Histoire de la Normandie: L'enjeu des rivalités franco-anglaises durant quatre siècles 1982 323 800 911 1066 1204 1431 1468 1790
Publié le 18/05/2020
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Ci-dessous un extrait traitant le sujet : Histoire de la Normandie: L'enjeu des rivalités franco-anglaises durant quatre siècles 1982 323 800 911 1066 1204 1431 1468 1790 Ce document contient 2911 mots soit 6 pages. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système gratuit d’échange de ressources numériques. Cette aide totalement rédigée en format pdf sera utile aux lycéens ou étudiants ayant un devoir à réaliser ou une leçon à approfondir en Histoire-géographie.
Région historique de la France qui s'étend, entre la Picardie et la Bretagne, de la Bresle, à l'E., à l'estuaire du Couesnon, à l'O. • Des origines jusqu'à la réunion à la France • La Normandie dans la monarchie française Des origines jusqu'à la réunion à la France Habitée dès le paléolithique, la vallée de la Seine fut très tôt une voie d'échanges humains et commerciaux. À l'âge du bronze, elle servait à l'acheminement de l'étain de Cornouailles vers l'Europe continentale et méditerranéenne. À l'époque de la conquête romaine, la Normandie était habitée par divers peuples gaulois : les Calètes (au N. de la Seine), les Véliocasses (au S. de Rouen), les Éburovices (région d'Évreux), les Lexoviens (région de Lisieux), les Baiocasses et les Viducasses (région de Bayeux et de Caen), les Unelles (dans l'actuel département de la Manche). Le pays fut conquis en 56 av. J.-C. par Sabinius, lieutenant de César, qui battit les Unelles au mont Castre. Incluse dans la province de la Lyonnaise, puis, au IVe s., dans la Lyonnaise IIe, la région normande connut sous la domination romaine un bel essor urbain : Rotomagus (Rouen), Juliabona (Lillebonne), Mediolanum (Évreux), Augustodurum (Bayeux), Abrincates (Avranches)... Après avoir fait partie du royaume de Syagrius, elle fut occupée en 486 par les Francs et incluse, à l'époque mérovingienne, dans le royaume de Neustrie. Les débuts de la christianisation remontent au milieu du IIIe s. (fondation de l'évêché de Rouen par st Nicaise). Au VIIe s., la future Normandie connut une puissante floraison monastique avec la fondation des abbayes de Fontenelle (par st Wandrille, 649), de Rouen (par st Ouen, 649) et de Jumièges (par st Philibert, 654). Au cours du IXe s., les côtes furent ravagées par les incursions des Normands (v.), qui finirent par s'installer à demeure dans le pays qui a gardé leur nom : Charles le Simple dut reconnaître leur autorité sur la haute Normandie, et il obtint la conversion de leur chef, Rollon, auquel il donna sa fille en mariage (traité de Saint-Clair-sur-Epte, 911). Profitant de la rivalité entre Charles le Simple et Raoul de Bourgogne, les chefs normands étendirent leurs possessions, qui ne comprenaient, à l'origine, que les diocèses de Rouen, d'Évreux et de Lisieux ; ils acquirent rapidement la basse Normandie, le Bessin dès 924, le Cotentin et l'Avranchin en 933. Pour mettre en valeur leur duché, ils appelèrent des colons de Scandinavie et se partagèrent le pays. La christianisation des Normands était achevée dès les années 930/40, et, à la fin du Xe s., les conquérants étaient déjà profondément francisés. Le fils et successeur de Rollon, Guillaume Ier Longue-Épée (933/42), fit successivement hommage à Raoul de Bourgogne et au Carolingien Louis IV d'Outre-mer. Son fils, Richard Ier (942/96), rendit son duché pratiquement indépendant (traité de Gerberoy, 945). Allié aux Robertiens, gendre d'Hugues le Grand, il contribua, en 987, à son avènement sur le trône français. Cette collaboration étroite avec les Capétiens fut poursuivie sous Richard II (996/1027) et sous Robert Ier le Magnifique ou le Diable (1027/35) ; ce dernier, après avoir éliminé son frère et compétiteur Richard III, obtint d'Henri Ier de France le Vexin français et Pontoise (1031). Tout en introduisant dans leur État le système du fief et de la vassalité, encore inconnu des Scandinaves, les ducs normands parvinrent à affermir leur pouvoir en menant une politique centralisatrice, en évitant la formation de fiefs trop importants, tout en s'appuyant sur l'Église. 