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Henri IV

Publié le 16/05/2020

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« Henri IV1050-1106 Cinquante ans durant (1056-1106), Henri IV a porté la couronne.

Il est peu d'autres empereurs ou rois allemands qui aient régné aussi longtemps.

Tout aulong de son cours mouvementé, son règne est déterminé presque uniquement par le mouvement religieux et spirituel de la querelle des investitures, quimarque un tournant décisif dans l'histoire de l'Europe du Moyen-Âge.

Henri III, son père, avait considéré la réforme de l'Église comme la plus importante deses tâches et voulait la mener à bien en accord étroit avec la papauté.

Il est vrai qu'en Allemagne, il s'était, à maintes reprises, heurté à l'opposition desprinces de l'Empire. Lors de la mort prématurée d'Henri III, en l'an 1056, Henri IV n'avait que six ans.

Au gouvernement de tutelle que l'on avait constitué pour lui, les princesacquirent bientôt une influence décisive.

Les biens de la couronne, qui étaient le fondement essentiel du pouvoir royal, étaient largement dilapidés.

C'estpourquoi, lorsque Henri accéda lui-même au pouvoir, son premier but fut de rentrer en possession de ces biens de la couronne qui avaient été aliénés et setrouvaient pour la plupart en Saxe, ce qui aboutit à de durs combats contre la fière noblesse saxonne, qui, en cette circonstance, trouva également l'appuid'autres princes ; cependant, en 1075, Henri sortit vainqueur de cette guerre contre les Saxons. À la même époque, la question de l'investiture de l'important archevêché de Milan et d'autres évêchés italiens amena un violent conflit avec Grégoire VII, leremarquable pape de ce siècle.

Dans cette querelle, qui prend des proportions de plus en plus importantes, il ne s'agit pourtant pas seulement du problèmede l'investiture, mais avant tout de la question fondamentale des rapports entre “ Sacerdoce ” et “ Empire ”. Un synode, qui siégeait en janvier 1076 à Worms sous la présidence du roi, décida de destituer Grégoire.

Dans une lettre devenue célèbre, le roi sommait “Hildebrand, le faux moine ”, ainsi qu'il appelait alors Grégoire, de descendre du siège apostolique.

Cette décision trop hâtive était une lourde faute ;cependant, ce n'est pas le roi, âgé de vingt-cinq ans à l'époque, mais ses conseillers qui en portent la responsabilité.

Grégoire releva le gant.

Il excommuniaHenri et délia tous ses sujets de l'obéissance qu'ils lui devaient.

C'était la première fois dans l'histoire du Moyen-Â ge que l'Église jetait l'anathème sur unsouverain oint par le sacre.

C'est alors qu'il apparut combien la position d'Henri en A llemagne était fragile.

Beaucoup de ses partisans se détachèrent de luiet s'allièrent à ses adversaires du moment.

Ils sommèrent le roi de faire lever l'excommunication qui pesait sur lui, dans un délai d'un an ; sans quoi ilséliraient un autre roi.

Ils invitèrent le pape à venir en Allemagne, en tant qu'arbitre.

Pour empêcher une telle intervention de Grégoire en A llemagne, Henri serésolut, malgré la rigueur de l'hiver, à se rendre en Italie.

Après qu'il eut accompli les prescriptions de la pénitence religieuse, le pape lui accordal'absolution en janvier 1077 à Canossa. On a toujours débattu de cette question, à savoir si ces événements célèbres représentaient un succès ou une défaite du roi.

Indubitablement, Henri, avecune grande habileté diplomatique, a empêché une alliance de ses adversaires allemands avec le pape et il a également recouvré sa liberté d'action.

Maisd'autre part, en se rendant ainsi à pied à C anossa pour y faire amende honorable, il a renoncé au vieux principe suivant lequel le souverain séculier occupeune position sacerdotale, et que, de ce fait, c'est à Dieu seul et non point au pape qu'il a des comptes à rendre.

On peut donc parler dans l'histoire des idéespolitiques du “ tournant de Canossa ”. En dépit de cette absolution, les princes allemands ont poursuivi la lutte contre Henri et ont élu anti-roi le duc Rodolphe de Souabe.

Dans les différends desannées suivantes, Grégoire resta neutre tout d'abord.

Ce n'est qu'en 1080 qu'il excommunia à nouveau le roi.

Malgré tout, Henri réussit à s'imposer de plusen plus en Allemagne et à remporter en Italie aussi d'importants succès.

