Mon cahier d’Histoire et Géographie - cours complet
Publié le 03/01/2022
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CHAPITRE1 : LA SECONDE GUERRE MONDIALE OG : Connaître l’état du monde en 1945 Introduction : Vingt ans après la paix signée à Versailles, une Seconde Guerre éclate entre les Alliés et les forces de l’Axe ; elle commence en Europe en septembre 1939 puis se propage dans le reste du monde. Cette guerre va durer six ans et se terminera par la victoire des Alliés en septembre 1945. A la fin du conflit, c’est l’Europe qui a perdu. Les pertes de la Seconde Guerre mondiale Le massacre des civils d’Oradour-sur-Glane La guerre de 1942 à 1945 en Europe La guerre en Asie de 1942 à 1945 Mon cahier d’Histoire et Géographie Page 4 sur 101 Fiche 1: Rappel des événements de la Seconde Guerre mondiale OS1 : Expliquer les causes de la guerre de 1939-1945/ OS2 : Décrire les différentes étapes de cette guerre 1. Les causes de la guerre Les causes lointaines : la montée des régimes dictatoriaux en Europe et en Asie. Au début des années 30, les mécontentements issus du Traité de Versailles et les effets de la crise économique de 1929 favorisent la montée des régimes dictatoriaux en Europe. Mussolini arrive au pouvoir en Italie en 1922, quitte la SDN en 1936 et se rapproche de l’Allemagne : c’est l’axe Rome-Berlin. Adolph Hitler prend le pouvoir en 1933 et quitte la SDN ; il rétablit le service militaire obligatoire en 1935 et remilitarise la Rhénanie pour conquérir l’Europe de l’Est. En Asie, le Japon devient une dictature militaire ; Hirohito signe avec l’Allemagne le pacte anti-Kominterm en 1936 et quitte la SDN en 1937. Ce sont ces dictateurs qui mettront le feu aux poudres en 1939. Les causes intermédiaires : l’impuissance des démocraties et de la SDN à garantir la paix. Au milieu des années 30, la paix est sous la menace des dictateurs en Europe et en Asie. En 1936, le dictateur Franco conduit la guerre civile en Espagne contre la République ; en 1939, Franco et les dictatures sont victorieux et les dictatures encerclent la France. Le Japon de Hirohito profite de la guerre civile en Chine pour envahir la Mandchourie en 1931 et envahit les centres industriels et les plaines agricoles de Chine. L’Allemagne envahit l’Autriche en mars 1938, les Sudètes de la Tchécoslovaquie en septembre 1938. Hitler envahit la Tchécoslovaquie en mars 1939. A la conférence de Munich le 30 septembre 1938, la France et l’Angleterre acceptent l’annexion des Sudètes malgré l’alliance avec la Tchécoslovaquie (1925 ; 1935). Les USA pratiquent la politique isolationniste ; la SDN ne dispose ni de force militaire ni des moyens de pression sur les dictateurs. L’impuissance des démocraties ouvre la voie à la guerre. La cause immédiate : l’annexion de la Pologne par l’Allemagne. Hitler prit d’abord la précaution de signer le Pacte Germanosoviétique avec l’URSS de Staline le 23 août 1939. Staline accepte ce pacte parce que son pays n’est pas préparé à la guerre et il suspecte les démocraties de pousser l’Allemagne vers l’Est. Hitler pour sa part a initié ce projet pour éliminer le front de l’Est en cas d’une guerre contre les démocraties. Le 1er septembre 1939, il attaque la Pologne. C’est l’événement qui déclenche la guerre : le 3 septembre le Royaume-Uni et la France lui déclarent la guerre sans pouvoir sauver la Pologne. L’Europe est en guerre. 2. Une guerre à l’avantage de l’Axe de 1939 à 1941 Entre 1939 et 1941, la guerre qui tourne à l’avantage des forces de l’Axe, se caractérise par trois moments forts : Les victoires allemandes à l’Ouest : L’Allemagne qui pratique la guerre-éclair ou Blitzkrieg (une action militaire allemande qui permet d’anéantir les capacités de combat de l’adversaire en quelques semaines avec une combinaison des chars et des avions de chasse) envahit le Danemark puis la Norvège le 08 avril 1940 ; les Pays-Bas, la Belgique et les Ardennes le 10 mai. La France qui a adopté la drôle de guerre est vaincue en juin 1940. En moins de dix jours, l’armée française bat en retraite : c’est ce que l’on appelle la débâcle. Lorsque les Allemands entrent dans Paris le 14 juin 1940, le maréchal Pétain demande l’arrêt des combats. L’armistice est signé le 22 juin. La résistance britannique à l’Est: De juillet à octobre 1940, l’Allemagne s’engage dans les batailles aériennes contre l’Angleterre. Mais l’Angleterre refuse toute idée de défaite et continue la guerre pendant l’été 1940. La Royal Air Force en utilisant le radar oppose une résistance à la Luftwaffe malgré des pertes lourdes. Londres devient la capitale du monde libre. Les affrontements terrestres se reportèrent pour la conquête de la Méditerranée avec des combats en Libye et en Egypte. L’Allemagne et l’Italie étendent leur domination dans les Balkans, en Roumanie, en Hongrie, en Bulgarie. L’attaque surprise contre l’URSS : Après ses succès rapides à l’Ouest et au Sud, l’Allemagne envoie en juin 1941 trois (3) millions de soldats, 5000 avions de chasse et 3500 chars à l’attaque de la Russie. En effet, l’Allemagne et la Russie étaient devenus des rivaux dans les Balkans et en Europe de l’Est. Mais Hitler prétend prévenir une agression soviétique imminente. L’Allemagne prit l’Ukraine, le Caucase, le bassin du Donetz ; l’armée atteint sans prendre Moscou et Leningrad. 3. La mondialisation du conflit L’entrée des nouveaux belligérants : En juin 1940, l’Italie entre dans la guerre aux côtés des Allemands. En septembre 1940, le Japon les rejoint. En juin 1941, Adolf Hitler attaque l’Union Soviétique (la Russie d’aujourd’hui). En décembre 1941, les Japonais bombardent la base militaire américaine de Pearl Harbour, dans l’océan Pacifique : les Américains entrent en guerre. Trois jours après, l’Italie et l’Allemagne déclarent la guerre aux USA. Mais la guerre est dominée par les forces de l’Axe qui pillent les pays vaincus et exploitent les prisonniers de guerre. La division du monde en deux camps : - D’un côté, il y a les puissances de l’Axe : l’Allemagne d’Adolf Hitler, l’Italie de Benito Mussolini et le Japon de l’empereur Hirohito ; - De l’autre côté, il y a les Alliés : le Royaume-Uni de Winston Churchill, la France libre du général de Gaulle, l’Union soviétique de Joseph Staline et les États-Unis de Franklin Roosevelt. Mais comme les puissances de l’Axe et les Alliés ont des colonies, la guerre touche tous les continents : des combats terrestres, aériens et maritimes ont lieu en Europe (dans les Balkans, au Royaume-Uni, en Union soviétique, dans l’océan Atlantique), en Afrique (en Afrique du Nord), en Asie (dans l’océan Pacifique) ; ils touchent autant les militaires que les populations civiles. L’extermination des juifs : Puis, en 1941, Adolf Hitler met en place la « solution finale », c’est-à-dire la déportation et l’extermination des Juifs. Plusieurs milliers des Juifs sont transportés par train de leur pays d’origine vers les camps de concentration et d’extermination en Allemagne et en Pologne et. Les valides allaient travailler dans les usines ; les invalides et les enfants étaient conduits dans les camps d’extermination. 4. La victoire des Alliés de 1943 à 1945 La victoire des Alliés tire ses sources dans la puissance militaire et industrielle des USA, l’entrée en guerres des colonies britanniques et françaises, l’épuisement des ressources énergétiques du côté des forces de l’Axe et la coordination des forces militaires des puissances alliées. Dès 1943 commencent les revers des puissances de l’Axe. En Europe : Les soviétiques reprennent la Pologne, la Roumanie, la Hongrie, la Bulgarie. Tout commence par les débarquements anglosaxons en Afrique du Nord en 1942 ; le débarquement de Normandie en juin 1944 qui libère Paris le 25 août avec le général Leclerc, un militaire Mon cahier d’Histoire et Géographie Page 5 sur 101 appartenant à la Résistance française. Déjà en janvier 1943, l’armée rouge remporte la victoire de Stalingrad ; elle reprend le bassin du Donetz, la Crimée. L’URSS est libérée au printemps 1944. Les Alliés réunis à Yalta en février 1945 décident de coordonner leur force pour vaincre l’Allemagne. Le 30 avril 1945, Adolf Hitler se suicide. Le 8 mai 1945, le gouvernement allemand se rend sans condition : c’est la fin du IIIe Reich en Allemagne et de la guerre en Europe. En Afrique : Les Alliés débarquent en Afrique du Nord et repoussent les blindés allemands de Rommel de l’Egypte en Tunisie. En 1943, les puissances de l’Axe perdent l’Afrique où les colonies françaises passent à la résistance avec le général de Gaulle. En Asie : La victoire des Alliés se poursuit dans le Pacifique où les USA décident de conquérir les îles les plus proches du Japon en 1943. Les troupes de Mac Artur reprennent les Philippines en octobre 1944 malgré les pertes immenses causées par les avions kamikazes. Le 6 août 1945, un bombardier américain lâche une bombe atomique sur la ville japonaise d’Hiroshima. Trois jours plus tard, une autre bombe atomique est lâchée sur la ville de Nagasaki. Ces bombardements causent la mort de plus de 100 000 civils japonais. Le 15 août 1945, le Japon annonce sa reddition. La capitulation du Japon est officielle le 2 septembre 1945. C’est la fin de la guerre du Pacifique, et donc de la Seconde Guerre mondiale. Fiche 2 : Le bilan de la Seconde Guerre mondiale OS : Etablir avec des illustrations concrètes le coût de la Seconde Guerre mondiale 1. L’hécatombe humaine d’après guerre Un bilan lourd : La Seconde Guerre mondiale restera dans l’histoire le conflit le plus meurtrier qui a causé la mort de 50 à 65 millions de personnes et dont plus 42 millions étaient des civils. La Pologne a perdu 90%, la Chine 75%, l’URSS 50%, et l’Allemagne 40% des civils. Un Anglais mort sur 5 était un civil ; à Dresde les bombardements ont tué 200.000 civils mais à Hiroshima et à Nagasaki un peu plus. La ventilation des pertes par continent montre que l’Europe avait payé le lourd tribu. Les raisons de cette hécatombe humaine sont multiples. D’abord la guerre a connu six ans de combats intenses touchant l’Europe, l’Asie, l’Afrique. Ensuite, cette guerre a été marquée par des innovations technologiques telles que l’usage des bombardements aériens massifs, les techniques des terres brulées et l’usage de la bombe atomique. Enfin, la guerre a impliqué le massacre des millions des civiles dans les zones de combat, pendant les guerres civiles et dans les camps nazis. La conséquence immédiate fut un important déséquilibre démographique et des déplacements massifs des populations. Un bilan contrasté : Certains pays furent fortement touchés : c’est le cas de l’Union Soviétique (17 à 26 millions); de la Chine (plus de 20 millions) ; de la Pologne (plus de 5 millions); de l’Allemagne (près de 9 millions); et le Japon (2,4 millions). On compta un peu moins dans d’autres pays : plus de 450 000 tués au Royaume-Uni et dans l’Empire britannique, et 410 000 aux États-Unis. La France déplora environ 510 000 morts, dont 350 000 civils. L’intensité des combats, le nombre des soldats engagés et la situation géographique sont autant des facteurs qui peuvent expliques les contrastes dans le bilan de cette guerre. Les conséquences démographiques sont multiples : Premièrement, l’hécatombe humaine va provoquer un déséquilibre entre les sexes : les femmes surpassent largement les hommes. En Russie, par exemple, on compte 4 hommes pour 7 femmes. Cela va accentuer la féminisation de l’emploi. Deuxièmement, partout en Europe la pyramide des âges contient des « classes creuses » : la tranche d’âge des 25-29 ans compte moins de personnes et entraine un tassement des naissances. Mais paradoxalement, on note une reprise de la natalité pendant et après la guerre. Cette situation serait due à la disparition du chômage, aux avantages liés à l’existence d’un nouveau-né comme les coupons alimentaires, l’allègement des obligations militaires pour les pères de famille. 2. Les ravages des combats Sur le plan matériel : plusieurs villes ont été détruites entièrement (Dresde, Coventry, Hiroshima, Nagasaki, Berlin entre 1941 et 1945). L’Allemagne a perdu plus de 17.000 villages. Des voies de communication, des récoltes et des usines ont été ravagées à cause des bombardements intensifs : la Pologne a perdu 70% des voies ferrées ; la France 1900 ponts et tunnels ; URSS 70% des usines et le Royaume-Uni 50% de sa flotte. Des millions des populations se sont retrouvés sans abris (7,5 millions en Allemagne) et sans provisions (25000 hollandais). Sur le plan économique : l’effort de guerre a entrainé la ruine des économies des puissances européennes. L’Allemagne a dépensé plus de 272 milliards de dollars, l’Union soviétique (192 milliards), le Royaume-Uni (120 milliards), l’Italie (94 milliards) ; et le Japon un peu moins (56 milliards de dollars). L’Europe et l’Asie furent ruinées et endettées. Le PIB est tombé à -50% en France et -70% en Allemagne ; la dette française a été multipliée par 4, celle du Japon par 10. Partout en Europe la production agricole a chuté de 30 à 70%. L’inflation, les pénuries et le marché noir se développèrent partout. Mais les États-Unis ont dépensé plus dans cette guerre : 341 milliards de dollars. Des pertes à l’avantage des pays neufs : L’Inde et les pays de l’Amérique latine ont bénéficié de cette guerre en fournissant des quantités de vivres et matières premières à l’Angleterre. Le Canada et l’Afrique du Sud ont vu aussi leur industrie prospérer. Les USA furent les véritables heureux gagnants : leur production industrielle doubla entre 1939 et 1945 ; les salaires distribués doublèrent entrainant prospérité et forte consommation ; le pays devient la banque du monde et l’arbitre de la paix. 3. Le traumatisme des régimes totalitaires La fin de la guerre s’est accompagné des découvertes horribles de la barbarie des soldats et l’univers concentrationnaire allemand à travers l’Europe. Sur le plan moral : la Seconde Guerre mondiale a ébranlé l’ensemble des valeurs attachées aux droits humains par la barbarie de l’homme. La nouvelle guerre s’est caractérisée par l’usage de la torture, de la terreur et des expériences scientifiques sur l’espèce humaine. Des milliers des militaires furent torturés par les Russes, des milliers d’autres massacrés. Des millions de civils furent tués dans les villes. En Europe, toute la population gardera le souvenir de cette guerre. Ce souvenir est marqué par la peur des bombardements et surtout du nucléaire, le refus de l’oubli, les graves blessures et handicaps et le deuil des parents et amis. L’URSS est touché par la gloire de la victoire et le deuil de plus de 20 millions de morts; la France par l’honneur et la pitié de la liberté et la victoire. L’extermination des peuples Juifs par les Nazis. Construits pour emprisonner les opposants au régime d’Hitler, les camps de concentration furent utilisés pour exterminer les peuples de race inférieure par épuisement, par asphyxie (Zyklon B) ou à la suite des expériences humaines. C’est un génocide industriel et scientifique qui s’est accentué avec les victoires des Alliés et les besoins industriels allemands. Certains des plus connus sont les camps d’Auschwitz I et II en Pologne où moururent plus de 3 millions de personnes. Au total, plus de 5,1 millions de Juifs sont morts dans les camps : soit 54 à 64% de la population juive en Europe en 1939. Ce sont les « mannequins nus ». Comment juger ? Le procès de Nuremberg fut intenté contre 24 des principaux responsables du Troisième Reich, accusés de complot, crime contre la paix, crime de guerre et crime contre l'humanité. Il se tint à Nuremberg, alors en zone d'occupation américaine, du 20 novembre 1945 au 1 er octobre 1946. Ce procès se déroula sous la juridiction du Tribunal militaire international de Nuremberg, créé en exécution de l'accord signé le 8 août 1945 par les gouvernements des États-Unis d'Amérique, du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord, de l'Union des républiques socialistes soviétiques et par le gouvernement provisoire de la République française, afin de juger les dirigeants du Troisième Reich. Mon cahier d’Histoire et Géographie Page 6 sur 101 Sentences à Nuremberg : Il aboutit à la condamnation à mort par pendaison de douze condamnés : Martin Bormann (par contumace), Hans Frank, Wilhelm Frick,Hermann Göring (qui se suicide juste avant l'exécution de la sentence), Alfred Jodl, Ernst Kaltenbrunner, Wilhelm Keitel, Joachim von Ribbentrop, Alfred Rosenberg, Fritz Sauckel, Arthur Seyß-Inquart et Julius Streicher. Des peines de prison allant jusqu'à la perpétuité sont prononcées contre Karl Dönitz, Walther Funk, Rudolf Hess, Konstantin von Neurath, Erich Raeder, Baldur von Schirach et Albert Speer. Enfin, Hans Fritzsche, Franz von Papen et Hjalmar Schacht sont acquittés. Le Tribunal international pour l'extrême Orient (Tribunal de Tokyo) a été crée par une déclaration du Commandant suprême des Forces Alliées le 19 janvier 1946. Le Tribunal de Tokyo a rendu son verdict le 12 novembre 1948 : huit des vingt cinq accusés ont été condamnés à mort, la plupart des autres à la détention à perpétuité. Ces procès ont une valeur exemplaire devant l'histoire, ils sont essentiels dans le combat contre l'oubli et le négationnisme. Bien qu'étant une "justice rétroactive appliquée par les vainqueurs" le Tribunal de Nuremberg a dessiné les fondements du droit pénal international moderne. Fiche 3 : Les nouveaux rapports de force politique après la guerre OS : Décrire la nouvelle hiérarchie des puissances après la guerre 1. L’effacement politique et économique de l’Europe La situation de l’Europe à la fin de la guerre est affectée sur le plan économique et politique. L’effacement économique : La puissance économique de l’Europe s’est effondrée en 1945 sous le poids d’intenses combats dévastateurs et meurtriers. Tout manque après la guerre: les vivres, le charbon, les matières premières, les machines. Les ruines démographiques pénalisent l’industrie ; les destructions industrielles entrainent la rareté des biens ; l’endettement très élevés handicapent les opérateurs économiques. Désormais, les pays européens se placent sous la situation de dépendance vis-à-vis des Etats-Unis seuls capables de leur apporter le matériel, les capitaux et les produits indispensables à leur survie et leur reconstruction. Les besoins de l’Europe s’élèvent à plus de 15 milliards de dollars. L’effacement politique : Le prestige de l’Europe a pris un coup énorme à la suite de cette guerre. Celui de la France s’est effondré depuis 1940. L’Italie n’a pas profité de son changement d’alliance ; elle a été dévastée par les combats de 1943-1945 entre Allemands et Alliés. L’Allemagne est vaincue, rasée et occupée. Les nationalistes des colonies profitent de ce contexte pour relancer leurs revendications indépendantistes. C’est le cas, en particulier, dans les Indes britanniques, dans les Indes néerlandaises, en Indochine et en Afrique du Nord françaises. Des mouvements nationalistes créés pendant l’entre-deux-guerres deviennent des véritables mouvements politiques. En Europe, on assiste à une montée en puissance des partis socialistes communistes et travaillistes. 2. L’exception de l’URSS L’URSS, bien que ruinée et affaiblie démographiquement, constitue une exception en Europe de par sa grandeur territoriale, sa force militaire et son influence idéologique. L’Union soviétique forme une puissance territoriale et militaire. Grace à ces accords avec l’Allemagne et les Alliés, le territoire russe s’est agrandi. L’Union soviétique étend largement ses frontières en Finlande et dans les Etats baltes. Elle reprend les régions peuplées de la Biélorussie, de l’Ukraine ; la Ruthénie, la Bessarabie et la Bucovine enlevées à la Hongrie et à la Roumanie. L’armée rouge est une grande force militaire présente en Europe et en Asie où elle a vaincu l’Allemagne. Son armée compte plus de 11 millions de soldats. Et cette armée est présente dans toute l’Europe centrale, orientale puis en Asie. Mais les effets de la guerre laissent le vaste territoire en ruine et en déficit économique. Au plan idéologique : Depuis la fin de la guerre, Staline bénéficie d’une grande popularité avec le communisme ; il est le chef vénéré dans son pays et dans sa zone d’influence. En France, en Italie, en Grèce, en Tchécoslovaquie et en Yougoslavie le parti communiste est la principale formation politique ; en Pologne, Roumanie, Bulgarie et Hongrie la popularité des communistes est moindre mais les pays sont occupés par l’URSS. Staline entend profiter de cette présence militaire et des atouts dont il dispose pour atteindre trois objectifs vitaux : la reconstruction, la sécurité de l’URSS et l’expansion du communisme. Pour relever son économie, il compte sur les réparations allemandes et pour éviter un nouveau risque d’invasion, il tient à ce qu’on lui reconnaisse un glacis défensif en Europe orientale. 3. L’essor économique et militaire des USA Les USA ont accumulé les avantages de la première et de la deuxième guerre que même la crise de 1929 n’a pas pu détruire. Désormais ce pays neuf est devenue une puissance complète, redoutable et dominatrice. Sa force économique et militaire : Les USA ont une forte industrie, des capacités de transport maritime, le plus important stock d’or mondial (2/3), une monnaie de réserve des banques et des échanges et incarnent l’idéologie capitaliste. Tous les pays d’Europe et l’URSS dépendent d’eux financièrement. Dans le même temps, ils disposent de l’arme atomique et d’une importante armée moderne aux fortes capacités d’intervention. Les Etats-Unis ont le droit de vie et de mort sur le globe terrestre. Leurs avions de chasse survolent toute l’Europe et l’Asie, leur bâtiment naviguent dans tous les océans et leur flotte de guerre et leur marine marchande ont enlevé à l’Angleterre la maîtrise des océans. Partout le prestige des USA est immense sauf, peut-être en Afrique, encore sous domination coloniale européenne. Sur le plan scientifique et idéologique. Les USA sont au sommet de la recherche. Ils ont connu des progrès en chimie, en mécanique en électronique et en informatique avec les premiers ordinateurs militaires (Mark1 en 1944 et ENIAC en 1946). Les USA aspirent à présider aux destinées du nouveau monde. Ils comptent commercer avec le monde entier ; instaurer des régimes démocratiques et libérer les peuples colonisés. Ils sont devenus les défenseurs de la paix, de l’égalité des peuples et des nations. Conclusion : En 1945, l’ancien monde dominé par les puissances colonisatrices (France et Royaume-Uni) a été dévasté, dépeuplé, ruiné et blessé à jamais. Un nouveau monde se construit autour de deux nouvelles puissances : les USA et l’URSS. Ces deux nouvelles puissances vont contribuer à la reconstruction du monde tant sur le plan politique que sur le plan économique. Mon cahier d’Histoire et Géographie Page 7 sur 101 CHAPITRE2 : LA REORGANISATION POLITIQUE DU MONDE A PARTIR DE 1945 OG : Connaître la nouvelle configuration politique du monde Introduction : La guerre qui s’achève en 1945 met fin à l’hégémonie des puissances coloniales européennes. Désormais le monde sera dominé par les USA et l’URSS dont l’ambition première est de mettre en place un nouvel ordre mondial à travers les conférences internationales. Mais ce projet noble laisse apparaître une domination des USA à l’Ouest et de l’URSS à l’Est. Mon cahier d’Histoire et Géographie Page 8 sur 101 Fiche 4 : Les grandes conférences tripartites OS1 : Caractériser les différentes conférences inter alliées 1. La conférence de Téhéran Acteurs et objectifs : La conférence de Téhéran fut une réunion entre le président américain Franklin D. Roosevelt, le chef d'État soviétique Joseph Staline et le Premier ministre britannique Winston Churchill. Elle se tint du 28 novembre au 2 décembre 1943 à Téhéran (Iran), au cours de laquelle les trois grands alliés de la Seconde Guerre mondiale se concertèrent sur les termes de la conduite de la guerre (décidant les débarquements de Provence et de Normandie) et de l'après-guerre en Europe. L'atmosphère y fut assez tendue, et Churchill put mesurer son relatif isolement face au dialogue instauré entre les USA et l’URSS. Résolutions : l'ouverture d'un second front en Europe fut adoptée par les trois puissances : les débarquements en Provence et en Normandie. L'occupation de l'Allemagne, au sortir de la guerre, fut envisagée, sans qu'un accord sur son démembrement soit conclu. Il fut aussi décidé de garantir l'indépendance et l'intégrité territoriale de l'Iran, à qui était également promise une aide économique après le conflit. 2. La conférence de Yalta Date et acteurs : La conférence de Yalta se tint du 4 au 11 février 1945, entre le président des États-Unis, Franklin Roosevelt, le Premier ministre du Royaume-Uni, Winston Churchill et Joseph Staline, le dirigeant de l'Union des Républiques socialistes soviétiques (URSS). Elle eut lieu dans une atmosphère cordiale, à Yalta, sur la côte de Crimée, en Ukraine à un moment où les Alliés avaient largement pris l'avantage sur l'Allemagne. Grandes résolutions : La conférence de Yalta porta sur les conditions de la capitulation allemande accompagnées d'une réorganisation de son territoire, À Yalta fut proclamée une Déclaration sur l'Europe libérée, qui prévoyait une participation tripartite aux conseils de contrôle et à l'administration des États européens, avant la mise en place, sur tout le continent, de gouvernements démocratiques, par la voie d'élections libres. Enfin, Roosevelt persuada les Alliés d'adhérer au projet de l'Organisation des Nations unies, dont les bases avaient été posées à la conférence de Dumbarton Oaks, en octobre 1944. Lors de la conférence de Yalta, ce fut bien l'idée de coordination entre les Grands qui domina — et non celle d'un partage du monde. Cependant, elle fut également le point de départ de malentendus, en particulier entre les États-Unis et l'URSS. Roosevelt meurt sur ces entrefaites le 12 avril 1945. La portée de la Conférence de Yalta : Mais pour certains, cette conférence a été celle du partage de l’Europe. Le Général de Gaulle dans ses mémoires de guerre (1959) parle de l’ « Enorme morceau de l’Europe que les accords de Yalta abandonnaient par avance aux Soviets se trouvait maintenant dans leurs mains » et « la soviétisation s’y développait-elle rapidement ». Arthur Conte a même écrit un ouvrage célèbre en 1964 « Yalta ou le Partage du monde ». 3. Les conférence de Potsdam Date et lieu : La conférence de Potsdam réunit près de Berlin, du 17 juillet au 2 août 1945, les chefs d'État des Etats-Unis (Harry Truman), de l'Union des Républiques socialistes soviétiques (Joseph Staline) et du Royaume-Uni (Clément Attlee), à la suite de la capitulation sans condition de l'Allemagne, à la fin de la Seconde Guerre mondiale. La conférence traita principalement de la situation en Europe et des futurs traités de paix. Pour l'Allemagne, il fut décidé un désarmement, suivi d'une démilitarisation du pays et d’une occupation tripartite, ainsi que le jugement des criminels de guerre. Un processus de dénazification, c'est-à-dire de destruction du Parti national-socialiste, et de démocratisation devait également être mis en place. Principales résolutions : En outre, l'économie du pays devait être réorganisée et l'Allemagne devait verser 20 milliards de dollars de réparations. La frontière germano-polonaise, fixée à la ligne Oder-Neisse, n'était considérée que comme une limite provisoire. Concernant la guerre dans le Pacifique, l'URSS accepta de s'allier aux puissances occidentales afin d'exiger une capitulation japonaise. Mais, le contrôle des Alliés sur les gouvernements européens, tel qu'il avait été établi lors de la déclaration sur l'Europe libérée, ne put être appliqué en Bulgarie et en Roumanie. Portée historique de la conférence : La conférence de Potsdam fut donc considérée comme un succès ; pourtant, nombre des accords qui en résultaient ne furent jamais respectés, du fait des relations de plus en plus conflictuelles entre l'URSS et l'Europe occidentale. Mon cahier d’Histoire et Géographie Page 9 sur 101 Fiche 5 : La nouvelle carte du monde OS : Décrire les bouleversements territoriaux intervenus après la guerre 1. Les changements de frontière en Europe. Les vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale ont modifié et restitué un certain nombre des frontières à travers le monde. Ces modifications ont touché les pays de l’Axe qui avaient envahi et occupé les territoires voisins. Les perdants : l’Allemagne a été ramenée à ses frontières de 1937 en restituant l’Autriche, les Sudètes à la Tchécoslovaquie, l’AlsaceLorraine à la France. Elle doit aussi céder la région de Königsberg à l’URSS, la Prusse orientale et quelques provinces à la Pologne : soit près de 115.000km2. L’Allemagne et Berlin sont occupées et placées sous contrôle des Alliés. L’Italie doit concéder des portions de territoire à la France et la Yougoslavie. Les gagnants : L’Union soviétique étend largement ses frontières en Finlande et dans les Etats baltes. Elle reprend les régions peuplées de la Biélorussie, de l’Ukraine ; la Ruthénie, la Bessarabie et la Bucovine enlevées à la Hongrie et à la Roumanie. La Pologne sera formée surtout de territoires pris sur l'Allemagne : tous les territoires situés à l'est de l'Oder et de son affluent le Neisse et de la Prusse Orientale. La France reprit l’Alsace-Lorraine. 2. La situation de l’Asie Les grands perdants : Le Japon s’effondre et est placé sous tutelle américaine en la personne du général Mc Arthur investi des pleins pouvoirs par Truman. Il est occupé, démilitarisé et démocratisé. Une nouvelle constitution instaure la démocratie parlementaire, la liberté politique et syndicale, une reforme agraire, l’épuration des administrations, le démantèlement des zaibatsu et la lutte contre le militarisme de l’enseignement. des7 millions de japonais rentrent au pays qui perd Formose, la Mandchourie qui retournent à la Chine. La Corée libérée est occupée au Nord par l’Armée rouge et au sud par les USA. Les « Deux Grands » se partagent les îles : les USA prennent les îles Carolines et Mariannes ; l’URSS les îles Kouriles et Sakhaline. La situation de la Chine : La Chine de 1945 présente une situation double. D’une part, la Mandchourie libérée du Japon est occupée par l’URSS. Le reste du territoire connaît des problèmes politiques internes. Une petite partie du pays dans le Nord-est est sous le contrôle de Mao Zedong ; la plus grande partie du pays est sous le contrôle du gouvernement du Guomidang de Jiang. La situation des colonies : De l’Inde en Indonésie, les territoires sont restés colonies européennes (Laos, Cambodge et Vietnam à la France ; Inde, Birmanie et Malaisie à la Grande Bretagne ; Indonésie au Pays-Bas). Mais dans toutes ces colonies les mouvements nationalistes d’inspiration communiste ont atteints des dimensions inquiétantes. Partout, ils exigent l’indépendance. 