Henri II
Publié le 16/05/2020
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Henri II
Après le règne d'Étienne, qui avait amené la dissolution de l'État édifié par Guillaume le Conquérant et Henri Ier,l'Angleterre a connu un remarquable développement sous Henri II, qui monte sur le trône en 1154.
Né en 1132, il était le fils aîné de Geoffroy Plantegenêt, comte d'Anjou, et de Mathilde, fille d'Henri Ier et veuve del'empereur Henri V.
Par sa mère, petite-fille de sainte Marguerite, reine d'Écosse, elle-même petite-fille du roi saxonEdmond Côte-de-Fer, Henri était le descendant direct de la dynastie saxonne.
Aux yeux des Anglais, c'était là unequalité extrêmement importante, car, à l'époque saxonne, il était exclu qu'un roi fût choisi hors de la lignée royale,du sang de Cerdic, fondateur de la dynastie.
Guillaume le Conquérant, Guillaume le Roux, Henri Ier n'appartenaientpas à cette lignée et les légitimistes le leur reprochaient.
Pour la première fois depuis 1066, grâce au mariage d'HenriIer, un roi issu de l'antique dynastie montait en 1154 sur le trône d'Angleterre.
Les Anglais en éprouvèrent uneimmense joie.
Mais ce n'était pas là la seule circonstance qui favorisât Henri.
Tout jeune, il avait montré sa valeur comme hommede guerre et comme politique.
Au lieu d'accabler son ennemi et de poursuivre la lutte jusqu'à l'écrasement d'Étienne,il avait prouvé sa modération et son habileté en mettant fin par un traité honorable pour les deux parties, à uneguerre dont tous, sauf peut-être les barons, étaient las.
Sur le continent, avant la mort d'Étienne, il avait traitéavec le roi de France Louis VII, qui continuait à réclamer l'Aquitaine, bien qu'il l'eût laissée échapper en faisantdéclarer nul son mariage avec la duchesse Aliénor : Louis VII, moyennant quelques concessions et la prestationd'hommage, se résigna à accepter le fait accompli par l'union d'Aliénor et d'Henri et à voir passer le duché entre lesmains du futur roi d'Angleterre.
Désormais, en la personne d'Henri II, le royaume anglais était uni à un vaste État féodal qui faisait partie duroyaume de France.
Si, par sa mère, Henri était l'héritier de l'Angleterre et de la Normandie, il était, du chef de sonpère, comte d'Anjou et du Maine et, par sa femme, duc d'Aquitaine.
Les terres continentales pour lesquelles il étaitle vassal du roi de France s'étendaient de l'embouchure de la Bresle à celle de l'Adour, du cours de l'Allier aux rivesde l'Atlantique.
Pendant ses trente-cinq années de règne, il apporta le même soin et la même énergie à gouvernerses terres françaises et son royaume.
Ayant désarmé Louis VII en lui faisant hommage, Henri avait à s'assurer la possession de l'Anjou, c'est-à-dire àdépouiller son propre frère, Geoffroy, de l'héritage que lui avait assigné leur père.
En 1156, une brève campagneamena Geoffroy à se contenter d'un apanage réduit.
Peu après, Henri le fit acclamer comme comte de Nantes parles Bretons, premier indice de l'intérêt qu'il prend à étendre son domaine dans cette région.
Rentré en Angleterre, Henri II eut à poursuivre le but qu'il s'était assigné : les mercenaires flamands étaient encoreen Angleterre et il fallait les chasser ; au nord et à l'ouest, certains barons avaient conservé des forteresses etpensaient pouvoir agir en princes indépendants, et il fallut les déloger.
Les Gallois reprenaient leurs incursions dansles Marches et Henri dut diriger des expéditions contre eux.
Bientôt, il traite avec les Écossais, qu'il oblige àabandonner les comtés du nord de l'Angleterre.
Pendant le règne d'Étienne, les revenus du roi avaient été dilapidés,ses droits usurpés : Henri décida une vaste enquête, en Angleterre et en Normandie, pour remettre ses domainesdans l'état où ils se trouvaient au temps d'Henri Ier.
Les finances devaient être reprises en main et l'Échiquierrecommença à siéger régulièrement.
Pendant les cinq premières années de son règne, Henri II agit comme unrestaurateur de la monarchie.
Son modèle il le dit bien haut est son grand-père Henri Ier dont le souvenir étaitvivace et qui, après les troubles du règne d'Étienne, apparaissait comme le type même du souverain juste et fort.
Pourtant, Henri II ne laissait pas de surveiller ses terres du continent.
Le roi de France Louis VII n'acceptait pas degaieté de cœur l'accroissement de puissance de l'État angevin.
Afin de se le concilier, Henri II lui adressa uneambassade dirigée par son chancelier, Thomas Becket, pour négocier les fiançailles de deux enfants au berceau, lefils d'Henri et la fille de Louis VII, et pour obtenir que le Vexin normand, cédé par Geoffroy Plantegenêt au roi deFrance en 1137, devînt la dot de la jeune princesse.
Louis VII y consentit et autorisa même Henri II à intervenir enBretagne.
Tout souriait au jeune roi : le royaume et les terres continentales étaient pacifiés, les incursions galloisescontenues, les litiges avec les rois d'Écosse et de France apaisés, enfin ses ambitions territoriales en voie deréalisation.
C'est alors qu'il commit une lourde faute.
Peut-être grisé par ses succès, il songea à faire valoir d'hypothétiquesdroits de sa femme sur le comté de Toulouse.
En 1159, il rassemble une nombreuse armée de contingents soldés, ilconquiert le Quercy, assiège Toulouse où il se heurte à Louis VII, venu secourir le comte, son vassal.
Aventuré loinde ses bases, menacé à la frontière normande par les hommes du roi de France, il doit battre en retraite et passer àla défensive.
En 1160, la paix est conclue : Henri n'a fait que dilapider son trésor sans en retirer d'avantages.
Ayant échoué par les armes, il obtient des succès diplomatiques.
Sous prétexte qu'il a fait célébrer le mariage deson fils, il se fait remettre par les Templiers, qui en étaient dépositaires, les châteaux du Vexin, il guerroie avecsuccès contre Louis VII et Thibaut de Blois, puis traite et obtient la reconnaissance de l'annexion du Vexin.
EnNormandie et en Angleterre, il publie sa volonté d'appliquer des réformes.
Il tend désormais à accroître son pouvoiret à le rendre presque absolu, il ordonne une vaste enquête sur les obligations de ses vassaux et arrière-vassaux..
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