HISTOIRE DU SCEAU EN FRANCELes matrices (HISTOIRE).
Publié le 17/05/2020
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Les matrices
La matrice est 1 'objet gravé en creux avec lequel on appose l'em preinte du sceau dans la cire.
Mis à part les anneaux sigillaires et les
pierres gravées , la quasi-totalité des matrices médiévales sont métalli
ques .
Les grands personnages et les communautés importantes ont des
matrice s en argent voire, comme Charles le Téméraire , en or, mais la
plupart des matrices sont en bronze, en cuivre ou en laiton .
Les paysans
et les personnes de condition inférieure, qui scellent peu souvent , ont
parfois des matrices en plomb ou en étain.
Ce sont toutefois les matrices
en bronze qui nous sont parvenues en plus grand nombre.
Ce nombre,
au reste , est infime
par rapport à celui des empreintes conservées.
La
cause principale de cette différence réside dans 1 'habitude de détruire la
matrice à la mort du possesseur afin d'éviter tout emploi frauduleux de
son sceau .
Par leur forme, les matrices peuvent être classées en deux catégo
ries : les matrices plates et les matrices présentant au dos un appendice
conique ou pyramidal.
Les premières sont les plus anciennes et les plus
nombreuses
jusqu'au début du X IVe siècle; les secondes , longtemps
réservées aux sceaux de petite taille, s'imposent à la fin du Moyen Age.
Sur les unes comme sur les autres , les anneaux , les bélières , les arêtes
dorsales ou les modes de préhension et de suspension peuvent être fort
variés et décorés de mille façons.
Certaines matrices sont attachées
au bout d'une chaîne par un anneau; d'autres sont enchâssées dans un manche en bois.
Si les matrices réellement bifaces sont une rareté,
fréquentes sont en revanche celles qui sont formées de deux disques
pourvus de trois ou quatre
« oreille s » par lesquelles on les attache
ensemble au moyen de vis.
Cela permet d'imprimer d'un seul coup dans
la cire les deux faces du sceau.
Plate ou conique, la matrice est toujours gravée dans un flanc de métal
épais qui permet une incision profonde.
La fabrication d'une matrice est
un travail long, cher et délicat.
Cela explique que certains grands person
nages
réutilisent la matrice de leur père en en faisant simplement changer
la légende.
Cela explique aussi que les petits personnages achètent sur le
marché local des matrices dont le type tout à fait banal (une fleur de lis,
un lion , une étoile) est gravé à 1' avance et sur lesquelles il n'y a plus qu'à inscrire, d'une façon plus ou moins rudimentaire , la légende.
Aux xvme et x1xe siècles , les matrice s médiévales ont été très recher
chées par les collectionneurs et ont fait
1' objet d'un commerce fructueux.
De nombreux faux ont été surmoulés sur des empreintes authentiques,
mais
un œil averti les reconnaît facilement :l'aspect en est pâteux et, ce
qui est aberrant, tous les défauts de l'empreinte , en raison du mauvais
état de conservation , se retrouvent inscrits dans le métal.
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