3. La situation de l’Afrique en 1945. La situation politique : A la sortie de la guerre, les espoirs sont grands parmi les Africains de voir l’élan de la victoire contre le nazisme aboutir à leur libération. Mais les métropoles européennes, trop attachées à l’exploitation bon marché des matières premières africaines, ne l’entendent pas de la même oreille. L’Afrique restera encore terre des colonies européennes. Mais les mouvements nationalistes ont pris de l’importance et attendent se faire entendre. Les promesses faites à Brazzaville par le Général de Gaulle appellent interpellent l’élite africaine à s’impliquer progressivement dans les affaires politiques, économiques et sociales pour l’indépendance du continent. Mais l’Italie perd ses colonies car la Libye, l’Erythrée et la Somalie sont placés sous tutelle de l’ONU. La situation des colonies allemandes et italiennes : Le fait nouveau sur le continent en 1945 est la situation des colonies allemandes et italiennes. Certaines sont devenues des territoires placés sous mandat de l’ONU (Cameroun, Tanganyika). D’autres ont été placées sous administration britannique (Libye, Somalie) ou l’Union sud-africaine (Namibie). Une partie de la Somalie a été partagée entre la Somalie française au Nord et la Somalie britannique au Sud. L’Egypte bien que indépendante est sous influence britannique ; le Liberia est indépendant. Mon cahier d’Histoire et Géographie Page 10 sur 101 Fiche 6 : La naissance de l’ONU OS1 : Expliquez les origines de l’ONU/ OS2 : Décrivez la composition de l’ONU 1. L’historique de la création de l’ONU Origines et étapes : Avant l'ONU, d'autres organisations œuvraient pour la paix dans le monde : L'Union interparlementaire, créée en 1889 ; Le Bureau international de la paix, créé en 1891 ; La Cour d'arbitrage international de La Haye, créée en 1899 ; L'Organisation internationale du travail, créée en 1919 et La Société des Nations, active entre 1919 et 1939 (de jure jusqu’en 1946). Les premières bases des Nations unies furent posées lors de l'élaboration de la Déclaration des Nations unies, qui fut signée le 1 er janvier 1942 à Washington DC (naissance de la Grande Alliance). L'expression Nations unies vient du président des États-Unis, Franklin D. Roosevelt ; elle avait pour but de signifier que des États avaient décidé de se réunir pour prévenir les conflits armés. Mais c'est avec la Conférence de Dumbarton Oaks à Washington DC (21 août au 7 septembre 1944) et surtout la conférence de San Francisco en 1945 qu'ont été définis exactement le but et le fonctionnement de l'ONU. Le texte fondateur de l'ONU : c’est la Charte des Nations unies. Cette charte fut signée à la fin de la Conférence de San Francisco par les représentants des 50 États fondateurs le 26 juin 1945. C'est le 24 octobre 1945, lors de la ratification par la majorité des pays signataires, que l'ONU naquit officiellement. Depuis, la Journée des Nations unies est célébrée le 24 octobre de chaque année. La paix entre les nations est la mission fondatrice des Nations unies. 2. Les objectifs de l’ONU Les buts de l’ONU sont : Maintenir la paix et la sécurité collective ; Assurer la reconnaissance du droit des peuples à disposer d’euxmêmes ; Faire respecter les droits de l’homme et les libertés fondamentales ; Favoriser le progrès social et de meilleures conditions de vie. Aussi, l’ONU a pour principes : L’égalité souveraine de tous les Etats membres ; Règlement pacifique des conflits ; Coopération internationale. Mode d’action : La diplomatie est la première arme dont dispose l’ONU. Le Conseil de sécurité doit encourager les nations à résoudre pacifiquement leurs conflits (par des recommandations, des négociations, la médiation, etc.). Si ces tentatives échouent, il peut avoir recours à des moyens non militaires (des sanctions économiques par exemple). En dernier recours, il peut autoriser une action militaire pour imposer la paix. Celle-ci est menée par une coalition de pays, regroupés sous l’égide de l’ONU. Cette manière d’imposer la paix n’est utilisée que très rarement (par exemple lors de la guerre du Golfe en 1991). 3. Les organes de l’ONU L’Assemblée générale est l’organe de délibération de l’ONU : Les délégués des 192 États membres de l’ONU se réunissent chaque année en Assemblée générale. L’ONU est fondée sur le principe de l’égalité entre tous les États membres : à l’Assemblée générale, chaque État membre dispose d’une voix. Son rôle est de discuter de toutes les questions qui lui sont soumises et de formuler des recommandations sur ces questions. Le Conseil de sécurité est responsable du maintien de la paix. Le Conseil de sécurité est l’organe le plus important de l’ONU. Il dispose d’un pouvoir de décision : c’est lui qui prend des mesures (appelées « résolutions ») en cas de menace pour la paix. Il est constitué de dix membres élus par l’Assemblée générale pour deux ans et de cinq membres permanents, qui sont les États-Unis, le Royaume-Uni, la France, la Russie et la Chine. Les cinq membres permanents sont très importants car ils possèdent un droit de veto : ils peuvent s’opposer à n’importe quelle décision, même si celle-ci est voulue par la majorité du Conseil. Le Secrétariat est l’organe administratif de l’ONU. Il est chargé d’assurer le suivi du travail de l’ONU. Il est présidé par un secrétaire général nommé pour cinq ans par l’Assemblée générale. Le secrétaire général occupe une place primordiale dans la diplomatie internationale en tentant d’empêcher l’apparition, l’aggravation ou l’extension des conflits. Les secrétaires généraux de l’ONU : TRYGVE LIE de Norvège 1946- 1953 ; DAG HAMMARSKJOLD de Suède 1953-1961 mort au CONGO ; U’TANT de Birmanie 11961-1971 ; KURT WALDHEIM d’Autriche 1971-1981 ; JAVIER PEREZ DE CUELLAR du Pérou 1981-1991 ; BOUTROS BOUTROS GHALI d’Egypte 1991-1997 ; KOFI ANNAN du Ghana 1997-2007 ; BAN KIM-MOON depuis 2007. Les Casques bleus : Lorsqu’un conflit éclate, le Conseil de l’ONU peut décider d’envoyer une mission de la paix dans la zone de conflit afin d’y rétablir la paix. Cette mission est accomplie par les « soldats de la paix », mais l’ONU n’a pas d’armée. Ce sont les pays membres qui lui fournissent des soldats. Les soldats de la paix sont reconnaissables à leur casque ou à leur béret bleu ; c’est pourquoi ils sont appelés les « Casques bleus ». Les Casques bleus n’ont pas pour mission de se battre, mais de s’interposer entre les ennemis. En empêchant les agressions directes et en favorisant le dialogue, ils doivent permettre un règlement pacifique des tensions. La Cour pénale internationale [CPI] : C’est un tribunal international permanent, indépendant des Nations unies. Cette cours est chargée de juger les auteurs des crimes internationaux : génocides, crimes contre l’humanité, crimes de guerre, et, à terme, crimes d’agression. La Cour pénale internationale (CPI) est basée à La Haye (Pays-Bas). Entrée en vigueur le 1er juillet 2002, elle rassemble, à cette date, 139 pays signataires et 76 ratifications. La Cour internationale de justice des Nations unies : C’est un organe judiciaire principal des Nations unies, créé en 1945 pour succéder à la Cour permanente de justice internationale. Sa principale tâche consiste à statuer sur les différends d'ordre juridique entre nations ; elle ne peut, de ce fait, être saisie d'une affaire par l'action d'un particulier. Tous les États membres de l'Organisation des Nations unies (ONU) sont parties au statut de la Cour Internationale de justice. Une nation qui n'est pas partie au statut de la Cour peut recourir à cette dernière si elle accepte, à titre général ou particulier, de se soumettre aux obligations d'un État membre des Nations unies. Conclusion : Mon cahier d’Histoire et Géographie Page 11 sur 101 En 1945, les vainqueurs de la Seconde Guerre, à travers les conférences tripartites, ont jeté les bases d’un nouvel ordre mondial. Le nouvel ordre mondial est fondé sur la paix, le développement, la coopération, les droits et les libertés de l’Homme. Mais l’Alliance entre les démocraties capitalistes et les communistes ne sera que de courte durée et les bases du nouvel ordre mondial remises en cause. CHAPITRE3 : LA GUERRE FROIDE OG : Etudier l’état des relations Est/Ouest de 1947 à 1990 Introduction : L’expression « guerre froide » fait son apparition pour la première fois dans l'Occident moderne avec l’homme d’État américain Bernard Baruch, en 1947 et elle est popularisée par le journaliste Lippmann. D'après Raymond Aron, il s'agissait d'une « guerre limitée » ou « paix belliqueuse » dans un monde bipolaire L’Europe dans la guerre froide de 1947 à 1991 Mon cahier d’Histoire et Géographie Page 12 sur 101 où les belligérants évitaient l’affrontement direct, d'où l'expression « Paix impossible, guerre improbable ». Fiche 7 : Les origines de la guerre froide OS1 : Expliquez suivant une chronologie les origines de la guerre froide/ OS2 : Caractériser le monde bipolaire 1. Les causes lointaines de la guerre froide L’une des causes de la guerre froide aura été les différences d’ordre idéologique entre les USA et l’URSS et leurs ambitions opposées pour une Europe vidée de toute force économique, financière et politique. L’opposition des idéologies et le « vide européen » : Une opposition de doctrine sépare les USA et l’URSS devenus les deux plus grandes puissances après la guerre. Du point de vue économique, les USA prônent le capitalisme libéral alors que l’URSS défend le communisme et le collectivisme. Du point de vue politique, toutes sont des démocraties mais à l’Ouest, c’est la démocratie pluraliste et à l’Est la démocratie populaire fondée sur un seul parti (le Parti Communiste). Lorsque la guerre prit fin et les puissances européennes s’effondrèrent, les Deux Grands voient l’Europe comme un foyer d’appel pour leur influence idéologique dans la mesure où leur armée respective s’y trouve encore. Les ambitions et méfiances réciproques : D’un côté, Roosevelt entend partager le gouvernement du monde, il s’agit de mettre des démocraties libérales partout pour la paix, certes, mais aussi pour garantir la liberté des échanges. Mais ils s'inquiètent du contrôle soviétique en Europe centrale et orientale ; sur les détroits entre la mer Noire et la Méditerranée ainsi que l'installation d'un gouvernement communiste dans le nord de l'Iran et le soutien à la guérilla communiste en Grèce. Cette inquiétude est soutenue par le discours à Fulton de Winston Churchill dénonçant le 5 mars 1946, l'attitude de Staline : « de Stettin, dans la Baltique, à Trieste dans l'Adriatique, un rideau de fer est descendu à travers le continent ». Ce discours fait suite au télégramme de George Kennan, ambassadeur à Moscou incitant les USA à endiguer l’expansion du communisme. De leur côté, les Soviétiques redoutent le nouveau rôle mondial que les États-Unis entendent tenir et craignent leur suprématie militaire. Staline pense que le moment est venu d'assurer une nouvelle expansion du communisme sur le plan mondial. Il considère que certains territoires sont vitaux pour la sécurité de l’URSS et il n’aura de cesse de les obtenir. C’est l’idée de constituer un glacis sécuritaire autour de l’URSS, tant en Europe, en Asie qu’en Extrême-Orient. 2. Les causes immédiates de la guerre froide Les causes immédiates de la guerre froide apparaissent en 1947 lorsque les deux grandes puissances annoncent clairement leurs nouvelles politiques extérieurs. La nouvelle politique américaine : Face aux ambitions expansionnistes de l’URSS, le président américain Truman propose le 12 mars 1947, la « doctrine Truman », qui vise le « containment » ou l’« endiguement » du communisme partout dans le monde. Les États-Unis proposent leur aide financière et militaire « aux peuples libres pour résister à des tentatives d'asservissement, qu'elles soient le fait de minorités armées ou de pressions étrangères ». Les premières à en bénéficier sont la Grèce, la Turquie et l'Iran. Ils ajoutent le plan Marshall en juin 1947, qui est le pendant économique de la « doctrine Truman ». Celui-ci consiste en une aide financière de 13 milliards de dollars pour la reconstruction de l'Europe centrale et occidentale. Seize pays d'Europe l'acceptent, regroupés dès 1948 dans l'Organisation européenne de coopération économique (OECE). La réaction soviétique : Les soviétiques, qui ont rejeté l’offre de Marshall, crée le Kominform en septembre 1947 : organe de liaison et d’information des partis communistes. Le Kominform, reconstitution du Kominterm, officiellement pour centraliser les informations d’intérêt commun, sert d’instrument de la politique stalinienne ; il est un indispensable outil permettant de contrer et de contenir, en Europe, les velléités hégémoniques et le bellicisme des États-Unis. Jdanov formule également la théorie des blocs (Doctrine Jdanov) ; il formule, dès lors, l’idée que, le monde étant divisé en deux blocs irréconciliables — le camp impérialiste antidémocratique et capitaliste des États-Unis et le camp anti-impérialiste, démocratique et pacifique de l’URSS. 3. La constitution des blocs La guerre froide sera finalement allignée sur la logique du fonctionnement des blocs fondés sur la soudure politique, économique et militaire des Etats membres et dirigés par les « deux frères ennemis ». Les principes des blocs : - Reconnaissance d’une puissance directrice du bloc ; - Soudure économique et idéologique ; - Soutien militaire ; Le bloc de l’Ouest ou capitaliste dirigé par les USA : - Organisation économique : Le plan Marshall du 5 juin 1947 a favorisé la création de l’OECE en 1948 par 16 Etats de l’Europe de l’Ouest plus la RFA en 1949. Elle devient l’OCED (Organisation de Coopération et de Développement Economique) en 1961 regroupant 29 Etats capitalistes. - Organisation militaire : Les pays occidentaux multiplient les alliances : l’Alliance atlantique (4 avril 1949 après le coup de Prague de février 1948) devient l’OTAN en 1950 pendant la guerre de Corée ; le Traité de San Francisco avec le Japon et le Traité avec l’Australie et la Nouvelle-Zélande (l’ANZUS) en 1951. L’Organisation du Traité de l’Asie du Sud-est (OTASE) est signée en 1954 avec les deux pays cités et le Pakistan, les Philippines, la Thaïlande, le Royaume-Uni et la France et le Pacte de Bagdad en 1955 avec la Turquie, l’Iran, le Pakistan, l’Irak et le Royaume-Uni. - Les objectifs des USA sont : Construire un ordre démocratique capitaliste sur le modèle américain ; Assurer la sécurité de la démocratie ; Soutenir les peuples contre le communisme. Le bloc de l’Est ou soviétique dirigé par l’URSS : - Organisation économique et idéologique : De son côté, Staline a imposé la transformation des économies sur le modèle soviétique axé sur la planification, la collectivisation des campagnes, la priorité à l’industrie lourde. En 1949, il fut crée le CAEM (Conseil d’Assistance Economique Mutuelle) ou COMECON. Mon cahier d’Histoire et Géographie Page 13 sur 101 - Organisation militaire : L’URSS et ses Alliés mettent en place : Le Kominform, le Pacte de Varsovie en 1955 avec tous les Etats communistes. - Les soviétiques visent à : Etendre le modèle communisme soit par la tactique « frontiste » (occuper les postes clés dans les gouvernements de coalition), soit par la tactique du « salami » (diviser pour mieux régner) ; Créer les démocraties populaires. Fiche 8 : Les manifestations de la guerre froide de 1947 à 1953 OS : Etudiez le déroulement des crises de la guerre froide de 1947 à 1953. 1. La première guerre israélo-palestinienne 1.1. Les origines de la Première guerre israélo-palestinienne La Première guerre israélo-palestinienne est le résultat d’une combinaison des causes liées à la coexistence de deux peuples sur un même territoire. Les causes lointaines : le mouvement sioniste et les promesses de la Grande-Bretagne. Le sionisme propose vers 1890 la création d’un Etat juif en Palestine considérée comme « terre promise » aux hébreux pendant l’Antiquité et placée sous mandat britannique. Des milliers de juifs migrent vers la Palestine. Mais pendant la guerre de 1914-1918, les Britanniques proposent la création d’un Etat palestinien indépendant aux Arabes (1915) et en 1917 par la voix de Balfour ils promettent aussi aux Juifs un « foyer national juif». Deux peuples attendent la création d’un Etat sur les mêmes terres. Les causes intermédiaires : la coexistence de plus en plus difficile entre 1.250.000 arabes et 650.000 juifs. Si les juifs se réjouissent et attendent avoir un Etat, la Ligue arabe, quant à elle s’oppose à la création d’un Etat juif. Les affrontements commencent entre les deux peuples : la Haganah (milice d’autodéfense juive) attaque les camps, l’Irgoun (mouvement terroriste) multiplie les attentats. Au lendemain de la Seconde Guerre la tension monte au Moyen-Orient : les britanniques renvoient l’Exodus avec les rescapés des camps nazis, les britanniques proposent le Plan Morrison (le retour de 100.000 juifs en Palestine contre la création d’un Etat juif). Les causes immédiates : le plan de partage de l’ONU et l’indépendance de l’Etat d’Israël : Le 29 novembre 1947, l’ONU décide de partager la Palestine en deux Etats : un Etat juif et un Etat palestinien. Jérusalem, ville sainte des trois religions est internationalisée. Plus de 50% des terres sont attribuées à 30% des juifs. Le projet est rejeté par la Grande-Bretagne, la Palestine et la Ligue arabe mais accepté par Israël et les deux Grands. Lorsque la Grande-Bretagne annonce son retrait de la Palestine en mai 1948, Ben Gourion proclame la naissance de l’Etat d’Israël le 14 mai 1948. Le lendemain commence la guerre des deux peuples. 1.2. Les manifestations de la guerre L’attaque des Arabes : Le 15 mai 1948, la Ligue arabe envahit Israël. Les combats durent jusqu’en janvier 1949 avec des trêves négociées par l’ONU sous la médiation du comte Folke Bernadotte qui sera assassiné à Jérusalem. Les Transjordaniens assiègent Jérusalem et coupent la route de Tel-Aviv ; les Egyptiens traversent le Néguev aidés par la Grande-Bretagne. La riposte des Juifs : Mais Israël a plusieurs atouts : une forte levée des citoyens, un soutien des Deux Grands et une livraison d’armes modernes par la Tchécoslovaquie accordée par l’URSS. L’armée juive passe à l’offensive : elle reprend la Galilée au Liban et à la Syrie; encercle l’armée égyptienne à Faluja, Gaza. Les Juifs occupent le Néguev et le Sinaï. L’armée juive voulut même occupée l’Egypte nulle été la menace de l’armée britannique. Cette guerre s’achève avec l’armistice de Rhodes en 1949. 1.3. Les conséquences de la guerre La première guerre arabo-juive se termine avec des conséquences multiples signe d’une paix improbable. Sur le plan politique, la Palestine disparaît de la carte. La Transjordanie occupe l’Est, l’Egypte prend la bande de Gaza et Israël le reste du territoire palestinien. Jérusalem devient divisée de fait entre juifs et jordaniens. Israël s‘agrandi et occupe désormais 78% de l’ancienne Palestine contre 55% en 1947. Sur le plan idéologique, Israël devient la tête de pont de l’Occident au Moyen-Orient. Ses institutions sont calquées sous le modèle des démocraties occidentales (parlement ou Knesset : 120 élus pour 4ans ; Parti travailliste, parti national religieux, les Libéraux indépendants, le Likoud). Dans le cadre de la bipolarisation, Israël choisit le bloc occidental. Sur le plan démographique, la guerre entraina le « problème palestinien » : 725.000 arabes quittent l’Etat juif pour les camps des refugiés et les Etats voisins alors que près de 900.000 juifs de la diaspora entrent en Israël. Les refugiés palestiniens créent le Fatah ou la conquête en 1956. De son côté, Israël connut une vague importante d’immigrés rescapés des camps nazis et de la diaspora. En 1950, le pays adopta la Loi du retour. Document : Israël de 1947 à 1948 Marshall, George Catlett (1880-1959), général et homme politique américain, chef d'état-major durant la Seconde Guerre mondiale. Secrétaire d'État entre 1947 et 1949, il fut l'auteur du plan Marshall, qui contribua au redressement de l'économie de l'Europe occidentale après la guerre. En 1953, il obtint le Prix Nobel de la paix. Jdanov, Andreï Aleksandrovitch (1896- 1948), homme politique, théoricien du « réalisme socialiste » et de la doctrine des blocs, qui a été l’un des principaux acteurs du raidissement idéologique de l’URSS stalinienne des années 1947-1953. Mon cahier d’Histoire et Géographie Page 14 sur 101 Source : Histoire terminale, Paris, Belin, 2004, p.127. Fiche 9 : La Première crise de Berlin 1. Les origines de la crise La Première crise de Berlin a plusieurs origines mais elles tournent autour d’un point essentiel : les différents accords entre Alliés sur l’avenir de l’Allemagne. En 1945, ils avaient décidé de diviser et d’occuper l’Allemagne en quatre zones entre la France, le Royaume-Uni, l’URSS et les USA. Les quatre puissances mirent en place un conseil de contrôle des Alliés pour démilitariser, dénazifier et faire payer les réparations à l’Allemagne. En 1947, la rupture de la Grande Alliance remet l’Allemagne au centre des manœuvres américano-soviétiques. D’un côté, l’URSS veut étendre son régime en Allemagne où elle nationalise les entreprises, supprime les médias et la liberté de la presse, interne les opposants. De leur côté, les USA voient l’Allemagne comme un marché potentiel où ils relancent l’économie en lui octroyant 4 milliards de dollars américains du Plan Marshall. Entre Janvier et mars 1947, les parties occidentales deviennent la bizone puis la tri zone. En représailles, l’URSS quitte le Conseil de contrôle des Alliés le 20 mars 1948. Mais l’événement qui entraine la crise est l’adoption du Deutschemark comme monnaie de la tri zone. Après la création de la tri zone, les occidentaux annoncent l’adoption d’une monnaie pour renforcer les liens économiques avec leur zone allemande. Pour Staline, ces actes sont une violation des accords de Yalta. 2. Le déroulement de la crise Le « blocus de Berlin ». Pour montrer leur opposition à la création éventuelle d’un État occidental et à la réforme monétaire, les Soviétiques perturbent les liaisons entre Berlin et les zones occidentales. Les premières mesures commencent le 1er avril 1948. Le personnel américain transitant par la zone soviétique doit montrer ses papiers et son accréditation. Début juin, les voyageurs allemands entrant en zone soviétique doivent obtenir une autorisation spéciale2 . En réaction, les Soviétiques arrêtent tout le trafic ferroviaire entrant à Berlin ainsi que celui des péniches. Ils n’approvisionnent plus en courant électrique venant de leurs usines la partie ouest de la ville. Le 24 juin 1948, le blocus devient total en violation complète de l’accord quadripartite exigeant que le ravitaillement de Berlin se fasse en mettant les approvisionnements en commun. La mise en place d’un contre blocus pour pénaliser Berlin Est et le pont aérien seront adoptés. Les USA et la G.B fournissent leurs avions avec des pilotes venus de tous les pays du bloc occidental ; la France engagée en Indochine utilise les avions allemands. Plus de 278000 vols ont été effectués pour plus de 2 millions de tonnes de fret constitués de charbon (68%), de produits alimentaires (23%), des médicaments et vêtements. La décision soviétique de créer un gouvernement à Berlin-Est le 30 novembre 1948 et la création à l’Ouest du Traité de l’Atlantique Nord en avril 1949 relancent les discussions et le 04 mai, les deux camps parviennent à un accord pour lever le blocus et le contre blocus le 12 mai. 3. Les conséquences de la crise La Première crise de Berlin s’achève avec des conséquences décisives dans les relations Est/Ouest. Du point de vue militaire, les USA renforcent la matérialisation de la Doctrine Truman. Le 4 avril est signé à Washington le Pacte de l’Atlantique entre 12 Etats occidentaux. L’un des articles du traité précise que « les Parties conviennent qu’une attaque armée contre l’une ou plusieurs d’entre elles survenant en Europe ou en Amérique du Nord sera considérée comme une attaque dirigée contre toutes les Parties. » Ce traité deviendra l’OTAN en 1950. Du point de vue politique, l’Allemagne fut divisée en deux Etats : la République Fédérale d’Allemagne (RFA) créée en mai 1949 et dirigée par Konrad Adenauer avec pour capitale Bonn ; la République Démocratique d’Allemagne (RDA) mise en place en octobre 1949 avec pour capitale Berlin-Est. La capitale Berlin fut divisée en deux villes dont Berlin-Ouest, ville de la RFA située en RDA. La RFA devient membre du bloc de l’Ouest et la RDA membre du bloc de l’Est. En RDA, on retrouve le Président Wilhelm Pieck, le Premier Ministre Otto Grotewohl et le secrétaire général du comité central du SED Walter Ulbricht. L’Allemagne en 1945 : un territoire divisé en quatre zones d’occupation L’Allemagne de 1949 : un territoire divisé en deux Etats : la RFA et la RDA Mon cahier d’Histoire et Géographie Page 15 sur 101 Fiche 10 : La guerre de Corée 1. Les origines de la guerre de Corée La guerre de Corée est liée à une série des causes à caractère idéologique. Le plan de partage de fait de la Corée entre 1945 et 1946 : le 09 août 1945 l’URSS intervient au Nord de la Corée contre le Japon et les USA débarquèrent le 8septembre au Sud de la Corée contre une République communiste éphémère. Mais l’échec de la Commission mixte américano-soviétique en janvier 1946 entraine la division de la Corée en deux zones d’occupation : une zone soviétique au Nord et une zone américaine au Sud. La naissance de deux Etats : la montée des tensions entre les USA et l’URSS, l’échec des élections communes sous l’égide de l’ONU entrainent la naissance des deux Etats : au Sud, Syngman Rhée fut élu président et la République de Corée proclamée en juillet 1948 avec capitale Séoul et Kim Il Sung fut élu président de la République Populaire et Démocratique de Corée du Nord (proclamée en août 1948) avec capitale Pyong Yang. Mais les deux présidents souhaitent la réunification des deux Etats selon sa propre idéologie. Le non respect des termes de l’accord américano-soviétique sur le retrait des troupes en Corée. Les coréens du Nord accusent les américains de multiplier des attaques visant à déstabiliser la Corée du Nord) alors que les sud coréens évoquent l’accord sinosoviétique pour l’annexion de leur Etat après le retrait des troupes américaines en avril 1950. 2. Les grandes phases de la guerre de Corée L’invasion nord-coréenne au Sud le 25 juin 1950 : 135 000 Nord-Coréens franchirent la frontière conseillés et équipés par les Soviétiques. Les Nordistes attaquèrent en plusieurs endroits stratégiques au sol et dans les airs, parmi lesquels Kaesong, Chunchon, Uijongbu ; Ongjin , l'aéroport de Gimpo à Séoul où se trouvait les 22 avions de liaison et d'entraînement de l'aviation du sud. Séoul fut prises dans l'après-midi du 28 juin et les forces sudistes, surclassées en nombre et en puissance de feu, furent mises en déroute et durent battre en retraite. Les NordCoréens n'avaient toutefois pas réussi à atteindre leur objectif de faire signer la reddition rapide du gouvernement de Syngman Rhee et la désintégration de son armée. La riposte onusienne et chinoise. Sur demande des USA sous Truman, l’ONU vota les résolutions 83 et 84 d’une intervention militaire en Corée. Le 16 juillet 1950, un contingent des Nations Unies commandé par le général Douglas Macarthur répond à l’attaque. Le 28 septembre, Séoul fut libérée ; le 7 octobre l’armée onusienne prit Pyong Yang et le 25 octobre 1950, elle arriva au fleuve Yalu à la frontière avec la Chine malgré les avertissements de Pékin. En fin novembre 1950, plus de 700.000 volontaires entrèrent en guerre : ils occupèrent Pyong yang le 04 décembre, Séoul le 05 janvier 1951. Le 11 avril l’option atomique de Macarthur lui valu son remplacement par le Lieutenant- Général Ridgway. Truman abandonna l’idée de la réunification de peur d’entrainer une guerre directe contre l’URSS. La stabilisation des combats à partir d’avril : les USA mobilisaient 260.000 hommes, l’ONU 35.000, la Corée du Sud 340.000 ; la Corée du Nord et la Chine comptaient encore 865.000 hommes. Plusieurs témoignages des soldats américains des B-26, F-84, P-51 Mustang, B-29 affirment avoir vu des pilotes de chasse soviétiques sur les MIG-15, les Yak-12 et les TU-2. Le 23 juin 1951, Jacob Malik, délégué permanent de l’URSS aux Nations-Unies, insère dans un discours un passage où il suggère une négociation sur cette base : un tel scénario avait débouché deux ans plus tôt sur la levée du blocus de Berlin43 . Dès le 10 juillet 1951, les délégués des deux camps se rencontrèrent à Kaesong, à proximité de l’ancienne ligne de démarcation. Mais il faudra attendre le 27 juillet 1953 pour que les négociations aboutissent à Panmunjom, mettant fin à un conflit qui aura duré trois. 