HGGSP 5 : ANALYSER LES RELATIONS ENTRES ÉTATS ET RELIGIONS AXE 1 : POUVOIR ET RELIGION : DES LIENS HISTORIQUES TRADITIONNELS
Publié le 31/03/2024
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HGGSP 5 : ANALYSER LES RELATIONS ENTRES ÉTATS ET RELIGIONS
AXE 1 : POUVOIR ET RELIGION : DES LIENS HISTORIQUES TRADITIONNELS
Introduction : Avec la chute de l’empire romain d’Occident en 476, l’organisation impériale romaine disparaît en
Europe occidentale alors que la structure impériale se maintient en Orient au travers de l’Empire Byzantin.
Au VIe et
VIIe siècles, une nouvelle religion monothéiste apparaît et se développe.
C’est l’Islam dont le système politique et
religieux s’impose progressivement au sud et à l’est de la Méditerranée.
Aux IXe et aux Xe s, ces trois empires en
construction sont confrontés à des problématiques similaires sur les relations de pouvoirs, entre le religieux et le
politique.
Problématique : comment les trois civilisations méditerranéennes organisent-elles les relations entre pouvoirs
politiques et religieux au Moyen Âge ?
I.
Le Sacre de Charlemagne : le Pape et l’Empereur, deux figures de pouvoir
A.
La Méditerranée au IXe s, trois empires en construction
L’Empire islamique abbasside : la religion musulmane apparaît au VIIe siècle avec le prophète Muhammad.
À sa mort
en 632, le monde musulman, L’Umma, est un système politique et religieux unifié.
Le chef de ce système est le calife,
ce qui signifie, le successeur (du Prophète).
Au milieu du VIIe siècle, le monde musulman se divise entre les chiites et
les sunnites.
Chez ces derniers, le califat héréditaire, entre les mains des Omeyyades.
En 750, les Omeyyades sont
renversés par la dynastie des Abbassides qui fait de Bagdad la capitale de ce nouvel Empire.
L’Empire byzantin : la partie orientale de l’empire romain échappe à l’effondrement du pouvoir impérial.
À partir de
sa capitale Constantinople, l’empereur, appelé Basileus, se veut le continuateur du monde Romain.
Ainsi, Justinien au
VIe siècle tente de reconstituer l’empire romain mais les Byzantins échouent à installer durablement leur autorité à
l’Ouest de l’Europe.
Face à l’émergence de la puissance musulmane, l’empire byzantin se tourne vers l’Asie
abandonnant progressivement son influence religieuse sur le Pape.
Face aux nombreuses crises religieuses qui
traversent le monde chrétien, les pratiques en Occident et en Orient s’éloignent, aboutissant au schisme de 1054.
Un nouvel Empire en construction, l’Empire carolingien : À la chute de l’empire romain d’Occident, l’autorité
politique se retrouve morcelée entre plusieurs royaumes qui s’appuient tous, mais à des degrés divers, sur la religion
chrétienne, seule structure survivante de l’Empire Romain.
Ainsi, Clovis, roi des francs, est baptisé à Reims en 498, ce
qui lui permet d’asseoir son autorité politique.
L’Europe occidentale est divisée entre les Francs, les Lombards, les
Wisigoths.
Au VIIIe siècle, avec la dynastie carolingienne, sous l’impulsion de Charlemagne, une partie importante de
l’empire romain d’Occident est reconstituée.
B.
Le Sacre de Charlemagne, l’Alliance du trône et de l’autel.
Une Papauté entre temporel et spirituel : Au VIIIe s, le Pape est dans une situation complexe.
Si sa fonction lui permet
d’avoir une autorité spirituelle supérieure à l’ensemble des rois d’Europe Occidentale, la position du Pape reste fragile.
Il est en lutte avec le Patriarche de Constantinople pour la primauté religieuse sur le monde chrétien et le soutien du
Basileus, éloigné, est de moins en moins solide.
Il trouve face à lui des Rois qui remettent en cause son autorité,
notamment dans la nomination du Clergé.
Le Pape revendique aussi le pouvoir temporel, s’appuyant sur un des faux
les plus célèbres de l’Histoire, « la Donation de Constantin » selon laquelle Constantin aurait fait du Pape le successeur
des Empereurs d’Occident.
Le pape Léon III est particulièrement fragilisé et cherche donc un « protecteur ».
Un pouvoir impérial en construction : Charlemagne, sacré Roi des Francs en 768, est issu d’une dynastie jeune qui
vient de chasser les Mérovingiens du trône de France.
Ses nombreuses conquêtes font de lui le protecteur idéal de la
Papauté.
Léon III sacre l’ empereur Charlemagne le 25 décembre de l’an 800.
Le titre impérial fait de Charlemagne le
successeur des empereurs romains, ce qui donne à son pouvoir un poids et une profondeur historique.
Ce nouveau
titre lui permet de justifier ses nombreuses conquêtes et de se mesurer à l’empereur byzantin.
De son côté, le Pape
se voit renforcé dans son pouvoir religieux et temporel puisque Charlemagne lui reconnaît une autorité politique sur
les États Pontificaux, qu’il s’engage à protéger.
C.
Des relations complexes et des tensions qui perdurent.
Un rapport de force complexe : le couronnement de Charlemagne offre à l’Église Catholique une protection et un bras
armé qui va conquérir et surtout convertir de nombreuses populations (Saxons).
Mais la méfiance entre les deux
pouvoirs est présente.
Si des proches de Charlemagne comme Alcuin sont partisans de la supériorité impériale,
l’autorité papale met constamment en avant son pouvoir spirituel supérieur, notamment au travers de la propagation
de la Foi.
Si la reconnaissance mutuelle des deux autorités impériale et pontificale permet un temps de reconstituer
une autorité politique unie forte, l’empire de Charlemagne ne dure pas et disparaît dès la fin du IXe s.
La question des investitures : À la fin du Xe siècle, Otton 1er met en place le Saint Empire Romain Germanique, dans
lequel l’Empereur choisit les papes.
Le XIe siècle est marqué par des luttes importantes entre le pouvoir impérial et le
pouvoir pontifical sur la question de l’investiture des cardinaux et sur l’élection papale.
Si le Pape gagne finalement le
bras de fer, son pouvoir reste fragile et le rapport de force avec l’autorité impériale est très aléatoire.
II.
L’empereur byzantin, chef religieux et surtout politique.
A.
Un chef politique qui contrôle la religion.
Basileus et Patriarche : l’Empire byzantin tire son autorité et son fonctionnement de l’Empire romain.
L’Empereur, le
Basileus, est à la fois le chef politique et le chef militaire.
Il se considère comme le représentant de Dieu sur Terre et
protecteur du Christianisme.
C’est à ce titre qu’il protège le Pape à Rome, même si la ville n’est pas sous son autorité.....
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