000200000E3400000DDA E2E,À la mort de Robert le Magnifique (1035), l'avènement de son fils bâtard Guillaume, encore enfant, fournit le prétexte à une révolte des barons, qui s'appuyaient, dans le Cotentin et le Bessin, sur des groupes de Scandinaves encore attachés au paganisme. Contraint de faire appel à son suzerain Henri Ier, qui venait de lui reprendre le Vexin français, le jeune Guillaume battit les insurgés au val des Dunes (près de Caen, 1047) ; il mit toute son énergie à restaurer et à développer le gouvernement centralisé, étendit son influence internationale en épousant Mathilde de Flandre (1053), lutta avec succès contre les comtes d'Anjou et, dès 1058, étendit sa suzeraineté sur le Maine, annexé en 1063 au duché de Normandie. Cette Normandie du XIe s. était non seulement l'État le mieux administré de l'Europe, mais aussi l'un des plus riches. En maintenant d'étroites relations avec l'Europe du Nord, les Normands avaient été les précurseurs du renouveau du grand commerce européen, dès le Xe s. L'expansion s'affirma, au milieu du XIe s., par la fondation de principautés normandes en Italie du Sud, et, en 1066, par la conquête de l'Angleterre. La constitution de ce puissant État anglo-normand, ancré sur les deux rives de la Manche, rattaché par des liens étroits à la Flandre et aux pays scandinaves, ne pouvait qu'alarmer les Capétiens. Guillaume le Bâtard, devenu le Conquérant (1035/87) (v.), se trouvait désormais roi d'Angleterre tout en restant vassal du roi de France pour son duché de Normandie. En 1078, Philippe Ier soutint la révolte de Robert Courteheuse, fils de Guillaume, contre son père. À la mort de Guillaume le Conquérant (1087), l'union personnelle entre la Normandie et l'Angleterre fut momentanément rompue, Robert Courteheuse devenait duc de Normandie (1087/1106) et son frère, Guillaume le Roux, roi d'Angleterre. Mais l'union anglo-normande fut reconstituée par leur frère, Henri Ier Beauclerc. Roi d'Angleterre en 1100, il battit Robert Courteheuse à Tinchebray (1106) et régna sur la Normandie jusqu'à sa mort (1135). Il repoussa le roi de France Louis VI et le força à reconnaître sa suzeraineté sur le Maine (traité de Gisors, 1113). Henri Ier n'ayant pas d'héritier mâle, sa mort ouvrit une grave crise de succession. Après neuf mois de troubles, Geoffroi V Plantagenêt, comte d'Anjou, second époux de l'impératrice Mathilde (v.), fille d'Henri Ier, triompha en 1144 du petit-fils de Guillaume le Conquérant, Étienne de Blois. La Normandie passa ainsi à la dynastie des Plantagenêts (v.). Fils de Geoffroi et de Mathilde, Henri Plantagenêt, duc de Normandie dès 1150, hérita de son père l'Anjou (1151), acquit l'Aquitaine par son mariage avec Aliénor (1152) et devint roi d'Angleterre sous le nom d'Henri II en 1154. Il fit de la Normandie le centre de sa puissance. Décidés à briser la menace angevine, les Capétiens Louis VII et Philippe Auguste soutinrent les révoltes des fils d'Henri II contre leur père. La lutte continua sous Richard Cœur de Lion (1189/99), qui, pour couvrir la Normandie, fit bâtir près des Andelys la forteresse du Château-Gaillard (1195). Après la mort de Richard, Philippe Auguste, exploitant le différend entre Jean sans Terre et Hugues de Lusignan, invoqua ses droits de suzerain pour confisquer tous les fiefs français du roi anglais (1202). Il envahit aussitôt la Normandie, s'empara du Château-Gaillard après un siège de huit mois et, avec la capitulation de Rouen (juin 1204), se trouva maître de tout le duché. En 1259, au traité de Paris, Henri III d'Angleterre renonça formellement à la Normandie. Voir ANGLETERRE. Les Plantagenêts et le duel anglo-français. 