3. Les conséquences de la guerre coréenne Cette guerre meurtrière et fratricide, qui n'amena quasiment aucun changement territorial, a laissé l’impression d’un suicide national dont les responsables sont les États-Unis de Truman et l’URSS de Staline. Sur le plan démographique : 1 à 4millions ; des dizaines de milliers de Sud-Coréens et des milliers d'Occidentaux fait prisonniers par le Nord sont portés disparu. Sur le plan territorial : Le cessez-le-feu consacra le retour au statu quo ante bellum mais la Zone coréenne démilitarisée entre les deux Corées (coupant le 38e parallèle en diagonale, suivant une bande de 249 km de long sur 4 km de large) fait que la superficie de chacun des territoires des deux Corées seront sensiblement les mêmes qu'au début du conflit. Cependant un petit avantage fut accordé au Sud, la ligne de front s'étant stabilisé un peu au-delà de l'ancienne frontière. Mon cahier d’Histoire et Géographie Page 16 sur 101 Sur le plan stratégique : En 1950 fut créée l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord. Par ailleurs, la guerre consacra l’extension du communisme et du capitalisme en Asie. L’URSS prit dans son camp la Chine, le Vietnam et la Corée du Nord ; les USA gagnèrent en signant avec le Japon un traité de paix en septembre 1951 et un autre Traité avec l’Australie et la Nouvelle-Zélande (l’ANZUS) en 1951 ; ils rangèrent dans leur camp Taïwan ou Formose, le Japon et la Corée du Sud. Fiche 11 : La guerre d’Indochine 1. Les causes de la guerre La guerre d’Indochine serait le fait de trois raisons principales. La naissance d’un mouvement nationaliste conduit par Hô Chi Minh entre les deux-guerres : malgré les apports positifs, l’Indochine (Cambodge, Laos, Tonkin, Annan, Cochinchine) reste misérable ; paysans sans terres, industrie faible. En 1930, Hô Chi Minh fonde le parti communiste indochinois. En 1941, le parti communiste devient un Front Nationaliste. La déclaration d’indépendance le 2 septembre 1945 : D’abord pendant la Deuxième Guerre mondiale, le Japon occupa l’Indochine et en 1945 les japonais accordent l’indépendance aux territoires indochinois : Vietnam, Cambodge et Laos. Dès la capitalisation du Japon, le Vietminh contraint l’empereur Bao Daï du Vietnam à abdiquer en proclamant l’indépendance du pays. La reconquête française en novembre 1946 : La France en créant l’Union française repris la Cochinchine et reconnaît la RDV comme membre de l’Union française en attendant les négociations de la conférence de Fontainebleau. Mais l’amiral Thierry d’Argenlieu proclame la République de Cochinchine et bombarde Haiphong en tuant 6.000 vietnamiens ; la RDV massacre les français à Hanoï le 19 décembre 1946. 2. Le déroulement de la guerre d’Indochine La guerre coloniale entre le corps d’expédition française et les troupes du Vietminh de 1946 à 1949. L’armée française bien organisée, aidée en armement américaine et les renforts des troupes anticommunistes cochinchinoises attaque les soldats vietnamiens. Elle tient le Sud et les grands axes. En face le Vietminh, dirigé par le général Giap pratique une guérilla très inventive et efficace. Elle tient le Nord du pays et recrute dans les campagnes en jouant sur la fibre patriotique. L'«oncle Hô», comme on le surnomme lance une déclaration sans équivoque : «Luttez par tous les moyens dont vous disposez. Luttez avec vos armes, vos pioches, vos pelles, vos bâtons. Sauvez l'indépendance et l'intégrité territoriale de la patrie. Vive le Vietnam indépendant et indivisible. Vive la démocratie ». Les vélos transportant le matériel militaire russe ou chinois vont devenir l'un des symboles de cette armée populaire. La journée était pour la France contrôlant les plaines mais les nuits pour les vietnamiens et les commissaires politiques encadrant les populations qui les cachent. Mais les combats se limitent à des embuscades. La seconde phase qui se déroula de 1950 à 1954 devient une guerre dans la guerre froide. Désormais, le Vietminh est soutenu par les Chinois qui lui apportent les forces armées modernes commandées par le Général Giap. La France, de son côté, reçoit une aide financière des Etats-Unis contre cette croisade communiste. De la guérilla, les viêts passent à la guerre totale en s’emparant de plusieurs villes dans le Nord du Tonkin, envahit l’Annan puis le Laos prenant en tenaille le delta tonkinois. En 1953, l’Etat-Major français décide de frapper un grand coup en s’emparant de la cuvette de Dien Bien Phu pour empêcher les Vietnamiens de pénétrer au Laos. Mais les Vietnamiens dans des conditions extraordinairement difficiles, à dos d’homme ou à travers de tunnels creusés dans la boue des collines installent au sommet de celles-ci une artillerie qui s’abat sur les français pris au piège et détruit le terrain d’aviation. Le commandement français installé dans la cuvette du Diên Biên Phu tomba après des rudes combats aux canons le 7 mai 1954. Il faut négocier et Pierre Mendès France finit par conclure la paix de Genève avec l’Indochine qui aboutit aux accords des 20-21 juillet 1954. 3. Le bilan de la guerre La guerre d’Indochine se solda par des conséquences importantes. D’abord, cette guerre fut une défaite française. Elle favorisa l’indépendance des territoires formant l’Indochine française en application des accords de Genève. Le Laos et le Cambodge accèdent à l’indépendance en 1954. Conformément aux accords d’armistice signés à Genève en 1954, les troupes Vietnamiennes et les soldats français se retirent du Laos. Une commission internationale de surveillance est mise en place pour veiller au respect des accords. En décembre 1955, le Laos est autorisé à siéger à l’ONU. Accordée le 9 novembre 1953, l’indépendance du Cambodge est totale à partir de la dissolution de l’Union économique et monétaire indochinoise, en 1954. Ensuite, cette guerre entraîna la division du Vietnam en deux parties en attendant les élections de 1956. Le Viêt Nam est divisé en deux à la hauteur du 17e parallèle ; dans le nord, l’administration est attribuée à Hô Chi Minh, à la tête de la République démocratique du Viêt Nam, État communiste. Un protocole prévoit des élections générales dans la zone sud, occupée par l’armée française et les troupes vietnamiennes de Bao Dai, avant le mois de juillet 1956, afin de décider si le Viêt Nam doit être réunifié. Enfin, la guerre amena les USA à renforcer leur présence en Asie. Ils créent l’Organisation du Traité de l’Asie du Sud-est (OTASE) en 1954 avec le Pakistan, les Philippines, la Thaïlande, le Royaume-Uni et la France et le Pacte de Bagdad en 1955 avec la Turquie, l’Iran, le Pakistan, l’Irak et le Royaume-Uni. Les grandes phases de la guerre de Corée Mon cahier d’Histoire et Géographie Page 17 sur 101 Fiche 12 : La coexistence pacifique de 1953 à 1962 OS1 : Expliquer les facteurs de l’apaisement des tensions est/Ouest en 1953/ OS2 : Etudier les manifestations de la coexistence pacifique/ OS3 : Décrire les crises intervenues dans la période de 1953 à 1962. 1. Les origines de la coexistence pacifique La coexistence pacifique est la conséquence d’une série d’événements à caractère militaire, économique et politique. Sur le plan militaire, en 1953, les deux Grands arrivent à l’équilibre nucléaire. Ils disposent de la bombe A et H. Entre 1957 et 1958, ils se lancent à la conquête spatiale. A l’équilibre nucléaire s’ajoute celle de la terreur où les deux Grands peuvent s’anéantir mutuellement. Dans son discours en 1969, Khrouchtchev dira : « il n’ya que deux issues : ou bien la guerre- et il faut bien dire que la guerre au siècle des missiles et de la bombe H est lourde des conséquences les plus graves pour toute la planète- ou bien la coexistence pacifique ». Sur le plan économique, dans les deux Etats, la course à l’armement s’est faite au détriment de l’économie sociale. La défense dévore une part importante du budget et les autres secteurs présentent des signes alarmants. En URSS, la situation est proche de la catastrophe et aux USA, l’industrie militaire tire timidement l’économie. Sur le plan politique, aux USA, le républicain Eisenhower Dwight David (1890-1969 1 ) arrive au pouvoir et annonce une politique de fermeté et de refoulement du communisme. Son Secrétaire d’Etat J.F. DULLES parle de « théorie de dominos ». En URSS, Khrouchtchev Nikita Serguïevitch (1894-1971) 2 prend la direction du Parti Communiste et inaugure en 1956 la politique de déstalinisation : il dénonce les crimes de Staline et propose la « Coexistence pacifique » avec l’Occident. Dans l’ancien empire colonial émerge en 1956 un nouvel acteur ou bloc. C’est le Tiers monde constitué des nouveaux Etats indépendants qui refusent toute appartenance à l’Est ou à l’Ouest. En 1961, ils lancent le non alignement. 2. Les manifestations Sur le plan interne, Nikita Khrouchtchev met un terme à la doctrine Jdanov et au Kominform en 1956. Il consacre : l’autonomie des démocraties populaires et reconnaît l’indépendance du Tiers monde tout en soutenant la décolonisation. En 1955, Khrouchtchev se rend à Belgrade et reconnaît la voie nationale du socialisme yougoslave ; il accepte la liberté religieuse et la dé- collectivisation agricole en Pologne. Sur le plan externe, la Coexistence pacifique se manifeste par le rapprochement Est/Ouest. Khrouchtchev se rend aux USA et en France en 1959 et en 1960. Le président John Kennedy rencontre son homologue Nikita Khrouchtchev en juin 1961. Les deux K marquent leur accord sur quelques points des relations internationales mais des divergences demeurent encore. La coexistence ouvre la voie aux principes suivants entre les blocs : - La reconnaissance à chaque peuple du droit de régler lui-même tous les problèmes de son pays ; - Le respect de la souveraineté de chaque Etat ; - L’application du principe de non-ingérence dans les affaires intérieures ; - Le règlement de tous les problèmes internationaux au moyen des pourparlers. 3. Les limites de la coexistence pacifique Malgrès la volonté affichée par les soviétiques de reconnaître la lutte idéologie et écarter l’affrontement militaire, la période de la coexistenece pacifique sera caractérisée par des nouveaux affrontements entre l’Est et l’Ouest. Au Moyen-Orient : En Egypte, Nasser eut à l’idée de trouver un autre mode de financement de son projet et un moyen de renforcer son indépendance vis-à-vis des deux blocs. Il annonça à Alexandrie la nationalisation du canal de Suez le 26 juillet 1956. Cette décision devint une 1 Commandant en chef des forces alliées, chef d’état-major, commandant suprême de l’OTAN, « IKE » est élu président comme républicain en 1952 et réélu en 1956 2. Nommé par Staline Premier Secrétaire du PC d’Ukraine, puis Moscou ; il succède à Staline en 1953. Il est l’auteur de la politique de déstalinisation, de l’insurrection hongroise de 1956. Il a été destitué en 1964 par la nomenklatura La défaite française Mon cahier d’Histoire et Géographie Page 18 sur 101 menace sérieuse contre les intérêts français et britanniques mais aussi contre Israël. Le 29 octobre, Israël attaque l’Egypte : c’est la crise de Suez. La crise se termine en décembre avec l’intervention des USA, de l’URSS et des Nations Unies. Pour leur par, l’ONUt va proposer une résolution votée à l’unanimité par l’Assemblée générale ; cette résolution exige un cessez-le-feu et le retrait immédiat des troupes étrangères d’Égypte, supervisé par une force d’urgence des Nations unies. En Europe : De 1959 à 1961, Berlin revient au centre des relations Est-Ouest et constitue ce que l’histoire a appelé la Seconde Crise de Berlin. Une nouvelle opposition américano-soviétique surgit sur le contrôle de la ville historique de Berlin divisée en deux depuis le blocus de 1948- 1949. Les raisons d’une nouvelle crise à Berlin sont multiples et peu complexes mais sans affrontement militaire, la crise se termine par la construction du mur de Berlin dans la nuit du 12 au 13 août 1961. Ce mur deviendra la matérialisation concrète du rideau de fer. En Amérique : En janvier 1959, Fidèle Castro devient le dirigeant cubain. Son pouvoir a été obtenu à la suite de plusieurs coups d’état notamment celui 1958 accompagné de son compagnon le « Che » Guevara et les exilés castristes. Les Etats-Unis, dirigés par Eisenhower, voient une nouvelle page diplomatique sombre avec le jeune Castro aux tendances communistes très engagés. Son rapprochement avec l’URSS et l’installation des rampes de lancement des missiles soviétiques à Cuba déclenchent la crsie de Cuba. En définitive, pendant la coexistence pacifique, l’expansion idéologique soviétique s’étend au Moyen-Orient et en Amérique. Fiche 13 : La crise de Suez 1. Les origines de la crise de Suez La crise de Suez tire ses origines dans trois événements majeurs ayant marqué l’histoire de la décolonisation et de la guerre froide. Les causes lointaines se trouvent dans la double diplomatie menée par Gamal Abdel Nasser. Sa stratégie consiste à négocier une aide financière et militaire au près des deux Grands. Il demande aux Etats-Unis un soutien financier pour la construction du barrage d’Assouan et une livraison d’armes pour faire face aux crises dans le Moyen-Orient ; les USA acceptèrent le crédit mais rejetèrent les armes. Pour cause, l’Egypte avait rejeté le Pacte de Bagdad. Nasser se retourna vers l’URSS qui lui accorda un appui militaire ultramoderne en juillet 1955. Les causes intermédiaires sont liées au rapprochement de Nasser avec Tito et Nehru pour fixer les principes de nonalignement. Les trois se réunirent du 18 au 20 juillet 1956 dans l’île de Brioni en Yougoslavie. L’Egypte jouait alors sur une triple diplomatie dangereuse. Il se rapproche des deux Grands et s’affirme comme membre des pays non-alignés. La réaction des américains ne se fit pas attendre. Le secrétaire d’Etat américain Foster Dulles considère tous les gestes égyptiens d’amicaux. Le 19 juillet, il fait savoir son refus d’accorder les crédits pour le barrage d’Assouan. La cause immédiate fut la nationalisation du canal de Suez le 26 juillet 1956. En effet, Nasser eut à l’idée de trouver un autre mode de financement de son projet et un moyen de renforcer son indépendance vis-à-vis des deux blocs. Il annonça à Alexandrie la nationalisation du canal de Suez. Cette décision devint une menace sérieuse contre les intérêts français et britanniques. 2. Le déroulement de la guerre Les opérations commencent par le complot de Sèvres où les Français, Anglais et Britanniques se rencontrent le 22 octobre pour mettre au point un scénario diplomatique et militaire. La France engagée dans la guerre d’Algérie est contre le soutien qu’apporte Nasser au Front National de Libération : elle souhaite la chute du régime de Nasser ; Israël et Ben Gourion veulent infliger une défaite à l’armée israélienne sous le prétexte d’une présence des armes dans le Sinaï. Leur plan consistait à pousser Israël à attaquer l’Egypte le 29 octobre ; le Sinaï fut rapidement occupé par l’armée israélienne. Après une semaine, les puissances coloniales s’érigèrent en arbitres en présentant un ultimatum aux belligérants de libérer le canal. Mais Nasser rejeta cet ultimatum ; à la fin du mois d’octobre, les troupes franco-britanniques attaquèrent l’Egypte. Cinq jours de conflits après, ils prirent le contrôle du port Saïd. L’intervention des deux Grands contre toute attente sans usage de la force. Le 5 novembre, l’URSS sous Khrouchtchev menaça les agresseurs de l’Egypte des représailles nucléaires. Aux Etats-Unis, Eisenhower, à la veille d’une élection présidentielle refusa de soutenir les vieilles puissances alliées ; il craint surtout de perdre son image à la face du monde. Les Etats-Unis menacèrent de baisser la livre sterling. La Grande Bretagne céda aux menaces et demanda à la France de cesser les attaques. Ces trois mois de conflit intense provoquèrent des effets énormes. Les Nations Unies pour leur part vont proposer une résolution votée à l’unanimité par l’Assemblée générale ; cette résolution exige un cessez-le-feu et le retrait immédiat des troupes étrangères d’Égypte, supervisé par une force d’urgence des Nations unies. 3. Le bilan de la crise Du côté des agresseurs, ce fut une victoire militaire pour Israël doublée de la fin d’une hégémonie franco-anglaise. Israël doit se retirer du Sinaï. Et les casques bleus de l’ONU s’installèrent à Gaza et à Charm el Cheik pour garantir la fin des hostilités et la liberté de navigation dans le golfe de Tiran. La France et la Grande-Bretagne doivent prendre conscience de ce qu’elles ne sont plus les grandes puissances d’antan. Elles évacuèrent le 22 décembre leurs troupes. Leurs intérêts basculèrent au profit désormais des nouvelles puissances : les Etats-Unis et l’Union Soviétique. De l’autre côté des nouvelles puissances, c’est une opportunité d’étendre leurs positions au Moyen-Orient. L’Union Soviétique devient la protectrice des peuples menacés par l’impérialisme et va étendre son influence à l’Egypte et la Syrie. Les Etats-Unis ont aussi réussi à sauver leur image anticolonialiste dans cette zone conflictuelle. Ils vont prendre le relais des intérêts britanniques en Jordanie et en Irak. Enfin, le vainqueur de cette guerre fut Nasser qui a su transformer sa défaite militaire en triomphe politique. Il garda le canal de Suez et son prestige au Moyen-Orient devint immense. Sa victoire devient aussi celle du Tiers monde. Les deux Grands de la guerre froide savent désormais qu’un troisième bloc est entré en scène. De plus, elles ne peuvent plus s’arracher les nouveaux Etats dans leur bloc respectif. Les batailles de Suez Mon cahier d’Histoire et Géographie Page 19 sur 101 Fiche 14 : La IIème crise de Berlin 1. Les causes de la deuxième crise de Berlin De 1959 à 1961, Berlin revient au centre des relations Est-Ouest et constitue ce que l’histoire a appelé la Seconde Crise de Berlin. Une nouvelle opposition américano-soviétique surgit sur le contrôle de la ville historique de Berlin divisée en deux depuis le blocus de 1948-1949. Les raisons d’une nouvelle crise à Berlin sont multiples et peu complexes. D’abord, il s’agit d’un problème démographique entre Berlin Est et Berlin Ouest qui remonte au début des années 1950. Depuis la division de l’Allemagne en deux Etats et Berlin en deux villes en 1949, Berlin-Est est devenue le symbole de la prospérité du capitalisme dans le camp communiste. Des millions de personnes de l’Est vers l’Ouest créant un vite chez les communistes. Enfin, l’incapacité des diplomaties américaines et soviétiques à régler la question du statut de Berlin (neutralisation ou maintien de la partition). L’URSS exige le départ des Occidentaux à Berlin-ouest ou l’internationalisation de la ville mais les négociations de Genève en 1959 et Paris 1960 échouèrent. En fin, surgit un autre incident diplomatique grave pendant la coexistence pacifique. Le contexte de 1960-1961 est au refroidissement des relations Est-Ouest, à cause de l’affaire de l’U2 en mai 1960 (un avion américain abattu au dessus de l’URSS). En octobre 1961, Khrouchtchev ordonna des excuses publiques à Washington et vint marteler des menaces à l’ONU à l’égard de l’Occident en se déchaussant à la tribune de l’assemblée générale. Il déclara : « Quand Eisenhower aura quitté la Maison Blanche, on pourra sans danger lui confier la direction d’un jardin d’enfants.» 2. Les conséquences de la crise de Berlin La crise se déroula en deux conséquences. Premièrement, le Gouvernement Est-allemand d'Erich Honecker prit un décret le 13 août 1961 définissant les règles de mouvement des populations entre les deux parties de la ville. Cette décision se justifie non pas pour régler la violation de l’espace aérien soviétique ou l’exode des populations mais pour éviter les actions des politiciens revanchards et des agents du militarisme ouest-allemand. Il instaura un système de contrôle strict aux frontières des deux villes. Les berlinois de l’Est devraient désormais avoir une permission spéciale pour aller à Berlin- Ouest. Par contre les berlinois de l’Ouest présenteraient seulement une pièce d’identité pour venir à Berlin-Est. Mais les politiciens revanchards et des agents du militarisme ouest-allemand ne sont pas autorisés à rentrer à Berlin-Est. Deuxièmement, l’Union Soviétique autorisa les autorités est-allemandes (Erich Honecker) à édifier le mur de Berlin sur 47 km de long et 4m de haut séparant les deux parties de la ville dans la nuit du 12 au 13 août 1961. Le mur de Berlin, souvent nommé « mur de la honte », devient le symbole de la division de l’Allemagne et du monde, il matérialise le « rideau de fer » sur plus de 40 kilomètres. Kennedy réagit en envoyant 1 500 militaires en renfort à Berlin-Ouest. Le 27 octobre suivant, le face-à-face des chars soviétiques et américains au Checkpoint Charlie illustre les tensions. Mais le mur est construit sur la zone soviétique et ne remet pas en cause l’intégrité de Berlin-Ouest : les Américains refusent de risquer un conflit pour cela. Ils affirment toutefois leur soutien à Berlin-Ouest, notamment avec le voyage de Kennedy le 23 janvier 1963 et son célèbre discours « Ich bin ein Berliner ». Par ailleurs, Khrouchtchev renonce à vouloir faire de Berlin-Ouest une ville indépendante. Finalement, le mur de Berlin illustre bien le climat de la coexistence pacifique, un climat fait de provocations qui engendrent de fortes tensions mais qui sont suffisamment maîtrisées pour ne pas chavirer dans un conflit armé. Le mur de Berlin Mon cahier d’Histoire et Géographie Page 20 sur 101 Fiche 15 : La crise de Cuba 1. Les causes de la crise de Cuba Trois causes ont été à l’origine de la crise de Cuba. L’arrivée au pouvoir de Fidel Castro. En janvier 1959, Fidèle Castro devient le dirigeant cubain. Son pouvoir a été obtenu à la suite de plusieurs coups d’état notamment celui 1958 accompagné de son compagnon le « Che » Guevara et les exilés castristes. Les Etats-Unis, dirigés par Eisenhower, voient une nouvelle page diplomatique sombre avec le jeune Castro aux tendances communistes très engagés. Il devient l’homme à abattre. La politique de reforme agraire en mai 1960 dégrada les relations américano-cubaines. En effet, la Havane décida de nationaliser toutes les entreprises sucrières et bananières contre toute attente américaine. Aussitôt, Washington répondit par un embargo sur tous les produits cubains. Les américains multiplièrent des attaques à la bombe et les sabotages sur le territoire cubain. La cause immédiate fut le coup d’Etat contre le régime de Castro : c’est la baie de cochons. Kennedy expédia des centaines des Cubains anticastristes en avril 1961 dans l’objectif de renverser le pouvoir de La Havane. Malheureusement cette attaque échoua et rapprocha d’avantage Cuba et l’URSS à qui Castro demandera protection militaire. C’est l’occasion pour les soviétiques d’élargir leur zone d’influence en Amérique. 2. Les étapes de la crise de Cuba Khrouchtchev lança l’opération « Anadyr » en mai 1962. Cette mission consista à envoyer 50.000 soldats et à installer les rampes de lancement de plus de 60 missiles nucléaires sur le territoire cubain. En octobre des rampes des missiles de courte et longue portée respectivement 1.800 à 3.600 km furent installées avec une rapidité de 12 à 17 minutes pour détruire le territoire des USA. Cette opération sera suivie de la mission Kama (envoi de 2 sous-marins nucléaires russes à Cuba) en octobre 1962 pour compléter le dispositif de mai. Les USA répondirent par le blocus de Cuba en octobre 1962. Kennedy découvre la présence militaire et des rampes de lancement des fusées à l’aide des photographies aériennes de la CIA (U2) le 14 octobre 1962 et alerte l’opinion internationale dans un discours télévisé. Considérant que les manœuvres soviétiques constituaient une menace pour la sécurité de l’Amérique et du bloc occidental, ils établissent le blocus de Cuba et annonça l’arraisonnement de tout navire en approche quel que soit le pays d’origine. Toute la planète connut une période critique car les deux grandes puissances nucléaires étaient prêtes pour un affrontement nucléaire direct. 3. Le dénouement de la crise de Cuba La crise de Cuba se dénoua sur un succès diplomatique de l’O.N.U puis une attente au sommet entre les deux Grands. L’intervention de l’ONU : le Secrétaire général de l’organisation des Nations Unies, U Thant ouvrit une médiation en rapprochant les USA et l’URSS. Il leur exigea d’écarter toute éventualité militaire. En marge de cette discussion, il parla aussi à Castro sur les dangers d’un affrontement direct opposant les deux plus grandes puissances nucléaires au monde. Il évoqua aussi l’action de la CIA combinée à celle du pentagone sur Cuba. L’entente entre les USA et l’URSS : les deux « K » fermement décidés à épargner le monde d’une troisième guerre mondiale, entamèrent des discussions sans Castro. Ils parviennent à une conclusion de retrait respectif de leurs arsenaux militaires à Cuba pour les soviétiques et en Turquie pour les américains. Dans tous les cas, les deux sortirent vainqueurs. Les USA ont expérimenté leur stratégie de riposte graduée et dissuasive ; les russes gagnèrent un allié de taille et stratégique en Amérique La menace nucléaire aux Etats-Unis Mon cahier d’Histoire et Géographie Page 21 sur 101 Fiche 16 : La détente de 1962 à 1975 OS1 : Expliquer les facteurs de l’avènement de la détente en 1962/ OS2 : Etudier les manifestations de cette détente/ OS3 : Décrire les crises intervenues dans la période de 1962 à 1975. 1. Les causes de la détente Après la crise des missiles de Cuba en 1962, la guerre froide entre dans une phase de rapprochement et des traités entre les blocs. Cette détente dans la guerre froide a plusieurs causes : Les causes militaires : Au début des années 1960, la crainte nucléaire monte avec la crise de Cuba et la naissance des nouvelles puissances nucléaires (Grande Bretagne 1952 ; France 1960 ; Chine 1964). Dans le même temps, les USA changent de stratégie : ils adoptent la riposte graduée à la place des représailles massives. La puissance des mégatonnes atomiques accumulées de part et d’autre, la multiplication des engins capables de transporter les têtes nucléaires (avions, missiles, sous-marins) rendent impossible l’attaque atomique meurtrière et décisive. Les causes politiques : L’évolution accélérée des armes atomiques conduit les Soviétiques et les Américains à une nouvelle stratégie. Ils décident de s’entendre pour éviter une nouvelle crise : Khrouchtchev et Kennedy installent un « téléphone rouge » en juin 1963. C’est un télex installé entre les deux capitales afin de faciliter les communications. Dans le même temps, les blocs se fissurent : à l’Ouest, c’est d’abord la France du général de Gaulle 3 conteste l’hégémonie du dollar et se retire du commandement intégré de l’OTAN en 1966, condamne l’intervention des USA au Vietnam ; à l’Est, en mars 1963, la Chine accuse Moscou de révisionnisme, de félons à la Révolution mondiale, de traite aux principes marxistes ; lance un appel à la révolte de tous les partis communistes et demande la révision des « traités inégaux » sur les frontières. Les causes économiques : Au début des années 1960, la situation économique se dégrade du côté des deux Grands alors que certains Etats amorcent un véritable développement. Aux USA, la prospérité mal partagée engendre des inégalités sociales entre les WASP, les Noirs et les Hispaniques. En URSS, l’échec de Khrouchtchev à moderniser l’agriculture retarde l’objectif affirmé de rattraper le niveau de vie des USA. Les récoltes de céréales placent le pays sous la dépendance des importations. Au Japon et en Europe, la situation s’améliore : la croissance économique est supérieure qu’aux USA et l’Europe s’organise autour de la CEE. Dans le Tiers Monde, ce sont les revendications sur les cours des matières premières avec la création de l’OPEP et de la CNUCED ; la création des non-alignés exigeant le nouvel ordre économique international. 2. Les manifestations de la détente La détente est surtout la période des accords et du rapprochement Est/Ouest. Sur le plan militaire, tout commence par le Traité de Moscou en 1963 entre les USA, l’URSS et le Royaume-Uni sur la suppression des essais nucléaires atmosphériques. En 1968 est signé le premier traité de non-prolifération des armes nucléaires pour dissuader les Etats de se doter de la bombe. Malgré le refus de la Chine et de la France, les SALT (Pourparlers sur la limitation des armes stratégiques, 1969) débouchent sur les accords de Moscou en mai 1972 ou SALT1. Ce traité limite pour 5ans les missiles intercontinentaux ou ICMB. En 1973, Brejnev (dirigeant du PC soviétique en 1964, président de l’URSS en 1977 ; il mit fin à la détente en 1979 avec l’invasion de l’Afghanistan) signe à Washington un traité sur la prévention de la guerre nucléaire. Les accords touchent aussi les domaines économique, spatiale et politique. Sur le plan spatial, c’est la coopération entre Apollo et Soyouz en 1975. Sur le plan politique, les deux Grands organisent la conférence d’Helsinki en 1975 sur la sécurité et la coopération en Europe. Cette conférence avait réuni les USA, l’URSS, le Canada et les pays européens (sauf l’Albanie). La détente permet le rapprochement entre la France et la Chine en 1964 ; la RFA et la RDA se reconnaissent mutuellement en 1973. Ils deviennent membres de l’ONU. Les USA et la Chine renouent leur coopération en 1971 ; la même année, la Chine réintègre le Conseil de Sécurité de l’ONU en qualité de membre permanent avec « droit de veto ». En 1972, Nixon rend visite à Zhou Enlai. Sur le plan économique : les USA et l’URSS parviennent à un accord économique sur la fourniture du blé américain à l’URSS et la coopération industrielle. Les barrières économiques dressées entre les blocs, au temps de la guerre froide, se lèvent peu à peu. En 1974, naît l’expression « rapports Nord-Sud ». 3 Chef de la France libre de 1940 à 1944 ; Chef du gouvernement provisoire de 1944 à 1946 ; Président de 1959 à 1969 ; mort en novembre 1970 Mon cahier d’Histoire et Géographie Page 22 sur 101 Fiche 17 : La guerre du Vietnam 1. Les causes de la guerre du Vietnam les conséquences de la guerre d’Indochine. Selon les accords de paix signés à Genève en juillet 1954, le pays est divisé en deux zones, nord et sud, à la hauteur du 17e parallèle. Ce partage est censé être temporaire, la réunification devant se faire après des élections prévues pour l’année 1956. Cependant, le Viêt Nam-du-Nord, dirigé par le président communiste Hô Chi Minh, est soutenu par les grandes puissances communistes (la Chine et l’URSS). Le gouvernement du Viêt Nam-du-Sud, anti-communiste, est pour sa part soutenu par les puissances occidentales, en particulier par les États-Unis. les troubles politiques au Vietnam du Sud. En 1956, le président sud-vietnamien, Ngo Dinh Diem, refuse de remettre son pouvoir aux urnes : il s’oppose à l’organisation des élections, principale clause des accords de Genève. Pour renverser ce dictateur et rétablir l’unité du pays, les communistes du Sud qui ont combattu pour l’indépendance, les Viêt-Cong ou Front National de Libération, prennent les armes en février 1959. Ils reçoivent l’appui du gouvernement nord-vietnamien dans leur guérilla. 