Henri MATISSE:VUE SUR SAINT-TROPEZ.

« Hen ri MA T ISSE V UE SUR SAINT -TROPEZ A S ai nt -Trop ez, Ma tiss e « 1 ' an xieux » tro u ve chez Signac « le dogmatique » l'assurance qu i lui fait défaut.

Grâce à lui, il met de l'ordre sur sa palette.

C'est Félix Fénéon qui, en lui offrant un billet de train, permet à Matisse de découvrir la Côte d'Azur.

A Saint-Tropez, Signac lui a réservé la villa «la Ramade », située non loin de la sienne.

le couple Matisse y séjournera jusqu'en octobre.

Entre Signac et Matisse, les discussions sont plutôt vives, cor leurs th éories sur la peinture sont encore assez éloignées.

Cross, qui est passé les voir, écrit à Van Rys­ selberghe début septembre : « Nous sommes allés à Saint-Tropez.

Mati sse l'anxieux, le folle ment anxieux ! Vous co mpr endr ez aisé ­ ment que j'étais aussi content de bavarder avec l u i que j'étais ravi, mais pour des rai­ sons op posées , de con state r la co nfi a nce en soi de notre ami Signac.» lE CONT EXT E En 1904, Matisse a pu exposer à plusieurs reprises: six œuvres au Salon des Indépen­ dants, autant dans la galerie de Berthe Weill, Un autoportrait de Matisse , peint en 1918.

Henri MATISSE 1869-1954 • Vue sur Saint-Tropez • Huile sur toile 35 cm x 48 cm • Non signé • Peint en 1904 • Localisation : Bagnols-sur-Cèze, musée Léon Alègre quarante-cinq peintures chez Ambroise Vol­ lord.

l'accueil est assez réservé, même si Char les Sa unier peut écrire dans La Revue universelle: «M.

Henri Ma tiss e se d istin g ue par un métier solide et une sûreté d'œil qui Fait que ses plu s audacieux éch antill onnages de tonalités se prés entent toujours en valeur .» En arrivant à Saint-Tropez, il est cependant complètement fauché.

«Nous avons encore 50 francs à dépens er ici pour qu'il nous reste 50 francs à Pa ris en y ren­ trant» , écrit-il à Manguin.

Père de trois en­ fants, il se demande bien comment il va boucler sa fin de mois.

l'HISTOIRE Par quel hasard ce tableau figure-t-i l dans les collections du musée de Bagnols-sur -Cèze, dans le Gard? En 1854, un peintre amateur, léon Alègre, décide de léguer ses co llections à sa ville natale.

En 1918, Albert André devient directeur du musée.

Renoir, son ami, lu[ offre alors deux peintures et trois dessins.

l'E tat, ne voulant pas être en reste, donne deux Matisse.

Suivirent par · la suite un Marquet, un Monet, deux Bonnard, et bien d'autres tableaux encore ...

LA COTE Une toile de 1905 a trouvé preneur à New York en 1993 pour 6,12 millions de francs français (1,1 million de dollars).

Il existe aussi de nombreux dessins, pour lesquels il faut compter environ 20 000 FF (3600 dollars).. »