HENRI HEINE
Publié le 16/05/2020
Extrait du document
«
HENRI HEINE
1791-1856
EcRIVAIN allemand, il a vécu en France; juif, il s'est toujours senti attiré par la figure du Christ;
socialiste, il s'est plu dans le luxe et la fantaisie; amoureux passionné, il a été malheureux en amour;
poète, il a refusé de s'abandonner à l'inspiration; sentimental et d'une sensibilité maladive, il a
caché le fond de sa
nature sous l'ironie et la blague -tout le destinait à rater sa vie et son œuvre.
Le résultat?
un des monuments de la littérature universelle : Henri Heine.
Lorsqu'il
naquit à Dusseldorf, le 13 décembre 1797, les murs d'enceinte du ghetto, malgré
les trompettes de
la Révolution française, tenaient solidement debout.
Malgré les idées d'émanci
pation dont il voulait être le paladin, malgré son libertinage et, bien sûr, malgré sa conversion de
circonstance
au protestantisme, Heine est toujours resté lié au ghetto où il avait reçu ses impres
sions d'enfant.
Ce que certains biographes appellent son romantisme n'était en réalité que la
nostalgie et la honte à la fois de cet ineffaçable souvenir.
Coupé du monde et sans racines, l'enfant
juif rencontre ses deux compagnons de vie, anges ou démons, la susceptibilité et l'orgueil.
Mais
c'est dans l'isolement précisément
que naissent les projets de grands royaumes- et peu importe
leur réalisation, le propre des jeunes princes étant de ne pas séparer le réel et l'imaginaire.
Le petit garçon trouva dans le grenier de son oncle Simon van Geldern- un original ayant
la manie d'écrire -toute la nourriture (si je me plaçais au point de vue de la réussite terrestre,
je devrais plutôt dire : tous les poisons) dont il était affamé.
A côté de l'habituel bric-à-brac, robes
de fée, parures
de cérémonie, décors exotiques, il y découvrit des manuscrits et des livres d'un autre
membre de la famille, surnommé « l'Oriental >> ou « le Chevalier » qui, après avoir publié à
Londres un volume de vers français, était parti pour la Terre Sainte où, disait-on, il était devenu
chef d'une tribu de Bédouins.
Le second événement décisif de son enfance fut l'entrée
de Napoléon à Dusseldorf.
Libéra
teur des Juifs, dont le nom fut gravé dans la pierre des synagogues, le « Grand Empereur » devint
une figure de la légende juive, prolongement et réalisation des récits consacrés aux libérateurs du
peuple persécuté : récits de Joseph en Egypte, de Daniel dans la fosse aux lions, d'Esther à la
cour d'Assuérus ...
Comme tous les rêveurs sentimentaux avides de posséder le monde tout en restant repliés
sur leurs propres désirs,
Heine était prédestiné aux aventures amoureuses.
Cette effraction de l'inconnu, le premier amour - réplique mystérieuse du monde
extérieur -le surprit alors
qu'il sortait à peine de l'enfance.
Il tomba amoureux
d'une orpheline aux cheveux roux, à la peau blanche, fille du bourreau de Dusseldorf,
Josépha.
Elle savait une foule de contes et de chants populaires, et Heine, dans ses Mémoires,
prétend que lui ayant demandé un jour de transcrire sur le papier une ballade populaire qu'elle
HEINE ·-- r"L.
~'··-"'.
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