2. Le déroulement de la guerre L’engagement américain de 1961 à 1968. D’abord ce fut Kennedy qui s’engagea à aider le gouvernement sud-vietnamien, en lui fournissant de l’argent et des conseillers militaires : en décembre 1961, 400 Américains débarquent au Viêt Nam ; ils sont plus de 11 000 l’année suivante. En suite en août 1964, le président américain Lyndon Johnson4 , sous le prétexte d’une attaque de deux navires américains postés dans le golfe du Tonkin, au large des côtes vietnamiennes obtient le vote de l’intensification de l’engagement américain au Viêt Nam. À la fin de l’année 1965, 200 000 soldats sont déployés dans le Viêt Nam-du-Sud ; au plus fort de l’engagement américain (en 1969), ils sont 541 000. Les pratiques de guerre au Vietnam : Malgré leur nombre et leur équipement technologique, les soldats américains ne parviennent pas à s’imposer au Viêt Nam. L’ennemi est invisible ; les Viêt-Cong dominent la jungle et les villages, ils reçoivent leur ravitaillement du Viêt Namdu-Nord par un réseau de sentiers, appelé la piste Hô Chi Minh. Les Américains entament alors une stratégie de terreur : ils fouillent avec violence les villages à la recherche de combattants Viêt-Cong et d’armes, bombardent les pistes et les villes nord-vietnamiennes, larguent du napalm (une essence épaisse qui provoque des malformations) dans les zones rurales, etc. Au début de l’année 1968, les troupes nord-vietnamiennes et ViêtCong lancent une offensive surprise sur plus d’une centaine de villes sud-vietnamiennes ; cette opération est appelée l’offensive du Têt. Ils prennent le contrôle des bâtiments militaires et administratifs, où ils se retranchent. La vietnamisation du conflit suite aux protestations contre cette aventure américaine. En effet, parallèlement à l’enlisement des soldats américains au Viêt Nam, aux États-Unis, la population découvre à la télévision l’ampleur de la souffrance que son armée inflige au peuple vietnamien. Un mouvement pacifiste se développe et, bientôt, des milliers de personnes se mettent à manifester contre cette guerre honteuse, aux États-Unis et dans le monde entier. Face à cette opposition grandissante, le président Johnson décide de ne pas se représenter aux élections. La contestation s’amplifie encore après l’arrivée au pouvoir de Richard Nixon5 , en 1969. Le monde apprend avec horreur que 500 civils désarmés du village de My Lai ont été massacrés par les soldats américains l’année précédente. Pourtant, le nouveau président durcit encore la stratégie américaine au Viêt Nam : en 1970, il étend les bombardements au Cambodge, pays frontalier servant de base aux combattants nordvietnamiens. Tout en intensifiant les bombardements sur le Viêt Nam-du-Nord, le président Nixon décide de « vietnamiser » le conflit : il commence à rapatrier ses troupes et laisse les forces sud-vietnamiennes jouer un rôle croissant sur le terrain. Privé du soutien américain à partir de 1973, le Viêt Nam-du-Sud ne peut rien faire face à l’offensive ennemie. Les troupes du nord envahissent le sud en 1974 et obtiennent la victoire définitive en avril 1975. 3. Les conséquences de la guerre Des pertes lourdes et une défaite américaine. Sur les pertes de la guerre, le bilan fut très lourd que les premiers conflits de la guerre froide. Du côté vietnamien, la guerre a fait 2 millions de morts, dont un grand nombre de civils et 3 millions de blessés. La victoire finale des communistes a provoqué la fuite de 12 millions de personnes, dont environ 1 million par la mer sur des embarcations de fortune : on les appelle les boat people. Côté américain, la guerre a fait 57 000 tués et 153 300 blessés. 4 36ème Président des USA de 1963 à 1968 ; sa principale victoire législative fut d'obtenir en 1964 le vote d'un texte condamnant la ségrégation raciale dans les lieux publics mais la politique étrangère de Johnson fut davantage contestée. Il envoya plus de 500.000 soldats. Il faut attendre 1969 sous Nixon 5 Président des USA de 1968 à 1974, année de démission à cause du Watergate. Il se rapproche de Mao en 1971 et négocie le retrait américain au Vietnam en 1973 Mon cahier d’Histoire et Géographie Page 23 sur 101 Sur tout un autre plan l’issue fut favorable au Viêt-Nam nord et défavorable aux américains. Les troupes Nord-vietnamiennes entrées à Saigon : l’ancienne capitale du Sud est renommée Hô Chi Minh-Ville. En 1976, le Viêt Nam est réunifié avec, à sa tête, un régime communiste. Les Américains sortent ébranlés : c’est leur première défaite historique. Pourtant, ils gardent des bonnes relations avec l’union Soviétique qui a soutenu Hanoï et avec la Chine. D’ailleurs en 1971, les USA favorisent le retour de la Chine à l’Organisation des Nations Unies. Un bilan matériel catastrophique. Dans les deux camps, la guerre du Vietnam a coûté près de 200 millions de dollars de dépenses pour financer les opérations militaires. Les américains ont détruit plus de 100.000 villages avec leur bombe et les napalms puis ont stérilisé plus de 1/3 des terres vietnamiennes avec les litres de défoliants versés pendant la guerre. Fiche 18 : La guerre de Six Jours et de Kippour Deux crises principales ont secoué le Proche-Orient pendant la détente : la deuxième et troisième guerre israélo-arabe. 1. La guerre de Six jours Du 05 au 10 juin éclate la guerre de Six jours entre Israël et l’Egypte. 1.1. Les causes de la guerre de six jours A l’origine, en 1967, pour obtenir le retrait des casques bleus qui garantissent l’accès au port israélien d’Eilat sur la mer rouge, Nasser bloque le golfe d’Akaba. Israël considère cet acte comme une provocation ; son pays est privé de tout approvisionnement, principalement le pétrole. 1.2. Le déroulement de la guerre Les hostilités sont déclenchées le 5 juin par un raid préventif israélien qui détruit au sol presque toute l'aviation égyptienne, mais aussi jordanienne et syrienne. Ayant la maîtrise des airs, Israël, sous l'impulsion du ministre de la Défense, le général Moshe Dayan, lance alors une offensive générale. Les blindés israéliens, commandés par le général Yitzhak Rabin, s'emparent dès le 6 de la bande de Gaza. Le lendemain, le 7 juin, les Israéliens ne sont plus qu'à quarante kilomètres du canal de Suez. Simultanément, ils combattent les Jordaniens dans la vieille ville de Jérusalem et prennent le contrôle de la partie arabe, ainsi que de Jéricho en Cisjordanie, amenant la Jordanie à cesser les combats. La rive orientale du canal de Suez est atteinte le 8 par Tsahal (l'armée israélienne), qui lève ainsi le blocus d'Aqaba. Le 9, le Sinaï est aux mains de Tsahal qui marche sur la Syrie. Le 10 juin, lorsque les affrontements cessent, Israël contrôle toute la péninsule du Sinaï, la bande de Gaza, la Cisjordanie, la partie est de Jérusalem et le site stratégique des hauteurs du Golan en Syrie. 1.3. Le bilan de la guerre Les pertes humaines sont lourdes pour les pays arabes : 20 000 morts pour l'Égypte, 6 000 pour la Jordanie et 500 pour la Syrie, contre 800 Israéliens. Israël a gagné des territoires dont la superficie est quatre fois supérieure à la sienne en 1949, avec une population arabe de 1,5 million d'habitants. Mais ces « territoires occupés » n’allaient pas tarder à devenir un des principaux sujets de tension avec ses voisins arabes. En 1967, l’ONU vote la résolution 2426 qui exige l’évacuation des territoires occupés. En échange, Israël demanda la reconnaissance de son existence par les Etats arabes. En 1969, Yasser Arafat prend la tête de l’OLP (1964) en s’associant au Fatah (mouvement préconisant l’action terroriste). L’OLP sera reconnue en 1971 par l’ONU comme représentant légitime de la Palestine. 2. La guerre du Kippour 2.1. Les causes de la guerre L’influence de l’OLP : l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), créée en 1964, étend largement son audience chez les Palestiniens des Territoires occupés par Israël, sous l’influence du mouvement de Yasser Arafat. En 1973, la tension qui règne au Proche-Orient depuis 1967 s’accroît. La libération des territoires occupés. À l’ONU, les demandes d’évacuation des Territoires occupés, réitérées par les pays arabes depuis 1967, se heurtent à des refus successifs. Or, depuis cette époque, tandis qu’en Égypte Anouar al-Sadate a succédé à Nasser, dans de nombreux pays arabes, des gouvernements forts ont pris le pouvoir : le colonel Kadhafi en Libye, le général Hafez al-Assad en Syrie. En septembre 1973, des négociations permettent une grande réconciliation de tous les pays arabes, y compris la Jordanie du roi Hussein, qui a pourtant, deux ans auparavant, chassé les combattants palestiniens du pays. La menace sur Israël. En Israël, Golda Meir est devenue Premier ministre dans un État qui, de nouveau, semble assiégé : fortement soutenu par les États-Unis (en particulier sur la question des Territoires occupés), Israël est pourtant très menacé par une coalition que soutient, avec une discrétion toute relative, l’URSS. 2.2. Le déroulement de la guerre 6 La fin de toute revendication ou de tout état de belligérance, respect et reconnaissance de la souveraineté, de l'intégrité territoriale et de l'indépendance politique de chaque État de la région et de leur droit de vivre en paix dans des frontières sûres et reconnues, dégagées de toute menace ou tout acte de violence. D'apporter une juste solution au problème des réfugiés. De garantir l'inviolabilité territoriale et l'indépendance politique de chaque État de la région, à travers diverses mesures telles que, notamment l'établissement de zones démilitarisées. Le Vietnam dans la guerre froide Mon cahier d’Histoire et Géographie Page 24 sur 101 Les combats au Nord : Le 6 octobre 1973, l’Égypte et la Syrie lancent conjointement une attaque-surprise contre l’État hébreu — la Syrie sur le plateau du Golan et l’Égypte dans le Sinaï — qui plonge alors l’armée israélienne dans un état critique. Les Syriens, aidés par des troupes jordaniennes et irakiennes, prennent tout d’abord l’avantage au nord mais, le 8 octobre, ils sont stoppés. À partir du 11 octobre, les soldats israéliens avancent en Syrie jusqu’à 30 km de Damas. Les combats au Sud : les Égyptiens traversent le canal de Suez et progressent d’environ 10 km dans le Sinaï occupé par Israël, avant d’être freinés à leur tour. Après l’une des plus grandes batailles de blindés jamais connues dans la région et au cours de laquelle se distingue le général israélien Ariel Sharon, le 16 octobre, les Israéliens contre-attaquent puis, par une manœuvre audacieuse (le passage entre deux armées égyptiennes), franchissent le canal de Suez et envahissent l’Égypte. Le cessez-le-feu : Immédiatement, l’URSS fait pression sur Sadate pour qu’il signe un cessez-le-feu, tandis que le secrétaire d’État américain Henry Kissinger est invité à Moscou par Leonid Brejnev. Un cessez-le-feu, négocié par l’entremise de l’Organisation des Nations unies (ONU), est conclu avec la Syrie le 22 octobre, et avec l’Égypte deux jours plus tard. Au cours de ces négociations, la pression des deux « supergrands » est prépondérante : Israël, ayant poursuivi les opérations, était aux portes du Caire et l’URSS menaçait d’intervenir directement dans le conflit le 22 octobre ; les États-Unis mettent alors leurs troupes en état d’alerte. L’ONU décide l’envoi de Casques bleus (2 300 hommes). Les négociations se poursuivent jusqu’au 11 novembre, et l’« accord du km 101 » rend le cessez-le-feu enfin effectif. 2.3. Les conséquences de la guerre Bien que cette guerre ait été gagnée par Israël, l’Égypte, grâce à son succès initial, parvient à en faire une victoire psychologique, ayant prouvé que ses armées pouvaient infliger de lourdes pertes aux Israéliens. En Israël, le Premier ministre Golda Meir, rendue responsable du manque de préparation de l’armée israélienne, est contrainte de démissionner. C’est au cours de la guerre du Kippour que le pétrole est utilisé pour la première fois comme « arme » dans le conflit israélo-arabe. D’octobre 1973 à mars 1974, les pays arabes imposent en effet un embargo sur les ventes de pétrole aux nations occidentales amies d’Israël (voir pétroliers, chocs). En Israël même, cette guerre confirme le statut des Territoires occupés où la population palestinienne, considérée avec une méfiance croissante par l’État hébreu, allait s’enfoncer de plus en plus dans la misère et dans le désir d’indépendance. Fiche 19 : La guerre fraîche OS1 : Caractériser la guerre fraîche/ OS2 : Décrire la période de la détente La guerre fraîche est l’expression qui sert à désigner une nouvelle période de guerre froide, un retour des tensions entre l’Est et l’Ouest de 1975 à 1985 1.1. Les causes de la guerre fraîche L’interruption du dialogue Est et Ouest. Profitant du repli des USA lié à la défaite du Vietnam et au Watergate, l’URSS reprend une politique d’expansion et d’armement en devenant la 1ère puissance militaire dotée des fusées à trois têtes nucléaires de portée de 5000km (les SS20). Les communistes prirent le pouvoir en Afghanistan en 1978 puis se lancent en guerre à Kaboul en 1979. La crise économique de 1973. La crise économique de 1973 avait déstabilisé les relations internationales en pleine détente. Sur le plan politique, cette crise provoqua les tensions revendicatives dans les pays du Tiers monde mis en difficulté de l’endettement ; des troubles sociaux provoqués par de graves pénuries de pétrole et de matières premières en Pologne. Sur le plan économique et financier la crise entraîna le démantèlement du système monétaire international crée en 1944. Le recul de l’influence des USA. Depuis 1973, l’influence des USA recule sur plusieurs fronts. Au Nicaragua, le front sandiniste soutenu par l’URSS renverse en juin 1979 le régime pro-américain de Somoza abandonné par Carter. En Iran, la politique proaméricaine du Shah heurte la misère et l’intégrisme musulmans. Après son exile en France, Khomeiny prend le pouvoir en février 1979 et proclame la République islamique d’Iran anti-israélien, antimarxiste. Khomeiny désigne deux ennemis ou satans : les USA et l’URSS ; il garde 50 américains en otage en novembre 1980 et fusille les militants communistes. 1.2. Les conséquences de la guerre fraîche La guerre fraîche a connu plusieurs grands événements dont les plus caractéristiques sont : Les tensions dans le monde : Dès 1975 le Liban connaît une guerre civile entre chrétiens et musulmans, chiites et palestiniens ; la Syrie intervient en 1976. L’OLP lance des incursions contre Israël qui riposte en 1978 et en 1982 : paix en Galilée ; Arafat se refugia à Tunis. En 1980, l’Irak attaque l’Iran jusqu’au cessez-le-feu en 1988 par l’intermédiaire de l’ONU. En 1987, Israël lance l’Intifada dans la bande de Gaza puis la Cisjordanie. En 1988, la Syrie occupe Beyrouth. En Afrique : la Somalie et l’Ethiopie disputent la province de l’Ogaden ; le Maroc et l’Algérie s’opposent à propos du Soudan ; la Libye et le Tchad s’affrontent de 1984 à 1987. La révolution islamique triomphe en Afghanistan en avril 1978 et en Iran en 1979. Les deux Grands s’inquiètent devant ce renouveau religieux. En Amérique du Sud, l’Argentine se lance à la conquête des îles Falkland-Malouines en 1982. Les USA se rallient au R.U contre l’Argentine. L’attitude des USA sous Carter7 . L’invasion de l’Afghanistan par l’URSS en 1979 a poussé Carter à durcir sa politique vis-à-vis de l’URSS. Il décide de suspendre les livraisons céréalières des USA à l’URSS ; il organise le boycott des jeux de Moscou en 1980. L’URSS riposte pour les jeux olympiques de Los Angeles en 1984. Le congrès américain rejette les accords militaires de SALT II signés en 1979 par Carter et Brejnev. La course à l’armement : Une nouvelle course aux armes nucléaires s’ouvre en 1979. Les USA décident en décembre 1979 d’implanter en Europe occidentale 108 fusées Pershing en 10 ans et 464 missiles de croisière. Les fusées Pershing 2 sont installées en novembre 1983 en RFA, au Royaume-Uni et en Italie. L’arrivée au pouvoir en novembre 1980 de Reagan se traduit par une augmentation de 25% en 3ans du budget militaire et le lancement de la guerre des étoiles ou le bouclier antimissile qui surveille l’URSS et retourne les missiles contre le pays : c’est l’Initiative de Défense Stratégique (IDS). D’ailleurs Reagan 8 va traiter l’URSS de « l’Empire du mal ». Dans le même temps, l’Inde se dote de la bomba atomique en 1974 et le Pakistan en 1987. 7 (Carter, Jimmy (1924- ), homme d'État américain, 39e président des États-Unis d'Amérique (1977-1981), lauréat du prix Nobel de la paix en 2002. En novembre 1976, il est élu avec 51 p. 100 des voix face au président sortant, le républicain Gerald Rudolph Ford. Jimmy Carter remporte néanmoins plusieurs succès sur le plan diplomatique. Il participe surtout de manière décisive à la conclusion des accords de Camp David, signés le 17 septembre 1978 par le président égyptien, Anouar al-Sadate et par le Premier ministre israélien, Menahem Begin, prélude au traité de paix signé entre l'Égypte et Israël le 26 mars 1979 à Washington. En 1979, il rétablit les relations diplomatiques avec la Chine, et signe avec Leonid Brejnev le traité Salt II (Négociation sur la limitation des armes stratégiques. Mais la politique étrangère de Jimmy Carter, marquée par une volonté moralisatrice, trouve ses limites sur les questions afghane et iranienne. 8 Reagan, Ronald (1911-2004, homme d’État américain, 40e président des États-Unis (1981-1989), qui s’est affirmé comme l’initiateur d’une « révolution conservatrice », exaltant la fierté nationale et les valeurs traditionnelles. Candidat républicain en 1980, il bat le président démocrate sortant Jimmy Carter. Il fait voter une diminution des dépenses publiques et un allègement de la fiscalité, tout en étendant considérablement le budget de la défense. Plusieurs années de croissance suivent la récession de 1982. Son deuxième mandat est marqué par des rencontres successives avec le dirigeant soviétique Mikhaïl Gorbatchev, avec qui il signe un traité sur les missiles à moyenne portée (INF Treaty, Intermediate-Range Nuclear Forces Treaty) en 1988. En 1987, la popularité de Ronald Mon cahier d’Histoire et Géographie Page 25 sur 101 Fiche 20 : La nouvelle détente : 1985-1990 1. Les causes de la nouvelle détente La nouvelle détente s’ouvre à partir de 1985. Sur le plan politique : l’arrivée au pouvoir de Gorbatchev Mikhaïl 9 . Il opta pour le développement intérieur et la coopération avec l’Occident : c’est la Perestroïka. La détente résulte aussi de l’effort entre les deux blocs à coopérer comme l’illustrent les rencontres au sommet de l’Etat entre les deux têtes des blocs. Du 19 au 24 novembre 1985, Reagan et Gorbatchev se rencontrent au sommet de Genève ; Bush et Gorbatchev en 1989. Sur le plan militaire : la course à l’armement se traduisant par un endettement excessif aux USA aboutit à une réduction du budget militaire et la restauration de la compétitivité économique ; en URSS, Gorbatchev soutient le désarmement. Mais dans le même temps, des puissances nucléaires s’ajoutent : l’Inde en 1974, le Pakistan en 1987, Israël. 2. Les accords Est/Ouest Entre 1985 et 1990, la nouvelle détente se manifeste par les nouveaux accords et la résolution des conflits. Les nouveaux accords. A Washington, le 07 décembre 1987, les deux grands aboutissent pour la première fois à un accord sur la destruction de tous les missiles nucléaires de courte portée (SS20- Pershing) installés en Europe. Cet accord est complété par le sommet de Moscou en mai 1988 qui prévoit une réduction de 50% des missiles de longue portée de plus de 5000km. En 1989, Bush et Gorbatchev créèrent la Conventional Forces Equality ou Egalité des Forces Conventionnelles qui établit l’égalité des armements conventionnels entre les deux blocs. Puis ils signent à Moscou le 31 juillet 1991 le traité de START ou Pourparlers ou Traités sur la réduction des Armements stratégiques. La détente se traduit par le rapprochement de deux grands aux Jeux Olympiques de Séoul en 1992. Mais c’est avant tout la résolution des conflits qui constitue un exemple en 1988 avec quatre traités de paix signés à Genève : Accords entre l’Afghanistan et le Pakistan (14 avril) ; Traité entre Cuba et Angola (05 mai) ; Cessez-le-feu entre l’Irak et l’Iran (08 août) et le 30 août le Maroc et le front Polisario acceptent un referendum d’autodétermination sur le Sahara occidental. Reagan est affectée par le scandale de la vente secrète d’armes à l’Iran liée au soutien de la révolution au Nicaragua. Malade, il se retire de la vie politique après les élections de 1988, qui sont remportées par le vice-président George Bush.) 9 Élu au Soviet suprême en 1970, il entre au Comité central, pour l'agriculture (1978), et devient le protégé d’Iouri Andropov. Lorsque, en 1982, Andropov succède à Leonid Brejnev à la tête du PCUS, Gorbatchev est son second. En 1984, à la mort d'Andropov, il s'affirme comme le deuxième personnage politique d'Union soviétique, derrière Konstantin Tchernenko. Lorsque ce dernier meurt, en 1985, Gorbatchev devient secrétaire général du parti le 11 mars. Mon cahier d’Histoire et Géographie Page 26 sur 101 Fiche 21 : L’effondrement de l’URSS et la fin de la guerre froide OS1 : Expliquer les causes de l’effondrement de l’URSS/ OS2 : Etudier les étapes de la dislocation du bloc de l’Est La période de 1975 à 1991 correspond aux seize dernières années d’affrontement Est/Ouest avec respectivement la conférence d’Helsinki et à l’éclatement de l’URSS. Mais cette dernière ligne droite de la guerre froide a été marquée par des phases de regain des tensions, de nouvelle détente et des traités aux prix des grands sommets. Carter (1976-1980), Reagan (1980-1988) et Bush (1988-1992) d’un côté puis par Andropov (1982-1984), Tchernenko (1984-1985) et Gorbatchev (1985-1991) vont animer les relations Est/Ouest dans sa dernière période. 1. Les origines de l’effondrement de l’URSS 1.1. Les causes politiques Les reformes de Gorbatchev : la perestroïka, la glasnost et le désengagement : Il lance la perestroïka et la glasnost : l’un visait l’ouverture à l’économie de marché et l’autre, permettre la divergence d’opinion. Mais la politique de Gorbatchev entraine des résultats catastrophiques : le chômage, l’inflation, les grèves et les manifestations sociales, le réveil des nationalités en URSS et dans tout le bloc. La démocratisation du système communiste : elle commence avec les élections pluralistes au Congrès des députés du Peuple en 1989 qui porte Boris Eltsine à la tête du Soviet Suprême. Les Républiques baltes proclament aussi leur indépendance. Après l’échec du putsch en été 1991, Boris Eltsine interdit le PCUS en novembre 1991 et annonce la dissolution de l’URSS en décembre 1991 avec les présidents des Soviets de l’Ukraine et la Biélorussie. 1.2. Les causes militaires La politique de démilitarisation des deux Grands : Bloqués depuis 1983, les négociations START reprennent. Les négociations aboutissent au Traité de START1 signé en juillet 1991 à Moscou entre Gorbatchev et G. Bush. Cet accord concerne les armes stratégiques et prévoit pour la première fois la destruction de 15 à 30% des arsenaux nucléaires des Deux Grands. L’URSS a, d’ailleurs, accepté une procédure de contrôle sur son potentiel militaire. Le désengagement soviétique: il réduit les forces militaires en RDA, en Hongrie et en Tchécoslovaquie en 1988. 2. Les étapes de l’effondrement de l’URSS 2.1. L’unification de l’Allemagne L’Ostpolitik : entre 1969 et 1974, le chancelier Willy Brant (un social démocrate) forme un gouvernement de coalition avec le parti Libéral. Il axe sa politique sur l’ouverture avec l’Est. Il conclu un accord avec l’URSS, reconnaît la frontière avec la Pologne en 1970 et en 1972 le Traité International de Reconnaissance Mutuelle entre la RFA et la RDA. Changement politique et migration : En RFA, la coalition parti social-démocrate et parti Libéral se poursuit avec H. Schmidt (1974- 1982) et H. Kohl le chrétien démocrate (1982-1987). En RDA, à partir de 1989, les manifestations populaires demandent la démocratisation du régime : les principaux dirigeants démissionnent et Hans Mondrow devient chancelier. Des fortes migrations des populations et des réfugiés politiques partent de la RDA vers la RFA profitant des changements politiques dans les deux pays. L’effondrement du mur de Berlin et l’unification de l’Allemagne : le 9 novembre 1989, l'ouverture des frontières entre la RDA et la RFA entraîna une foule en liesse sur le mur de Berlin, symbole de la division de l'Allemagne, dont la chute fut le prélude à l'effondrement du régime communiste en RDA et à la réunification. En mars 1990, les premières élections libres en RDA sont remportées par l’Alliance pour l’Allemagne. En juillet intervient l’union économique et monétaire entre la RFA et la RDA. En mars, le Traité de Moscou (RDA, RFA, USA, URSS, France, Royaume-Uni) définit les frontières de l’Allemagne unifiée et souveraine. Le 03 octobre, l’unification de l’Allemagne est proclamée et les premières élections ont lieu en décembre. La coalition CDU et Parti Libéral dirigée par Helmut Kohl remporte. 2.2. L’indépendance des démocraties populaires Au fur et à mesure que Gorbatchev tentait de démocratiser les institutions politiques, des revendications des nationalités et des affrontements interethniques surgissaient. Dès 1987, la Lettonie, l’Estonie et la Lituanie furent les premiers manifestants et, en 1990, ces trois Etats proclamèrent leur indépendance. Des 1989 le processus révolutionnaire commença : -En Hongrie le régime de démocratie populaire fut aboli le 23 octobre 1989 et le 6 novembre 1990 fut instauré en régime démocratique -En Pologne en décembre 1989 - novembre 1991 -En Roumanie décembre 1989 – octobre 1993 -En RDA le 05avril 1990 -En Tchécoslovaquie le 20 avril 1990 – 1 er janvier 1991 -En Bulgarie le 12 juillet 1991 – 7 mai 1992. 2.3. L’effondrement de l’URSS Mon cahier d’Histoire et Géographie Page 27 sur 101 Après les pays baltes, c’est la république de Russie qui proclame sa souveraineté en juin 1991. La Géorgie, l’Ukraine, le Kirghizistan, la Biélorussie, la Moldavie, l’Azerbaïdjan, l’Ouzbékistan, l’Arménie, le Tadjikistan, le Turkménistan, le Kazakhstan proclamèrent aussi leur indépendance. Seul à la tête d’un Etat vidé de toute substance, Gorbatchev constate la fin de l’URSS le 25 décembre 1991. Il démissionna et c’est la fin de l’URSS. La Russie sera dirigée par Boris Eltsine. Créée en décembre 1991, la Communauté des États indépendants (CEI) est issue du démantèlement de l’Union des républiques socialistes soviétiques (URSS). Elle est composée d'une partie des anciennes républiques soviétiques : Russie, Biélorussie, Ukraine, Moldavie, Géorgie, Arménie, Azerbaïdjan, Kazakhstan, Turkménistan, Ouzbékistan, Kirghizistan et Tadjikistan. Conclusion : Après la seconde guerre mondiale, le monde avait été réduit à deux puissances les USA et l’URSS. Les deux formèrent la grande alliance de 1945 à 1947. Mais les intentions nées en 1946 et les manœuvres entreprises en 1947 débouchèrent sur la guerre froide. La guerre froide se résume en une phase de vives tensions 1947-1953 ; une coexistence pacifique de 1953 à 1962 ; une détente de 1963 à 1975 ; une guerre fraiche de 1975 à 1985 et une nouvelle détente de 1985 à 1990. Les reformes initiées dès 1985 par Mikhaïl Gorbatchev précipitèrent la fin des démocrates populaires en Europe de l’Est, l’unification de l’Allemagne et l’éclatement de l’URSS en communautés des Etats indépendants de 1990 à 1991. Les USA sortent de 47 ans de conflits directs, victorieux et demeurent avec l’ONU le « gendarme » du monde. Mais les USA héritent des menaces qui pèsent sur le monde : la prolifération nucléaire-horizontale, la balkanisation et les inégalités sociales. CHAPITRE4 : LA DECOLONISATION OG : Comprendre le processus d’émancipation des peuples colonisés Introduction : Après la Seconde Guerre mondiale, l’essentiel des empires coloniaux aspire à accéder à l’indépendance. Ce mouvement est très connue sous l’expression décolonisation ; elle commence en Asie puis s’étend en Afrique du Nord vers le Sud. Elle va alterner guerres et négociations entre métropoles et colonies. Mon cahier d’Histoire et Géographie Page 28 sur 101 Fiche 22 : Les facteurs de la décolonisation OS : Expliquez les causes de la décolonisation 1. Les facteurs internes ou endogènes Les causes de la décolonisation sont multiples mais elles peuvent être groupées en deux parties. D’un côté, nous avons les causes internes : La participation des colonies aux deux grandes guerres : L’expérience militaire des colonies encourage les indigènes à revendiquer leur indépendance même au prix de la guerre. Ils gardent à mémoire leur héroïsme et les difficultés éprouvées par les français et les anglais pendant les deux grandes guerres. L’élargissement de l’éducation favorise la naissance de l’élite indigène : Les reformes sociales entreprises par les métropoles aboutissent à la mise en place d’une classe d’intellectuelles et d’hommes politiques. Les exemples sont multiples (Nehru en Inde, Bourguiba en Tunisie, Hô Chi Minh en Indochine, Nasser en Egypte, Léopold Sédar Senghor au Sénégal, etc.). Pour exprimer leur ambitions, ils créent des mouvements nationalistes (syndicats, associations, partis politiques) au nom des valeurs traditionnelles et celles de l’Occident comme l’égalité entre les peuples, le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes ; La prise de conscience des abus du colonialisme : Après des siècles de colonisation, les colonisés instruits se rendent compte de l’exploitation de l’homme, de l’exploitation des ressources, des violations des droits humains, de l’absence des libertés, de la pauvreté accentuée dont ils sont victimes. La solution immédiate et la gestion de leur territoire par eux-mêmes. Toutes les raisons cumulées entrainent des revendications multiples qui se traduisent sous forme de manifestation, de boycott des produits de la métropole, des grèves, des actions terroristes et des insurrections armées. Les métropoles ont d’abord réagi par la répression (interdiction des journaux, des réunions et des partis politiques ; arrestation des manifestants et des leaders). Mais elles ont fini par faire quelques concessions : liberté d’expression, représentation partielle des populations dans l’administration et la vie politique, autonomie puis l’indépendance. 