Haïti (2000-2001): La scène politique coupée en deux
Publié le 15/09/2020
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Haïti 2000-2001
La scène politique coupée en deux
L'ancien président Jean-Bertrand Aristide a retrouvé son poste en février 2001,
mais l'opposition, regroupée au sein de la Convergence démocratique (CD), a
refusé de le reconnaître, proclamant l'ancien ministre de la Justice Gérard
Gourgue "président provisoire".
La CD, qui criait à la fraude et parlait de dictature larvée, avait boycotté les
élections législatives du 21 mai 2000, remportées largement par le parti de
J.-B.
Aristide, Fanmi Lavalas (FL), ainsi que le scrutin présidentiel du 26
novembre, où J.-B.
Aristide a obtenu 91,7 % des voix face à des candidats
mineurs.
Le président sortant, René Préval (FL), a déclaré que la participation
électorale avait été de 60 %, lors de la présidentielle, alors que l'opposition
la déclarait inférieure à 10 %.
Sous la pression étrangère, en particulier américaine, qui l'a amené en décembre
2000 à promettre une série de réformes, J.-B.
Aristide a fait des concessions,
dont la promesse d'élections parlementaires anticipées.
Mais l'opposition les a
rejetées et son "président provisoire" a même appelé à la reconstitution de
l'armée, dissoute en 1995.
Des personnalités de la dictature des Duvalier
(1957-1986), ainsi que Marc Bazin (battu par J.-B.
Aristide à la présidentielle
de 1990), figuraient parmi les membres du gouvernement issu du camp vainqueur et
dirigé par le Premier ministre Jean-Marie Chérestal.
La CD, bénéficiant de peu
d'audience dans le pays, en était exclue.
Le conflit politique s'est trouvé aggravé par les violences de rue perpétrées
par des gangs se réclamant de J.-B.
Aristide.
De nombreux intellectuels
progressistes ont publiquement abandonné celui-ci et une révolte au sein de la
police a été étouffée en novembre 2000.
L'économie du pays, qui repose sur une production agricole aux faibles
exportations et un secteur de sous-traitance industrielle à destination des
marchés étrangers, a souffert de l'incertitude politique.
L'aide étrangère est
demeurée globalement suspendue et les revenus de l'État ont chuté.
Le prix de
l'essence a augmenté de près de 50 % en septembre 2000 après la suppression des
subventions publiques.
Le trafic de la cocaïne (8 % du total destiné aux
États-Unis) est resté important..
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