Henri FANTIN-LATOUR:DAHLIAS, ROSES, GLAÏEULS.

« Henri FANTIN-LATOUR DAHLIAS, ROSES, GLAÏEULS En 1896, enfin reconnu et libéré des contraintes matérielles, Fantin­ Latour peint ses natures mortes par plaisir et non plus par nécessité.

Il donne avec cette toile toute la mesure de son immense talent.

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Lorsqu'il peignit ce somptueux bouquet de dahlias, en l 896, Fontin-Lotour avait derrière lui trente ons d'expérience dons l'art difficile de la nature morte.

Il y avait acquis une maî­ trise exceptionnelle.

L'ŒUVRE Si la composition de cette toile reste clas­ sique, l'auteur fait preuve d'audace en utilisant les couleurs les plus vives et en créant les har­ monies les plus éclatantes.

Le vase de dahlias domine les roses qui commencent à se faner sur la table et les gloieuls légèrement défraî­ chis.

Cette ode à une beauté exubérante est .

tout empreinte de nostalgie, puisque l'artiste nous rappelle en même temps la fragilité de la beauté et son caractère éphémère.

Impressionniste, Fontin-Lontour s'intéresse aux jeux d'ombre et de lumière; mois il aime avant tout aiguiser son sens de l'obseNotion et trans­ poser ~idèlement ce qu'il a sous les yeux.

On est loin de l'effusion lyrique de Monet ou des végétations luxuriantes de Gauguin.

Il ne plan­ tera d'ailleurs jamais son chevalet dons un jar­ din, préférant rester toute sa vie un peintre de solon, observateur minutieux des décors flo­ raux, qu'il composait avec patience et goût avant de prendre le pinceau.

Ses natures mortes ayant connu un vif succès auprès du public anglais par l'intermédiaire du marchand de tableaux Ruth Edwords, Fon­ tin-Latour s'était très rapidement spécialisé dons les bouquets.

Dons les années l 890, Autoportrait de Fantin-Latour à vingt-deux ans.

Un jeune romantique qui se taille en Angleterre une solide réputation de peintre de natures mortes.

quand l'opinion françoise finit par apprécier son œuvre, il put enfin peindre des bouquets par plaisir et non plus par nécessité .

LA CRITIQUE Ce sont les Anglais qui, les premiers, appré­ cièrent le talent de Fontin-Latour.

En France, rares étaient les critiques qui lui accordaient un quelconque crédit.

L'écrivain Zacharie Astruc a néanmoins reconnu la maîtrise exceptionnelle du peintre dès ses natures mortes des années 1860.

«Ses fleurs sont autant de merveilles de goût, d'art, de colo­ ris.

Elles intéressent autant qu'elles char­ ment, et même on peut dire qu'elles touchent.

Ce sont des rythmes de ton, des fraîcheurs, des abandons, des vivacités sur­ prenantes.

Leur beauté subjugue .» L'HISTOIRE La toile appartint à Ruth Edwords, avant d'être acquise par F.

et J Tempeloere, puis par M.

Bonjeon.

Elle fait aujourd'hui partie de la collection Dubosc.

LA COTE Un e nature morte du peint re dat ée de la m ême année a été ad jugée 645 000 F dans un e vente aux ench ères à Lo ndr es , en 199 1.

Ses bouq uets de fleur s peuvent néanmoin s atteindre près de 5 million s de francs.. »