En 1084, il conquit même Rome.

Clément III, qu'il avait auparavant déjà instituéantipape, le couronna empereur dans la basilique de Saint-Pierre.

Grégoire dut se réfugier à Salerne, où il mourut l'année suivante. Mais le triomphe de l'empereur fut de courte durée.

Dans le nouveau pape Urbain II, originaire de France, il trouva un adversaire qui l'égalait sur le terrain dela diplomatie.

Ce dernier réussit à réunir les adversaires de l'empereur en Allemagne et en Italie et même à attirer dans ses rangs le propre fils d'Henri, leroi Conrad. C'est en vain qu'Henri tenta en Italie de provoquer un dénouement.

Lorsqu'en 1096 les croisés partirent en Terre Sainte, l'empereur en Haute-Italie étaitcondamné à une inactivité totale.

Quand peu après il put rentrer en A llemagne, il engagea la lutte pour les droits de la couronne avec une ténacité opiniâtre.Lors de sa tentative de créer un fondement solide pour le pouvoir, il s'engagea dans des voies nouvelles.

Comme il l'avait déjà fait précédemment, il favorisala classe montante de la bourgeoisie qui, dans les villes de Rhénanie, commençait à imposer son autonomie politique.

Outre les ecclésiastiques à la cour duroi, les “ Ministeriales ” ou agents royaux étaient eux aussi chargés de tâches importantes relatives à l'administration de l'Empire.

L'empereur, avant toutechose, s'en tint à l'idée de la paix religieuse et publique, afin de créer, après la longue période où l'empire n'avait pas connu de trêve, une paix durable quidevait surtout être profitable aux groupes sociaux inférieurs de la société, mais l'espoir qu'il nourrissait de parvenir également au moyen de cette politiquede paix en Allemagne à un accommodement avec l'Église se révéla vain.

D'autre part, cette politique de l'empereur aboutit à nouveau à une opposition entrelui-même et la haute noblesse qui se vit ainsi limitée dans ses guerres.

A vec le concours de cette noblesse, le jeune roi Henri V se souleva contre son pèrequ'il emprisonna temporairement.

Pour Henri IV, cette rébellion de son fils fut une cruelle déception.

Il a pourtant repris la lutte.

Une assez longue guerrecivile paraissait imminente quand l'empereur mourut brusquement à Liège le 7 août 1106. Il est peu de souverains du Moyen-Âge chez lesquels nous puissions discerner le développement de la personnalité comme chez Henri.

Hautement doué parla nature, il avait subi dans sa jeunesse nombre d'humiliations, ce qui avait aiguisé son esprit critique.

Il a été constamment et profondément pénétré de ladignité sacrée et de la responsabilité de la charge qui lui incombait en tant que souverain.

Avec son caractère passionné, il s'est laissé entraîner, au débutde son règne, à des mesures inconsidérées, cela à plusieurs reprises.

Mais au cours de son règne il est devenu un homme d'État extrêmement réfléchi.

Enmatière de tactique politique, il était supérieur à beaucoup de ses adversaires.

Ce sont surtout la ténacité et la ferme volonté avec lesquelles il s'est efforcéd'atteindre ses buts, en dépit de tous les revers qu'il connut, qui sont dignes d'admiration.

Bien qu'il fût prêt à quelques concessions, il n'a par principejamais subordonné les droits de la royauté aux intérêts particuliers des princes et aux exigences de l'hiérocratie papale.

L'un de ses adversaires les plusacharnés, le chroniqueur Lampert von Hersfeld, a reconnu cette grandeur d'esprit toute royale d'Henri, quand il disait de lui : “ Il préférerait mourir qued'avoir le dessous.

” Henri était animé d'une profonde piété.

Mais il n'a pas reconnu l'importance des nouvelles forces spirituelles qu'il combattait.

Voilà bien le dénouementtragique de la vie de l'empereur.

Pourtant, son regard n'était pas tourné uniquement en arrière, vers la grande époque que la dignité impériale et royale del'Allemagne avait connue sous le règne de ses prédécesseurs.

Il cherchait aussi d'autres voies en vue d'affermir le pouvoir royal.

C ertes, le succès ultimelui a été refusé dans cette entreprise ; il a néanmoins créé les fondements sur lesquels, une fois passée la crise de la querelle des investitures, un nouveaupouvoir royal a pu être instauré en Allemagne.

Ainsi Henri IV fait aussi partie des figures les plus marquantes de souverains dans l'Allemagne du Moyen-Âge.. »

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