Henri de Saint-Simon 1760-1825 Peu de penseurs allient à ce point la fulgurances du génie et le chaos d'une vie délibérément consentie comme expérience et recherche.
Publié le 22/05/2020
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Henri de Saint-Simon
1760-1825
Peu de penseurs allient à ce point la fulgurances du génie et le chaos d'une vie
délibérément consentie comme expérience et recherche.
Aucune de ses idées n'est restée
sans postérité.
Né en 1760, il avait 29 ans en 1789 et 43 ans en 1803, lors de son premier
ouvrage.
Il mourut à 65 ans, en 1825, après avoir manqué, deux ans auparavant, un
spectaculaire suicide.
Parisien d'origine picarde, le comte Henri-Claude de Rouvroy de
Saint-Simon descendait d'une famille illustrée par l'auteur des Mémoires .
Il se réclamait
d'un ancêtre plus prestigieux encore : Charlemagne, qui n'hésita pas à lui apparaître en
songe pour lui promettre la gloire philosophique.
Destiné à l'armée par sa naissance,
Henri de Saint-Simon participa à la guerre d'Amérique.
En 1788, colonel à Mézières, il suit
les cours de Monge à l'École du Génie Militaire.
Il quitte l'armée, qu'il n'aimait pas, pour
vaquer à ses affaires en Hollande, puis en Espagne.
En 1789, il est antiféodal, abandonne
son titre et, par un acte public, choisit de se nommer Claude-Henri Bonhomme.
La
modestie de ce patronyme ne l'empêche pas de spéculer sur les biens nationaux avec les
capitaux d'un ami, le comte de Redern, diplomate saxon.
“ Je désirais la fortune,
explique-t-il, pour organiser un grand établissement d'industrie et fonder une école
scientifique.
” La Terreur ne l'épargna pas.
Arrêté en décembre 1793, il fut transféré dé
Sainte-Pélagie au Luxembourg, antichambre de l'échafaud.
Libéré longtemps après le 9
Thermidor, il retourne en Picardie et reprend ses opérations diverses.
En 1795, il fabriquait
des cartes à jouer “ sans-culottes ”.
Il loue, rue Chabanais, un hôtel et mène grand train de
1794 à 1797.
Il reçoit les savants : Lagrange, Monge, Poisson.
L'homme d'affaire cède le pas
au philosophe “ physico-politique ”.
Une brouille avec de Redern l'oblige à réduire sa
dépense.
Il s'installe près de l'École Polytechnique et se lie d'amitié avec ses professeurs,
puis émigre du côté de l'École de Médecine.
Ses nouveaux amis sont Gall, Bichat, Blinville,
le Dr Burdin.
En août 1801, il épouse Alexandrine-Sophie Goury de Champgrand, à titre
expérimental, pour trois ans et avec promesse de divorce.
Fidèle à sa parole, il divorça par
consentement mutuel.
Il se rend à Coppet et rencontre Madame de Staël.
De Suisse, il
rédige ses Lettres d'un habitant de Genève à ses contemporain (1803), où il propose un
gouvernement des savants.
Il voyage en Allemagne et en Angleterre, puis revient en
France, ruiné.
Il doit se contenter pour quelques mois d'une place de copiste au
Mont-de-Piété.
Il retrouve enfin Diard, un de ses anciens domestiques, “ un véritable
ami ”, qui le prend en charge.
Il public aux frais de son protecteur une Introduction aux
travaux scientifiques du XIXe siècle (1807 et 1808), les Lettres au bureau des longitudes (1808) et
l'Esquisse d'une nouvelle encyclopédie (1810).
La mort de Diard, en 1810, le laisse sans appui
matériel.
Quelques subsides de sa famille lui permettent de survivre.
En 1814, il engage un
jeune secrétaire : Augustin Thierry.
Sous la double signature du maître et du disciple
paraît, en 1814, De la réorganisation européenne .
Grâce à un groupe de financiers et
d'“ industriels ” (le terme est de Saint-Simon), divers recueils d'articles paraissent sans
régularité : L'Industrie (1816-1818), Le Politique (1819), L'organisateur (1818-1820), Le
Catéchisme des Industriels (1823-1824).
Entre temps, Augustin Thierry avait rompu avec
Saint-Simon.
Auguste Comte lui succéda en 1817.
Il rompt à son tour en 1824.
Pour “ le
père Simon ”, la misère était revenue, et avec elle le désespoir.
Les dernières années furent
adoucies par la généreuse amitié d'un nouveau disciple, Olinde Rodrigues.
Le dernier
ouvrage de Saint-Simon, Nouveau Christianisme , parut l'année même de sa mort (1825).
Henri de Saint-Simon est parti sans avoir connu le saint-simonisme, œ uvre de ses.
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