Henri FANTIN-LATOUR:PORTRAIT DE MELLE CHARLOTTE DUBOURG.

« Henri F ANTIN -LATOUR PORTRAIT DE MELLE CHARLOTTE DUBOURG Voici Charlotte Dubourg, la belle-sœur de Fantin.

Mais autant Victoria, qui était devenue la femme du peintre, était douce, autant Charlotte était réputée pour son caractère épouvantable! De 1880 à 1887, des portraits ont figuré dons tous les envois de Fantin ou Solon.

Cer­ tains d'entre eux étaient des commandes que le peintre, du fait de sa situation financière, ne pouvait refuser.

Il les vendait en effet beaucoup plus cher que les natures mortes: ainsi La Leçon de dessin, vendu à l'expos ition de Mon­ chester en 1880, lui rapporta huit fois plus que la nature morte la plus chère de toute la mani­ festation.

Cependant ces commandes pesaient au peintre, qui écrit en 1880: «J'ai des indiges­ tions de portraits tous les jours! Vous ne pou­ vez pas imaginer combien cela me fatigue! Quelle horrible chose que les portraits.

» C'est en 1888 que Fontin-Lotour décida de ne plus envoyer de portraits ou Solon.

Bientôt, il n'en fit plus du tout : le dernier fut celui de sa nièce Sonia, exécuté en 1 890, qui se trouve à la National Gallery de Washington.

LE SUJET Fontin-Lotour a réalisé de nombreux portraits de sa belle-sœur.

Charlotte était plus fine que son épouse et avait des traits plus réguliers qu'elle.

Mais elle était aussi moins aimable, comme en témoigne l'expression de son visage.

Ce ca­ ractère distant et renfermé apparaît avec plus d'acuité encore dons d'outres toiles de Fontin, comme La Lecture ou La Famille Dubourg.

Apparemment, pourtant, il existait une certaine Fantin demandait à ses modèles de longues séances de fJOSe.

Ce portrait d'Adolphe Jullien, ami du peintre et critique d'art, en exifijea pas moms de trente! Henri F ANTIN-LATOUR 1836-1904 • Portrait de Melle Charlotte Dubourg • Huile sur toile 117 cm x 92 cm • Signé et daté en haut, à gauche, «Fan tin 82 » • Peint en 1882 • Localisation: Paris, musée d'Orsay • Expositions: Anvers, 1882; Amsterdam, 1883; Paris, 1887, 1906, 1952, 1980, 1981- 1982; Munich, 1889; Grenoble, 1936 complicité entre Fontin et sa jolie belle-sœur, qui était très proche du couple formé par le peintre et Victoria.

Charlotte Dubourg, qui était professeur d'allemond dans des cours privés, devait rester célibataire.

A cause de son mou­ vois caractère ? lA TECHNIQUE Œuvre d'une gronde délicatesse, cette toile frappe par la finesse des textures et des colo­ ris, qui sont plutôt fanés, l'attention portée à la peau du modèle, surtout dons le traitement des mains, et la douce lumière dans laquelle baigne la composition.

Le fond est le même que d'habitude chez Fonfin, dans les tons d'ocre vert.

La pose du modèle est simple, naturelle, la tête légèrement tournée vers la gauche.

Son chapeau, garni de fleurs blan­ ches et jaunes, tronche avec le reste de la toi­ lette, plus sobre.

«Le portrait de Melle Charlotte Du bourg, très recommandable par sa sobriété, sa grande sincérité d'aspect et sa distinction, est cepen­ dant d'une distinction un tantinet bourgeoi­ se», écrit Poul Leroi en 1887.

LA COTE Les huil es s ur toil e se nég ocient entre 47 800 FF (8 500 dollar s) et 2,24 millions de francs français (40 5000 dollars).

Ce son t presque ex clusi v em ent des natures m o rtes .. »