Hilary Putnamné en 1926Logicien de formation, le philosophe américan Hilary
Publié le 22/05/2020
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Hilary Putnam
né en 1926
Logicien de formation, le philosophe américan Hilary Putnam a particulièrement prêté
attention aux vieux paradoxes logiques fondés sur des affirmations telles que “ Toute
proposition est fausse ”, “ Rien n’est certain ” ou encore “ Tout n’est qu’illusion ”.
L’observation de ces paradoxes et des tentatives faites pour les résoudre (par exemple la
distinction entre langage et métalangage) l’amène à postuler qu’il n’y a, en aucun domaine de
la connaissance, “ de point de vue divin ”, c’est-à-dire de réalité absolue ou d’objectivité pure,
indépendamment de la description qui en est faite.
Nous sommes dépendants de nos normes
de rationalité, qui déterminent les limites entre le rationnel et l’irrationnel, entre l’objectif et le
subjectif, le fait et la valeur, etc.
Mais on ne peut non plus en appeler à la sphère de la
conscience intérieure (et donc à la phénoménologie) pour trouver un point de vue absolu :
s’appuyant sur l’argument du “ langage privé ” de Wittgenstein, Putnam montre que nos
représentations sont informées par les normes extérieures de la rationalité et n’ont pas de sens
hors d’elles.
Pour autant, Putnam refuse le relativisme de Rorty, qu’il accuse de réhabiliter
subrepticement un nouveau point de vue divin : le relativisme et le scepticisme croient
pouvoir juger nos normes de rationalité de l’extérieur de celles-ci : mais ce jugement doit
lui-même faire appel à des arguments rationnels et suppose donc encore ce qu’il met en
question.
Au contraire, nous devons accepter nos normes de rationalité, puisqu’elles
définissent prioritairement le vrai et le réel pour nous ; mais elles peuvent être remises en
cause à la lumière de nouveaux faits et de nouveaux arguments, et ainsi changer et
progresser.
Putnam pense en effet qu’il y a un progrès possible de la raison dans l’histoire, un
progrès vers le mieux.
Qu’est-ce que le mieux ? demandera-t-on.
Pour Putnam, notre idée du
bien et notre idée de la raison sont étroitement corrélées et progressent ensemble ; c’est en vue
de nos finalités pratiques ultimes que notre raison agit et change ; mais ce changement
modifie en retour notre conception de nos finalités ultimes.
Ainsi, pour la même raison que
précédemment, on ne peut selon Putnam dénigrer a priori la morale ou affirmer sa relativité :
car là encore, nous faisons comme si nous étions des anges placés au-dessus de l’existence,
sans désir ni but ni orientation effective de nos activités. Œ uvres principales de Hilary
Putnam : Philosophical Papers, 3 vols.
(1975, 1975 & 1983), Reason, truth and history (1981)
Realism with a human face ..
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