000200000A8200001C08 A7C,La Normandie dans la monarchie française Pour se concilier les Normands, dès 1204, Philippe Auguste avait confirmé les Établissements de Rouen, charte accordée à la ville par Henri II vers 1170 ; Saint Louis, en 1266, donna une consécration officielle au droit coutumier normand codifié dans le Grand Coutumier. Mais les pressions fiscales provoquèrent, au cours du XIIIe s., plusieurs révoltes, ce qui força Louis X le Hutin à concéder la Charte aux Normands (1315) renouvelée à chaque règne jusqu'au XVIIe s. Au début de la guerre de Cent Ans, la Normandie fut menacée par l'agitation de certains barons, favorables à l'Angleterre, et par les menées de Charles le Mauvais, roi de Navarre, qui possédait d'importants domaines dans la région. Envahie par Édouard III en 1346, la Normandie resta à la France au traité de Brétigny (1360). Cependant, Anglais et Navarrais s'y maintinrent en plusieurs endroits ; Du Guesclin y remporta sur les seconds la victoire de Cocherel (1364). Mais la population normande continuait à s'insurger contre la fiscalité royale (révolte de Rouen, 1382). Au cours de la campagne d'Henri V (1415/20), les Anglais firent la conquête de toute la Normandie, à l'exception du mont Saint-Michel. Ils s'efforcèrent de séparer le duché de la France en créant un Conseil anglo-normand et en fondant l'université de Caen (1432), mais des soulèvements antianglais éclatèrent à Cherbourg (1429) et dans le pays de Caux (1435). La Normandie ne fut définitivement recouvrée par la France qu'après la victoire de Charles VII à Formigny (1450). Agitée au début du règne de Louis XI par la ligue du Bien public, la Normandie fut reconstituée en duché en faveur de Charles de Berry, frère de Louis XI (1465/66), qui fit décider par les états de Tours (1468) que la Normandie était désormais partie inaliénable du domaine royal (le titre de duc de Normandie ne devait plus être porté que par le fils de Louis XVI, Louis XVII). La Normandie fut profondément affectée par les guerres de Religion. Dans les années 1550, le protestantisme, rayonnant à partir de l'université de Caen, y avait acquis de solides positions. La guerre entre catholiques et huguenots fit rage dans les années 1562/63 et 1574/76. Puis la province devint un des bastions de la Sainte Ligue (v.), dont la résistance fut brisée par les victoires d'Henri IV à Arques (1589) et à Ivry (1590). Au XVIIe s., le pouvoir royal étouffa l'insurrection des Va-Nu-Pieds (1639). En supprimant les états de Normandie (1666), il mit pratiquement fin aux derniers vestiges d'indépendance de la province ; celle-ci fut appauvrie par une forte émigration protestante après la révocation de l'édit de Nantes (1685) (v.).
Région historique de la France qui s'étend, entre la Picardie et la Bretagne, de la Bresle, à l'E., à l'estuaire du Couesnon, à l'O. • Des origines jusqu'à la réunion à la France • La Normandie dans la monarchie française Des origines jusqu'à la réunion à la France Habitée dès le paléolithique, la vallée de la Seine fut très tôt une voie d'échanges humains et commerciaux. À l'âge du bronze, elle servait à l'acheminement de l'étain de Cornouailles vers l'Europe continentale et méditerranéenne. À l'époque de la conquête romaine, la Normandie était habitée par divers peuples gaulois : les Calètes (au N. de la Seine), les Véliocasses (au S. de Rouen), les Éburovices (région d'Évreux), les Lexoviens (région de Lisieux), les Baiocasses et les Viducasses (région de Bayeux et de Caen), les Unelles (dans l'actuel département de la Manche). Le pays fut conquis en 56 av. J.-C. par Sabinius, lieutenant de César, qui battit les Unelles au mont Castre. Incluse dans la province de la Lyonnaise, puis, au IVe s., dans la Lyonnaise IIe, la région normande connut sous la domination romaine un bel essor urbain : Rotomagus (Rouen), Juliabona (Lillebonne), Mediolanum (Évreux), Augustodurum (Bayeux), Abrincates (Avranches)... Après avoir fait partie du royaume de Syagrius, elle fut occupée en 486 par les Francs et incluse, à l'époque mérovingienne, dans le royaume de Neustrie. Les débuts de la christianisation remontent au milieu du IIIe s. (fondation de l'évêché de Rouen par st Nicaise). Au VIIe s., la future Normandie connut une puissante floraison monastique avec la fondation des abbayes de Fontenelle (par st Wandrille, 649), de Rouen (par st Ouen, 649) et de Jumièges (par st Philibert, 654). Au cours du IXe s., les côtes furent