HADÈS
Publié le 16/05/2020
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HADÈS
(Haides est, probablement, à l'origine, une épithète signifiant «l'Invisible»).
Il est le dieu des morts et le souveraind'un royaume souterrain, les «Enfers», où étaient enfermées les ombres des êtres humains morts ainsi que certainescréatures mythologiques comme les Titans.
Le nom d'Hadès désigne uniquement le dieu, et non pas les lieux.
Cettefaçon incorrecte de désigner les Enfers vient de l'emploi elliptique, en grec, du génitif, Haidou, pour «la maisond'Hadès».Hadès était un fils de Cronos et de Rhéa, et il est, par conséquent, le frère de Zeus, de Poséidon, d'Héra et deDéméter ; la fille de cette dernière était sa femme et la déesse des Enfers.
Le nom d'Hadès était considéré commede mauvais augure et était utilisé aussi peu que possible.
Aussi, utilisait-on souvent des euphémismes commePlouton (PLuton), «le Riche» (traduit en latin par Dis, de dives, riche), surnom faisant allusion à sa naturechthonienne.
Comme Perséphone et Déméter, il passait pour favoriser les récoltes et dispenser l'abondance.
LesGrecs le nommaient Eubouleus (le Bon Conseiller), Klymenos (Renommé), Polydegmon (riche en hôtes), Pylartes (auxportes solidement closes) et Stygeros (horrible); il était aussi connu sous le nom de Zeus Katachtonios, c'est-à-direle Zeus des Enfers, épithète qui met en valeur ses pouvoirs et la domination absolue qu'il exerce sur son royaume.Les Romains le surnomment quelquefois Orcus, nom d'origine obscure.
Hadès est conçu, chez les Grecs, comme unedivinité menaçante et lugubre, appliquant à tous, sans discrimination et sans pitié, la loi de son royaume ;cependant, il n'est jamais considéré comme malfaisant, satanique ou injuste.
Sa demeure n'est en aucune manièrel'« enfer », mais est néanmoins une prison, dont Hadès est le gardien (il est souvent représenté avec une clef à lamain).
Selon les traditions, les Morts étaient l'ombre de ce qu'ils avaient été parmi les Vivants ; seuls le sang et laconscience leur faisaient défaut.
Ils demeuraient aux Enfers, sans espoir de s'en échapper, et poursuivaient, pour laplupart, les activités qu'ils avaient eues sur la terre, mais d'une façon triste et mécanique.
Leur séjour (appelé «laplaine des asphodèles») était désolé et n'offrait aucune possibilité de vie sociale.
En pénétrant dans l'empire desMorts, escortées par Hermès, les ombres qui pouvaient payer une petite pièce de monnaie (une obole) étaienttransportées sur l'autre rive du Styx par Charon, le vieux passeur ; un chien de garde monstrueux, Cerbère, lesempêchait de ressortir.
Lorsqu'elles atteignaient la berge opposée, elles devaient comparaître devant les juges desEnfers, Minos, Rhadamanthe et Eaque.
Mais on accordait assez peu d'importance à leur verdict, qui était considérépar la plupart comme une prolongation vaine de leur office terrestre, car la grande majorité des morts demeuraientpour l'éternité dans la plaine des Asphodèles.
Selon certains, une faible minorité était admise, grâce à leurs méritesparticuliers, dans les «Iles des Bienheureux », ou l'Elysée.
Achille lui-même, selon Homère, ne se vit pas accordercette faveur.
En effet, lorsque Ulysse descendit au séjour des Ombres, pour consulter l'ombre de Tirésias, ilrencontra l'ombre d'Achille ; celui-ci lui déclara qu'il aurait préféré servir comme esclave chez un homme sans terres,chez les vivants, qu'être roi parmi les morts.
Même Héraclès, qui avait été accueilli sur l'Olympe parmi les Immortels,était présent, croyait-on, aux Enfers.Outre sa nature souterraine, le royaume des Morts avait d'étroites relations avec l'ouest.
Lorsque Ulysse s'embarquapour le Bois de Perséphone, il arriva en vue d'une côte sauvage où ne brillait jamais le soleil, située à la lisière dumonde ; là, coulait le fleuve Océan, dans les eaux duquel se déversaient les fleuves infernaux.
Monde souterrain, leroyaume d'Hadès passait pour avoir des entrées situées au cap Ténare, près de Sparte, dans le lac Alcyonien, àLerne, et dans le lac Averne, en Campanie.
Au-dessous des Enfers se trouvait le Tartare, où régnait la nuit éternelleet où étaient châtiés les méchants.
Malgré tout, un petit nombre d'entre eux y étaient suppliciés.
Parmi euxfiguraient Tantale, Sisyphe, Tityos, Ixion, les Danaïdes, et surtout les Titans, que gardaient les Géants aux CentBras.
Rares furent les mortels qui pénétrèrent aux Enfers et purent en sortir : Héraclès qui en ramena Cerbère,Orphée en faveur de qui Perséphone, par pitié, laissa partir Eurydice, Ulysse, qui vint consulter Tirésias ; Enée qui,guidé par la Sibylle de Cumes, y accéda par le lac Averne et vint demander conseil à l'ombre de son père Anchise.Thésée et Pirithoos s'y rendirent aussi, dans l'espoir d'enlever Perséphone; mais Hadès les retint prisonniers sur des«chaises d'oubli» auxquelles ils demeurèrent rivés ; certains auteurs athéniens prétendaient que Thésée avait étédélivré plus tard par Héraclès.Hadès intervient rarement dans les légendes.
Le récit de l'enlèvement de Perséphone constitue le seul mytheimportant.
De plus, il n'était que peu vénéré par les Grecs, qui considéraient que sa juridiction se limitait aux mortset que, en conséquence, il portait peu d'intérêt aux vivants.
En effet, lors du partage originel de l'Univers, Hadèss'était vu attribuer les Enfers pour demeure éternelle ; Zeus obtint le Ciel, et Poséidon la mer.
Hadès, commePoséidon, avait des liens avec les chevaux ; le char dans lequel il enleva Perséphone était tiré par des étalons bleusombre.
Il possédait aussi des troupeaux, qui paissaient dans l'île mythique d'Erythie.
Leur berger était Ménoétès,qui espionna Héraclès lorsque le héros s'empara des troupeaux de Géryon..
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