Histoire de la sidérurgie
Publié le 30/05/2024
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La sidérurgie de 1850 à nos jours
1.
2.
3.
L'âge d'or de la sidérurgie : 1850--1918
1.
Les innovations du XIXe siècle
1.
Nouveaux procédés et suprématie britannique
2.
Une nouvelle donne à partir des années 1880
3.
L'Italie
2.
L'évolution de la sidérurgie en France
1.
Bases géographiques
2.
Modification des structures industrielles
3.
Un secteur-clé de l'effort de guerre
1.
En France
2.
Les autres pays européens
Modernisations et crises (1918--1940)
Passage manquant pour le moment
Les Trente Glorieuses
1.
1945 : le tournant décisif pour la modernisation
2.
Une industrie peu à peu en crise : 1960-1980
1.
Premiers problèmes et solutions
2.
La crise mondiale et ses répercussions
3.
Les pays européens
La sidérurgie est l'activité industrielle de transformation du minerai en métal; on désigne couramment sous ce terme
l'art de fabriquer et de travailler le fer, la fonte, l'acier.
La sidérurgie a connu en France un essor fulgurant à partir de
la seconde moitié du XIXe siècle : les améliorations constantes des techniques ferroviaires ont entraîné le triomphe
du chemin de fer sur la route et la voie d'eau.
D'autre part l'équipement maritime se perfectionne avec l'apparition de
la coque en fer.
Les besoins croissants en acier (machines, infrastructures, bâtiments...) sont à l'origine du développement de la
sidérurgie.
Elle est la clef de voûte du système industriel et le secteur moteur des années 1870-1914.
1 L'âge d'or de la sidérurgie : 1850--1918
1.1 Les innovations du XIXe siècle
1.1.1 Nouveaux procédés et suprématie britannique
Le puddlage est une opération de brassage qui sépare le carbone de la fonte.
Il existe depuis la fin du
XVIIIe siècle.
Cette méthode pénible et coûteuse en énergie requiert des ouvriers très expérimentés.
Elle
assure la supériorité britannique pour les aciers jusqu'aux années 1860.
Le haut-fourneau à coke triomphe aux dépens du haut-fourneau à charbon de bois.
La France est plus
lente que la Grande-Bretagne, qui a très vite adopté les fourneaux au coke.
En 1856, l'introduction du procédé Bessemer (violent courant d'air froid balayant une grosse masse de
fonte et réduit le carbone) améliore les rendements.
La conversion ne nécessite plus que 25 à 30 minutes
contre 24 heures au moins pour les méthodes traditionnelles.
Elle permet également de produite de 5 à 10
tonnes d'acier en une seule opération au lieu des petits lingots de 20 kg au maximum obtenus par puddlage.
Le procédé Bessemer ne nécessite pratiquement aucune énergie et peut utiliser une fonte de qualité
moyenne.
À la fin des années 1860 est introduit le four Siemens-Martin, moins rapide mais plus facile à contrôler
que le convertisseur Bessemer.
On peut également l'approvisionner en ferraille.
Ces deux procédés nécessitent de minerais de haute qualité, non phosphoreux.
L'Allemagne, la Belgique et la
France, qui n'en possèdent que peu, en importent d'Espagne, de Galicie autrichienne, de l'île d'Elbe et d'Algérie.
Les premiers convertisseurs sont construits à Imphy, Terrenoire, Alès, Firminy, Commentry, Le Creusot.
L'essor de
la production est parallèle a ces innovations : 30 000 tonnes d'acier en 1860, 330 000 en 1880 (1 million en GrandeBretagne, environ 500 000 en Allemagne, 110 000 en Belgique).
En Grande-Bretagne, grâce à d'importantes ressources en minerais et en charbon, et à une forte demande, la
sidérurgie représente plus de 10% du revenu national, 40% de la main d’œuvre industrielle masculine au début des
années 1870.
La fonte et le fer marchand constituent la plus grande partie de la production.
La Grande-Bretagne
s'engage de manière prioritaire dans la filière Siemens-Martin.
Elle compte sur ses propres ressources en minerai de
qualité, et importe des minerais espagnols et suédois, à moindre coût à cause de ses exportations de charbon.
La supériorité anglaise est incontestée au début des années 1880 : dominante sur l'acier, écrasante sur l'ensemble des
productions liées au fer.
Elle produit 2,2 fois plus de fonte que l'Allemagne et les États-Unis réunis.
Une réorganisation complète de la sidérurgie résulte de l'adoption de ces procédés.
Les
installations deviennent beaucoup plus importantes et les investissements, en particulier
pour les convertisseurs Bessemer, sont considérables.
Parallèlement, l'acier entre dans
une logique de banalisation et de baisse continue de son prix.
1.1.2 Une nouvelle donne à partir des années 1880
Le procédé Thomas-Gilchrist permet la déphosphorisation des minerais.
Cela bouleverse les données
fondamentales qui régissaient la sidérurgie.
Cela permet l'utilisation des minerais lorrains, libère les industriels de la
contrainte d'approvisionnement en minerai et leur permet de choisir entre la filière Bessemer et la filière SiemensMartin.
