HENRY DE MONTHERLANT: vie et oeuvre
Publié le 09/12/2021
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C'est, comme le disait Gide, « un seigneur des lettres ». 11 appartient à un milieu où l'on pouvait encore, avant 1914, faire des études sans préoccupations utilitaires. Courageux jusqu'à la témérité, il estoque à quinze ans deux taureaux dans les arènes de Burgos. Il fait la guerre. Il y reçoit une grave blessure. Ses premiers ouvrages exaltent la camaraderie des combats et la grandeur du sport désintéressé. Il est blessé à la poitrine par un taureau. Obligé de renoncer au sport, il cherche une diversion dans les voyages. De 1927 à 1932, il fait de nombreux séjours dans les pays méditerranéens, particulièrement en Afrique du Nord, toujours impatient de partir, semblable à quelque « voyageur traqué ». Il reçoit, en 1934, le grand prix de littérature de l'Académie. Il est devenu et sera jusqu'à la guerre l'un des romanciers français les plus en vogue. On l'admire, on lui pardonne ses insolences. A la libération, il se voit reprocher quelques pages malheureuses sur la France vaincue. Il lui faut plusieurs années pour reconquérir son prestige. Il y parvient grâce à son oeuvre dramatique et à une sorte d'effacement digne, qui fait contraste avec sa turbulence d'autrefois. Pourtant sa carrière comporte encore des hauts et des bas. Le Maître de Santiago, Port-Royal en sont les sommets. Don Juan et Le Cardinal d'Espagne ont été des échecs. En 1960, il est élu à l'Académie française, sans avoir fait acte de candidature. Son discours de réception prononcé seulement en 1963 et son roman Le Chaos et la Nuit laissent voir, sous le brio de la forme, un désespoir amer.
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HENRY DE MONTHERLANT
C'est, comme le disait Gide, « un seigneur des lettres ».
11 appartient à un milieu où l'on pouvait encore, avant 1914, faire des étudessans préoccupations utilitaires.
Courageux jusqu'à la témérité, il estoque à quinze ans deux taureaux dans les arènes de Burgos.
Il fait laguerre.
Il y reçoit une grave blessure.
Ses premiers ouvrages exaltent la camaraderie des combats et la grandeur du sport désintéressé.
Ilest blessé à la poitrine par un taureau.
Obligé de renoncer au sport, il cherche une diversion dans les voyages.
De 1927 à 1932, il fait denombreux séjours dans les pays méditerranéens, particulièrement en Afrique du Nord, toujours impatient de partir, semblable à quelque «voyageur traqué ».
Il reçoit, en 1934, le grand prix de littérature de l'Académie.
Il est devenu et sera jusqu'à la guerre l'un des romanciersfrançais les plus en vogue.
On l'admire, on lui pardonne ses insolences.A la libération, il se voit reprocher quelques pages malheureuses sur la France vaincue.
Il lui faut plusieurs années pour reconquérir sonprestige.
Il y parvient grâce à son oeuvre dramatique et à une sorte d'effacement digne, qui fait contraste avec sa turbulence d'autrefois.Pourtant sa carrière comporte encore des hauts et des bas.
Le Maître de Santiago, Port-Royal en sont les sommets.
Don Juan et LeCardinal d'Espagne ont été des échecs.
En 1960, il est élu à l'Académie française, sans avoir fait acte de candidature.
Son discours deréception prononcé seulement en 1963 et son roman Le Chaos et la Nuit laissent voir, sous le brio de la forme, un désespoir amer.
PRINCIPALES ŒUVRES
1.
ESSAIS ET ROMANS.
La Relève du matin (1920), Le Songe (1922), Le Paradis à l'ombre des épées (1924), Les Onze devant la Porte-Dorée (1924), Chantfunèbre pour les morts de Verdun (1924) : ouvrages inspirés par l'expérience de la guerre et du sport.
Les Bestiaires (1926) : roman.
Le jeune Alban de Bricoule fréquente en Espagne les milieux tauromachiques et s'exerce à toréer.