ravagées par les incursions des Normands (v.), qui finirent par s'installer à demeure dans le pays qui a gardé leur nom : Charles le Simple dut reconnaître leur autorité sur la haute Normandie, et il obtint la conversion de leur chef, Rollon, auquel il donna sa fille en mariage (traité de Saint-Clair-sur-Epte, 911). Profitant de la rivalité entre Charles le Simple et Raoul de Bourgogne, les chefs normands étendirent leurs possessions, qui ne comprenaient, à l'origine, que les diocèses de Rouen, d'Évreux et de Lisieux ; ils acquirent rapidement la basse Normandie, le Bessin dès 924, le Cotentin et l'Avranchin en 933. Pour mettre en valeur leur duché, ils appelèrent des colons de Scandinavie et se partagèrent le pays. La christianisation des Normands était achevée dès les années 930/40, et, à la fin du Xe s., les conquérants étaient déjà profondément francisés. Le fils et successeur de Rollon, Guillaume Ier Longue-Épée (933/42), fit successivement hommage à Raoul de Bourgogne et au Carolingien Louis IV d'Outre-mer. Son fils, Richard Ier (942/96), rendit son duché pratiquement indépendant (traité de Gerberoy, 945). Allié aux Robertiens, gendre d'Hugues le Grand, il contribua, en 987, à son avènement sur le trône français. Cette collaboration étroite avec les Capétiens fut poursuivie sous Richard II (996/1027) et sous Robert Ier le Magnifique ou le Diable (1027/35) ; ce dernier, après avoir éliminé son frère et compétiteur Richard III, obtint d'Henri Ier de France le Vexin français et Pontoise (1031). Tout en introduisant dans leur État le système du fief et de la vassalité, encore inconnu des Scandinaves, les ducs normands parvinrent à affermir leur pouvoir en menant une politique centralisatrice, en évitant la formation de fiefs trop importants, tout en s'appuyant sur l'Église. 000200000E3400000DDA E2E,À la mort de Robert le Magnifique (1035), l'avènement de son fils bâtard Guillaume, encore enfant, fournit le prétexte à une révolte des barons, qui s'appuyaient, dans le Cotentin et le Bessin, sur des groupes de Scandinaves encore attachés au paganisme. Contraint de faire appel à son suzerain Henri Ier, qui venait de lui reprendre le Vexin français, le jeune Guillaume battit les insurgés au val des Dunes (près de Caen, 1047) ; il mit toute son énergie à restaurer et à développer le gouvernement centralisé, étendit son influence internationale en épousant Mathilde de Flandre (1053), lutta avec succès contre les comtes d'Anjou et, dès 1058, étendit sa suzeraineté sur le Maine, annexé en 1063 au duché de Normandie. Cette Normandie du XIe s. était non seulement l'État le mieux administré de l'Europe, mais aussi l'un des plus riches. En maintenant d'étroites relations avec l'Europe du Nord, les Normands avaient été les précurseurs du renouveau du grand commerce européen, dès le Xe s. L'expansion s'affirma, au milieu du XIe s., par la fondation de principautés normandes en Italie du Sud, et, en 1066, par la conquête de l'Angleterre. La constitution de ce puissant État anglo-normand, ancré sur les deux rives de la Manche, rattaché par des liens étroits à la Flandre et aux pays scandinaves, ne pouvait qu'alarmer les Capétiens. Guillaume le Bâtard, devenu le Conquérant (1035/87) (v.), se trouvait désormais roi d'Angleterre tout en restant vassal du roi de France pour son duché de Normandie. En 1078, Philippe Ier soutint la révolte de Robert Courteheuse, fils de Guillaume, contre son père. À la mort de Guillaume le Conquérant (1087), l'union personnelle entre la Normandie et l'Angleterre fut momentanément rompue, Robert Courteheuse devenait duc de Normandie (1087/1106) et son frère, Guillaume le Roux, roi d'Angleterre. Mais l'union anglo-normande fut reconstituée par leur frère, Henri Ier Beauclerc. Roi d'Angleterre en 1100, il battit Robert Courteheuse à Tinchebray (1106) et régna sur la Normandie jusqu'à sa mort (1135). Il repoussa le roi de France Louis VI et le força à reconnaître sa suzeraineté sur le Maine (traité de Gisors, 1113). Henri Ier n'ayant pas d'héritier mâle, sa mort ouvrit une grave crise de succession. Après neuf mois de troubles, Geoffroi