Henri Poincaré

« Poincaré naquit dans une famille de la haute bourgeoisie dont furent issus plusieurs hommes politiqueséminents.

Après une formation d'ingénieur des mines à l'École polytechnique dont il sortit en 1879, ilenseigna à l'université de Caen puis à la Sorbonne où il demeura jusqu'à sa mort.

Chaque année, il donnaitdes conférences brillantes sur les nombreux sujets qui le passionnaient, exprimant des idées qui stimulentencore aujourd'hui la recherche.

Ses travaux ont porté sur les équations différentielles partielles, lesapplications de la géométrie non euclidienne, les probabilités, la topologie (qu'il appelait Analysis Situs), lalumière, la conduction de la chaleur, les phénomènes de capillarité, l'électromagnétisme, lathermodynamique et la mécanique céleste.

L'univers, qui focalisa la pensée scientifique de la fin du siècledernier, fut au centre de ses préoccupations.

Poincaré renouvela le concept de mouvement et la physiquenewtonienne en parvenant à la conclusion qu'il était impossible de mesurer une vitesse absolue ; il fut surle point de découvrir la relativité.

Il écrivit plusieurs ouvrages de vulgarisation, et notamment, La valeurde la science (1905), et La science et l'hypothèse (1906).

Il est également connu pour ses écrits générauxsur les conditionnements mentaux inhérents aux découvertes mathématiques qui font du subconscient lefacteur principal de la pensée créative. Henri Poincaré (1854-1912) La relativité avant la lettre.

En 1907, la mort de Sully Prudhomme laisse un siège vacant à l'Académie française;pour lui succéder, les «immortels» choisissent Henri Poincaré, mathématicien et philosophe de réputation universelle.Ce dernier, qu'il ne faut pas confondre avec son cousin Raymond, neuvième président de la IIIe République,commence curieusement sa carrière intellectuelle, puisqu'il passe, à l'école, pour un élève retardé.

Cela ne l'empêchepas de fréquenter Polytechnique, puis d'entrer à l'Ecole des Mines.

En 1879, âgé seulement de 25 ans, il se voitconfier l'enseignement des mathématiques à l'université de Caen; deux ans plus tard, il est appelé par celle de Paris;il y donne pratiquement toutes les branches de sa spécialité.A son activité pédagogique, il convient d'ajouter son œuvre littéraire: plus de 30 livres et 500 (!) mémoiresoriginaux.

Ces travaux, dans leur ampleur, sont à la pointe de la recherche en sciences pures; ainsi, entrant deplain-pied dans la géométrie non euclidienne, il généralise l'idée de périodicité fonctionnelle dans sa théorie desfonctions automorphiques; il s'intéresse également à la mécanique céleste, en particulier à la théorie des trois corps,et ses découvertes lui valent le prix d'Oscar II de Suède.

Dans le seul domaine des mathématiques appliquées àl'astronomie, il écrit trois volumes, Les Méthodes nouvelles de la mécanique céleste (1892-1899).

Ses recherchessur les marées et ses travaux sur les sphères donnent une nouvelle impulsion aux thèses sur la naissance de la lune.Dans son célèbre mémoire sur la dynamique de l'électron (1906), il rejoint à titre original plusieurs conclusionsd'Einstein en relativité restreinte et il est un des premiers à saluer les travaux du célèbre physicien allemand.

Aucundomaine n'échappe à l'infatigable curiosité de Poincaré; mais au-delà de ses travaux en algèbre linéaire, entopologie, en astrophysique ou en électromagnétisme, ce dernier s'intéresse surtout à la philosophie des sciences etau problème de la connaissance, à ce qu'il appelle la «créativité» et que l'on nomme aujourd'hui épistémologie.

Il aconsacré à ce sujet La Science et l'hypothèse (1902), La Valeur de la science (1904) et Science et méthode(1908).

Dans tous ses écrits, Poincaré se révèle un maître de la prose; c'est donc à juste titre qu'il trouve sa placesous la Coupole, quatre ans avant sa mort.

Aujourd'hui, bien des savants considèrent ce grand chercheur comme unPic de La Mirandole moderne.. »