La fille du duc de la Cuesta, Soledad,l'oblige à combattre un taureau particulièrement féroce.
Il tue la bête, mais part sans revoir Soledad.
Aux fontaines du désir (1927), La Petite Infante de Castille (1929) : essais.
Les Célibataires (1934) : roman.
Les Jeunes Filles (1936).
Pitié pour les femmes (1936).
Le Démon du bien (1937).
Les Lépreuses (1939).
Ces quatre romans, consacrés à la psychologie féminine, forment une suite.
Ils campent le type d'un don Juan moderne, Costals, quidéteste la sentimentalité.
L'Histoire d'amour de la Rose de sable (1952) : fragment d'une oeuvre de jeunesse non publiée.
Le Chaos et la Nuit (1963) : roman.
2.
PIÈCES DE THÉÂTRE.
La Reine morte (1942).
Au Portugal, en 1355, le roi don Ferrante fait périr en invoquant la raison d'État, mais pour des motifs qui lui demeurent obscurs à lui-même, la bâtarde Inès de Castro, que son fils, don Pedro, a épousée secrètement.
(Selon la réalité historique, Inès de Castro futproclamée reine après sa mort.
D'où le titre de la pièce.)
Malatesta (1946).
Le Maitre de Santiago (1947).
Dans Avila, en 1519, don Alvaro Dabo, maître de l'ordre de Santiago, vit pauvrement.
Ce chrétien austère ne rêve que « de silence et desolitude ».
Ses amis cherchent à le persuader de partir pour le Nouveau-Monde, où une charge importante lui est offerte.
Ils ont mis dansleur jeu la fille de don Alvaro, Mariana, qui a besoin d'être dotée.
Au dernier moment, Mariana, voyant fléchir son père, le détrompe.
Toutcela n'est qu'une « affreuse comédie ».
Le père et la fille tombent d'accord pour consacrer leur vie à Dieu.
Port-Royal (1954).Cette pièce met en scène les religieuses de Port-Royal sommées de signer le formulaire qui condamne la doctrine de Jansénius et s'yrefusant (1664).
Don Juan (1958).
Le Cardinal d'Espagne (1960).
A LA RECHERCHE D'UN ART DE VIVRE
L'oeuvre de Montherlant exprime l'effort d'un homme qui refuse de fléchir devant les circonstances ou devant les êtres et qui veutimprimer lui-même une direction à sa vie.
Il a été nourri par la lecture de Nietzsche, de Barrès, de Maurras.
Jeune, il a cru trouver dans lecourage viril un idéal de dépassement.
Plus tard, il s'est interrogé sur le bonheur.
Le bonheur consiste-t-il à dominer, à conquérir, sans nulégard pour les aspirations d'autrui? Montherlant se méfie de l'amour et de ses pièges.
Il est particulièrement cruel pour les femmesamoureuses.
Il les dépoétise tant qu'il peut.
Il dénonce leurs puérilités, leurs supercheries.
Avec elles, il est toujours sur la défensive.
Ilévite de se laisser attendrir.
La passion lui apparaît comme une capitulation, presque comme une déchéance.
Autre attitude possiblerepousser le plaisir qui s'offre, avoir la satisfaction de se dire que l'on aurait pu, mais que l'on n'a pas voulu.
Ce refus, poussé jusqu'à sesextrêmes limites, s'épanouit chez « le maître de Santiago » en une exigence de perfection qui touche à la sainteté.
Mais le maître deSantiago est soutenu par la puissance de sa foi.
Or Montherlant, médiocrement croyant malgré sa formation catholique, ne peut admirerque de loin, comme un idéal inaccessible, ce détachement sublime.
En somme, rien de positif ne se dégage de cette oeuvre faiteessentiellement de réactions d'orgueil, et à laquelle manquent la confiance et l'espoir.
Mais elle est de celles qui secouent l'inertie, quiobligent à penser, qui entraînent des jugements passionnés.
Et le style est d'une aisance souveraine..
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