2. Les facteurs externes ou exogènes De l’autre côté, nous avons les causes externes : L’affaiblissement des métropoles par les deux grandes guerres. Les guerres de 1914-1918 et 1939-1945 ont provoqué des destructions matérielles, la faiblesse des armées et des capitaux. Désormais les métropoles comme la France et l’Angleterre se trouvent dans l’incapacité de subvenir aux besoins des colonies et d’asseoir une domination militaire. En France, par exemple, les socialistes soutiennent que les colonies sont une charge pour le budget. Le soutien des deux grandes puissances pendant la guerre froide. L’avènement de la guerre froide va constituer un fait stimulant la décolonisation. Pour autant, il faut reconnaître que les ambitions des deux blocs sont différentes et ne sont guerre pour l’indépendance totale des colonies. L’URSS condamne le colonialisme pour des raisons idéologiques et attend affaiblir le bloc de l’Ouest. Elle compte attirer les nouveaux Etats dans son camp. Les USA sont favorables à la décolonisation pour avoir été aussi une colonie. Ils soutiennent la décolonisation et la démocratie pour éviter le basculement à l’Est des nouveaux Etats indépendants. L’action de l’ONU. Créée en 1945, cette organisation affirme le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. L’Assemblée Générale va servir de cadre de revendication en faveur de la décolonisation. D’ailleurs, l’ONU interviendra soit pour arrêter les conflits militaires liés à la décolonisation, soit pour aider les nouveaux Etats indépendants sur tous les plans. Mon cahier d’Histoire et Géographie Page 29 sur 101 Fiche 23 : La décolonisation en Asie et en Afrique du Nord OS1 : Décrire la décolonisation en Asie/ OS2 : Indiquer les étapes de la décolonisation en Afrique du Nord à partir d’un exemple concret. 1. La décolonisation en Inde 1.1. Les débuts de l’indépendance Les causes de l’effondrement de l’empire britannique : En 1914, l’Empire colonial britannique s’étendait sur 33 millions de km² et comptait 490 millions d’habitants (soit le quart de la population mondiale). Après 1945, plusieurs éléments accélèrent l’éclatement de cet empire : le déclin du Royaume-Uni, les changements qui interviennent dans les relations internationales (la création de l’ONU qui défend la paix dans le monde, les pressions américaines), les revendications de plus en plus en fortes des nationalistes locaux. L’arrivée au pouvoir des travaillistes en 1945 favorise cette évolution. Le financement du Welfare State (État-providence) voulu par les travaillistes, suppose en effet une réduction des autres dépenses, donc un abandon progressif de l’empire, et ce d’autant plus que, pour la gauche britannique, l’empire a constitué les bases qui ont permis aux élites conservatrices d’asseoir leur pouvoir. L’indépendance de l’Inde : En 1947, l’Inde et le Pakistan, jusqu’alors sous domination britannique, obtiennent leur indépendance. Au final, la décolonisation des pays de l’ancien Empire britannique s’est faite globalement sans conflits, et la plupart des nouveaux États indépendants restent liés au Royaume-Uni sur les plans économique et culturel, dans le cadre du Commonwealth. 1.2. Les conséquences de l’indépendance La guerre indo-pakistanaise : Le départ des Britanniques en Inde s’accompagne en 1947 d’un conflit entre hindous et musulmans qui s’achève par la partition ou division du sous-continent et la création de deux États séparés : l’Inde et le Pakistan. La première guerre entre l’Inde et le Pakistan a pour objet le contrôle de l’État de Jammu-et-Cachemire, qui est demeuré une monarchie indépendante à l’époque de l’Inde britannique. Au moment de l’indépendance, les régions à majorité musulmane constituent l’État du Pakistan, le reste du pays, majoritairement hindou, formant l’Inde. Le sort des États princiers doit être réglé séparément, en fonction de la religion de leur population et du pays avec lequel ils ont une frontière commune. Le sort du Cachemire : Le Cachemire, dirigé par un prince hindou, est majoritairement musulman et partage une frontière avec l’Inde et le Pakistan. Le maharaja refuse d’abord de rejoindre aussi bien l’Inde que le Pakistan, mais, alors qu’il hésite, une révolte éclate dans l’ouest de l’État, avivée par des raids de tribus pachtounes venues du Pakistan. Le maharaja fait appel à New Delhi pour réprimer la rébellion et repousser les envahisseurs. En contrepartie de cette aide, il signe l’Instrument of Accession le 26 octobre 1947, qui rattache officiellement le Cachemire à l’Inde. Les troupes de New Delhi entrent à Srinagar et stoppent l’armée de Karachi. Un gouvernement du Cachemire libre est institué dans les zones contrôlées par les Pakistanais. Les combats se poursuivent début 1948 et provoquent l’intervention des Nations unies, le 1er janvier 1949. Les conséquences des conflits au sud-indien : Au terme du conflit, qui jette des millions de réfugiés sur les routes et cause la mort de près de 500 000 personnes, le Cachemire est partagé en deux, le long de la ligne de cessez-le-feu. Le tiers nord-est revient au Pakistan et le reste forme l’État indien du Jammu-et-Cachemire (220.000km2 pour plus de 7,7millions d’habitants). Le référendum d’autodétermination promis par l’Inde n’a jamais eu lieu 2. La décolonisation en Afrique du Nord L’autonomie de la Tunisie (31juillet 1954) et du Maroc (novembre 1955): La situation qui se présente au Maroc et en Tunisie est différente de celle de l’Asie britannique. La France joue d’abord la fermeté dans un premier temps : l’arrestation de Bourguiba et des meneurs nationalistes tunisiens, la déposition et la déportation du sultan Mohammed V sont la réponse initiale de la métropole face à un mouvement indépendantiste qui ne cesse de se développer. L’indépendance du Maroc et de la Tunisie : Cependant, Pierre Mendès France et son successeur, Edgar Faure, prennent vite conscience du fait que la France n’a pas les moyens de mener de front de nouvelles guerres coloniales, alors que l’Algérie réclame de plus en plus de moyens, et préfèrent donc accompagner le processus de décolonisation, tout en préservant les liens politiques et économiques, c’est-à-dire l’essentiel. Cependant, même si le Maroc et la Tunisie accèdent rapidement à l’indépendance (1956), ces deux pays cherchent des appuis, auprès des Américains notamment, pour prendre leurs distances avec la France, et soutiennent dans sa lutte le Front de libération nationale (FLN) algérien. Mon cahier d’Histoire et Géographie Page 30 sur 101 Fiche 24 : L’indépendance ou la guerre d’Algérie 1. Les causes de la guerre La naissance des mouvements nationalistes entre les deux grandes guerres : l’Union Démocratique du Manifeste Algérien (UDMA) de Ferhat Abbas, le Mouvement pour le Triomphe des Libertés Démocratiques (MTLD) de Messali Hadj. Ces mouvements nationalistes qui s’opposent à l’assimilation proposée par la France revendiquent l’indépendance de l’Algérie. L’échec des reformes dans les colonies pour l’Union française en 1946. Elle accorde aux algériens le droit de vote mais le nombre de sièges à l’assemblée algérienne ne tient pas compte des aspects démographiques. Pour une population de 9,5 millions d’habitants où plus de 8 /9 sont musulmans la France propose un partage équitable des sièges à l’assemblée. En plus, les élections organisées sont truquées pour écraser les nationalistes alors que les conditions de vie des musulmans ne cessent de se dégrader. Une comparaison des indices de développement montre que les européens vivaient mieux que les musulmans. L’insurrection de novembre 1954 : le Comité Révolutionnaire d’Unité et d’Action (CRUA) et le Front National de Libération (FNL) naissent en 1954. Ben Ella, Boudiaf, Ali Ahmed membres du CRUA fixèrent au 01er novembre 1954 la date d’insurrection nationale. Ce jour, soixante dix bombes explosèrent, des autocars furent attaqués tuant une dizaine de personnes. Le FNL s’engagea dans la guérilla et les actes terroristes pour provoquer la réaction française jusqu’aux émeutes de Constantinois. La France réagit en tuant 12.000 musulmans. 2. Les phases de la guerre L’insurrection et la contre insurrection (1954-1955) : les actions de guérilla du FLN prennent pour cibles les réseaux de communication, les bâtiments publics, l’armée et les fonctionnaires algériens travaillant pour la France. La France réplique par les représailles contre les villages algériens, menées à la fois par les régiments parachutistes français et par les colons sans discrimination. À la fin de l’année 1955, les effectifs des forces françaises stationnées en Algérie augmentent ; renforcées à la suite du retrait français d’Indochine (accords de Genève, 1954) et grâce à l’appel des réservistes et du contingent, elles atteignent 400 000 hommes. La vrai guerre d’Algérie (1955-1958) : la guerre frappe la ville d’Alger avant de devenir internationale. Le FLN cherche bientôt des soutiens internationaux et utilise les territoires du Maroc et de la Tunisie, qui viennent d’accéder à l’indépendance, comme bases pour ses attaques contre les positions françaises. Les autorités françaises arrêtent et torturent un grand nombre de suspects ; certains meurent pendant leur interrogatoire. La France, détourne, le 22 octobre 1956, sur Alger un avion intercepté au-dessus du nord du pays ; lance ses troupes contre l’Egypte et bombarde en février 1958 un village tunisien. Le 19 septembre 1958, le FLN crée le Gouvernement Provisoire de la République Algérienne dont le Président est Ferhat Abbas. L’intervention des français d’Algérie : de 1959 à 1962, la guerre d’Algérie amorce un dernier tournant avec l’entrée en conflit des français d’Algérie. Le Général de Gaulle malgré ses victoires militaires proposa l’autodétermination aux algériens en septembre 1959 approuvée en janvier 1960 en France mais contre les français d’Algérie. Ces derniers fondèrent l’Organisation de l’Armée Secrète qui se lança en guerre contre la France pour préserver leurs intérêts. Ils multiplièrent des attentats et même un push fut organisé à Alger en avril 1961 provoquant le départ des « pieds noirs ». Mais dans le même temps, le FLN et le Gouvernement Provisoire gagnent des victoires diplomatiques auprès de l’ONU, les EtatsUnis, l’URSS et la Chine. 3. Le dénouement et le bilan de la guerre Le dénouement de la guerre : la France ouvrit en mi-juin 1961 la conférence d’Evian avec le FLN sur le Sahara riche en pétrole. Une deuxième conférence aboutit aux accords d’Evian avec la signature qui accordait l’indépendance à l’Algérie. Mais la France conservait le droit de ses ressortissants, une présence militaire pendant trois ans, le maintien des intérêts économiques pendant cinq ans et une étroite coopération. Les referendums du 13 juillet et du 8 août 1962 en France et en Algérie consacrèrent l’indépendance réelle de l’Algérie et Ahmed Ben Bella fut porté à la présidence de la République le 15 septembre 1963. Le bilan de la guerre : la guerre d’Algérie resta certainement l’une des pages les plus noires et les plus controversées de l’histoire de France qui soulève encore aujourd’hui de nombreux débats. Plus de 1,5 million de Français d’Algérie, redoutant d’avoir à subir des représailles dans le nouvel État algérien, ont choisi l’exode vers la France, dans des conditions difficiles. Par ailleurs, les notables algériens et les harkis ayant pris le parti de la France au cours du conflit ont été victimes de sévices et de massacres. Selon les estimations, la guerre d’Algérie aurait fait près de 1 million de morts. Jusqu’en 1999, cet épisode de l’histoire de France ne fut officiellement qu’une « opération de maintien de l’ordre ». Une loi votée par le Parlement a alors reconnu que ces événements constituaient désormais la « Guerre d’Algérie ». Mon cahier d’Histoire et Géographie Page 31 sur 101 Fiche 25 : La décolonisation en Afrique noire francophone : cas du Gabon OS1 : Présenter le processus de la décolonisation au Gabon/ OS2 : Montrer le caractère spécifique de la décolonisation du Congo belge 1. La conférence de Brazzaville Dates et acteurs : La conférence de Brazzaville a été organisée, du 30 janvier au 08 février 1944, par le général de Gaulle, chef de la France libre, à Brazzaville au Congo. Cette conférence fut présidée par le Commissaire du Comité Français de Libération Nationale (CFLN), René PLAVEN en présence du Général de Gaulle. Aucun délégué africain ne prit part à cette conférence mais des notables furent appelés à présenter des rapports joints au procès-verbal. Les décisions de la conférence : La Conférence de Brazzaville préconisa plutôt l'assimilation, sous la forme de l'accession par degrés des indigènes à la citoyenneté, plutôt que l'autonomie des colonies ou leur indépendance. Mais si l'on considère que cette conférence réunissait essentiellement des gouverneurs des colonies, il faut admettre qu'elle a tout de même été émancipatrice. En outre, il faut savoir que le Général de Gaulle promit aux africains de les faire participer davantage aux décisions sur leurs affaires internes par la créations des assemblées locales librement élues et l’envoi des députés au Parlement français, au Conseil de la république et à l’Assemblée de l’Union française. 2. L’évolution politique du Gabon au lendemain de la guerre Le Gabon dans l’Union française : Les réformes évoquées à Brazzaville ont entrainé en 1946 la mise en place de l’Union Française. L’Union Française est une restructuration idéologique de l’Empire français qui transforma les colonies en territoires plus ou moins autonomes. Le Gabon se dota d’une Assemblée élue ou Conseil Représentatif composé de 12 membres français et 18 membres gabonais élus pour 5ans. En 1956, la Loi-cadre dite Gaston-DEFERRE marqua un pas vers l’émancipation du Gabon. Au Conseil Représentatif s’ajouta le Conseil du Gouvernement composé de 12 ministres élus pour permettre aux hommes politiques gabonais d’exercer la chose publique. Plusieurs formations politiques avaient déjà vu le jour au Gabon : le Parti Démocratique Africain de Paul INDJENDJET GONDJOUT (1945), le Comité Mixte Gabonais de Léon MBA (1946), l’Union Démocratique et Sociale Gabonaise de Jean Hilaire AUBAME (1946), le Bloc Démocratique Gabonais de Paul INDJENDJET GONDJOUT. Le Gabon, une République dans la Communauté française : En 1958, la Vème République institua la Communauté Française : une sorte d’association d’Etats, un Etat fédéral. Au sein de celle-ci la politique extérieure, la politique de défense et la politique économique et monétaire sont exercées par la France. Elle est constituée d’un Président, d’un Conseil Exécutif, d’un Sénat Communautaire et d’une Cour Arbitrale. Le Gabon se dota d’un Gouvernement de la République exerçant le pouvoir exécutif ; une Assemblée législative, un Conseil Juridique et un Conseil Economique et Social. Léon MBA devint Premier Ministre. 3. Le Gabon de la République à l’indépendance Le Gabon une République autonome : En septembre 1958, la France du Général de Gaulle organisa un référendum dans l’Empire colonial : l’entrée dans la Communauté ou l’indépendance. Léon MBA et J.H AUBAME s’associèrent pour le OUI à la Communauté mais le Parti de l’Unité Nationale Gabonaise de Paul SOUSSATTE choisit le NON. Les gabonais votèrent à 92,6% pour le OUI. Le 19 février 1969, le Gabon vota sa première Constitution. Le Gabon une République indépendante : Mais sous la pression de l’ONU, évitant les charges des nouveaux Etats et une nouvelle guerre d’Algérie, la France fut favorable à l’indépendance. Pour Jacques FOCCART, Léon MBA ne souhaitait pas l’indépendance. Le 20 mai 1960, le Gabon ouvrit les négociations pour l’indépendance du Gabon, le 22 juillet Michel DEBRE et Léon MBA signèrent les Accords de Paris qui seront ratifiés le 23 juillet. En attendant la révision de la Constitution, l’Assemblée nationale donna à Léon MBA le rang et les prérogatives de Chef de l’Etat. Le 16 août 1960 à 23h, Léon MBA proclama l’indépendance du Gabon. Il déclara : « En invoquant Dieu et à la face des hommes, par la délégation des pouvoirs que je tiens du peuple gabonais et en vertu du droit de ce peuple à disposer de lui-même, je proclame solennellement l’indépendance de la République gabonaise. » Mon cahier d’Histoire et Géographie Page 32 sur 101 Fiche 26 : La décolonisation au Congo Belge 1. Le processus d’indépendance du Congo Belge En 1955, alors que montent les revendications indépendantistes de l’Abako (Association des Bakongos), fondée cinq ans auparavant par Joseph Kasavubu, et du mouvement « Conscience africaine », créé en 1951, Baudouin Ier lance l’idée d’une communauté belgo-congolaise. Un plan est proposé par le gouvernement belge, qui prévoit de former les élites congolaises à l’administration. Cependant, après l’interdiction d’une réunion de l’Abako, des émeutes éclatent à Léopoldville, en janvier 1959, le gouvernement belge annonce l’organisation d’élections locales, s’engageant à conduire le pays vers l’indépendance. Mais les dissensions entre les formations politiques se multiplient : le Mouvement national congolais (MNC) dirigé par Patrice Lumumba défend la constitution d’un État fédéral mais l’Abako de Joseph Kasavubu ou, poussée par les intérêts miniers, la Conakat (Confédération des associations katangaises) demande la création d’un État confédéral. Une table ronde réunissant à Bruxelles les dirigeants des partis politiques congolais, les chefs coutumiers et les représentants du gouvernement belge, en janvier et en février 1960, fixe au 30 juin de la même année l’indépendance du Congo. La Loi fondamentale, qui est promulguée ensuite, ne tranche cependant pas la question du fédéralisme. 2. Le Congo Belge au lendemain de l’indépendance Lorsque l'indépendance fut proclamée, le parti unitaire de Patrice Lumumba, seul à être présent dans tout le Congo, n'obtint qu'une majorité relative de 45% des voix. Le parti Bacongo s'associa avec le sien pour gouverner. Lumumba devint alors Premier ministre et Kasavubu président. Des responsables improvisés se répartirent alors les plus hauts postes de l'État, alors que, dans l'armée, les sous-officiers restaient sous-officiers. D'où des troubles, à la suite desquels les sous-officiers et soldats congolais, soutenus par Lumumba se révoltèrent contre leurs officiers belges. Malheureusement les émeutiers s'en prirent aussi aux autres Européens, si bien que Lumumba demanda l'aide de l'ONU, afin que les casques bleus rétablissent l'ordre. C'est alors que la riche province du Katanga, dirigée par son président Tschombé fit sécession, avec l'appui d'une gendarmerie solide restée sous commandement belge, et avec celui des grandes entreprises industrielles. Une autre province, celle du Sud-Kasaï diamantifère se proclama elle aussi indépendante. Aussi, lorsque Lumumba voulut envoyer ses troupes, à la tête desquelles il avait dû nommer des généraux improvisés, celles-ci peu disciplinées, firent quelques massacres qui furent montés en épingle. C'est alors que Lumumba fut trahi à la fois par le président Kasavubu, qui prit le parti de Tschombé, et par l'ONU qui affecta de ne reconnaître que ce président tribaliste qui ne représentait, en réalité que 10% des Congolais. Mobutu, l'un des généraux improvisés nommés par Lumumba, prit alors le pouvoir, et, avec la complicité de l'ONU dont les casques bleus avaient arrêté Lumumba, livra celui-ci à Tschoumbé, qui le fit immédiatement assassiner. Conclusion : De 1945 jusqu’au début des années 80, les anciennes colonies européennes d’Asie et d’Afrique ont accédé à leur souveraineté. Ce processus, tant souhaité par les colonies mais souvent imposée aux métropoles, s’est déroulé dans un contexte marqué par l’opposition idéologique grandissante entre l’Est et l’Ouest. De ce fait, certaines décolonisations ont été négociées tandis que d’autres ont été arrachées par les armes et le sang. Mon cahier d’Histoire et Géographie Page 33 sur 101 CHAPITRE4 : L’EMERGENCE POLITIQUE DU TIERSMONDE OG : Comprendre l’éveil politique du Tiers monde Introduction : Expression d’Alfred Sauvy en 1952, le Tiers monde désignait soit l’ensemble des pays récemment décolonisés et conservant les séquelles de la colonisation ; soit l’ensemble des pays non-alignés ; soit l’ensemble des pays sousdéveloppés. Pendant les indépendances en Asie et en Afrique, les nouveaux pays indépendants vont tenter de s’organiser politiquement et économiquement. Mon cahier d’Histoire et Géographie Page 34 sur 101 Leçon 27 : La conférence de Bandung OS : Présenter la conférence de Bandung 1. Le contexte de la Conférence de Bandung Date et acteurs : La conférence de Bandoeng en Indonésie s’était tenue du 18 au 24 avril 1955 à l’initiative des cinq premiers pays indépendants : Inde, Pakistan, Ceylan (Sri Lanka), Birmanie et Indonésie. Elle a réuni 29 pays dont 23 asiatiques et 6 africains (Egypte, Ethiopie, Côte d’Or, Libéria, Libye et Soudan). La Chine nationaliste, l’Afrique du Sud et Israël ne furent pas conviés ; les représentants marocains, tunisiens et algériens furent acceptés comme observateurs. Contexte historique : La conférence s’inscrit dans un contexte historique marqué par l’extension de la guerre froide en Asie. La formation des alliances des blocs et les guerres coloniales inquiètent les nouveaux pays indépendants qui ont peur de se fondre dans les deux blocs. Cette situation inquiète plus l’Asie où a déjà été mis en place l’OTASE et où les guerres sanglantes ont endeuillé l’Indochine, le Vietnam. 2. Les résolutions de Bandung Résolutions : Les 29 pays réunis en Indonésie ont apporté leur appui aux revendications d’indépendance, à la lutte des Arabes contre Israël ; ils condamnent l’apartheid et réclament une coopération mondiale pour lutter contre la pauvreté et le sous-développement. La conférence de Bandoeng s’est terminée sur un accord de cinq principes : respect de la souveraineté de tout Etat, égalité des Nations, non-agression, noningérence dans les affaires intérieures, coexistence pacifique. 3. Les limites de la Conférence de Bandung Limites : Mais cette détermination de plusieurs pays du Tiers Monde par leur position stratégique et leur richesse n’échapperont pas à la convoitise des deux blocs. Moscou fera des nouveaux Etats indépendants les relais de sa doctrine en Asie et en Afrique. Les nouvelles tendances : A la Conférence de Bandung trois tendances se sont affichées. Nehru et Nasser condamnant la politique des blocs apparaissaient comme des non-engagés dans la guerre froide ; le Pakistan, Turquie, Irak affichaient leur tendance pro-occidentale. La Chine et le Vietnam du Nord étaient les procommunistes. La faible mobilisation sud-américaine : En plus, cette conférence ne réussit pas à mobiliser l’Amérique du Sud. En effet, cette partie du monde était sous l’emprise des Etats-Unis. La même année, les USA organisèrent une Conférence panaméricaine. Quand un pays latinoaméricain s’engageait sur une voie différente, les USA intervenaient directement par la CIA ou indirectement par les mouvements révolutionnaires. En 1954, les USA envahissent le Guatemala de Jacob ARBENZ GUZMAN et le Costa Rica de Jose FIGURES; en 1959, ils tentent de renverser Fidele CASTRO. Les Etats à la Conférence de Bandung Mon cahier d’Histoire et Géographie Page 35 sur 101 Leçon 28 : La naissance du mouvement des non-alignés OS1 : Présenter le mouvement des pays non-alignés 1. La conférence de Belgrade Date et contexte : La Conférence de Belgrade s’est tenue du 01er au 06 septembre 1961 en Yougoslavie en Europe. Elle a réuni 25 pays venus d’Afrique, d’Asie et la Yougoslavie. Cette Conférence intervient dans un contexte marqué par plusieurs événements. Les Deux Grands semblent hésiter entre la coexistence pacifique et la détente. Des conflits marquent les pays du Tiers Monde : la crise de Suez en 1956, la crise des missiles de Cuba de 1959-1962. Acteurs : Les initiateurs Tito, Nasser et Nehru envisagent d’éloigner le Tiers Monde de la guerre froide par le principe de nonalignement. Ils entendent par « pays non-alignés », le groupe des pays qui tentent d’échapper à l’ « alignement » sur le bloc communiste ou le bloc capitaliste. Le groupe des pays non-alignés s’est élargi après les conférences du Caire en 1964, de Lusaka en 1970, d’Alger en 1973. Au début des années 70, il compte plus de 80 pays dont 34 d’Afrique noire, 6 pays arabes au Nord du Sahara, 13 du Sud-est d’Asie, 12 pays du MoyenOrient arabe, 16 pays américains, Malte, Chypre, Yougoslavie. 2. La réalité du non-alignement Les objectifs : Les pays non-alignés ne prétendent pas créer un nouveau bloc à côté de ceux existants déjà. Pour eux, le retrait du Tiers dans la logique des blocs peut constituer un fait pour arrêter l’extension de la guerre froide. Nasser, Nehru, Josip Broz dit Tito et Castro soutiennent que le non-alignement est l’expression de l’affirmation de la présence du Tiers Monde et de sa diplomatie dans la politique mondiale. Ils invitent les Deux Grands à poursuivre les négociations pour éviter au monde une troisième guerre à caractère nucléaire. Les actions économiques : A partir des années 1960, le Tiers Monde demande un nouvel ordre économique international. Des décisions sont prises à l’échelle internationale : la création de l’OPEP en 1960 (L'OPEP compte aujourd'hui onze membres : Arabie saoudite, Algérie, Émirats arabes unis, Indonésie, Iran, Irak, Koweït, Libye, Nigeria, Qatar et Venezuela (l'Équateur et le Gabon ont respectivement rejoint l'OPEP en 1973 et 1975, mais l'ont quittée en 1992 et 1996). Le siège de l'OPEP se trouve à Vienne, en Autriche. La charte de l'OPEP élaborée à Caracas en 1961 prévoit d'augmenter les revenus pétroliers des pays membres pour assurer leur développement, d'assurer progressivement leur contrôle sur leur production et d'unifier les politiques de production notamment par le biais de quotas.); de la Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement (CNUCED) pour remédier à la faiblesse de l’économie des pays du Tiers Monde en 1964 (La Cnuced a pour mission de favoriser le commerce international entre les pays aux systèmes économiques et sociaux différents et aux divers stades de développement, d’encourager les négociations et les accords de commerce multilatéraux et, enfin, de fournir un forum pour harmoniser les politiques des gouvernements et des regroupements économiques tels que l’Association d’intégration latino-américaine en matière de commerce et de développement.); en 1975, la CEE et les pays d’Afrique et des Caraïbes signèrent les Accords de Lomé (importation hors taxe des produits agricoles et miniers dans la CEE ; accès préférentiel aux produits concurrentiels de la CEE ; aide à l’investissement de 3milliards d’écu : 5 entre 81-85 Lomé II ; 8,5 entre 85-90 Lomé III, Lomé IV en 89). En 1973, à la conférence d’Alger, les pays du Tiers Monde défendent la Déclaration sur « le nouvel ordre économique mondial. En réalité, ils revendiquent le droit de nationaliser leurs ressources naturelles et les activités économiques situées sur leur territoire et la revalorisation des prix des matières premières dont ils sont producteurs et exportateurs. Sur le plan politique, des organisations régionales furent créés. Au Moyen-Orient, le panarabisme de la Ligue Arabe crée en 1945 est rattrapée par la Conférence Islamique en 1960. En Afrique le panafricanisme est remplacé par l’OUA en 1963. En Amérique, l’Organisation des Etats américains créée en 1948 est en opposition totale avec l’Organisation latino-américaine de Solidarité créée en 1966 à la Havane. En Asie, c’est l’Association des nations de l’Asie du Sud-est (ASEAN). Conclusion : Le Tiers Monde après les indépendances a amorcé son organisation et a tenté de revendiquer sa place sur le plan politique et économique. Après avoir lancé le concept de non-alignement au début des années 60, le Tiers Monde s’est divisé en plusieurs organisations politiques et économiques. C’est l’exemple d’un échec pendant et après la guerre froide. La conséquence est la diversité des situations politiques et économiques entre une Afrique qui peine et l’Asie puis l’Amérique du Sud qui décollent. Mon cahier d’Histoire et Géographie Page 36 sur 101 DEUXIEME PARTIE : L’EVOLUTION ECONOMIQUE DU MONDE DES ANNEES 1950 A NOS JOURS CHAPITRE1 : LA CROISSANCE ECONOMIQUE DANS LES PAYS CAPITALISTES DE 1945 A NOS JOURS OG :Comprendre l’évolution de la situation économique des pays capitalistes Introduction : De 1945 à 1973, le monde connaît une croissance sans égale. Cette période est connue sous l’expression « Trente Glorieuses ». Mais en 1973, la Mon cahier d’Histoire et Géographie Page 37 sur 101 période de forte croissance s’achève ; le monde entre dans une phase de récession : c’est la crise économique. Fiche 29 : La réorganisation économique du monde OS : Présenter les bases de la réorganisation économique du monde après la guerre 1. La Conférence de Brettons-Wood La conférence, qui réunit 44 nations, a pour objet de poser les bases d’un nouveau système monétaire international plus stable reposant sur : Deux organismes financiers: le Fonds monétaire international ou FMI et la Banque internationale pour la reconstruction et le développement ou la BIRD. Ces organismes sont chargés respectivement d’accorder des crédits à court et à long termes pour financer la reconstruction des économies ruinées par le second conflit mondial. Le FMI, financé par ses Etats membres en fonction de son poids économique, vient en aide aux pays qui souffrent de déficit de leur