Henri MATISSE:LE PLATEAU MAROCAIN.

« Henri M ATISSE LE PL ATEAU MARO CA =IN -'----' Matisse avait failli devenir juriste et fut même clerc de notaire durant deux ans ...

La passion du dessin devait heureusement l'emporter et lui permettre d' atteindre son but, « d onner du bonheur » ...

Installé à Nice depuis quelques années, le peintre emménage en 1921 au troisième étage d'un immeuble situé 1, place Charles­ Félix non loin du marché de la vieille ville, face 'à la mer.

Toutes les pièces de l'ap~rtement sont tapis­ sées de papiers peints différents, aux motifs souvent très chargés, qui serviront de toile de fond pour les tableaux peints ces années-là.

C'est ici que Matisse réalisera par exemple les Odalisques.

Pour la mise en scène de ses toiles, il aime accrocher aux murs des drape­ ries multicolores suivant la tonalité qu'il veut­ donner à ses œuvres.

Il vivra à Nice à cette adresse, en changeant seulement d'étage, jusqt!'en 1930, date à laquelle il partira pour Tahiti, à la recherche d'une «autre lumière» .

L'ŒU VR E Tout au long de sa carrière de peintre, Henri Matisse ne poursuivit qu'un seul but: donner la priorité à la couleur.

Cette toile illustre par­ faitement cette recherche.

Trois couleurs domi­ nent la composition: jaune, rouge, vert.

Autour de ces trois couleurs, Matisse organise comme un ballet, 'louant des variations les plus subtiles.

Aux feurs du motif en arrière­ plan répondent l'ananas et les pommes, tout comme le vert du plateau, aux reflets tra- Matisse P.eignant devant son chevalet (autoportrait de 1918) .

Henri MATISSE 1869-1954 • Le Ploteau maroeain , ou Nature morte à l'aiUUUIS • Huile sur toile 50 cm x 61 cm ";.Signé en bas, à droite, « Henri Matisse ~ • Peint en 1924 • Localisation: Washington, National Gallery of Art vaillés, reprend les feuilles de la tapisse rie du fond.

Du vert foncé au turquoise, Matisse s'est permis tous les dégradés possibles.

LA TEC HN IQUE Matisse a beaucoup écrit à propos de la cou­ leur, et notamment ces lignes: «Appe lée et nourrie par la ma t iè re , recréée par l'espri t, la cou leur pourra tr aduire l'essence de choque chose et répondre en même temps à l'in t ensi ­ té du choc émotif.

Mois d essin et co uleur ne sont qu'une suggestion .

Par ill usio n ils doi ve n t provoq uer chez le spec t a teur la possessio n des choses.

Mois c'est dons la mesu re où l'artiste est capab le de se sugges tionn er et de foire passer sa sugges tio n do ns son œ uvr e et dons l'esprit du specta teur .

Un vieux pro ­ verbe ch inois ne dit-il pas: "Qua nd on dessi­ ne un arbre , on doit, au fur et à mesu re, sentir qu'on s'élève".» Pour reprendre les mots de Waldemar-George dans le dictionnaire Bénézi t, « M atisse réd ige des poèmes colorés» .

Chez lui « la couleur n'imi te pas la lumière ; elle recèle du soleil en fusion» .

LA COTE Une Odalisque de cette période a trouvé preneur pour 1,6 million de francs français (300000 dollars) dans une vente à New York en 1994.

Mais certaines œuvres de Matisse peuvent atteindre des cotes plus élevées, telle pastel acheté 7,43 millions de francs français (1,4 million de dollars) toujours à New York la même année.. »