millions (dont génocide arménien : 1,5 millions de morts) - Mutilés, gueules cassées (séquelles physiques graves), invalides, des vies gâchées. - Grippe espagnole de 1918 : 1 million de morts en Europe.

(50 millions de morts pour toute l’épidémie ) - Allemagne : 2 millions de morts et disparus ; + 4 millions de blessés - France : 1 million 380 000 morts et disparus ; + 4 millions de blessés Mais en valeur relative (% des morts par rapport aux mobilisés), c’est la France qui remporte le score du plus grand nombre de morts : 17%, dont beaucoup de paysans contre 16% pour l’Allemagne. > Une France victorieuse mais exsangue Conséquences : nombreuses veuves, orphelins, accroissement du célibat (120 femmes pour 100 hommes). Quelle autre conséquence démographique est visible sur la pyramide des âges ? Comment apparaît-elle ? - Le déficit des naissances qui entraîne de nombreuses classes creuses. Quelles sont les conséquences matérielles et économiques.... »

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