balance de payement ; apporte son expertise dans le règlement des problèmes financiers : politique de redressement, dévaluation, ajustement structurel, etc. La BIRD vient compléter l’œuvre du FMI par le financement des projets de développement surtout dans les pays du Tiers Monde. La monnaie des échanges internationaux. Le plan Keynes soutenu par l’Angleterre prévoie la création d’un institut international d’émission monétaire chargé de créer une monnaie de réserve gagée sur la richesse des pays membres. Le plan White, qui a la faveur des américains, sera finalement adopté. Ce plan propose que la valeur des monnaies soit déterminée en référence au cours de l’or, et que le paiement des transactions internationales puisse être assuré en dollar , monnaie dont la valeur est elle-même fixée par rapport à l’or. 2. Les objectifs et les actions du GATT en 1947 L’Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce [GATT] (en anglais, General Agreement on Tariffs and Trade), est un traité de commerce international signé à Genève (Suisse) en 1947 par les représentants de 23 nations non communistes. Ses objectifs sont : favoriser l’expansion du commerce multilatéral en assurant une réduction des barrières à l’échange — tant tarifaires (droits de douane) que non tarifaires (quotas) —, mais également de faciliter le règlement des différends commerciaux internationaux. Prenant effet en janvier 1948, le traité est ensuite ratifié par un nombre croissant de nations. Aujourd’hui, ce sont 128 nations qui adhèrent au GATT en tant que membres de droit ou membres associés, représentant en tout 90 p. 100 du commerce mondial des marchandises. Les huit cycles de conférences consacrées aux négociations commerciales : Genève (1947), Annecy (1948), Torquay (1950- 1951), Genève ( 1955-1956), le Dillon Round à Genève (1961-1962), le Kennedy Round à Genève (1964-1967), le Tokyo Round à Genève (1973- 1979) et enfin l’Uruguay Round de 1986, négocié à Genève et à Bruxelles et qui s’est achevé en 1994 par la création de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Les membres du GATT étudient et proposent des dispositions conduisant à la réduction, à défaut de la suppression, des barrières douanières, des quotas, ainsi que toute mesure d’effet équivalent (comme les licences d’exportation par exemple). Les concessions tarifaires sont négociées selon le principe de réciprocité. Une concession faite dans un domaine particulier est appliquée à toutes les parties contractantes, bien qu’un pays puisse demander à être exempté de sa concession originale dès lors que la baisse des droits menace sérieusement son économie nationale. Un des principes fondateurs du GATT est la non-discrimination des relations commerciales entre pays membres. Ceci constitue l’application de la clause dite de la nation la plus favorisée. Si deux pays négocient afin de réduire, entre eux, une quelconque barrière douanière ou une autre forme de protection, alors cette concession doit être applicable à l’ensemble des autres États membres. Au-delà, les concessions tarifaires doivent être négociées selon un principe de réciprocité : le pays qui accepte une concession doit en consentir une en retour sur une base d’avantages mutuels et réciproques. Mon cahier d’Histoire et Géographie Page 38 sur 101 Fiche 30 : La croissance économique des pays capitalistes OS1 : Indiquer les sources de la croissance économique après 1945/ OS2 : Décrire ses manifestations/ OS3 : Présenter quelques limites 1. Les facteurs des Trente Glorieuses Trois facteurs économiques sont à l’origine des trente années de croissance économique en Occident. La reconstruction d’après-guerre et le baby-boom. En 1944, les vainqueurs définissent les Accords de Bretton Woods et annulent les dettes des Alliés. En juin 1947, les USA lancent le Plan Marshall en accordant une aide de 13 milliards de dollars à l’Europe ; et en 1948, le GATT prépare la libéralisation des échanges. La forte croissance démographique qui suit la guerre stimule la demande et inonde le marché du travail. La construction du marché européen. L’unification européenne commence avec la communauté européenne du charbon et de l’acier en 1951 ; la communauté économique et européenne en 1957 et la communauté européenne de l’énergie atomique (CEEA ou EURATOM). Cette union douanière fixe l’élimination de tous les quotas, la suppression progressive des droits de douane et des tarifs extérieurs communs. La troisième révolution industrielle qui a suivi le baby-boom. Cette révolution touche les transports avec les chemins de fer diésélisés et électrifiés, les navires spécialisés à fort tonnage (supertankers), l’invention des avions civils à forte autonomie et capacité (Boeing 747 : 500 passagers ; 1000km/h en 1970) ; la micro-électronique avec les circuits intégrés en 1965, le micro possesseur en 1971, l’augmentation des mémoires des ordinateurs ; la recherche nucléaire civile et la chimie de synthèse utilisant le pétrole pour produire le plastique. 2. Les manifestations de la croissance économique Une croissance économique spectaculaire : Entre 1950 et 1970, le PNB mondial a triplé et la croissance s’accélère dans les années 1960. Les taux de croissance sont miraculeux : en Italie 5,4%, en RFA 5,5%, au Japon 11%, les USA 4%. La production mondiale double grâce au fordisme et au taylorisme qui abaissent les coûts ; la consommation de masse est encouragée par l’amélioration du pouvoir d’achat, la généralisation du crédit et la mutation de la distribution. La transformation du marché de production : L’agriculture traditionnelle disparaît au profit de l’agriculture scientifique intégrée à l’industrie et aux services. Les industries traditionnelles lourdes régressent face à l’automobile, l’électronique, la chimie de synthèse, etc. Dans plusieurs pays les taux de chômage s’effondrent à moins de 3% avec la tertiarisation des actifs (banques, assurances, transports, commerces, etc.) ; les multinationales apparaissent et les concentrations des entreprises se multiplient. La mondialisation des échanges. Les exportations mondiales quintuplent en valeur et triplent en volume entre 1960 et 1973. Dans les années 1960, la détente va aussi favoriser les échanges entre l’Ouest et l’Est. La suprématie des USA est concurrencée par la CEE et le Japon. Trois pôles de commerce mondial se dessinent et représentent 65% des échanges mondiaux. 3. Les déséquilibres de la croissance économique Les inégalités en matière de développement au Nord : Au sein des pays développés, la pauvreté semble accompagner la croissance, on compte 12% des pauvres aux USA et 15 à 20% en Europe ; les inégalités sociales persistent : les écarts des revenus des plus pauvres et des plus riches est de 1 à 15 en Grande Bretagne ; de 1 à 20 en RFA ; de 1 à 70 en France. Les disparités du Tiers monde : D’abord, entre les régions, les zones urbaines se développent mieux que les zones rurales. Cette situation entraine l’explosion urbaine : la croissance urbaine est deux fois plus rapide dans les pays du Sud que dans les pays du Nord. Ensuite, entre les secteurs modernes et traditionnels, les différences de productivité sont énormes : les industries prennent de l’avance sur l’agriculture. Un petit nombre d’agriculteur modernise leur production contre une majorité pratiquant encore un e agriculture rudimentaire. Enfin, les inégalités de revenu s’aggravent entre les Noirs et les Blancs. Des rapports inégaux entre les pays développés et les PVD (pays en voie de développement) : Les grandes entreprises se sont installées dans les PVD augmentant les investissements de 6864 millions de dollars en 1950 à 33706 millions en 1977. Mais les PVD tirent moins d’avantages car les grandes entreprises rapatrient une part importante de leurs investissements. De 1960 à 1966, les USA ont investi 2,7 milliards de dollars mais ils ont rapatrié 8,3 milliards. En plus, sur une longue période les prix des produits exportés par les PVD ont baissé entrainant une détérioration des termes de l’échange et une augmentation de la dette pour financer les projets de développement. Conclusion : Entre le début des années 50 et la première moitié des années 70, les pays capitalistes ont connu un période florissante de leurs économies qui a touché la production, l’emploi, les échanges et les conditions de vie. Cette croissance économique a été soutenue par les Mon cahier d’Histoire et Géographie Page 39 sur 101 accords de Brettons Wood, les innovations d’après-guerre, le baby-boom. Mais cette croissance s’est caractérisée par des profondes inégalités entre l’Occident et le Tiers Monde. CHAPITRE2 : LA GRANDE DE PRESSION ECONOMIQUE EN OCCIDENT A PARTIR DES ANNEES 1970 OG : Comprendre la crise économique dans les pays capitalistes en 1973 Introduction : Dans les années 1960, la croissance atteint son apogée et une crise éclate en 1973. Cette crise, qui se traduit par des conséquences multiples en Occident et dans les PVD, pousse les économistes à élaborer des théories pour solutionner la grande récession. Mon cahier d’Histoire et Géographie Page 40 sur 101 Fiche 31 : Les origines de la grande dépression OS1 : Expliquer les facteurs de la grande dépression économique en 1973 1. L’essoufflement de la croissance Pour plusieurs spécialistes, la crise est liée aux phénomènes sociaux et technologiques. Sur le plan social : la fin du baby-boom des années 1960 a préparé la crise par la baisse de la demande. Cette demande était déjà arrivée à saturation : les ménages ayant été suffisamment équipés en biens durables (tv, voiture, etc.). Sur le plan technologique : Dans le même registre, les trente glorieuses ont débouché dans les années 1970 sur un ralentissement des innovations technologiques, un alourdissement des coûts salariaux, les délocalisations et la robotisation dans les usines. 2. L’affaiblissement du dollar La fièvre du dollar. Les investissements massifs, les dépenses militaires et la hausse des prix aux USA dans les années 50-60 entrainent plusieurs conséquences : le déficit de la balance des paiements, la perte de la compétitivité et une dégradation de la balance commerciale. Les eurodollars : Dans le même temps, plusieurs banques européennes commencent à convertir leur dollars en or. Par conséquent la valeur de l’or augmente et la masse des eurodollars augmente. La naissance du SME :Pour freiner la dépréciation du dollar, les USA décident en 1968 de supprimer la convertibilité de dollar en or pour les particuliers et en août 1971 pour les banques centrales. Cette mesure sera accompagnée de deux dévaluations du dollar en 1971 (7,9%) et 1973(10%). Les européens décident à leur tour de fixer les parités entre leur monnaie : c’est le serpent monétaire. En mars 1979, les pays de la CEE créent le système monétaire européen (SME) et l’ECU devient leur étalon de valeur. 3. Le 1er choc pétrolier Les causes du choc pétrolier : La crise économique imprévue et brutale qui éclate en 1973 a des causes financières. Début 1973, les prix des matières premières et surtout le pétrole flambent à la suite de la forte demande et de la guerre du Kippour au cours de la quelle les pays arabes décident un embargo du pétrole vers les pays pro-israéliens. Les conséquences du choc pétrolier : Le prix du baril quadruple d’octobre à décembre 1973. Soutenus par l’Iran, les pays arabes prennent prétexte de l’aide militaire des USA à Israël et de la neutralité européenne dans le conflit pour imposer une forte hausse des prix à la production et la baisse de celle-ci. Entre 1973 et 1974, l’OPEP relève trois fois le cours du baril. En 1979, un second choc pétrolier se produit à la suite de la révolution en Iran. Les nouveaux dirigeants iraniens hostiles à l’Occident décident de bloquer temporairement les exportations du brut. Les autres pays producteurs en profitent pour augmenter le prix du baril. Le baril passe de 13 dollars à 30 dollars entre 1978 et 1979.
CHAPITRE1 : LA SECONDE GUERRE MONDIALE OG : Connaître l’état du monde en 1945 Introduction : Vingt ans après la paix signée à Versailles, une Seconde Guerre éclate entre les Alliés et les forces de l’Axe ; elle commence en Europe en septembre 1939 puis se propage dans le reste du monde. Cette guerre va durer six ans et se terminera par la victoire des Alliés en septembre 1945. A la fin du conflit, c’est l’Europe qui a perdu. Les pertes de la Seconde Guerre mondiale Le massacre des civils d’Oradour-sur-Glane La guerre de 1942 à 1945 en Europe La guerre en Asie de 1942 à 1945 Mon cahier d’Histoire et Géographie Page 4 sur 101 Fiche 1: Rappel des événements de la Seconde Guerre mondiale OS1 : Expliquer les causes de la guerre de 1939-1945/ OS2 : Décrire les différentes étapes de cette guerre 1. Les causes de la guerre Les causes lointaines : la montée des régimes dictatoriaux en Europe et en Asie. Au début des années 30, les mécontentements issus du Traité de Versailles et les effets de la crise économique de 1929 favorisent la montée des régimes dictatoriaux en Europe. Mussolini arrive au pouvoir en Italie en 1922, quitte la SDN en 1936 et se rapproche de l’Allemagne : c’est l’axe Rome-Berlin. Adolph Hitler prend le pouvoir en 1933 et quitte la SDN ; il rétablit le service militaire obligatoire en 1935 et remilitarise la Rhénanie pour conquérir l’Europe de l’Est. En Asie, le Japon devient une dictature militaire ; Hirohito signe avec l’Allemagne le pacte anti-Kominterm en 1936 et quitte la SDN en 1937. Ce sont ces dictateurs qui mettront le feu aux poudres en 1939. Les causes intermédiaires : l’impuissance des démocraties et de la SDN à garantir la paix. Au milieu des années 30, la paix est sous la menace des dictateurs en Europe et en Asie. En 1936, le dictateur Franco conduit la guerre civile en Espagne contre la République ; en 1939, Franco et les dictatures sont victorieux et les dictatures encerclent la France. Le Japon de Hirohito profite de la guerre civile en Chine pour envahir la Mandchourie en 1931 et envahit les centres industriels et les plaines agricoles de Chine. L’Allemagne envahit l’Autriche en mars 1938, les Sudètes de la Tchécoslovaquie en septembre 1938. Hitler envahit la Tchécoslovaquie en mars 1939. A la conférence de Munich le 30 septembre 1938, la France et l’Angleterre acceptent l’annexion des Sudètes malgré l’alliance avec la Tchécoslovaquie (1925 ; 1935). Les USA pratiquent la politique isolationniste ; la SDN ne dispose ni de force militaire ni des moyens de pression sur les dictateurs. L’impuissance des démocraties ouvre la voie à la guerre. La cause immédiate : l’annexion de la Pologne par l’Allemagne. Hitler prit d’abord la précaution de signer le Pacte Germanosoviétique avec l’URSS de Staline le 23 août 1939. Staline accepte ce pacte parce que son pays n’est pas préparé à la guerre et il suspecte les démocraties de pousser l’Allemagne vers l’Est. Hitler pour sa part a initié ce projet pour éliminer le front de l’Est en cas d’une guerre contre les démocraties. Le 1er septembre 1939, il attaque la Pologne. C’est l’événement qui déclenche la guerre : le 3 septembre le Royaume-Uni et la France lui déclarent la guerre sans pouvoir sauver la Pologne. L’Europe est en guerre. 2. Une guerre à l’avantage de l’Axe de 1939 à 1941 Entre 1939 et 1941, la guerre qui tourne à l’avantage des forces de l’Axe, se caractérise par trois moments forts : Les victoires allemandes à l’Ouest : L’Allemagne qui pratique la guerre-éclair ou Blitzkrieg (une action militaire allemande qui permet d’anéantir les capacités de combat de l’adversaire en quelques semaines avec une combinaison des chars et des avions de chasse) envahit le Danemark puis la Norvège le 08 avril 1940 ; les Pays-Bas, la Belgique et les Ardennes le 10 mai. La France qui a adopté la drôle de guerre est vaincue en juin 1940. En moins de dix jours, l’armée française bat en retraite : c’est ce que l’on appelle la débâcle. Lorsque les Allemands entrent dans Paris le 14 juin 1940, le maréchal Pétain demande l’arrêt des combats. L’armistice est signé le 22 juin. La résistance britannique à l’Est: De juillet à octobre 1940, l’Allemagne s’engage dans les batailles aériennes contre l’Angleterre. Mais l’Angleterre refuse toute idée de défaite et continue la guerre pendant l’été 1940. La Royal Air Force en utilisant le radar oppose une résistance à la Luftwaffe malgré des pertes lourdes. Londres devient la capitale du monde libre. Les affrontements terrestres se reportèrent pour la conquête de la Méditerranée avec des combats en Libye et en Egypte. L’Allemagne et l’Italie étendent leur domination dans les Balkans, en Roumanie, en Hongrie, en Bulgarie. L’attaque surprise contre l’URSS : Après ses succès rapides à l’Ouest et au Sud, l’Allemagne envoie en juin 1941 trois (3) millions de soldats, 5000 avions de chasse et 3500 chars à l’attaque de la Russie. En effet, l’Allemagne et la Russie étaient devenus des rivaux dans les Balkans et en Europe de l’Est. Mais Hitler prétend prévenir une agression soviétique imminente. L’Allemagne prit l’Ukraine, le Caucase, le bassin du Donetz ; l’armée atteint sans prendre Moscou et Leningrad. 3. La mondialisation du conflit L’entrée des nouveaux belligérants : En juin 1940, l’Italie entre dans la guerre aux côtés des Allemands. En septembre 1940, le Japon les rejoint. En juin 1941, Adolf Hitler attaque l’Union Soviétique (la Russie d’aujourd’hui). En décembre 1941, les Japonais bombardent la base militaire américaine de Pearl Harbour, dans l’océan Pacifique : les Américains entrent en guerre. Trois jours après, l’Italie et l’Allemagne déclarent la guerre aux USA. Mais la guerre est dominée par les forces de l’Axe qui pillent les pays vaincus et exploitent les prisonniers de guerre. La division du monde en deux camps : - D’un côté, il y a les puissances de l’Axe : l’Allemagne d’Adolf Hitler, l’Italie de Benito Mussolini et le Japon de l’empereur Hirohito ; - De l’autre côté, il y a les Alliés : le Royaume-Uni de Winston Churchill, la France libre du général de Gaulle, l’Union soviétique de Joseph Staline et les États-Unis de Franklin Roosevelt. Mais comme les puissances de l’Axe et les Alliés ont des colonies, la guerre touche tous les continents : des combats terrestres, aériens et maritimes ont lieu en Europe (dans les Balkans, au Royaume-Uni, en Union soviétique, dans l’océan Atlantique), en Afrique (en Afrique du Nord), en Asie (dans l’océan Pacifique) ; ils touchent autant les militaires que les populations civiles. L’extermination des juifs : Puis, en 1941, Adolf Hitler met en place la « solution finale », c’est-à-dire la déportation et l’extermination des Juifs. Plusieurs milliers des Juifs sont transportés par train de leur pays d’origine vers les camps de concentration et d’extermination en Allemagne et en Pologne et. Les valides allaient travailler dans les usines ; les invalides et les enfants étaient conduits dans les camps d’extermination. 4. La victoire des Alliés de 1943 à 1945 La victoire des Alliés tire ses sources dans la puissance militaire et industrielle des USA, l’entrée en guerres des colonies britanniques et françaises, l’épuisement des ressources énergétiques du côté des forces de l’Axe et la coordination des forces militaires des puissances alliées. Dès 1943 commencent les revers des puissances de l’Axe. En Europe : Les soviétiques reprennent la Pologne, la Roumanie, la Hongrie, la Bulgarie. Tout commence par les débarquements anglosaxons en Afrique du Nord en 1942 ; le débarquement de Normandie en juin 1944 qui libère Paris le 25 août avec le général Leclerc, un militaire Mon cahier d’Histoire et Géographie Page 5 sur 101 appartenant à la Résistance française. Déjà en janvier 1943, l’armée rouge remporte la victoire de Stalingrad ; elle reprend le bassin du Donetz, la Crimée. L’URSS est libérée au printemps 1944. Les Alliés réunis à Yalta en février 1945 décident de coordonner leur force pour vaincre l’Allemagne. Le 30 avril 1945, Adolf Hitler se suicide. Le 8 mai 1945, le gouvernement allemand se rend sans condition : c’est la fin du IIIe Reich en Allemagne et de la guerre en Europe. En Afrique : Les Alliés débarquent en Afrique du Nord et repoussent les blindés allemands de Rommel de l’Egypte en Tunisie. En 1943, les puissances de l’Axe perdent l’Afrique où les colonies françaises passent à la résistance avec le général de Gaulle. En Asie : La victoire des Alliés se poursuit dans le Pacifique où les USA décident de conquérir les îles les plus proches du Japon en 1943. Les troupes de Mac Artur reprennent les Philippines en octobre 1944 malgré les pertes immenses causées par les avions kamikazes. Le 6 août 1945, un bombardier américain lâche une bombe atomique sur la ville japonaise d’Hiroshima. Trois jours plus tard, une autre bombe atomique est lâchée sur la ville de Nagasaki. Ces bombardements causent la mort de plus de 100 000 civils japonais. Le 15 août 1945, le Japon annonce sa reddition. La capitulation du Japon est officielle le 2 septembre 1945. C’est la fin de la guerre du Pacifique, et donc de la Seconde Guerre mondiale. Fiche 2 : Le bilan de la Seconde Guerre mondiale OS : Etablir avec des illustrations concrètes le coût de la Seconde Guerre mondiale 1. L’hécatombe humaine d’après guerre Un bilan lourd : La Seconde Guerre mondiale restera dans l’histoire le conflit le plus meurtrier qui a causé la mort de 50 à 65 millions de personnes et dont plus 42 millions étaient des civils. La Pologne a perdu 90%, la Chine 75%, l’URSS 50%, et l’Allemagne 40% des civils. Un Anglais mort sur 5 était un civil ; à Dresde les bombardements ont tué 200.000 civils mais à Hiroshima et à Nagasaki un peu plus. La ventilation des pertes par continent montre que l’Europe avait payé le lourd tribu. Les raisons de cette hécatombe humaine sont multiples. D’abord la guerre a connu six ans de combats intenses touchant l’Europe, l’Asie, l’Afrique. Ensuite, cette guerre a été marquée par des innovations technologiques telles que l’usage des bombardements aériens massifs, les techniques des terres brulées et l’usage de la bombe atomique. Enfin, la guerre a impliqué le massacre des millions des civiles dans les zones de combat, pendant les guerres civiles et dans les camps nazis. La conséquence immédiate fut un important déséquilibre démographique et des déplacements massifs des populations. Un bilan contrasté : Certains pays furent fortement touchés : c’est le cas de l’Union Soviétique (17 à 26 millions); de la Chine (plus de 20 millions) ; de la Pologne (plus de 5 millions); de l’Allemagne (près de 9 millions); et le Japon (2,4 millions). On compta un peu moins dans d’autres pays : plus de 450 000 tués au Royaume-Uni et dans l’Empire britannique, et 410 000 aux États-Unis. La France déplora environ 510 000 morts, dont 350 000 civils. L’intensité des combats, le nombre des soldats engagés et la situation géographique sont autant des facteurs qui peuvent expliques les contrastes dans le bilan de cette guerre. Les conséquences démographiques sont multiples : Premièrement, l’hécatombe humaine va provoquer un déséquilibre entre les sexes : les femmes surpassent largement les hommes. En Russie, par exemple, on compte 4 hommes pour 7 femmes. Cela va accentuer la féminisation de l’emploi. Deuxièmement, partout en Europe la pyramide des âges contient des « classes creuses » : la tranche d’âge des 25-29 ans compte moins de personnes et entraine un tassement des naissances. Mais paradoxalement, on note une reprise de la natalité pendant et après la guerre. Cette situation serait due à la disparition du chômage, aux avantages liés à l’existence d’un nouveau-né comme les coupons alimentaires, l’allègement des obligations militaires pour les pères de famille. 2. Les ravages des combats Sur le plan matériel : plusieurs villes ont été détruites entièrement (Dresde, Coventry, Hiroshima, Nagasaki, Berlin entre 1941 et 1945). L’Allemagne a perdu plus de 17.000 villages. Des voies de communication, des récoltes et des usines ont été ravagées à cause des bombardements intensifs : la Pologne a perdu 70% des voies ferrées ; la France 1900 ponts et tunnels ; URSS 70% des usines et le Royaume-Uni 50% de sa flotte. Des millions des populations se sont retrouvés sans abris (7,5 millions en Allemagne) et sans provisions (25000 hollandais). Sur le plan économique : l’effort de guerre a entrainé la ruine des économies des puissances européennes. L’Allemagne a dépensé plus de 272 milliards de dollars, l’Union soviétique (192 milliards), le Royaume-Uni (120 milliards), l’Italie (94 milliards) ; et le Japon un peu moins (56 milliards de dollars). L’Europe et l’Asie furent ruinées et endettées. Le PIB est tombé à -50% en France et -70% en Allemagne ; la dette française a été multipliée par 4, celle du Japon par 10. Partout en Europe la production agricole a chuté de 30 à 70%. L’inflation, les pénuries et le marché noir se développèrent partout. Mais les États-Unis ont dépensé plus dans cette guerre : 341 milliards de dollars. Des pertes à l’avantage des pays neufs : L’Inde et les pays de l’Amérique latine ont bénéficié de cette guerre en fournissant des quantités de vivres et matières premières à l’Angleterre. Le Canada et l’Afrique du Sud ont vu aussi leur industrie prospérer. Les USA furent les véritables heureux gagnants : leur production industrielle doubla entre 1939 et 1945 ; les salaires distribués doublèrent entrainant prospérité et forte consommation ; le pays devient la banque du monde et l’arbitre de la paix. 3. Le traumatisme des régimes totalitaires La fin de la guerre s’est accompagné des découvertes horribles de la barbarie des soldats et l’univers concentrationnaire allemand à travers l’Europe. Sur le plan moral : la Seconde Guerre mondiale a ébranlé l’ensemble des valeurs attachées aux droits humains par la barbarie de l’homme. La nouvelle guerre s’est caractérisée par l’usage de la torture, de la terreur et des expériences scientifiques sur l’espèce humaine. Des milliers des militaires furent torturés par les Russes, des milliers d’autres massacrés. Des millions de civils furent tués dans les villes. En Europe, toute la population gardera le souvenir de cette guerre. Ce souvenir est marqué par la peur des bombardements et surtout du nucléaire, le refus de l’oubli, les graves blessures et handicaps et le deuil des parents et amis. L’URSS est touché par la gloire de la victoire et le deuil de plus de 20 millions de morts; la France par l’honneur et la pitié de la liberté et la victoire. L’extermination des peuples Juifs par les Nazis. Construits pour emprisonner les opposants au régime d’Hitler, les camps de concentration furent utilisés pour exterminer les peuples de race inférieure par épuisement, par asphyxie (Zyklon B) ou à la suite des expériences humaines. C’est un génocide industriel et scientifique qui s’est accentué avec les victoires des Alliés et les besoins industriels allemands. Certains des plus connus sont les camps d’Auschwitz I et II en Pologne où moururent plus de 3 millions de personnes. Au total, plus de 5,1 millions de Juifs sont morts dans les camps : soit 54 à 64% de la population juive en Europe en 1939. Ce sont les « mannequins nus ». Comment juger ? Le procès de Nuremberg fut intenté contre 24 des principaux responsables du Troisième Reich, accusés de complot, crime contre la paix, crime de guerre et crime contre l'humanité. Il se tint à Nuremberg, alors en zone d'occupation américaine, du 20 novembre 1945 au 1 er octobre 1946. Ce procès se déroula sous la juridiction du Tribunal militaire international de Nuremberg, créé en exécution de l'accord signé le 8 août 1945 par les gouvernements des États-Unis d'Amérique, du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord, de l'Union des républiques socialistes soviétiques et par le gouvernement provisoire de la République française, afin de juger les dirigeants du Troisième Reich. Mon cahier d’Histoire et Géographie Page 6 sur 101 Sentences à Nuremberg : Il aboutit à la condamnation à mort par pendaison de douze condamnés : Martin Bormann (par contumace), Hans Frank, Wilhelm Frick,Hermann Göring (qui se suicide juste avant l'exécution de la sentence), Alfred Jodl, Ernst Kaltenbrunner, Wilhelm Keitel, Joachim von Ribbentrop, Alfred Rosenberg, Fritz Sauckel, Arthur Seyß-Inquart et Julius Streicher. Des peines de prison allant jusqu'à la perpétuité sont prononcées contre Karl Dönitz, Walther Funk, Rudolf Hess, Konstantin von Neurath, Erich Raeder, Baldur von Schirach et Albert Speer. Enfin, Hans Fritzsche, Franz von Papen et Hjalmar Schacht sont acquittés. Le Tribunal international pour l'extrême Orient (Tribunal de Tokyo) a été crée par une déclaration du Commandant suprême des Forces Alliées le 19 janvier 1946. Le Tribunal de Tokyo a rendu son verdict le 12 novembre 1948 : huit des vingt cinq accusés ont été condamnés à mort, la plupart des autres à la détention à perpétuité. Ces procès ont une valeur exemplaire devant l'histoire, ils sont essentiels dans le combat contre l'oubli et le négationnisme. Bien qu'étant une "justice rétroactive appliquée par les vainqueurs" le Tribunal de Nuremberg a dessiné les fondements du droit pénal international moderne. Fiche 3 : Les nouveaux rapports de force politique après la guerre OS : Décrire la nouvelle hiérarchie des puissances après la guerre 1. L’effacement politique et économique de l’Europe La situation de l’Europe à la fin de la guerre est affectée sur le plan économique et politique. L’effacement économique : La puissance économique de l’Europe s’est effondrée en 1945 sous le poids d’intenses combats dévastateurs et meurtriers. Tout manque après la guerre: les vivres, le charbon, les matières premières, les machines. Les ruines démographiques pénalisent l’industrie ; les destructions industrielles entrainent la rareté des biens ; l’endettement très élevés handicapent les opérateurs économiques. Désormais, les pays européens se placent sous la situation de dépendance vis-à-vis des Etats-Unis seuls capables de leur apporter le matériel, les capitaux et les produits indispensables à leur survie et leur reconstruction. Les besoins de l’Europe s’élèvent à plus de 15 milliards de dollars. L’effacement politique : Le prestige de l’Europe a pris un coup énorme à la suite de cette guerre. Celui de la France s’est effondré depuis 1940. L’Italie n’a pas profité de son changement d’alliance ; elle a été dévastée par les combats de 1943-1945 entre Allemands et Alliés. L’Allemagne est vaincue, rasée et occupée. Les nationalistes des colonies profitent de ce contexte pour relancer leurs revendications indépendantistes. C’est le cas, en particulier, dans les Indes britanniques, dans les Indes néerlandaises, en Indochine et en Afrique du Nord françaises. Des mouvements nationalistes créés pendant l’entre-deux-guerres deviennent des véritables mouvements politiques. En Europe, on assiste à une montée en puissance des partis socialistes communistes et travaillistes. 