Henry MORET:LANDES DE BEUZEC.

« Henry MORET LANDES DE BEUZEC Malade, affaibli par une grave opération qu'il faudra renouveler, Moret, deux ans avant sa mort, trouve encore la force de reprendre sa quête inlassable des paysages de Bretagne.

«Un révolutionnaire paisible, sincère , fort sérieux , assidu et silençieux », voilà l'impres­ sion que Moret fit sur Emile Bernard lorsque les deux hommes se rencontrèrent à l'ombre de Gauguin.

De fait, au grand dam des bio­ graphes, Moret n'a laissé aucune trace de son existence, il s'est complètement caché derrière son œuvre.

En revanche, celle -ci nous dit tout sur cette Bretagne qui avait bien volontiers adopté le peintre.

LE LIEU Depuis le petit port de Doëlan , où il vivait, Moret rayonnait sur toute la Bretagne.

Il par­ tait en campagne, seul comme un ermite, pendant de longues journées.

les sites les plus inacessibles, comme les îles, avaient sa préférence.

Ses pas le conduisent ici sur la lande menant à une petite pointe solitaire du nord du cap Sizun.

Moret ne nous révèle rien du panorama majestueux sur le cap de la Chèvre, préférant suivre les méandres d'un petit sentier bordé par une végétation écla­ boussée de couleurs.

A l'écart des grandes agglomérations, Beuzec avait déjà attiré un autre peintre tout aussi fou de lumière que Moret: Matisse.

En 1896, le jeune artiste Aucun site n'éc happe à Moret.

Il peint ici Port-Manech , dont les quelques maisons de pêcheurs dominent l'emE>ouchure de l'Aven.

Henri MORET 1856-1913 • Ltuule1 tü Beaue, Baie tü ~ • HuUe sur tolle 60 an x 73 em • Sipé et claU «Henry Moret 1911• • Peint en 1911 • Localfsadoo : c:olledion partiCulière • ExposiUoa: New York, 19.11 témoigna ainsi du choc qu'il ressentit devant ce site sauvage: «Je n'avais que des bistres et des terres sur ma palette .

Bientôt, je fus séduit par l'éclat de la couleur pure .

Je re­ vins de mon voyage avec la passion des cou­ leurs de l'arc-en-ciel .» LE TABLEAU «JI n'est pas possible de donner davantage, par les lignes enveloppantes , la fermeté du dessin, I'Fïarmonie des tons, une impression plus magnifique du plein air , de plein soleil et tout~s les nuances d'atmosphères» , écrit Henri Eon à propos de l'œuvre de son ami.

De fait, Moret fut l'un des premiers artistes à restituer les couleu rs naturelles de la Bretagne.

Sa palette violente, co ntras tée et aux tein tes épurées est en harmonie totale avec la végé­ tation, la lumière et l'ambiance d'une région que l'on représente généralement brumeuse et assourdie.

L'HISTOIRE Cette toile, comme tant d'autres de Moret, fut la propriété de Durand-Rue!.

En 1954, des descendants de l'illus tre marchan d d'art la remirent sur le marché.

Elle a depuis connu deux autres propriétaires.

LA COTE Les œuvres de Moret sont très présentes sur le marché.

On trouve des huiles autour de 220000 FF (40000 dollars) et des aquarelles autour de 6 000 FF (1 000 dollars).. »