HISTOIRE – CHAPITRE 2 Les transformations politiques, économiques et sociales de la France de 1848 à 1870

« HISTOIRE – CHAPITRE 2 Les transformations politiques, économiques et sociales de la France de 1848 à 1870 Introduction : Dans la deuxième moitié du XIXe siècle la France se transforme, se modernise, à la fois sur le plan politique, économique et social. - Politique = Tout ce qui concerne l’organisation de la gestion des affaires publiques d’une société, en particulier la manière de gouverner un territoire (cité, pays,…). - Economie = Tout ce qui concerne les activités qui créent de la richesse. - Social : Tout ce qui concerne le fonctionnement de la société ➢ Problématique : Comment la France se transforme-t-elle dans la deuxième moitié du XIXe s ? I / L’évolution politique de la France entre 1848 et 1870 Louis XVIII Charles X (1815-1824) (1824-1830) Louis-Philippe Ier (1830-1848) Napoléon III (1852-1870) Au XIXe siècle la France connaît une grande instabilité politique : 6 régimes politiques différents se succèdent suite à des révolutions, des coups d’Etat, des guerres perdues. Depuis la Révolution française de 1789 les Français sont toujours en quête d’un régime politique stable mais divisés sur le type de régime à adopter (monarchie ou république). A / La révolution de 1848 1) Les causes de la révolution de 1848 - Un contexte de crise économique : de mauvaises récoltes provoquent une hausse des prix (inflation) donc une baisse de la demande, donc un ralentissement de l’activité économique donc une hausse du chômage. - Un contexte de contestation politique : le roi Louis-Philippe est de plus en plus critiqué car sa monarchie constitutionnelle n’est pas assez libérale et démocratique : certains réclament le suffrage universel à la place du suffrage censitaire et une opposition républicaine se développe. 2) Le déroulement de la révolution de 1848 En février 1848 le premier ministre Guizot interdit un banquet organisé par les républicains pour contourner l’interdiction de réunion.

Des manifestations ont lieu à Paris, l’armée tire sur la foule, il y a des morts.

Cet événement entraîne une révolution qui se déroule les 22, 23 et 24 février 1848.

Paris se couvre de barricades, de violents combats ont lieu.

Il y a environ 350 morts.

Finalement une partie de l’armée fraternise avec les insurgés et le roi Louis-Philippe Ier abdique car il ne souhaite pas faire davantage couler le sang des Français.

La Deuxième République est alors proclamée. B / la IIe République (1848-1852) 1) Une République « universelle, démocratique et sociale » La Deuxième République est un régime au départ très libéral et démocratique.

En effet, elle garantit la liberté de la presse et instaure le suffrage universel masculin (hommes de plus de 21 ans).

Elle permet l’abolition de l’esclavage dans les colonies françaises et aussi de la peine de mort pour motif politique.

Il n’y a plus de roi mais un président de la République élu qui partage le pouvoir avec les députés élus de l’Assemblée nationale. La République est même sociale avec la proclamation du « droit au travail » par Louis Blanc et la création des Ateliers nationaux pour donner du travail aux chômeurs.

Plus de 100 000 ouvriers sont ainsi employés par l’Etat. 2) Des Français divisés, des espoirs déçus, une République fragilisée Mais les Français ne sont pas tous favorables à ces idées libérales et sociales.

Contrairement aux populations des villes souvent mieux informées, dans les campagnes (surtout de l’Ouest et du Nord de la France) les paysans, moins politisés, votent encore sous l’influence des notables locaux (nobles, curés,…).

De plus, le vote n’est pas secret (pas d’isoloir avant 1913).

Les femmes restent exclues de la vie politique. Avec les élections législatives de 1849 la République est dominée par une majorité conservatrice (le Parti de l’Ordre) dont la devise est « ordre, religion, propriété » et qui compte une majorité de monarchistes.

La République n’est plus vraiment démocratique et sociale : Par exemple l’abolition de l’esclavage n’améliore pas vraiment le sort des anciens esclaves qui ne sont pas libres de se déplacer et qui ne sont pas indemnisés contrairement à leurs anciens propriétaires. Autre exemple les Ateliers nationaux créés après la révolution pour donner du travail aux chômeurs sont fermés dès le mois de juin.

Cela provoque la révolte des ouvriers parisiens.

Le gouvernement envoie l’armée, la répression fait plus de 4000 morts, soit dix fois plus que lors de la révolution de février ! Le suffrage universel est réduit par le gouvernement.

En effet, la loi du 31 mai 1850 limite le droit de vote à ceux qui résident dans leur commune de vote depuis trois ans (ce qui exclut 2,6 millions d’électeurs des classes populaires). 3) Une république éphémère (= très courte) En décembre 1848 Louis-Napoléon Bonaparte est élu président de la République avec 74% des voix au premier tour grâce à son nom de famille (il est le neveu de Napoléon Ier) et un programme qui rassemble idées de droite (autorité, ordre, religion) et de gauche (bien-être du peuple). Mais il n’a qu’un mandat de 4 ans non renouvelable et la majorité s’oppose à sa tentative de changer la constitution pour pouvoir se représenter.

Il fait donc un coup d’Etat pour se maintenir au pouvoir le 2 décembre 1851.

Il a le soutien de l’armée, la majorité rurale du pays lui est plutôt favorable (sauf des résistances dans le Sud-Est) et les ouvriers ne défendent pas une république qui les a trahis.

En 1852 Louis-Napoléon Bonaparte devient Empereur des Français : la République disparaît. C / Le Second Empire (1852-1870) 1) Un régime monarchique et autoritaire issu d’un coup d’Etat Le coup d’Etat de Louis-Napoléon Bonaparte le 2 décembre 1851 est illégal et implique une prise du pouvoir par la force grâce au soutien de l’armée. Les résistances sont durement réprimées (des centaines de morts, des milliers de condamnation, notamment au bagne).

L’opposition est détruite, certains opposants doivent partir en exil (ex : Victor Hugo).

La censure est rétablie avec le système de l’avertissement (1er avertissement = mise en garde ; 2ème avertissement = fermeture temporaire du journal ; 3ème avertissement = fermeture définitive). Le 2nd Empire est une monarchie constitutionnelle.

En effet, il y a deux assemblées qui votent les lois.

Mais l’Empereur concentre en fait beaucoup de pouvoir (pouvoir exécutif, initiative des lois, nomination des préfets, des juges,…).

C’est une monarchie héréditaire : Napoléon III appartient à la dynastie des Bonaparte, il revendique l’héritage de Napoléon Ier et il met en avant son futur héritier, le prince impérial. 2) Le « césarisme démocratique » : un régime qui s’appuie sur le peuple ? Napoléon III a un problème de légitimité : il est arrivé au pouvoir illégalement (coup d’Etat).

Pour avoir plus de légitimité il se présente comme le seul vrai représentant de la Nation souveraine.

Pour cela il organise des plébiscites au suffrage universel masculin pour montrer qu’il a le soutien de la majorité des Français.

Ce qui est effectivement le cas car il y a par exemple 92% de OUI pour approuver le maintien au pouvoir de Louis-Napoléon Bonaparte en 1851, et 83% de OUI pour approuver les réformes constitutionnelles de 1870. Mais Napoléon III manipule surtout le suffrage universel pour renforcer son propre pouvoir.

En effet le système des candidatures officielles fausse les élections au profit des bonapartistes et les plébiscites ne sont que des consultations pour valider ne donnant aucun pouvoir de décision au peuple.

L’opposition ne peut pas vraiment.... »