Henry Moore
Publié le 16/05/2020
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Henry Moore
(né en 1898)
Quand on admire les figures allongées
d'Henry Moore, on ne peut que penser à des
paysages humains, à des montagnes aux ci
mes de seins et de genoux, à des falaises en
forme de hanches.
Moore a également traité
d'autres sujets, mais ses figures allongées,
qui lui apportèrent le succès, se sont identi
fiées pendant des années avec leur auteur,
aux yeux d'une large partie du public.
Henry Moore est né dans le Yorkshire en
1898. Septième des huit enfants d'un mineur,
il participa à la Première Guerre mondiale,
puis étudia l'art à Leeds.
Il poursuivit ses
études à Londres et se montra fort impres
sionné par les sculptures aztèques qu'il dé
couvrit au British Muséum. En 1925, il visite
l'Italie et s'émerveille de l'indéniable richesse
des oeuvres de la pré-Renaissance. Son inspi
ration y connaît un temps d'arrêt.
Il ne pou
vait prétendre plus longtemps que l'art pri
mitif seul connaissait le secret du mouve
ment, et son esprit créatif n'arrivait pas à fai
re le lien entre les qualités de l'art européen et
non européen. Le seul point commun qui lui
semblait évident dans ces deux formes d'art
était le nu féminin. Sa première Femme al
longée date de 1929, et pendant cinquante
ans il exploitera ce même thème avec une fer
tilité extraordinaire.
Il choisira les matériaux
les plus variés pour ses oeuvres, le bois, le
bronze, le plomb et différentes sortes de pier
re, et leur donnera de douze à quinze centi
mètres de longueur, mais la sculpture en
marbre travertin (Silhouette au repos) qu'il
réalisa pour le palais de l'Unesco à Paris
(1957-1958), mesure plus de cinq mètres.
Toutes ces silhouettes de femmes allongées
s'appuyent sur un coude, relèvent les genoux
et dressent la tête en un mouvement d'atten
tion.
Ces éléments demeurent pratiquement
immuables, année après année, dans l'oeuvre
de Moore. Il se contente de faire varier
l'espace qui entoure ses compositions, cet
espace auquel il attache autant d'importance
qu'à la forme elle-même.
Vers la fin des années cinquante, Moore se li
vre à une expérience nouvelle, il divise ses
sculptures en deux, puis en trois parties,
avec, toutefois, moins de succès.
Ces formes
allongées repensées ressemblent à d'impres-
En haut: Henry Moore photographié chez lui en 1956.
Il perpé tue l'essentielle tradition de la sculpture humaine au XXe siècle.
Ci-dessus: Le Roi et la Reine, deux figures assises, coulées en bronze, dont les lignes fluides et courbes s'harmonisent parfaitement avec le paysage vallonné de leur site d'exposition, les landes près de Dumfries dans le sud-ouest de l'Ecosse.
A gauche: Helmet n° 2 (1950).
La guerre et son exode loin de Londres perturbèrent profondément l'artiste.
sionnants blocs de rocher, à la fois abrupte-
ment brisés et recouverts d'une douce patine.
Ces compositions un peu massives n'expri
ment cependant pas le désespoir. La brisure
n'est pas toujours visible au premier abord;
mais, au fur et à mesure que le spectateur
évolue autour de l'oeuvre, elle apparaît, se
creuse, puis se referme.
Ces séparations sui
vies de rapprochements, cette proximité si
multanée au niveau du socle, produisent une
impression profonde d'endurance humaine,
de vigilance impitoyable et de continuité,
qualités qui caractérisent l'oeuvre du sculp
teur tout au cours des années.
Henry Moore cherche en premier lieu à faire
passer la vitalité, l'essence de la vie dans ses
oeuvres.
Il s'était aperçu que la sculpture.
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