V Plantagenêt, comte d'Anjou, second époux de l'impératrice Mathilde (v.), fille d'Henri Ier, triompha en 1144 du petit-fils de Guillaume le Conquérant, Étienne de Blois. La Normandie passa ainsi à la dynastie des Plantagenêts (v.). Fils de Geoffroi et de Mathilde, Henri Plantagenêt, duc de Normandie dès 1150, hérita de son père l'Anjou (1151), acquit l'Aquitaine par son mariage avec Aliénor (1152) et devint roi d'Angleterre sous le nom d'Henri II en 1154. Il fit de la Normandie le centre de sa puissance. Décidés à briser la menace angevine, les Capétiens Louis VII et Philippe Auguste soutinrent les révoltes des fils d'Henri II contre leur père. La lutte continua sous Richard Cœur de Lion (1189/99), qui, pour couvrir la Normandie, fit bâtir près des Andelys la forteresse du Château-Gaillard (1195). Après la mort de Richard, Philippe Auguste, exploitant le différend entre Jean sans Terre et Hugues de Lusignan, invoqua ses droits de suzerain pour confisquer tous les fiefs français du roi anglais (1202). Il envahit aussitôt la Normandie, s'empara du Château-Gaillard après un siège de huit mois et, avec la capitulation de Rouen (juin 1204), se trouva maître de tout le duché. En 1259, au traité de Paris, Henri III d'Angleterre renonça formellement à la Normandie. Voir ANGLETERRE. Les Plantagenêts et le duel anglo-français. 000200000A8200001C08 A7C,La Normandie dans la monarchie française Pour se concilier les Normands, dès 1204, Philippe Auguste avait confirmé les Établissements de Rouen, charte accordée à la ville par Henri II vers 1170 ; Saint Louis, en 1266, donna une consécration officielle au droit coutumier normand codifié dans le Grand Coutumier. Mais les pressions fiscales provoquèrent, au cours du XIIIe s., plusieurs révoltes, ce qui força Louis X le Hutin à concéder la Charte aux Normands (1315) renouvelée à chaque règne jusqu'au XVIIe s. Au début de la guerre de Cent Ans, la Normandie fut menacée par l'agitation de certains barons, favorables à l'Angleterre, et par les menées de Charles le Mauvais, roi de Navarre, qui possédait d'importants domaines dans la région. Envahie par Édouard III en 1346, la Normandie resta à la France au traité de Brétigny (1360). Cependant, Anglais et Navarrais s'y maintinrent en plusieurs endroits ; Du Guesclin y remporta sur les seconds la victoire de Cocherel (1364). Mais la population normande continuait à s'insurger contre la fiscalité royale (révolte de Rouen, 1382). Au cours de la campagne d'Henri V (1415/20), les Anglais firent la conquête de toute la Normandie, à l'exception du mont Saint-Michel. Ils s'efforcèrent de séparer le duché de la France en créant un Conseil anglo-normand et en fondant l'université de Caen (1432), mais des soulèvements antianglais éclatèrent à Cherbourg (1429) et dans le pays de Caux (1435). La Normandie ne fut définitivement recouvrée par la France qu'après la victoire de Charles VII à Formigny (1450). Agitée au début du règne de Louis XI par la ligue du Bien public, la Normandie fut reconstituée en duché en faveur de Charles de Berry, frère de Louis XI (1465/66), qui fit décider par les états de Tours (1468) que la Normandie était désormais partie inaliénable du domaine royal (le titre de duc de Normandie ne devait plus être porté que par le fils de Louis XVI, Louis XVII). La Normandie fut profondément affectée par les guerres de Religion. Dans les années 1550, le protestantisme, rayonnant à partir de l'université de Caen, y avait acquis de solides positions. La guerre entre catholiques et huguenots fit rage dans les années 1562/63 et 1574/76. Puis la province devint un des bastions de la Sainte Ligue (v.), dont la résistance fut brisée par les victoires d'Henri IV à Arques (1589) et à Ivry (1590). Au XVIIe s., le pouvoir royal étouffa l'insurrection des Va-Nu-Pieds (1639). En supprimant les états de Normandie (1666), il mit pratiquement fin aux derniers vestiges d'indépendance de la province ; celle-ci fut appauvrie par une forte émigration protestante après la révocation de l'édit de Nantes (1685) (v.).
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