Hannibal
Publié le 06/12/2021
Extrait du document
1 | PRÉSENTATION |
Hannibal (247-182 av. J.-C.), général carthaginois, fils d'Hamilcar Barca, dont la marche sur Rome au départ de l'Espagne entre 218 et 217 av. J.-C. reste un des plus hauts faits de l'histoire militaire.
Élevé dans la haine de Rome, Hannibal, à l'âge de neuf ans, accompagna son père dans l'expédition carthaginoise visant à conquérir l'Espagne. Entre sa 18e et 25e année, il fut responsable de la réalisation des plans de son beau-frère Hasdrubal visant à étendre et à consolider la mainmise carthaginoise sur la péninsule Ibérique. Hasdrubal ayant été assassiné en 221 av. J.-C., l'armée choisit comme commandant Hannibal qui, en l'espace de deux ans, soumit l'Espagne entre le Tage et l'Èbre, à l'exception de la colonie romaine de Sagonte, prise après un siège de huit mois. Les Romains virent dans cette attaque une violation du traité existant entre Rome et Carthage et demandèrent que Carthage leur remette Hannibal. Le refus des Carthaginois précipita la deuxième (218-201 av. J.-C.) des guerres puniques.
2 | FRANCHISSEMENT DES ALPES |
La marche d'Hannibal sur Rome débuta en 218 av. J.-C. Il quitta Carthagène, en Espagne, avec une armée de 40 000 hommes environ, dont la cavalerie et un grand nombre d'éléphants. Il franchit les Pyrénées et le Rhône, et traversa les Alpes en quinze jours, malgré les tempêtes de neige, les glissements de terrain et les attaques des tribus montagnardes hostiles. Il infligea de cinglantes défaites aux Romains commandés par Publius Cornelius Scipion lors des batailles (218 av. J.-C.) du Tessin (Ticino) et de la Trébie (Trebbia), et par le consul romain Caius Flaminius au lac Trasimène (217 av. J.-C.). Hannibal franchit alors les Apennins et envahit les provinces romaines de Picenum et d'Apulie, revenant dans la région fertile de Campanie, qu'il dévasta.
Le général romain Fabius, dit Cunctator le Temporisateur, envoyé de Rome pour affronter Hannibal, adopta une tactique très prudente. Évitant toute bataille décisive avec les troupes carthaginoises, il réussit cependant à maintenir Hannibal aux aguets, donnant ainsi aux Romains le temps de se remettre de leurs échecs militaires. Hannibal prit ses quartiers d'hiver à Géronte et, au printemps de 216 av. J.-C., à Cannes sur l'Aufidus (Ofanto). Là, il anéantit une armée romaine de plus de 50 000 hommes commandée par les consuls Paul Émile, qui fut tué au cours de la bataille, et Varron (mort après 200 av. J.-C.), qui réussit à s'échapper avec ce qui restait des forces romaines. Les Carthaginois perdirent environ 6 700 hommes.
Le sort des armes tourna progressivement en la défaveur d'Hannibal, à qui le gouvernement carthaginois refusa d'envoyer des renforts. Il marcha sur Neapolis (Naples), mais ne réussit pas à prendre la cité. Les portes de l'opulente Capoue, l'une des cités italiennes qui étaient tombées aux mains d'Hannibal après sa victoire à Cannes, s'ouvrirent toutefois pour lui et il y passa l'hiver de 216-215 av. J.-C. En 211 av. J.-C., Hannibal tenta de s'emparer de Rome, mais les Romains réussirent à conserver leurs positions fortifiées et reprirent Capoue, à la suite de quoi Hannibal perdit l'allégeance de bon nombre de ses alliés italiens, brisant ses espoirs de renouveler les rangs de son armée grâce à eux. Après quatre années de vains combats, Hannibal appela à l'aide son frère Hasdrubal Barca, qui se mit immédiatement en route depuis l'Espagne, mais fut battu et tué par le consul romain Néron lors de la bataille du Métaure (Metauro).
3 | VICTOIRE ROMAINE |
En 202 av. J.-C., Hannibal fut rappelé en Afrique pour diriger la défense de son pays contre une invasion romaine dirigée par Scipion l'Africain. Lorsqu'il affronta Scipion à Zama, en Afrique du Nord, ses recrues inexpérimentées désertèrent en masse et se rallièrent aux Romains, et ses vétérans furent anéantis. Carthage se rendit à Rome et la seconde guerre punique s'acheva. Après la conclusion d'un traité de paix avec Rome en 201 av. J.-C., Hannibal prépara aussitôt une reprise des hostilités. Il modifia la constitution carthaginoise, réduisit la corruption au sein du gouvernement et assainit les finances de la cité. Accusé par les Romains de vouloir rompre la paix, il fut obligé de quitter Carthage et se réfugia à la cour du roi de Syrie Antiochos III. À ses côtés, il combattit contre les Romains, mais lorsque le monarque syrien fut battu à Magnésie (Manisa) en 190 av. J.-C. et signa un traité avec Rome prévoyant de livrer Hannibal, ce dernier se réfugia dans le nord de l'Asie Mineure auprès du roi de Bithynie, Prusias II (de 192 à 148 av. J.-C.). Lorsque Rome demanda à nouveau qu'on lui livre Hannibal, celui-ci s'empoisonna.