Herriot, Edouard

Homme politique français. Né à Troyes, mort à Saint-Genis-Laval, Rhône (1872-1957). De famille modeste, Herriot se fit remarquer très jeune par de brillantes qualités intellectuelles; élève de l'Ecole normale supérieure, agrégé des lettres (1893), il soutint en 1904 une thèse remarquée: Mme Récamier et ses Amis. C'est au lycée, puis à la Faculté de Lyon qu'il fit sa carrière universitaire. Il devint en 1905 maire de cette ville et le resta pendant un demi-siècle. Il fut élu sénateur du Rhône (1912), puis député (1919-1940). Membre du Parti radical depuis 1901, il en fut le président de 1919 jusqu'à sa mort. Après la victoire du Cartel des gauches sur le bloc national en 1924, Herriot devint chef du gouvernement et ministre des Affaires étrangères. A une politique de rigueur nationaliste à l'égard de l'Allemagne, il substitua une volonté de réconciliation et de paix fondée sur la formule: arbitrage, sécurité, désarmement. Son oeuvre dut rapidement être interrompue par la crise financière intérieure et la méfiance des milieux financiers et catholiques à l'égard de son ministère (1925). Par la suite (sauf de 1926 à 1928, où il fut ministre de l'Instruction publique), sans jouer les premiers rôles, il resta populaire par sa rondeur bonhomme, son éloquence vibrante, sa culture encyclopédique, son sens des synthèses politiques. Mais le fait qu'il n'ait pas évolué avec son temps affaiblissait la valeur de ses jugements.