Harvey Cushing

« Harvey Cushing Harvey Cushing (8 avril 1869 - 7 octobre 1939) dixième enfant de Henry-Kirke Cushing et de Betsey-Maria Williams,son épouse, appartenait à une famille ayant de fortes traditions médicales.

Il fit ses premières études dans lesécoles de Cleveland, et en septembre 1887, fut admis au Collège de Yale.

L'éveil de sa vocation médicale est due engrande partie à Russell Chittenden, premier professeur de chimie biologique de Yale.

En septembre 1891, il entrait àl'École de médecine d'Harvard.

Dès le moment où il commença à disséquer, il se fit remarquer dans sa classe ; sescamarades et même ses maîtres étaient irrésistiblement attirés par le spectacle de ses persévérants efforts pourmettre en évidence les moindres détails des nerfs et des vaisseaux qu'il disséquait. C'est pendant sa seconde année à Harvard qu'il fit l'une des plus poignantes expériences de sa carrière : un maladequ'il avait eu à anesthésier mourut avant l'intervention, bien qu'il eût reçu peu d'anesthésique.

Un mois plus tard, unaccident semblable se produisit, et le jeune étudiant en fut si affecté qu'il décida d'étudier les moyens les plusefficaces pour diminuer les accidents de l'anesthésie chirurgicale.

Avec son camarade Ernest Amory Codman, ilintroduisit dans le protocole d'anesthésie l'emploi de graphiques, qui obligent à une surveillance très fréquente despulsations et du rythme respiratoire au cours des interventions chirurgicales.

En 1901, après une année passée enEurope, il y adjoignit la prise de la tension artérielle.

Les collègues de Cushing pensent que c'est là une de ses plusgrandes contributions au perfectionnement de la chirurgie. Après une année d'internat chirurgical au Massachusetts General Hospital, Cushing quitta Boston en 1896, pour fairepartie du corps médical attaché à William Halsted, à Baltimore, en qualité d'assistant résident.

Il resta avec Halstedjusqu'en 1900, époque à laquelle il passa une année à l'étranger.

Il étudia avec Kronecker et Kocher, à Berne, denovembre 1900 à la fin de mars 1901.

Ensuite, il travailla un mois avec Angelo Mosso à Turin, puis il passa un moispleinement profitable avec le professeur Sherrington à Liverpool.

A cette époque, Sherrington se lançait dans sestravaux sur l'excitabilité de la zone motrice du cortex chez les anthropoïdes.

Au cours de la première semaine de sonséjour à Liverpool, Cushing eut l'occasion de pratiquer la craniotomie d'un chimpanzé, d'un gorille et d'un orang-outang.

Il eut aussi l'occasion d'utiliser ses remarquables dons artistiques en exécutant pour Sherrington des dessinsélégants et fouillés des hémisphères cérébraux des animaux en expérience. De retour aux États-Unis, Cushing accepta un poste de clinicien auprès de Halsted au Johns Hopkins Hospital etresta à Baltimore de 1901 à 1912, pour perfectionner sa technique de chirurgie nerveuse.

Il fut ensuite appelé àl'Université Harvard en qualité de "Moseley professeur" de chirurgie et de chirurgien en chef du Peter Bent BrighamHospital.

Pendant le temps qu'il passa à Baltimore, ses tentatives de chirurgie crânienne furent tout à faitdécourageantes. Avant son départ pour l'Europe, il avait mis au point l'opération de l'ablation du ganglion de Gasser, dans les cas detic douloureux.

Cette intervention fut couronnée de succès, mais ses premières opérations des tumeurs du cerveaufurent pour la plupart fatales à ses patients.

Il n'eut que très peu d'encouragement à cet égard jusqu'en février1910, quand il opéra le major-général Léonard Wood, alors chef d'État-Major de l'armée des États-Unis, auquel ilenleva avec succès un gros méningiome du lobe occipital.

A partir de cette époque, ses opérations sur les tumeursdu cerveau devinrent plus fréquentes et plus heureuses.

En 1908, il commença à former des équipes de chirurgiensassistants, et lorsqu'il fut appelé à Harvard en 1912, ceux-ci formèrent le premier noyau de chercheurs quil'accompagnèrent à Boston et l'aidèrent a fonder l'une des plus remarquables cliniques chirurgicales des États-Unis. La première guerre mondiale débuta peu après l'inauguration du Peter Bent Brigham Hospital et Cushing offritimmédiatement ses services à l'ambulance américaine de Paris, où il passa le printemps de 1915.

Convaincu que lesÉtats-Unis seraient bientôt entrainés dans le conflit, il rentra à Boston pour essayer d'intéresser l'opinion à lapréparation du personnel médical pour l'armée et la marine.

En mai 1917, avec un groupe d'Harvard, il retourna enEurope comme directeur de l'hôpital de base n° 5.

Ce qu'il vécut pendant ces années de guerre il le relata avecbeaucoup de verve dans son journal publié en 1936 sous le titre : From a surgeon's journal. Pendant la période qu'il passa à Baltimore, Cushing avait subi la profonde influence de William Osler, le professeur demédecine du Johns Hopkins Hospital, dont les goûts littéraires et les tendances bibliophiles aiguillèrent plus d'unjeune assistant vers une carrière de collectionneur de livres et d'historien.

En 1905, Osler s'était démis de son posteà Baltimore pour devenir professeur "regius" de médecine à Oxford, mais il avait laissé une empreinte indélébile sur lecaractère de Cushing, et les deux hommes restèrent en relations des plus intimes jusqu'à la mort d'Osler en 1919.

Ilétait donc naturel que, quelques semaines après la mort de sir William, lady Osler invitât Cushing à écrire labiographie officielle de son mari, laquelle valut à son auteur, en 1926, le prix Pulitzer de biographie.

En même temps,il s'employa activement à la réorganisation de sa clinique chirurgicale qui s'agrandissait rapidement, et dontsortirent, entre 1920 et 1925, cinquante publications majeures concernant principalement la chirurgie nerveuse.

Deshommes, venus d'Europe et de tous les points de l'Amérique, commencèrent à affluer de plus en plus vers lui poursuivre son enseignement.

Chaque année, il choisissait un ou quelquefois deux assistants personnels, internes quivivaient à l'hôpital et avaient la surveillance de ses malades.

En plus de ceux-ci, il y avait parfois, certaines années,jusqu'à dix assistants bénévoles qui venaient voir Cushing opérer et qui étudiaient son matériel chirurgical.

Bien deschirurgiens connus, Français, Belges, ou Suisses, travaillèrent avec lui : tels Clovis Vincent, Daniel Petit-Dutaillis,Paul Martin, Arthur van Dessel, Jean Morelle, Gaston de Coppet, Frédéric Bremer et François Ody, pour ne parler quede quelques-uns.

C.

Vincent, dans sa leçon inaugurale à Paris, parla de Cushing en ces termes :. »