Henri BARBUSSE: "Le Feu" (Résumé & Analyse)
Publié le 15/05/2020
Extrait du document
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Parmi les rares grands romans français qui ont dépeint les tranchées sans fard, on doit citer Les Croix de Bois deDorgelès et deux des romans inclus par Jules Romains dans sa fresque Les Hommes de bonne volonté : Prélude àVerdun et Verdun.
Il ne faut pas oublier non plus que les auteurs allemands ont, eux aussi, décrit la guerre.
Un peuà la manière de Barbusse, Erich Maria Remarque en a laissé une description pleine de compassion : A l'Ouest rien denouveau est devenu le classique des livres de guerre.
En 1915, une escouade se dirige vers une colline occupée par les Allemands et connaît l'enfer.
Vers la mort
Barbusse a sous-titré son roman : Journal d'une escouade.
Il s'agit en effet de la vie quotidienne d'une dizained'hommes choisis au hasard parmi des milliers, qui ont pour nom Volpatte, Paradis, Cocon, Poterloo...
et du narrateurlui-même, qui parle à la première personne.
Nous sommes en hiver 1915, dans le nord de la France ; c'est le tempsdes tranchées.
L'escouade se dirige vers une crête qu'il s'agit de reprendre aux Allemands : la cote 119.
Lesbombardements rendent cette mission quasiment impossible et obligent les hommes à accomplir maints détours,maintes haltes.
C'est à ce moment là que Barbusse les dépeint, en une succession de très courts chapitres, longsparfois seulement d'une page.
Ici, c'est le fils naïf des profiteurs de guerre, là c'est un camarade qui tombe, plus loinla description de l'aube blafarde.
Ce sont des hommes et non des héros : la recherche d'une meilleure nourriture etd'un abri confortable est au centre de leurs désirs.
Parvenus à leur objectif, ils subiront un feu d'apocalypse ; seulsquelques-uns, dont le narrateur, réchapperont au massacre.
Barbarie ou socialisme ?
Lorsque le livre parut, en 1916, la guerre n'était pas finie.
Ses longues descriptions de la barbarie furent considéréescomme un acte de traîtrise.
Dans le concert patriotique de l'époque, le livre fit pourtant date .
Que pense lenarrateur de la guerre ? A un caporal qui évoque la figure de Liebknecht (seul député allemand à avoir refusé lescrédits de guerre), le narrateur confesse : « J'ai toujours pensé toutes ces choses.
» Barbusse ne considère quel'aspect physique de la barbarie.
Par esprit de fraternité, il s'est mis à la place de ses compagnons d'armes quipartent à l'abattoir sans trop penser ; il ne mentionne nulle part la morgue et l'incompétence des officiers.
Or,l'horreur de la guerre serait un sentiment vain sans la dénonciation des marchands de canons, des officiers, descapitalistes européens, qui sont les véritables destructeurs de l'humanité..
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