L'Allemagne et la France orientent la majeure partie de leur développement sidérurgique sur le procédé ThomasGilschrist.
Les aciéries britanniques préfèrent poursuivre dans la filière Siemens-Martin, où leurs investissements
étaient déjà très importants.
L'Italie, qui ne possède pas de minerai phosphoreux, dont les capitaux sont limités et qui
souhaite utiliser au maximum la ferraille, se rallie également à ce procédé.
L'acier Bessemer a dès l'origine la réputation de produire de l'acier de mauvaise qualité,
tandis que le procédé Siemens-Martin, avec un four ouvert, permet aux ouvriers
d'intervenir.
L'acier Martin répond aux exigences de qualité et peut être vendu à un prix
élevé.
Mais peu à peu le prix de l'acier Bessemer-Thomas baisse et concurrence le fer
marchand, alors que la demande nouvelle concerne surtout des aciers de moyenne et
bonne qualité, et pas seulement de haute qualité.
L'offre britannique n'est bientôt plus en
mesure de satisfaire cette demande.
Le recul britannique est spectaculaire.
À la veille de la Ire guerre mondiale, elle produit un peu plus de 8 millions
de tonnes de fonte, contre 15,6 pour l'Allemagne.
Les entrepreneurs britanniques sont également dépassés par les
méthodes allemandes de commercialisation sur les marchés européens.
La production britannique augmente
cependant, et la part de l'acier Thomas augmente.
La multiplication des aciers spéciaux et l'apparition des alliages
offrent d'autre part de réelles possibilités aux sidérurgistes et à leur main d’œuvre très qualifiée.
Cependant, trop
dispersé, le capital semble avoir été utilisé de manière peu efficace dans le secteur sidérurgique.
La sidérurgie allemande maîtrise le procédé Thomas, et ses installations, plus récentes que les Britanniques, sont
plus grandes et mieux intégrées.
Ce dynamisme est lié au bassin houiller de la Ruhr, beaucoup plus importants que
les autres gisements allemands (Sarre, Aix-la-Chapelle, Silésie).
C'est le plus grand gisement d'Europe occidentale.
Ce dynamisme repose aussi sur un intense effort de recherche.
Krupp met au point la production d'acier fondu, puis
celle des bandages sans soudure, puis celle des aciers au silicium qui deviennent une de ses spécialités.
Thyssen et
Mannesman rivalisent dans la mise au point de procédés pour la production de tubes sans soudure.
C'est le second
qui l'emporte à la fin du XIXe siècle.
1.1.3 L'Italie
La sidérurgie italienne est stimulée par la baisse du coût du charbon importé, lié à la baisse du coût du fret.
Les
importations de charbon quadruplent dans la décennie 1880.
Une activité sidérurgique moderne naît alors, en
particulier à Gênes.
Comme en Grande-Bretagne, c'est le procédé Martin qui est adopté; c'est sans doute la part importante des chantiers
navals dans les achats qui explique ce choix.
De plus, la main d’œuvre n'a pas besoin d'être très qualifiée et
l'investissement de départ est bien plus faible.
Les implantations sont d'emblée très dispersées sur le territoire, ce qui interdit les investissements groupés et les
économies d'échelle.
La Ligurie se développe en liaison avec la construction navale;
La Lombardie de développe avec les constructions mécaniques;
L'Ombrie connaît un essor grâce à des subventions publiques.
Se développent les Aciéries de Terni, nées
de la transformation en société anonyme de l'entreprise du belge Cassian Bon.
Parmi les actionnaires, on
trouve l'industriel Stéphane Breda (Société vénitienne de Construction et de Travaux Publics), des
banquiers et des hommes d'affaires vénitiens et des banques.
L'État s'engage à lui adresser des commandes
que le gouvernement doit fixer dans le cadre d'un programme de réarmement naval et militaire.
Il lui
accorde également des avances financières pour lui permettre de lancer la production d'acier.
Le nouvel
établissement est inauguré en 1886 et bénéficie de l'assistance technique de Scheider.
La Toscane est mise en valeur pour utiliser les ressources en minerai de l'île d'Elbe.
Naples enfin est promue au début du XXe siècle pour favoriser, avec des crédits publics, le développement
du sud.
Cette montée en puissance s'appuie sur des importations de charbon.
À la fin du XIXe siècle, l'Italie produit
majoritairement de la fonte, et sa production d'acier est presque inexistante.
La sidérurgie est durement touchée par
les effets de la crise des années 1890, qui voit la disparition de ses s deux banques actionnaires.
En 1913, grâce au protectionnisme et au soutien de l'État, l'Italie produit un peu moins d'un million de tonnes d'un
acier coûteux, ce qui reporte l'effort financier sur les autres secteurs industriels.
L'industrie mécanique est ainsi très
pénalisée par les surcoûts entraînés par les achats d'acier national.
1.2 L'évolution de la sidérurgie en France
1.2.1 Bases géographiques
Au milieu du XIXe siècle, les bastions sont les vieux sites charbonniers tôt exploités :
Loire;
Saône-et-Loire (Le....
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