2. L’exception de l’URSS L’URSS, bien que ruinée et affaiblie démographiquement, constitue une exception en Europe de par sa grandeur territoriale, sa force militaire et son influence idéologique. L’Union soviétique forme une puissance territoriale et militaire. Grace à ces accords avec l’Allemagne et les Alliés, le territoire russe s’est agrandi. L’Union soviétique étend largement ses frontières en Finlande et dans les Etats baltes. Elle reprend les régions peuplées de la Biélorussie, de l’Ukraine ; la Ruthénie, la Bessarabie et la Bucovine enlevées à la Hongrie et à la Roumanie. L’armée rouge est une grande force militaire présente en Europe et en Asie où elle a vaincu l’Allemagne. Son armée compte plus de 11 millions de soldats. Et cette armée est présente dans toute l’Europe centrale, orientale puis en Asie. Mais les effets de la guerre laissent le vaste territoire en ruine et en déficit économique. Au plan idéologique : Depuis la fin de la guerre, Staline bénéficie d’une grande popularité avec le communisme ; il est le chef vénéré dans son pays et dans sa zone d’influence. En France, en Italie, en Grèce, en Tchécoslovaquie et en Yougoslavie le parti communiste est la principale formation politique ; en Pologne, Roumanie, Bulgarie et Hongrie la popularité des communistes est moindre mais les pays sont occupés par l’URSS. Staline entend profiter de cette présence militaire et des atouts dont il dispose pour atteindre trois objectifs vitaux : la reconstruction, la sécurité de l’URSS et l’expansion du communisme. Pour relever son économie, il compte sur les réparations allemandes et pour éviter un nouveau risque d’invasion, il tient à ce qu’on lui reconnaisse un glacis défensif en Europe orientale. 3. L’essor économique et militaire des USA Les USA ont accumulé les avantages de la première et de la deuxième guerre que même la crise de 1929 n’a pas pu détruire. Désormais ce pays neuf est devenue une puissance complète, redoutable et dominatrice. Sa force économique et militaire : Les USA ont une forte industrie, des capacités de transport maritime, le plus important stock d’or mondial (2/3), une monnaie de réserve des banques et des échanges et incarnent l’idéologie capitaliste. Tous les pays d’Europe et l’URSS dépendent d’eux financièrement. Dans le même temps, ils disposent de l’arme atomique et d’une importante armée moderne aux fortes capacités d’intervention. Les Etats-Unis ont le droit de vie et de mort sur le globe terrestre. Leurs avions de chasse survolent toute l’Europe et l’Asie, leur bâtiment naviguent dans tous les océans et leur flotte de guerre et leur marine marchande ont enlevé à l’Angleterre la maîtrise des océans. Partout le prestige des USA est immense sauf, peut-être en Afrique, encore sous domination coloniale européenne. Sur le plan scientifique et idéologique. Les USA sont au sommet de la recherche. Ils ont connu des progrès en chimie, en mécanique en électronique et en informatique avec les premiers ordinateurs militaires (Mark1 en 1944 et ENIAC en 1946). Les USA aspirent à présider aux destinées du nouveau monde. Ils comptent commercer avec le monde entier ; instaurer des régimes démocratiques et libérer les peuples colonisés. Ils sont devenus les défenseurs de la paix, de l’égalité des peuples et des nations. Conclusion : En 1945, l’ancien monde dominé par les puissances colonisatrices (France et Royaume-Uni) a été dévasté, dépeuplé, ruiné et blessé à jamais. Un nouveau monde se construit autour de deux nouvelles puissances : les USA et l’URSS. Ces deux nouvelles puissances vont contribuer à la reconstruction du monde tant sur le plan politique que sur le plan économique. Mon cahier d’Histoire et Géographie Page 7 sur 101 CHAPITRE2 : LA REORGANISATION POLITIQUE DU MONDE A PARTIR DE 1945 OG : Connaître la nouvelle configuration politique du monde Introduction : La guerre qui s’achève en 1945 met fin à l’hégémonie des puissances coloniales européennes. Désormais le monde sera dominé par les USA et l’URSS dont l’ambition première est de mettre en place un nouvel ordre mondial à travers les conférences internationales. Mais ce projet noble laisse apparaître une domination des USA à l’Ouest et de l’URSS à l’Est. Mon cahier d’Histoire et Géographie Page 8 sur 101 Fiche 4 : Les grandes conférences tripartites OS1 : Caractériser les différentes conférences inter alliées 1. La conférence de Téhéran Acteurs et objectifs : La conférence de Téhéran fut une réunion entre le président américain Franklin D. Roosevelt, le chef d'État soviétique Joseph Staline et le Premier ministre britannique Winston Churchill. Elle se tint du 28 novembre au 2 décembre 1943 à Téhéran (Iran), au cours de laquelle les trois grands alliés de la Seconde Guerre mondiale se concertèrent sur les termes de la conduite de la guerre (décidant les débarquements de Provence et de Normandie) et de l'après-guerre en Europe. L'atmosphère y fut assez tendue, et Churchill put mesurer son relatif isolement face au dialogue instauré entre les USA et l’URSS. Résolutions : l'ouverture d'un second front en Europe fut adoptée par les trois puissances : les débarquements en Provence et en Normandie. L'occupation de l'Allemagne, au sortir de la guerre, fut envisagée, sans qu'un accord sur son démembrement soit conclu. Il fut aussi décidé de garantir l'indépendance et l'intégrité territoriale de l'Iran, à qui était également promise une aide économique après le conflit. 2. La conférence de Yalta Date et acteurs : La conférence de Yalta se tint du 4 au 11 février 1945, entre le président des États-Unis, Franklin Roosevelt, le Premier ministre du Royaume-Uni, Winston Churchill et Joseph Staline, le dirigeant de l'Union des Républiques socialistes soviétiques (URSS). Elle eut lieu dans une atmosphère cordiale, à Yalta, sur la côte de Crimée, en Ukraine à un moment où les Alliés avaient largement pris l'avantage sur l'Allemagne. Grandes résolutions : La conférence de Yalta porta sur les conditions de la capitulation allemande accompagnées d'une réorganisation de son territoire, À Yalta fut proclamée une Déclaration sur l'Europe libérée, qui prévoyait une participation tripartite aux conseils de contrôle et à l'administration des États européens, avant la mise en place, sur tout le continent, de gouvernements démocratiques, par la voie d'élections libres. Enfin, Roosevelt persuada les Alliés d'adhérer au projet de l'Organisation des Nations unies, dont les bases avaient été posées à la conférence de Dumbarton Oaks, en octobre 1944. Lors de la conférence de Yalta, ce fut bien l'idée de coordination entre les Grands qui domina — et non celle d'un partage du monde. Cependant, elle fut également le point de départ de malentendus, en particulier entre les États-Unis et l'URSS. Roosevelt meurt sur ces entrefaites le 12 avril 1945. La portée de la Conférence de Yalta : Mais pour certains, cette conférence a été celle du partage de l’Europe. Le Général de Gaulle dans ses mémoires de guerre (1959) parle de l’ « Enorme morceau de l’Europe que les accords de Yalta abandonnaient par avance aux Soviets se trouvait maintenant dans leurs mains » et « la soviétisation s’y développait-elle rapidement ». Arthur Conte a même écrit un ouvrage célèbre en 1964 « Yalta ou le Partage du monde ». 3. Les conférence de Potsdam Date et lieu : La conférence de Potsdam réunit près de Berlin, du 17 juillet au 2 août 1945, les chefs d'État des Etats-Unis (Harry Truman), de l'Union des Républiques socialistes soviétiques (Joseph Staline) et du Royaume-Uni (Clément Attlee), à la suite de la capitulation sans condition de l'Allemagne, à la fin de la Seconde Guerre mondiale. La conférence traita principalement de la situation en Europe et des futurs traités de paix. Pour l'Allemagne, il fut décidé un désarmement, suivi d'une démilitarisation du pays et d’une occupation tripartite, ainsi que le jugement des criminels de guerre. Un processus de dénazification, c'est-à-dire de destruction du Parti national-socialiste, et de démocratisation devait également être mis en place. Principales résolutions : En outre, l'économie du pays devait être réorganisée et l'Allemagne devait verser 20 milliards de dollars de réparations. La frontière germano-polonaise, fixée à la ligne Oder-Neisse, n'était considérée que comme une limite provisoire. Concernant la guerre dans le Pacifique, l'URSS accepta de s'allier aux puissances occidentales afin d'exiger une capitulation japonaise. Mais, le contrôle des Alliés sur les gouvernements européens, tel qu'il avait été établi lors de la déclaration sur l'Europe libérée, ne put être appliqué en Bulgarie et en Roumanie. Portée historique de la conférence : La conférence de Potsdam fut donc considérée comme un succès ; pourtant, nombre des accords qui en résultaient ne furent jamais respectés, du fait des relations de plus en plus conflictuelles entre l'URSS et l'Europe occidentale. Mon cahier d’Histoire et Géographie Page 9 sur 101 Fiche 5 : La nouvelle carte du monde OS : Décrire les bouleversements territoriaux intervenus après la guerre 1. Les changements de frontière en Europe. Les vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale ont modifié et restitué un certain nombre des frontières à travers le monde. Ces modifications ont touché les pays de l’Axe qui avaient envahi et occupé les territoires voisins. Les perdants : l’Allemagne a été ramenée à ses frontières de 1937 en restituant l’Autriche, les Sudètes à la Tchécoslovaquie, l’AlsaceLorraine à la France. Elle doit aussi céder la région de Königsberg à l’URSS, la Prusse orientale et quelques provinces à la Pologne : soit près de 115.000km2. L’Allemagne et Berlin sont occupées et placées sous contrôle des Alliés. L’Italie doit concéder des portions de territoire à la France et la Yougoslavie. Les gagnants : L’Union soviétique étend largement ses frontières en Finlande et dans les Etats baltes. Elle reprend les régions peuplées de la Biélorussie, de l’Ukraine ; la Ruthénie, la Bessarabie et la Bucovine enlevées à la Hongrie et à la Roumanie. La Pologne sera formée surtout de territoires pris sur l'Allemagne : tous les territoires situés à l'est de l'Oder et de son affluent le Neisse et de la Prusse Orientale. La France reprit l’Alsace-Lorraine. 2. La situation de l’Asie Les grands perdants : Le Japon s’effondre et est placé sous tutelle américaine en la personne du général Mc Arthur investi des pleins pouvoirs par Truman. Il est occupé, démilitarisé et démocratisé. Une nouvelle constitution instaure la démocratie parlementaire, la liberté politique et syndicale, une reforme agraire, l’épuration des administrations, le démantèlement des zaibatsu et la lutte contre le militarisme de l’enseignement. des7 millions de japonais rentrent au pays qui perd Formose, la Mandchourie qui retournent à la Chine. La Corée libérée est occupée au Nord par l’Armée rouge et au sud par les USA. Les « Deux Grands » se partagent les îles : les USA prennent les îles Carolines et Mariannes ; l’URSS les îles Kouriles et Sakhaline. La situation de la Chine : La Chine de 1945 présente une situation double. D’une part, la Mandchourie libérée du Japon est occupée par l’URSS. Le reste du territoire connaît des problèmes politiques internes. Une petite partie du pays dans le Nord-est est sous le contrôle de Mao Zedong ; la plus grande partie du pays est sous le contrôle du gouvernement du Guomidang de Jiang. La situation des colonies : De l’Inde en Indonésie, les territoires sont restés colonies européennes (Laos, Cambodge et Vietnam à la France ; Inde, Birmanie et Malaisie à la Grande Bretagne ; Indonésie au Pays-Bas). Mais dans toutes ces colonies les mouvements nationalistes d’inspiration communiste ont atteints des dimensions inquiétantes. Partout, ils exigent l’indépendance. 3. La situation de l’Afrique en 1945. La situation politique : A la sortie de la guerre, les espoirs sont grands parmi les Africains de voir l’élan de la victoire contre le nazisme aboutir à leur libération. Mais les métropoles européennes, trop attachées à l’exploitation bon marché des matières premières africaines, ne l’entendent pas de la même oreille. L’Afrique restera encore terre des colonies européennes. Mais les mouvements nationalistes ont pris de l’importance et attendent se faire entendre. Les promesses faites à Brazzaville par le Général de Gaulle appellent interpellent l’élite africaine à s’impliquer progressivement dans les affaires politiques, économiques et sociales pour l’indépendance du continent. Mais l’Italie perd ses colonies car la Libye, l’Erythrée et la Somalie sont placés sous tutelle de l’ONU. La situation des colonies allemandes et italiennes : Le fait nouveau sur le continent en 1945 est la situation des colonies allemandes et italiennes. Certaines sont devenues des territoires placés sous mandat de l’ONU (Cameroun, Tanganyika). D’autres ont été placées sous administration britannique (Libye, Somalie) ou l’Union sud-africaine (Namibie). Une partie de la Somalie a été partagée entre la Somalie française au Nord et la Somalie britannique au Sud. L’Egypte bien que indépendante est sous influence britannique ; le Liberia est indépendant. Mon cahier d’Histoire et Géographie Page 10 sur 101 Fiche 6 : La naissance de l’ONU OS1 : Expliquez les origines de l’ONU/ OS2 : Décrivez la composition de l’ONU 1. L’historique de la création de l’ONU Origines et étapes : Avant l'ONU, d'autres organisations œuvraient pour la paix dans le monde : L'Union interparlementaire, créée en 1889 ; Le Bureau international de la paix, créé en 1891 ; La Cour d'arbitrage international de La Haye, créée en 1899 ; L'Organisation internationale du travail, créée en 1919 et La Société des Nations, active entre 1919 et 1939 (de jure jusqu’en 1946). Les premières bases des Nations unies furent posées lors de l'élaboration de la Déclaration des Nations unies, qui fut signée le 1 er janvier 1942 à Washington DC (naissance de la Grande Alliance). L'expression Nations unies vient du président des États-Unis, Franklin D. Roosevelt ; elle avait pour but de signifier que des États avaient décidé de se réunir pour prévenir les conflits armés. Mais c'est avec la Conférence de Dumbarton Oaks à Washington DC (21 août au 7 septembre 1944) et surtout la conférence de San Francisco en 1945 qu'ont été définis exactement le but et le fonctionnement de l'ONU. Le texte fondateur de l'ONU : c’est la Charte des Nations unies. Cette charte fut signée à la fin de la Conférence de San Francisco par les représentants des 50 États fondateurs le 26 juin 1945. C'est le 24 octobre 1945, lors de la ratification par la majorité des pays signataires, que l'ONU naquit officiellement. Depuis, la Journée des Nations unies est célébrée le 24 octobre de chaque année. La paix entre les nations est la mission fondatrice des Nations unies. 2. Les objectifs de l’ONU Les buts de l’ONU sont : Maintenir la paix et la sécurité collective ; Assurer la reconnaissance du droit des peuples à disposer d’euxmêmes ; Faire respecter les droits de l’homme et les libertés fondamentales ; Favoriser le progrès social et de meilleures conditions de vie. Aussi, l’ONU a pour principes : L’égalité souveraine de tous les Etats membres ; Règlement pacifique des conflits ; Coopération internationale. Mode d’action : La diplomatie est la première arme dont dispose l’ONU. Le Conseil de sécurité doit encourager les nations à résoudre pacifiquement leurs conflits (par des recommandations, des négociations, la médiation, etc.). Si ces tentatives échouent, il peut avoir recours à des moyens non militaires (des sanctions économiques par exemple). En dernier recours, il peut autoriser une action militaire pour imposer la paix. Celle-ci est menée par une coalition de pays, regroupés sous l’égide de l’ONU. Cette manière d’imposer la paix n’est utilisée que très rarement (par exemple lors de la guerre du Golfe en 1991). 3. Les organes de l’ONU L’Assemblée générale est l’organe de délibération de l’ONU : Les délégués des 192 États membres de l’ONU se réunissent chaque année en Assemblée générale. L’ONU est fondée sur le principe de l’égalité entre tous les États membres : à l’Assemblée générale, chaque État membre dispose d’une voix. Son rôle est de discuter de toutes les questions qui lui sont soumises et de formuler des recommandations sur ces questions. Le Conseil de sécurité est responsable du maintien de la paix. Le Conseil de sécurité est l’organe le plus important de l’ONU. Il dispose d’un pouvoir de décision : c’est lui qui prend des mesures (appelées « résolutions ») en cas de menace pour la paix. Il est constitué de dix membres élus par l’Assemblée générale pour deux ans et de cinq membres permanents, qui sont les États-Unis, le Royaume-Uni, la France, la Russie et la Chine. Les cinq membres permanents sont très importants car ils possèdent un droit de veto : ils peuvent s’opposer à n’importe quelle décision, même si celle-ci est voulue par la majorité du Conseil. Le Secrétariat est l’organe administratif de l’ONU. Il est chargé d’assurer le suivi du travail de l’ONU. Il est présidé par un secrétaire général nommé pour cinq ans par l’Assemblée générale. Le secrétaire général occupe une place primordiale dans la diplomatie internationale en tentant d’empêcher l’apparition, l’aggravation ou l’extension des conflits. Les secrétaires généraux de l’ONU : TRYGVE LIE de Norvège 1946- 1953 ; DAG HAMMARSKJOLD de Suède 1953-1961 mort au CONGO ; U’TANT de Birmanie 11961-1971 ; KURT WALDHEIM d’Autriche 1971-1981 ; JAVIER PEREZ DE CUELLAR du Pérou 1981-1991 ; BOUTROS BOUTROS GHALI d’Egypte 1991-1997 ; KOFI ANNAN du Ghana 1997-2007 ; BAN KIM-MOON depuis 2007. Les Casques bleus : Lorsqu’un conflit éclate, le Conseil de l’ONU peut décider d’envoyer une mission de la paix dans la zone de conflit afin d’y rétablir la paix. Cette mission est accomplie par les « soldats de la paix », mais l’ONU n’a pas d’armée. Ce sont les pays membres qui lui fournissent des soldats. Les soldats de la paix sont reconnaissables à leur casque ou à leur béret bleu ; c’est pourquoi ils sont appelés les « Casques bleus ». Les Casques bleus n’ont pas pour mission de se battre, mais de s’interposer entre les ennemis. En empêchant les agressions directes et en favorisant le dialogue, ils doivent permettre un règlement pacifique des tensions. La Cour pénale internationale [CPI] : C’est un tribunal international permanent, indépendant des Nations unies. Cette cours est chargée de juger les auteurs des crimes internationaux : génocides, crimes contre l’humanité, crimes de guerre, et, à terme, crimes d’agression. La Cour pénale internationale (CPI) est basée à La Haye (Pays-Bas). Entrée en vigueur le 1er juillet 2002, elle rassemble, à cette date, 139 pays signataires et 76 ratifications. La Cour internationale de justice des Nations unies : C’est un organe judiciaire principal des Nations unies, créé en 1945 pour succéder à la Cour permanente de justice internationale. Sa principale tâche consiste à statuer sur les différends d'ordre juridique entre nations ; elle ne peut, de ce fait, être saisie d'une affaire par l'action d'un particulier. Tous les États membres de l'Organisation des Nations unies (ONU) sont parties au statut de la Cour Internationale de justice. Une nation qui n'est pas partie au statut de la Cour peut recourir à cette dernière si elle accepte, à titre général ou particulier, de se soumettre aux obligations d'un État membre des Nations unies. Conclusion : Mon cahier d’Histoire et Géographie Page 11 sur 101 En 1945, les vainqueurs de la Seconde Guerre, à travers les conférences tripartites, ont jeté les bases d’un nouvel ordre mondial. Le nouvel ordre mondial est fondé sur la paix, le développement, la coopération, les droits et les libertés de l’Homme. Mais l’Alliance entre les démocraties capitalistes et les communistes ne sera que de courte durée et les bases du nouvel ordre mondial remises en cause. CHAPITRE3 : LA GUERRE FROIDE OG : Etudier l’état des relations Est/Ouest de 1947 à 1990 Introduction : L’expression « guerre froide » fait son apparition pour la première fois dans l'Occident moderne avec l’homme d’État américain Bernard Baruch, en 1947 et elle est popularisée par le journaliste Lippmann. D'après Raymond Aron, il s'agissait d'une « guerre limitée » ou « paix belliqueuse » dans un monde bipolaire L’Europe dans la guerre froide de 1947 à 1991 Mon cahier d’Histoire et Géographie Page 12 sur 101 où les belligérants évitaient l’affrontement direct, d'où l'expression « Paix impossible, guerre improbable ». Fiche 7 : Les origines de la guerre froide OS1 : Expliquez suivant une chronologie les origines de la guerre froide/ OS2 : Caractériser le monde bipolaire 1. Les causes lointaines de la guerre froide L’une des causes de la guerre froide aura été les différences d’ordre idéologique entre les USA et l’URSS et leurs ambitions opposées pour une Europe vidée de toute force économique, financière et politique. L’opposition des idéologies et le « vide européen » : Une opposition de doctrine sépare les USA et l’URSS devenus les deux plus grandes puissances après la guerre. Du point de vue économique, les USA prônent le capitalisme libéral alors que l’URSS défend le communisme et le collectivisme. Du point de vue politique, toutes sont des démocraties mais à l’Ouest, c’est la démocratie pluraliste et à l’Est la démocratie populaire fondée sur un seul parti (le Parti Communiste). Lorsque la guerre prit fin et les puissances européennes s’effondrèrent, les Deux Grands voient l’Europe comme un foyer d’appel pour leur influence idéologique dans la mesure où leur armée respective s’y trouve encore. Les ambitions et méfiances réciproques : D’un côté, Roosevelt entend partager le gouvernement du monde, il s’agit de mettre des démocraties libérales partout pour la paix, certes, mais aussi pour garantir la liberté des échanges. Mais ils s'inquiètent du contrôle soviétique en Europe centrale et orientale ; sur les détroits entre la mer Noire et la Méditerranée ainsi que l'installation d'un gouvernement communiste dans le nord de l'Iran et le soutien à la guérilla communiste en Grèce. Cette inquiétude est soutenue par le discours à Fulton de Winston Churchill dénonçant le 5 mars 1946, l'attitude de Staline : « de Stettin, dans la Baltique, à Trieste dans l'Adriatique, un rideau de fer est descendu à travers le continent ». Ce discours fait suite au télégramme de George Kennan, ambassadeur à Moscou incitant les USA à endiguer l’expansion du communisme. De leur côté, les Soviétiques redoutent le nouveau rôle mondial que les États-Unis entendent tenir et craignent leur suprématie militaire. Staline pense que le moment est venu d'assurer une nouvelle expansion du communisme sur le plan mondial. Il considère que certains territoires sont vitaux pour la sécurité de l’URSS et il n’aura de cesse de les obtenir. C’est l’idée de constituer un glacis sécuritaire autour de l’URSS, tant en Europe, en Asie qu’en Extrême-Orient. 2. Les causes immédiates de la guerre froide Les causes immédiates de la guerre froide apparaissent en 1947 lorsque les deux grandes puissances annoncent clairement leurs nouvelles politiques extérieurs. La nouvelle politique américaine : Face aux ambitions expansionnistes de l’URSS, le président américain Truman propose le 12 mars 1947, la « doctrine Truman », qui vise le « containment » ou l’« endiguement » du communisme partout dans le monde. Les États-Unis proposent leur aide financière et militaire « aux peuples libres pour résister à des tentatives d'asservissement, qu'elles soient le fait de minorités armées ou de pressions étrangères ». Les premières à en bénéficier sont la Grèce, la Turquie et l'Iran. Ils ajoutent le plan Marshall en juin 1947, qui est le pendant économique de la « doctrine Truman ». Celui-ci consiste en une aide financière de 13 milliards de dollars pour la reconstruction de l'Europe centrale et occidentale. Seize pays d'Europe l'acceptent, regroupés dès 1948 dans l'Organisation européenne de coopération économique (OECE). La réaction soviétique : Les soviétiques, qui ont rejeté l’offre de Marshall, crée le Kominform en septembre 1947 : organe de liaison et d’information des partis communistes. Le Kominform, reconstitution du Kominterm, officiellement pour centraliser les informations d’intérêt commun, sert d’instrument de la politique stalinienne ; il est un indispensable outil permettant de contrer et de contenir, en Europe, les velléités hégémoniques et le bellicisme des États-Unis. Jdanov formule également la théorie des blocs (Doctrine Jdanov) ; il formule, dès lors, l’idée que, le monde étant divisé en deux blocs irréconciliables — le camp impérialiste antidémocratique et capitaliste des États-Unis et le camp anti-impérialiste, démocratique et pacifique de l’URSS. 3. La constitution des blocs La guerre froide sera finalement allignée sur la logique du fonctionnement des blocs fondés sur la soudure politique, économique et militaire des Etats membres et dirigés par les « deux frères ennemis ». Les principes des blocs : - Reconnaissance d’une puissance directrice du bloc ; - Soudure économique et idéologique ; - Soutien militaire ; Le bloc de l’Ouest ou capitaliste dirigé par les USA : - Organisation économique : Le plan Marshall du 5 juin 1947 a favorisé la création de l’OECE en 1948 par 16 Etats de l’Europe de l’Ouest plus la RFA en 1949. Elle devient l’OCED (Organisation de Coopération et de Développement Economique) en 1961 regroupant 29 Etats capitalistes. - Organisation militaire : Les pays occidentaux multiplient les alliances : l’Alliance atlantique (4 avril 1949 après le coup de Prague de février 1948) devient l’OTAN en 1950 pendant la guerre de Corée ; le Traité de San Francisco avec le Japon et le Traité avec l’Australie et la Nouvelle-Zélande (l’ANZUS) en 1951. L’Organisation du Traité de l’Asie du Sud-est (OTASE) est signée en 1954 avec les deux pays cités et le Pakistan, les Philippines, la Thaïlande, le Royaume-Uni et la France et le Pacte de Bagdad en 1955 avec la Turquie, l’Iran, le Pakistan, l’Irak et le Royaume-Uni. - Les objectifs des USA sont : Construire un ordre démocratique capitaliste sur le modèle américain ; Assurer la sécurité de la démocratie ; Soutenir les peuples contre le communisme. Le bloc de l’Est ou soviétique dirigé par l’URSS : - Organisation économique et idéologique : De son côté, Staline a imposé la transformation des économies sur le modèle soviétique axé sur la planification, la collectivisation des campagnes, la priorité à l’industrie lourde. En 1949, il fut crée le CAEM (Conseil d’Assistance Economique Mutuelle) ou COMECON. Mon cahier d’Histoire et Géographie Page 13 sur 101 - Organisation militaire : L’URSS et ses Alliés mettent en place : Le Kominform, le Pacte de Varsovie en 1955 avec tous les Etats communistes. - Les soviétiques visent à : Etendre le modèle communisme soit par la tactique « frontiste » (occuper les postes clés dans les gouvernements de coalition), soit par la tactique du « salami » (diviser pour mieux régner) ; Créer les démocraties populaires. Fiche 8 : Les manifestations de la guerre froide de 1947 à 1953 OS : Etudiez le déroulement des crises de la guerre froide de 1947 à 1953. 1. La première guerre israélo-palestinienne 1.1. Les origines de la Première guerre israélo-palestinienne La Première guerre israélo-palestinienne est le résultat d’une combinaison des causes liées à la coexistence de deux peuples sur un même territoire. Les causes lointaines : le mouvement sioniste et les promesses de la Grande-Bretagne. Le sionisme propose vers 1890 la création d’un Etat juif en Palestine considérée comme « terre promise » aux hébreux pendant l’Antiquité et placée sous mandat britannique. Des milliers de juifs migrent vers la Palestine. Mais pendant la guerre de 1914-1918, les Britanniques proposent la création d’un Etat palestinien indépendant aux Arabes (1915) et en 1917 par la voix de Balfour ils promettent aussi aux Juifs un « foyer national juif». Deux peuples attendent la création d’un Etat sur les mêmes terres. Les causes intermédiaires : la coexistence de plus en plus difficile entre 1.250.000 arabes et 650.000 juifs. Si les juifs se réjouissent et attendent avoir un Etat, la Ligue arabe, quant à elle s’oppose à la création d’un Etat juif. Les affrontements commencent entre les deux peuples : la Haganah (milice d’autodéfense juive) attaque les camps, l’Irgoun (mouvement terroriste) multiplie les attentats. Au lendemain de la Seconde Guerre la tension monte au Moyen-Orient : les britanniques renvoient l’Exodus avec les rescapés des camps nazis, les britanniques proposent le Plan Morrison (le retour de 100.000 juifs en Palestine contre la création d’un Etat juif). Les causes immédiates : le plan de partage de l’ONU et l’indépendance de l’Etat d’Israël : Le 29 novembre 1947, l’ONU décide de partager la Palestine en deux Etats : un Etat juif et un Etat palestinien. Jérusalem, ville sainte des trois religions est internationalisée. Plus de 50% des terres sont attribuées à 30% des juifs. Le projet est rejeté par la Grande-Bretagne, la Palestine et la Ligue arabe mais accepté par Israël et les deux Grands. Lorsque la Grande-Bretagne annonce son retrait de la Palestine en mai 1948, Ben Gourion proclame la naissance de l’Etat d’Israël le 14 mai 1948. Le lendemain commence la guerre des deux peuples. 