Hattoushill III
Publié le 16/05/2020
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Hattoushill IIIvers 1283-1260 av.
J.-C.
Roi de Hattousha
Dansles premières années du XIIIe siècle avant J.-C ., sur l'échiquier politique de l'Asie occidentale ancienne se présentaient quatre grandes puissances :l'Égypte, le Hatti, la Babylonie et l'A ssyrie.
Le royaume du Mîtanni, qui avait brillé d'un vif éclat au XV e siècle avant notre ère dans la région septentrionalede la Mésopotamie, s'était heurté à la puissance grandissante de l'A ssyrie, qui avait fini par l'absorber.
Depuis longtemps, Égyptiens et Hittites avaientlutté obstinément pour se rendre maîtres de la P alestine et de la Syrie.
Hattoushil III, devenu roi dans des circonstances qui seront rappelées plus loin,aurait pu reprendre et poursuivre cette lutte, mais, en homme d'État avisé, il jugea plus sage et plus profitable de composer avec le P haraon et d'assurer lapaix à son pays et aux pays de Syrie et de Palestine, convoités à la fois par l'Égypte et le Hatti.
Le traité de paix que Hattoushil III voulut conclure avec lePharaon Ramsès II compte parmi les documents les plus célèbres de !'histoire de l'Antiquité et des relations internationales.
Il était déjà apparu d'unehaute portée politique aux yeux de ses contractants, puisque Ramsès II l'avait fait graver en écriture hiéroglyphique sur des stèles qui ont été retrouvées àKarnak et au Ramesseum.
Cette version égyptienne avait été traduite de l'original hittite, rédigé, lui, en langue accadienne qui, à l'époque, servait de languediplomatique internationale.
Le texte accadien avait été gravé en caractères cunéiformes sur une tablette d'argent.
Hattoushil III n'est pas seulementl'auteur de ce texte diplomatique important.
Il nous a également laissé dans les archives hittites de Boghazkeuï une sorte d'autobiographie et des “ A nnales” de son règne, qui, malheureusement, nous sont parvenues dans un état très fragmentaire.
Ce fut dans des circonstances anormales que Hattoushil accéda à la royauté : il avait, en effet, détrôné et envoyé en exil le successeur légitime, son neveu,Ourhi-T eshoub Dans sa longue “ autobiographie ” il cherche à se disculper de cette action répréhensible, qui avait heurté l'opinion publique, très attachée àla légitimité royale.
Hattoushil s'était vu confier par son frère, le roi M ouwatallu, le gouvernement d'une importante principauté comprenant les deux villes deHakpish et de Nerikka.
Il reprocha au successeur légitime Ourhi-Teshoub, son neveu, d'avoir voulu lui retirer ces deux villes.
Il avait supporté l'opprobre “pendant sept ans ”, mais, à bout de patience il avait été obligé de se révolter et de s'emparer du trône.
C ette prise de pouvoir illégitime lui avait été inspirée,prétendait-il, par la déesse Ishtar, qui, d'ailleurs, lui avait accordé son aide bienveillante.
Aussi bien avait-il traité le jeune roi dépossédé avec modération ;il s'était borné à l'envoyer en exil au pays de Nouhashshé, territoire situé en Syrie, entre Homs et A lep.
Mais Ourhi-Teshoub n'abandonna pas l'espoir dereconquérir son trône.
Il intrigua en Babylonie et en A ssyrie pour dresser ces deux pays contre Hattoushil, ce qui amena celui-ci à assigner à Ourhi-Teshoub une résidence plus lointaine “ au-delà de la mer ”, que l'on a supposé être l'île de C hypre.
Devenu roi des Hittites, Hattoushil, dans son apologie, et ce avec quelque vantardise, assurait que les grandes puissances lui avaient envoyé de richesprésents, que tous ses vassaux étaient venus lui rendre leurs hommages et que les rois qui étaient autrefois les ennemis du Hatti avaient recherché sonalliance.
A la vérité, ce fut lui qui tâcha de se faire un allié du roi de Babylone pour décourager l'A ssyrie d'une attaque contre le Hatti à la frontière del'Euphrate.
Le roi babylonien de l'époque, Kadash-Tourgou, avait bien promis son alliance à Hattoushil et l'envoi de troupes, mais son successeur,Kadashman-Enlil, probablement sous l'influence et les manœuvres du roi des Hatti détrôné, Ourhi-Teshoub, ne reprit pas à son compte cette promesse.Dans une lettre adressée au jeune roi babylonien, Kadashman-Enlil, Hattoushil se plaint de ne plus recevoir ses messagers.
C 'est sans doute l'isolementpolitique dans lequel se trouva placé Hattoushil qui le détermina à se tourner résolument vers le Pharaon et à lui proposer le traité de paix dont il a étéquestion plus haut.
Le moment était d'ailleurs favorable du côté égyptien, et Hattoushil ne laissa pas échapper l'occasion.
