HENRI BERGSON : L'EVOLUTION CREATRICE (Résumé & Analyse)
Publié le 15/05/2020
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Henri BERGSON1859-1941 L'Évolution créatrice 1907
Né et mort à Paris, Henri Bergson a mené la carrière académique d'un grand universitaire français : premier prix duConcours général lorsqu'il était lycéen, École normale supérieure en 1878, agrégé de philosophie en 1881, docteur èslettres en 1889, enseignant aux lycées d'Angers, Clermont-Ferrand puis Paris avant d'enseigner à l'École normalesupérieure, puis au Collège de France.
Il fut prix Nobel de littérature en 1928.Mais derrière ces apparences très conformistes, sa vie fut ardente.
Il fut un penseur novateur, porteur d'unerévolution philosophique, qui lui valut de nombreuses attaques, notamment de Julien Benda qui se montra unadversaire irréductible.
Il fut patriote et engagé dans la vie internationale Pendant la guerre de 1914-1918, iln'hésita pas à mettre toute son autorité au service de la France, en intervenant auprès des États-unis pour qu'ilsentrent dans la bataille en 1917.
Il s'investit également dans la Société des Nations.Quatre ouvrages majeurs marquent l'évolution de sa pensée : la thèse de 1889 sur Les Données immédiates de laconscience, Matière et Mémoire (1896), L'Évolution créatrice (1907) qui eut un vrai succès et enfin Les Deuxsources de la morale et de la religion (1932).Dans L'Évolution créatrice, Bergson articule tous les thèmes principaux de sa philosophie.
C'est pourquoi nous avonsfait, ici, le choix de ce livre.apprendra ni comment les cadres de la connaissance se sont constitués, ni comment nous pouvons les élargir ou lesdépasser.
»
Ces deux recherches se rejoignent.
Par un processus circulaire, elles peuvent se pousser l'une l'autre indéfiniment.
Ilfaut rendre compte de la vie par l'évolution.
Résumé
Après une introduction qui en explique la perspective, l'ouvrage se divise en quatre chapitres.
Nous allons exposer lecontenu de L'Évolution créatrice en reprenant ce plan.
Introduction
Penser la durée renvoie à l'évolution.
Penser l'esprit renvoie à la vie.
Rompant avec le Je pense, donc je suis deDescartes, Bergson conçoit l'intelligence comme un produit de la vie.
Il explique la conscience de la vie par la vieelle-même.
Opposant mécanisme et finalité, il montre qu'il n'y a de vraie finalité qu'externe, que mécanisme etfinalisme radicaux sont faux :" Une théorie de la vie qui ne s'accompagne pas d'une critique de la connaissance est obligée d'accepter, tels quels,les concepts que l'entendement met à sa disposition : elle ne peut qu'enfermer les faits, de gré ou de force, dansdes cadres préexistants qu'elle considère comme définitifs.
Elle obtient ainsi un symbolisme commode, nécessairemême peut-être à la science positive, mais non pas une vision directe de son objet.
D'autre part, une théorie de laconnaissance, qui ne replace pas l'intelligence dans l'évolution générale de la vie, ne nous
I.
De l'évolution de la vie, mécanisme et finalité
Bergson essaie « au progrès évolutif les deux vêtements de confection dont notre entendement dispose, mécanismeet finalité ».
Il montre qu'ils ne vont ni l'un ni l'autre, mais que « l'un des deux pourrait être recoupé, recousu, et,sous cette nouvelle forme, aller moins mal que l'autre.
»Bergson réfléchit d'abord à la durée en général : « La durée est le progrès continu du passé qui ronge l'avenir et quigonfle en avançant.
Du moment que le passé s'accroît sans cesse, indéfiniment aussi il se conserve.
» Et plus loin :
« Le passé se conserve de lui-même, automatiquement.
Tout entier, sans doute, il nous suit à tout instant : ce quenous avons senti, pensé, voulu depuis notre première enfance est là, penché sur le présent qui va s'y joindre,pressant contre la porte de la conscience qui voudrait le laisser dehors.
»Le caractère, c'est cette condensation de l'histoire que nous avons vécue depuis notre naissance.
Nous ne pensonsqu'avec une petite partie de notre passé.
Mais c'est avec notre passé tout entier que nous désirons, voulons,agissons.
La conscience évolue sans cesse parce que son passé change tout le temps.
Il faut intégrer ce quisurvient, l'imprévisible compris.
Nous sommes aussi ce que nous faisons.
Nous nous créons continuellement nous-mêmes.
« Exister consiste à changer, changer à se mûrir, se mûrir à se créer indéfiniment soi-même.
»«Bergson étudie les corps inorganisés.
Là encore, il décèle la durée :« L'univers dure.
Plus nous approfondirons la nature du temps, plus nous comprendrons que la durée signifieinvention, création de formes, élaboration continue de l'absolument nouveau.
Les systèmes délimités par la sciencene durent que parce qu'ils sont indissolublement liés au reste de l'univers.
Eux aussi évoluent.
»Bergson étudie ensuite les corps organisés qui se caractérisent d'abord par l'individualité.
L'individualité comporteune infinité de degrés.
Nulle part, même chez l'homme, elle n'est réalisée pleinement.
Mais c'est une caractéristiquede la vie.
La vie n'est jamais réalisée, mais toujours en voie de réalisation.
Elle tend à constituer des systèmesnaturellement isolés, naturellement clos, même si la reproduction procède par prélèvement d'une partie de l'individu.
»
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