HGGSP Irak depuis 1989
Publié le 02/03/2024
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Exposé HGGSP : L’Irak sous contrôle depuis 1991
En 1990, malgré l’ultimatum de l’ONU, l’armée irakienne, menée par Saddam Hussein, refuse
de quitter le Koweit qu’il a envahi afin d’agrandir son territoire et de s’emparer de ses réserves
pétrolières.
La communauté internationale réagit au nom du droit d’ingérence.
L’opération « Tempête
du désert » est menée en janvier et février 1991 et la première guerre du Golfe, une guerre-éclair, est
remportée par la coalition internationale.
A partir de là, l’Irak est soumis à un contrôle international
destiné à pacifier le pays.
Pourtant, des décennies plus tard, la paix semble toujours impossible.
Nous
nous demanderons alors quelles sont les conséquences pour l’Irak des différentes formes de contrôle
mises en place depuis 1991.
Nous verrons tout d’abord le contrôle exercé par l’ONU entre 1991 et
2003.
Nous intéresserons ensuite au contrôle militaire et politique imposé par les Etats-Unis de 2003
à 2011 puis nous montrerons l’émergence et l’emprise de Daech en Irak.
Entre 1991 et 2003, l’Irak est sanctionné et placé sous la surveillance de la communauté
internationale.
Il s’agit d’imposer les valeurs occidentales de « sécurité » et de « liberté » pour rétablir
la « paix ».
On peut d’abord parler de contrôle politique et militaire en réponse à la répression féroce
mise en place par Saddam Hussein contre le soulèvement des Chiites et les Kurdes.
La coalition
internationale, conduite par les Etats-Unis, donne ainsi aux Kurdes l’opportunité de mettre en place
un régime d’autonomie.
Pour éviter les massacres, l’ONU exerce aussi un contrôle militaire sur
l’Irak : les infrastructures militaires sont détruites et la prolifération des armes de destruction massive
est stoppée.
Certains espaces aériens sont alors interdits à l’aviation irakienne.
Ce sont les occidentaux
qui sont chargés de faire respecter ces zones d’exclusion pour protéger les populations.
Enfin, on peut parler de contrôle économique puisque l’ONU impose à l’Irak des sanctions
lourdes.
L’embargo mis en place prive le pays de ses exportations de pétrole et ruine son économie.
Ce sont surtout les populations qui souffrent de ces conditions aussi, en 1995, l’ONU lance l’opération
« pétrole contre nourriture » pour permettre à l’Irak de nourrir sa population.
Saddam Hussein
exploite pour augmenter son contrôle sur le peuple et sur le parti Baas (parti au pouvoir depuis 1963)
par la répression et les petits privilèges.
Le dictateur entretient ainsi un sentiment anti-américain qui
se propage dans le pays et qui conduit les Etats-Unis à vouloir imposer un changement de régime à
Bagdad.
Les attentats du 11 septembre 2001 vont alors constituer un tournant dans l’implication
américaine.
George W.
Bush accuse le régime irakien de soutenir les terroristes d’Al-Qaïda qui
viennent de frapper les Etats-Unis.
Les Américains tentent de nouveau d’obtenir l’aval de l’ONU
pour faire tomber le dictateur mais les Français et les Russes s’opposent à une nouvelle intervention.
Le 20 mars 2003, sans le soutien de l’ONU, les Etats-Unis et leurs plus fidèles alliés (l’Angleterre
par exemple) lancent l’opération « Liberté irakienne » au nom de la « guerre juste contre la terreur ».
L’objectif est de chasser Saddam Hussein du pouvoir et d’instaurer la démocratie en Irak.
A partir de 2003, à la suite de leur intervention militaire victorieuse, les Etats-Unis et leurs alliés
occupent le pays.
La traque contre Saddam Hussein est lancée et l’Irak devient un protectorat
américain.
Le parti Baas est dissout, l’armée et l’administration irakiennes sont dissoutes et une
nouvelle constitution est adoptée.
Pourtant, les Américains apparaissent très vite comme une armée
d’occupation.
Appliquant les consignes de Saddam Hussein, ce qui reste de l’armée irakienne
s’évanouit dans la nature et rejoint la clandestinité.
La résistance irakienne s’organise et multiplie les
attentats.
L’arrestation de Saddam Hussein fin 2003, le transfert de souveraineté à un gouvernement irakien
dominé par les chiites en 2004, l’organisation d’élection libre en 2005, la condamnation et l’exécution
de Saddam Hussein en 2006 ne permettent pas de rétablir un climat pacifié.
Le pays plonge dans le
chaos et la guerre civile : désir d’indépendance de la minorité kurde, montée du terrorisme islamiste,
conflit entre sunnites et chiites, misère extrême de la population… Fin 2008, George W.
Bush, qui
voit la situation s’enlisée, ordonne le retrait d’Irak qui n’interviendra qu’en décembre 2011 marquant
ainsi la fin de la domination américaine totale et l’émergence de Daesh.
Avec le retrait des troupes américaines, l’armée irakienne, qui est chargée d’assurer l’ordre, ne
parvient pas à rétablir la sécurité et la paix dans le pays.
Le chaos persiste renforcé par les révoltes
du Printemps arabes en 2011.
Les Irakiens n’acceptent plus l’autoritarisme du régime, la corruption
et la misère qui persiste malgré les richesses pétrolières.
En 2014, les djihadistes de l’État islamique
d’Irak (Daech) profitent de ce climat pour s’emparer de l’ouest du pays.
Ils arrivent jusqu’aux portes
de Bagdad en semant la terreur sur leur route.
L’armée irakienne est débordée et le gouvernement
irakien fait appel aux armées occidentales, à l’Iran et la Russie pour contenir, puis battre les
djihadistes de Daech.
Pendant trois ans, les forces coalisées interviendront sur le terrain pour reconquérir les territoires
tombés aux mains de Daech et lutter contre cette organisation terroriste.
Mais c’est aussi l’occasion
pour les puissances en présence d’affirmer leur pouvoir.
La Turquie occupe militairement la région
frontalière de l’Irak.
L’Iran garantit ses intérêts et confirme le rôle incontournable qu’il joue en Irak
à la fois sur le plan politique, économique et militaire.
Les Kurdes, eux, espèrent que leur rôle dans
la coalition permettra enfin de faire naître un état kurde indépendant tandis que la Russie compte faire
valoir, aux....
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