Ramsès II, à la bataille deQadesh (1297), avait remporté sur les Hittites une brillante victoire qu'il avait fait célébrer par ses poètes de C our, mais l'issue de la lutte avait été loind'être décisive ; l'Égypte, après cette expédition, avait vu ses forces militaires économiques s'affaiblir et l'offre d'un traité de paix ne pouvait que lui plaire.Aussi accueillit-il avec faveur la proposition qui lui était faite.
Le “ misérable vaincu de Hatti ”, ainsi désigné par l'Égypte, devenait désormais “ M on frère leSoleil ” !
Voici le préambule et les dispositions principales du traité d'après le texte égyptien, qui est le mieux conservé : “ En l'an 21 de son règne, Ramsès reçut latablette d'argent du traité, alors qu'il était à Pi-Ramsès (Tanis).
V oici le traité que Hattoushil, Grand Roi de Hatti, a fait pour Ramsès, Grand Roi d'Égypte,pour maintenir entre eux la fraternité.
” Jadis, les dieux n'ont jamais permis d'hostilité entre les deux pays.
C ependant Mouwatallu a combattu l'Égypte.
MaisHattoushil fait ce traité pour prévenir toute hostilité entre eux à jamais.
Hattoushil a fait lui-même ce traité avec Ramsès.
Depuis que Mouwatallu est allé àson destin, Hattoushil est devenu plus frère que jamais avec Ramsès.
Il est en paix avec Ramsès.
Et les fils des fils du roi de Hatti seront en paix avec lesfils des fils de Ramsès, et l'Égypte et le Hatti seront en paix à jamais...
Ramsès gardera la paix que les deux rois font ensemble.
Après ce long préambule suivent les multiples stipulations du traité.
La première concerne l'intégrité territoriale des deux pays.
“ Le roi de Hatti n'entrerapas en Égypte pour y prendre quoi que ce soit ; Ramsès n'entrera pas en Hatti pour y prendre quoi que ce soit.
”
Une alliance défensive est prévue : “ Si un ennemi vient au pays de Ramsès et que celui-ci lui envoie dire : V iens m'aider, le roi de Hatti viendra pour tuerson ennemi.
Mais s'il ne désire pas venir en personne, il enverra ses troupes et ses chars de guerre.
” Le texte reviendra encore plus loin sur cette claused'alliance défensive.
Dans le cas d'une rébellion dans l'un ou l'autre pays, Ramsès recevra aide de Hattoushil ou celui-ci de Ramsès.
Plusieurs clauses sont prévues pour les transfuges égyptiens qui fuiraient en Haïti : ils devront être remis au Pharaon.
On distingue les transfuges de hauteet d'humble naissance, mais quel que soit leur rang social, ils seront à livrer au P haraon.
Celui-ci s'engage à faire de même pour les transfuges hittites, dehaut rang ou d'humble extraction, qui auraient pénétré en Egypte.
Toutefois les fugitifs extradés, qu'ils soient égyptiens ou hittites, devront être traités avechumanité, ainsi qu'on le voit par le texte suivant : “ Si un homme, ou deux ou trois fuient d'Égypte et vont vers le roi de Hatti, celui-ci se saisira d'eux et lesfera remettre aux mains de Ramsès, roi d'Égypte.
Mais pour cet homme, qu'on ne punisse pas sa faute, que sa maison, ses femmes et ses enfants soientsaufs ; qu'il ne soit pas tué et ne souffre de mutilation ni de ses yeux, ni de ses oreilles, ni de sa bouche, ni de ses jambes, et qu'on n'impute à faute riencontre lui.
” La même amnistie est prévue pour les fugitifs hittites extradés.
Le traité est mis sous la protection des “ mille dieux et déesses ” de Hatti et des “ milles dieux et déesses ” d'Égypte, qui maudiront ses violateurs et qui, enrevanche, béniront ceux qui le respecteront.
Au centre de la tablette d'argent avaient été apposés, d'un côté, un sceau égyptien et, de l'autre, un sceau hatti.
La signature du traité marquait la fin deshostilités qui avaient si souvent mis aux prises les deux grandes puissances.
Hattoushil, pour consolider la paix rétablie, offrit en mariage à Ramsès II unede ses filles.
C e mariage fut accueilli en Égypte comme un “ présent d'A mmon ”.
Désormais, “ le pays de Hatti allait concevoir ses desseins d'un seul cœuravec l'Égypte ; cela on ne l'avait jamais connu.
”
Au cours de son règne, Hattoushil ramena la capitale du Hatti, à Hattousha.
C elle-ci avait été saccagée par les hordes Kaskéennes ; Hattoushil la rebâtit etil s'efforça même de reconstituer les archives détruites du royaume.
Il semble bien aussi qu'il ait fait procéder à une révision du C ode Hittite, qui aurait reçualors sa forme définitive.
Hattoushil III, par son action diplomatique en faveur de la paix générale, et par l'administration éclairée de son royaume, apparaît aux yeux de l'historiencomme une des figures royales les plus attachantes de tout l'Orient ancien..
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