1.2. Les manifestations de la guerre L’attaque des Arabes : Le 15 mai 1948, la Ligue arabe envahit Israël. Les combats durent jusqu’en janvier 1949 avec des trêves négociées par l’ONU sous la médiation du comte Folke Bernadotte qui sera assassiné à Jérusalem. Les Transjordaniens assiègent Jérusalem et coupent la route de Tel-Aviv ; les Egyptiens traversent le Néguev aidés par la Grande-Bretagne. La riposte des Juifs : Mais Israël a plusieurs atouts : une forte levée des citoyens, un soutien des Deux Grands et une livraison d’armes modernes par la Tchécoslovaquie accordée par l’URSS. L’armée juive passe à l’offensive : elle reprend la Galilée au Liban et à la Syrie; encercle l’armée égyptienne à Faluja, Gaza. Les Juifs occupent le Néguev et le Sinaï. L’armée juive voulut même occupée l’Egypte nulle été la menace de l’armée britannique. Cette guerre s’achève avec l’armistice de Rhodes en 1949. 1.3. Les conséquences de la guerre La première guerre arabo-juive se termine avec des conséquences multiples signe d’une paix improbable. Sur le plan politique, la Palestine disparaît de la carte. La Transjordanie occupe l’Est, l’Egypte prend la bande de Gaza et Israël le reste du territoire palestinien. Jérusalem devient divisée de fait entre juifs et jordaniens. Israël s‘agrandi et occupe désormais 78% de l’ancienne Palestine contre 55% en 1947. Sur le plan idéologique, Israël devient la tête de pont de l’Occident au Moyen-Orient. Ses institutions sont calquées sous le modèle des démocraties occidentales (parlement ou Knesset : 120 élus pour 4ans ; Parti travailliste, parti national religieux, les Libéraux indépendants, le Likoud). Dans le cadre de la bipolarisation, Israël choisit le bloc occidental. Sur le plan démographique, la guerre entraina le « problème palestinien » : 725.000 arabes quittent l’Etat juif pour les camps des refugiés et les Etats voisins alors que près de 900.000 juifs de la diaspora entrent en Israël. Les refugiés palestiniens créent le Fatah ou la conquête en 1956. De son côté, Israël connut une vague importante d’immigrés rescapés des camps nazis et de la diaspora. En 1950, le pays adopta la Loi du retour. Document : Israël de 1947 à 1948 Marshall, George Catlett (1880-1959), général et homme politique américain, chef d'état-major durant la Seconde Guerre mondiale. Secrétaire d'État entre 1947 et 1949, il fut l'auteur du plan Marshall, qui contribua au redressement de l'économie de l'Europe occidentale après la guerre. En 1953, il obtint le Prix Nobel de la paix. Jdanov, Andreï Aleksandrovitch (1896- 1948), homme politique, théoricien du « réalisme socialiste » et de la doctrine des blocs, qui a été l’un des principaux acteurs du raidissement idéologique de l’URSS stalinienne des années 1947-1953. Mon cahier d’Histoire et Géographie Page 14 sur 101 Source : Histoire terminale, Paris, Belin, 2004, p.127. Fiche 9 : La Première crise de Berlin 1. Les origines de la crise La Première crise de Berlin a plusieurs origines mais elles tournent autour d’un point essentiel : les différents accords entre Alliés sur l’avenir de l’Allemagne. En 1945, ils avaient décidé de diviser et d’occuper l’Allemagne en quatre zones entre la France, le Royaume-Uni, l’URSS et les USA. Les quatre puissances mirent en place un conseil de contrôle des Alliés pour démilitariser, dénazifier et faire payer les réparations à l’Allemagne. En 1947, la rupture de la Grande Alliance remet l’Allemagne au centre des manœuvres américano-soviétiques. D’un côté, l’URSS veut étendre son régime en Allemagne où elle nationalise les entreprises, supprime les médias et la liberté de la presse, interne les opposants. De leur côté, les USA voient l’Allemagne comme un marché potentiel où ils relancent l’économie en lui octroyant 4 milliards de dollars américains du Plan Marshall. Entre Janvier et mars 1947, les parties occidentales deviennent la bizone puis la tri zone. En représailles, l’URSS quitte le Conseil de contrôle des Alliés le 20 mars 1948. Mais l’événement qui entraine la crise est l’adoption du Deutschemark comme monnaie de la tri zone. Après la création de la tri zone, les occidentaux annoncent l’adoption d’une monnaie pour renforcer les liens économiques avec leur zone allemande. Pour Staline, ces actes sont une violation des accords de Yalta. 2. Le déroulement de la crise Le « blocus de Berlin ». Pour montrer leur opposition à la création éventuelle d’un État occidental et à la réforme monétaire, les Soviétiques perturbent les liaisons entre Berlin et les zones occidentales. Les premières mesures commencent le 1er avril 1948. Le personnel américain transitant par la zone soviétique doit montrer ses papiers et son accréditation. Début juin, les voyageurs allemands entrant en zone soviétique doivent obtenir une autorisation spéciale2 . En réaction, les Soviétiques arrêtent tout le trafic ferroviaire entrant à Berlin ainsi que celui des péniches. Ils n’approvisionnent plus en courant électrique venant de leurs usines la partie ouest de la ville. Le 24 juin 1948, le blocus devient total en violation complète de l’accord quadripartite exigeant que le ravitaillement de Berlin se fasse en mettant les approvisionnements en commun. La mise en place d’un contre blocus pour pénaliser Berlin Est et le pont aérien seront adoptés. Les USA et la G.B fournissent leurs avions avec des pilotes venus de tous les pays du bloc occidental ; la France engagée en Indochine utilise les avions allemands. Plus de 278000 vols ont été effectués pour plus de 2 millions de tonnes de fret constitués de charbon (68%), de produits alimentaires (23%), des médicaments et vêtements. La décision soviétique de créer un gouvernement à Berlin-Est le 30 novembre 1948 et la création à l’Ouest du Traité de l’Atlantique Nord en avril 1949 relancent les discussions et le 04 mai, les deux camps parviennent à un accord pour lever le blocus et le contre blocus le 12 mai. 3. Les conséquences de la crise La Première crise de Berlin s’achève avec des conséquences décisives dans les relations Est/Ouest. Du point de vue militaire, les USA renforcent la matérialisation de la Doctrine Truman. Le 4 avril est signé à Washington le Pacte de l’Atlantique entre 12 Etats occidentaux. L’un des articles du traité précise que « les Parties conviennent qu’une attaque armée contre l’une ou plusieurs d’entre elles survenant en Europe ou en Amérique du Nord sera considérée comme une attaque dirigée contre toutes les Parties. » Ce traité deviendra l’OTAN en 1950. Du point de vue politique, l’Allemagne fut divisée en deux Etats : la République Fédérale d’Allemagne (RFA) créée en mai 1949 et dirigée par Konrad Adenauer avec pour capitale Bonn ; la République Démocratique d’Allemagne (RDA) mise en place en octobre 1949 avec pour capitale Berlin-Est. La capitale Berlin fut divisée en deux villes dont Berlin-Ouest, ville de la RFA située en RDA. La RFA devient membre du bloc de l’Ouest et la RDA membre du bloc de l’Est. En RDA, on retrouve le Président Wilhelm Pieck, le Premier Ministre Otto Grotewohl et le secrétaire général du comité central du SED Walter Ulbricht. L’Allemagne en 1945 : un territoire divisé en quatre zones d’occupation L’Allemagne de 1949 : un territoire divisé en deux Etats : la RFA et la RDA Mon cahier d’Histoire et Géographie Page 15 sur 101 Fiche 10 : La guerre de Corée 1. Les origines de la guerre de Corée La guerre de Corée est liée à une série des causes à caractère idéologique. Le plan de partage de fait de la Corée entre 1945 et 1946 : le 09 août 1945 l’URSS intervient au Nord de la Corée contre le Japon et les USA débarquèrent le 8septembre au Sud de la Corée contre une République communiste éphémère. Mais l’échec de la Commission mixte américano-soviétique en janvier 1946 entraine la division de la Corée en deux zones d’occupation : une zone soviétique au Nord et une zone américaine au Sud. La naissance de deux Etats : la montée des tensions entre les USA et l’URSS, l’échec des élections communes sous l’égide de l’ONU entrainent la naissance des deux Etats : au Sud, Syngman Rhée fut élu président et la République de Corée proclamée en juillet 1948 avec capitale Séoul et Kim Il Sung fut élu président de la République Populaire et Démocratique de Corée du Nord (proclamée en août 1948) avec capitale Pyong Yang. Mais les deux présidents souhaitent la réunification des deux Etats selon sa propre idéologie. Le non respect des termes de l’accord américano-soviétique sur le retrait des troupes en Corée. Les coréens du Nord accusent les américains de multiplier des attaques visant à déstabiliser la Corée du Nord) alors que les sud coréens évoquent l’accord sinosoviétique pour l’annexion de leur Etat après le retrait des troupes américaines en avril 1950. 2. Les grandes phases de la guerre de Corée L’invasion nord-coréenne au Sud le 25 juin 1950 : 135 000 Nord-Coréens franchirent la frontière conseillés et équipés par les Soviétiques. Les Nordistes attaquèrent en plusieurs endroits stratégiques au sol et dans les airs, parmi lesquels Kaesong, Chunchon, Uijongbu ; Ongjin , l'aéroport de Gimpo à Séoul où se trouvait les 22 avions de liaison et d'entraînement de l'aviation du sud. Séoul fut prises dans l'après-midi du 28 juin et les forces sudistes, surclassées en nombre et en puissance de feu, furent mises en déroute et durent battre en retraite. Les NordCoréens n'avaient toutefois pas réussi à atteindre leur objectif de faire signer la reddition rapide du gouvernement de Syngman Rhee et la désintégration de son armée. La riposte onusienne et chinoise. Sur demande des USA sous Truman, l’ONU vota les résolutions 83 et 84 d’une intervention militaire en Corée. Le 16 juillet 1950, un contingent des Nations Unies commandé par le général Douglas Macarthur répond à l’attaque. Le 28 septembre, Séoul fut libérée ; le 7 octobre l’armée onusienne prit Pyong Yang et le 25 octobre 1950, elle arriva au fleuve Yalu à la frontière avec la Chine malgré les avertissements de Pékin. En fin novembre 1950, plus de 700.000 volontaires entrèrent en guerre : ils occupèrent Pyong yang le 04 décembre, Séoul le 05 janvier 1951. Le 11 avril l’option atomique de Macarthur lui valu son remplacement par le Lieutenant- Général Ridgway. Truman abandonna l’idée de la réunification de peur d’entrainer une guerre directe contre l’URSS. La stabilisation des combats à partir d’avril : les USA mobilisaient 260.000 hommes, l’ONU 35.000, la Corée du Sud 340.000 ; la Corée du Nord et la Chine comptaient encore 865.000 hommes. Plusieurs témoignages des soldats américains des B-26, F-84, P-51 Mustang, B-29 affirment avoir vu des pilotes de chasse soviétiques sur les MIG-15, les Yak-12 et les TU-2. Le 23 juin 1951, Jacob Malik, délégué permanent de l’URSS aux Nations-Unies, insère dans un discours un passage où il suggère une négociation sur cette base : un tel scénario avait débouché deux ans plus tôt sur la levée du blocus de Berlin43 . Dès le 10 juillet 1951, les délégués des deux camps se rencontrèrent à Kaesong, à proximité de l’ancienne ligne de démarcation. Mais il faudra attendre le 27 juillet 1953 pour que les négociations aboutissent à Panmunjom, mettant fin à un conflit qui aura duré trois. 3. Les conséquences de la guerre coréenne Cette guerre meurtrière et fratricide, qui n'amena quasiment aucun changement territorial, a laissé l’impression d’un suicide national dont les responsables sont les États-Unis de Truman et l’URSS de Staline. Sur le plan démographique : 1 à 4millions ; des dizaines de milliers de Sud-Coréens et des milliers d'Occidentaux fait prisonniers par le Nord sont portés disparu. Sur le plan territorial : Le cessez-le-feu consacra le retour au statu quo ante bellum mais la Zone coréenne démilitarisée entre les deux Corées (coupant le 38e parallèle en diagonale, suivant une bande de 249 km de long sur 4 km de large) fait que la superficie de chacun des territoires des deux Corées seront sensiblement les mêmes qu'au début du conflit. Cependant un petit avantage fut accordé au Sud, la ligne de front s'étant stabilisé un peu au-delà de l'ancienne frontière. Mon cahier d’Histoire et Géographie Page 16 sur 101 Sur le plan stratégique : En 1950 fut créée l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord. Par ailleurs, la guerre consacra l’extension du communisme et du capitalisme en Asie. L’URSS prit dans son camp la Chine, le Vietnam et la Corée du Nord ; les USA gagnèrent en signant avec le Japon un traité de paix en septembre 1951 et un autre Traité avec l’Australie et la Nouvelle-Zélande (l’ANZUS) en 1951 ; ils rangèrent dans leur camp Taïwan ou Formose, le Japon et la Corée du Sud. Fiche 11 : La guerre d’Indochine 1. Les causes de la guerre La guerre d’Indochine serait le fait de trois raisons principales. La naissance d’un mouvement nationaliste conduit par Hô Chi Minh entre les deux-guerres : malgré les apports positifs, l’Indochine (Cambodge, Laos, Tonkin, Annan, Cochinchine) reste misérable ; paysans sans terres, industrie faible. En 1930, Hô Chi Minh fonde le parti communiste indochinois. En 1941, le parti communiste devient un Front Nationaliste. La déclaration d’indépendance le 2 septembre 1945 : D’abord pendant la Deuxième Guerre mondiale, le Japon occupa l’Indochine et en 1945 les japonais accordent l’indépendance aux territoires indochinois : Vietnam, Cambodge et Laos. Dès la capitalisation du Japon, le Vietminh contraint l’empereur Bao Daï du Vietnam à abdiquer en proclamant l’indépendance du pays. La reconquête française en novembre 1946 : La France en créant l’Union française repris la Cochinchine et reconnaît la RDV comme membre de l’Union française en attendant les négociations de la conférence de Fontainebleau. Mais l’amiral Thierry d’Argenlieu proclame la République de Cochinchine et bombarde Haiphong en tuant 6.000 vietnamiens ; la RDV massacre les français à Hanoï le 19 décembre 1946. 2. Le déroulement de la guerre d’Indochine La guerre coloniale entre le corps d’expédition française et les troupes du Vietminh de 1946 à 1949. L’armée française bien organisée, aidée en armement américaine et les renforts des troupes anticommunistes cochinchinoises attaque les soldats vietnamiens. Elle tient le Sud et les grands axes. En face le Vietminh, dirigé par le général Giap pratique une guérilla très inventive et efficace. Elle tient le Nord du pays et recrute dans les campagnes en jouant sur la fibre patriotique. L'«oncle Hô», comme on le surnomme lance une déclaration sans équivoque : «Luttez par tous les moyens dont vous disposez. Luttez avec vos armes, vos pioches, vos pelles, vos bâtons. Sauvez l'indépendance et l'intégrité territoriale de la patrie. Vive le Vietnam indépendant et indivisible. Vive la démocratie ». Les vélos transportant le matériel militaire russe ou chinois vont devenir l'un des symboles de cette armée populaire. La journée était pour la France contrôlant les plaines mais les nuits pour les vietnamiens et les commissaires politiques encadrant les populations qui les cachent. Mais les combats se limitent à des embuscades. La seconde phase qui se déroula de 1950 à 1954 devient une guerre dans la guerre froide. Désormais, le Vietminh est soutenu par les Chinois qui lui apportent les forces armées modernes commandées par le Général Giap. La France, de son côté, reçoit une aide financière des Etats-Unis contre cette croisade communiste. De la guérilla, les viêts passent à la guerre totale en s’emparant de plusieurs villes dans le Nord du Tonkin, envahit l’Annan puis le Laos prenant en tenaille le delta tonkinois. En 1953, l’Etat-Major français décide de frapper un grand coup en s’emparant de la cuvette de Dien Bien Phu pour empêcher les Vietnamiens de pénétrer au Laos. Mais les Vietnamiens dans des conditions extraordinairement difficiles, à dos d’homme ou à travers de tunnels creusés dans la boue des collines installent au sommet de celles-ci une artillerie qui s’abat sur les français pris au piège et détruit le terrain d’aviation. Le commandement français installé dans la cuvette du Diên Biên Phu tomba après des rudes combats aux canons le 7 mai 1954. Il faut négocier et Pierre Mendès France finit par conclure la paix de Genève avec l’Indochine qui aboutit aux accords des 20-21 juillet 1954. 3. Le bilan de la guerre La guerre d’Indochine se solda par des conséquences importantes. D’abord, cette guerre fut une défaite française. Elle favorisa l’indépendance des territoires formant l’Indochine française en application des accords de Genève. Le Laos et le Cambodge accèdent à l’indépendance en 1954. Conformément aux accords d’armistice signés à Genève en 1954, les troupes Vietnamiennes et les soldats français se retirent du Laos. Une commission internationale de surveillance est mise en place pour veiller au respect des accords. En décembre 1955, le Laos est autorisé à siéger à l’ONU. Accordée le 9 novembre 1953, l’indépendance du Cambodge est totale à partir de la dissolution de l’Union économique et monétaire indochinoise, en 1954. Ensuite, cette guerre entraîna la division du Vietnam en deux parties en attendant les élections de 1956. Le Viêt Nam est divisé en deux à la hauteur du 17e parallèle ; dans le nord, l’administration est attribuée à Hô Chi Minh, à la tête de la République démocratique du Viêt Nam, État communiste. Un protocole prévoit des élections générales dans la zone sud, occupée par l’armée française et les troupes vietnamiennes de Bao Dai, avant le mois de juillet 1956, afin de décider si le Viêt Nam doit être réunifié. Enfin, la guerre amena les USA à renforcer leur présence en Asie. Ils créent l’Organisation du Traité de l’Asie du Sud-est (OTASE) en 1954 avec le Pakistan, les Philippines, la Thaïlande, le Royaume-Uni et la France et le Pacte de Bagdad en 1955 avec la Turquie, l’Iran, le Pakistan, l’Irak et le Royaume-Uni. Les grandes phases de la guerre de Corée Mon cahier d’Histoire et Géographie Page 17 sur 101 Fiche 12 : La coexistence pacifique de 1953 à 1962 OS1 : Expliquer les facteurs de l’apaisement des tensions est/Ouest en 1953/ OS2 : Etudier les manifestations de la coexistence pacifique/ OS3 : Décrire les crises intervenues dans la période de 1953 à 1962. 1. Les origines de la coexistence pacifique La coexistence pacifique est la conséquence d’une série d’événements à caractère militaire, économique et politique. Sur le plan militaire, en 1953, les deux Grands arrivent à l’équilibre nucléaire. Ils disposent de la bombe A et H. Entre 1957 et 1958, ils se lancent à la conquête spatiale. A l’équilibre nucléaire s’ajoute celle de la terreur où les deux Grands peuvent s’anéantir mutuellement. Dans son discours en 1969, Khrouchtchev dira : « il n’ya que deux issues : ou bien la guerre- et il faut bien dire que la guerre au siècle des missiles et de la bombe H est lourde des conséquences les plus graves pour toute la planète- ou bien la coexistence pacifique ». Sur le plan économique, dans les deux Etats, la course à l’armement s’est faite au détriment de l’économie sociale. La défense dévore une part importante du budget et les autres secteurs présentent des signes alarmants. En URSS, la situation est proche de la catastrophe et aux USA, l’industrie militaire tire timidement l’économie. Sur le plan politique, aux USA, le républicain Eisenhower Dwight David (1890-1969 1 ) arrive au pouvoir et annonce une politique de fermeté et de refoulement du communisme. Son Secrétaire d’Etat J.F. DULLES parle de « théorie de dominos ». En URSS, Khrouchtchev Nikita Serguïevitch (1894-1971) 2 prend la direction du Parti Communiste et inaugure en 1956 la politique de déstalinisation : il dénonce les crimes de Staline et propose la « Coexistence pacifique » avec l’Occident. Dans l’ancien empire colonial émerge en 1956 un nouvel acteur ou bloc. C’est le Tiers monde constitué des nouveaux Etats indépendants qui refusent toute appartenance à l’Est ou à l’Ouest. En 1961, ils lancent le non alignement. 2. Les manifestations Sur le plan interne, Nikita Khrouchtchev met un terme à la doctrine Jdanov et au Kominform en 1956. Il consacre : l’autonomie des démocraties populaires et reconnaît l’indépendance du Tiers monde tout en soutenant la décolonisation. En 1955, Khrouchtchev se rend à Belgrade et reconnaît la voie nationale du socialisme yougoslave ; il accepte la liberté religieuse et la dé- collectivisation agricole en Pologne. Sur le plan externe, la Coexistence pacifique se manifeste par le rapprochement Est/Ouest. Khrouchtchev se rend aux USA et en France en 1959 et en 1960. Le président John Kennedy rencontre son homologue Nikita Khrouchtchev en juin 1961. Les deux K marquent leur accord sur quelques points des relations internationales mais des divergences demeurent encore. La coexistence ouvre la voie aux principes suivants entre les blocs : - La reconnaissance à chaque peuple du droit de régler lui-même tous les problèmes de son pays ; - Le respect de la souveraineté de chaque Etat ; - L’application du principe de non-ingérence dans les affaires intérieures ; - Le règlement de tous les problèmes internationaux au moyen des pourparlers. 3. Les limites de la coexistence pacifique Malgrès la volonté affichée par les soviétiques de reconnaître la lutte idéologie et écarter l’affrontement militaire, la période de la coexistenece pacifique sera caractérisée par des nouveaux affrontements entre l’Est et l’Ouest. Au Moyen-Orient : En Egypte, Nasser eut à l’idée de trouver un autre mode de financement de son projet et un moyen de renforcer son indépendance vis-à-vis des deux blocs. Il annonça à Alexandrie la nationalisation du canal de Suez le 26 juillet 1956. Cette décision devint une 1 Commandant en chef des forces alliées, chef d’état-major, commandant suprême de l’OTAN, « IKE » est élu président comme républicain en 1952 et réélu en 1956 2. Nommé par Staline Premier Secrétaire du PC d’Ukraine, puis Moscou ; il succède à Staline en 1953. Il est l’auteur de la politique de déstalinisation, de l’insurrection hongroise de 1956. Il a été destitué en 1964 par la nomenklatura La défaite française Mon cahier d’Histoire et Géographie Page 18 sur 101 menace sérieuse contre les intérêts français et britanniques mais aussi contre Israël. Le 29 octobre, Israël attaque l’Egypte : c’est la crise de Suez. La crise se termine en décembre avec l’intervention des USA, de l’URSS et des Nations Unies. Pour leur par, l’ONUt va proposer une résolution votée à l’unanimité par l’Assemblée générale ; cette résolution exige un cessez-le-feu et le retrait immédiat des troupes étrangères d’Égypte, supervisé par une force d’urgence des Nations unies. En Europe : De 1959 à 1961, Berlin revient au centre des relations Est-Ouest et constitue ce que l’histoire a appelé la Seconde Crise de Berlin. Une nouvelle opposition américano-soviétique surgit sur le contrôle de la ville historique de Berlin divisée en deux depuis le blocus de 1948- 1949. Les raisons d’une nouvelle crise à Berlin sont multiples et peu complexes mais sans affrontement militaire, la crise se termine par la construction du mur de Berlin dans la nuit du 12 au 13 août 1961. Ce mur deviendra la matérialisation concrète du rideau de fer. En Amérique : En janvier 1959, Fidèle Castro devient le dirigeant cubain. Son pouvoir a été obtenu à la suite de plusieurs coups d’état notamment celui 1958 accompagné de son compagnon le « Che » Guevara et les exilés castristes. Les Etats-Unis, dirigés par Eisenhower, voient une nouvelle page diplomatique sombre avec le jeune Castro aux tendances communistes très engagés. Son rapprochement avec l’URSS et l’installation des rampes de lancement des missiles soviétiques à Cuba déclenchent la crsie de Cuba. En définitive, pendant la coexistence pacifique, l’expansion idéologique soviétique s’étend au Moyen-Orient et en Amérique. Fiche 13 : La crise de Suez 1. Les origines de la crise de Suez La crise de Suez tire ses origines dans trois événements majeurs ayant marqué l’histoire de la décolonisation et de la guerre froide. Les causes lointaines se trouvent dans la double diplomatie menée par Gamal Abdel Nasser. Sa stratégie consiste à négocier une aide financière et militaire au près des deux Grands. Il demande aux Etats-Unis un soutien financier pour la construction du barrage d’Assouan et une livraison d’armes pour faire face aux crises dans le Moyen-Orient ; les USA acceptèrent le crédit mais rejetèrent les armes. Pour cause, l’Egypte avait rejeté le Pacte de Bagdad. Nasser se retourna vers l’URSS qui lui accorda un appui militaire ultramoderne en juillet 1955. Les causes intermédiaires sont liées au rapprochement de Nasser avec Tito et Nehru pour fixer les principes de nonalignement. Les trois se réunirent du 18 au 20 juillet 1956 dans l’île de Brioni en Yougoslavie. L’Egypte jouait alors sur une triple diplomatie dangereuse. Il se rapproche des deux Grands et s’affirme comme membre des pays non-alignés. La réaction des américains ne se fit pas attendre. Le secrétaire d’Etat américain Foster Dulles considère tous les gestes égyptiens d’amicaux. Le 19 juillet, il fait savoir son refus d’accorder les crédits pour le barrage d’Assouan. La cause immédiate fut la nationalisation du canal de Suez le 26 juillet 1956. En effet, Nasser eut à l’idée de trouver un autre mode de financement de son projet et un moyen de renforcer son indépendance vis-à-vis des deux blocs. Il annonça à Alexandrie la nationalisation du canal de Suez. Cette décision devint une menace sérieuse contre les intérêts français et britanniques. 2. Le déroulement de la guerre Les opérations commencent par le complot de Sèvres où les Français, Anglais et Britanniques se rencontrent le 22 octobre pour mettre au point un scénario diplomatique et militaire. La France engagée dans la guerre d’Algérie est contre le soutien qu’apporte Nasser au Front National de Libération : elle souhaite la chute du régime de Nasser ; Israël et Ben Gourion veulent infliger une défaite à l’armée israélienne sous le prétexte d’une présence des armes dans le Sinaï. Leur plan consistait à pousser Israël à attaquer l’Egypte le 29 octobre ; le Sinaï fut rapidement occupé par l’armée israélienne. Après une semaine, les puissances coloniales s’érigèrent en arbitres en présentant un ultimatum aux belligérants de libérer le canal. Mais Nasser rejeta cet ultimatum ; à la fin du mois d’octobre, les troupes franco-britanniques attaquèrent l’Egypte. Cinq jours de conflits après, ils prirent le contrôle du port Saïd. L’intervention des deux Grands contre toute attente sans usage de la force. Le 5 novembre, l’URSS sous Khrouchtchev menaça les agresseurs de l’Egypte des représailles nucléaires. Aux Etats-Unis, Eisenhower, à la veille d’une élection présidentielle refusa de soutenir les vieilles puissances alliées ; il craint surtout de perdre son image à la face du monde. Les Etats-Unis menacèrent de baisser la livre sterling. La Grande Bretagne céda aux menaces et demanda à la France de cesser les attaques. Ces trois mois de conflit intense provoquèrent des effets énormes. Les Nations Unies pour leur part vont proposer une résolution votée à l’unanimité par l’Assemblée générale ; cette résolution exige un cessez-le-feu et le retrait immédiat des troupes étrangères d’Égypte, supervisé par une force d’urgence des Nations unies. 3. Le bilan de la crise Du côté des agresseurs, ce fut une victoire militaire pour Israël doublée de la fin d’une hégémonie franco-anglaise. Israël doit se retirer du Sinaï. Et les casques bleus de l’ONU s’installèrent à Gaza et à Charm el Cheik pour garantir la fin des hostilités et la liberté de navigation dans le golfe de Tiran. La France et la Grande-Bretagne doivent prendre conscience de ce qu’elles ne sont plus les grandes puissances d’antan. Elles évacuèrent le 22 décembre leurs troupes. Leurs intérêts basculèrent au profit désormais des nouvelles puissances : les Etats-Unis et l’Union Soviétique. De l’autre côté des nouvelles puissances, c’est une opportunité d’étendre leurs positions au Moyen-Orient. L’Union Soviétique devient la protectrice des peuples menacés par l’impérialisme et va étendre son influence à l’Egypte et la Syrie. Les Etats-Unis ont aussi réussi à sauver leur image anticolonialiste dans cette zone conflictuelle. Ils vont prendre le relais des intérêts britanniques en Jordanie et en Irak. Enfin, le vainqueur de cette guerre fut Nasser qui a su transformer sa défaite militaire en triomphe politique. Il garda le canal de Suez et son prestige au Moyen-Orient devint immense. Sa victoire devient aussi celle du Tiers monde. Les deux Grands de la guerre froide savent désormais qu’un troisième bloc est entré en scène. De plus, elles ne peuvent plus s’arracher les nouveaux Etats dans leur bloc respectif. Les batailles de Suez Mon cahier d’Histoire et Géographie Page 19 sur 101 Fiche 14 : La IIème crise de Berlin 1. Les causes de la deuxième crise de Berlin De 1959 à 1961, Berlin revient au centre des relations Est-Ouest et constitue ce que l’histoire a appelé la Seconde Crise de Berlin. Une nouvelle opposition américano-soviétique surgit sur le contrôle de la ville historique de Berlin divisée en deux depuis le blocus de 1948-1949. Les raisons d’une nouvelle crise à Berlin sont multiples et peu complexes. D’abord, il s’agit d’un problème démographique entre Berlin Est et Berlin Ouest qui remonte au début des années 1950. Depuis la division de l’Allemagne en deux Etats et Berlin en deux villes en 1949, Berlin-Est est devenue le symbole de la prospérité du capitalisme dans le camp communiste. Des millions de personnes de l’Est vers l’Ouest créant un vite chez les communistes. Enfin, l’incapacité des diplomaties américaines et soviétiques à régler la question du statut de Berlin (neutralisation ou maintien de la partition). L’URSS exige le départ des Occidentaux à Berlin-ouest ou l’internationalisation de la ville mais les négociations de Genève en 1959 et Paris 1960 échouèrent. En fin, surgit un autre incident diplomatique grave pendant la coexistence pacifique. Le contexte de 1960-1961 est au refroidissement des relations Est-Ouest, à cause de l’affaire de l’U2 en mai 1960 (un avion américain abattu au dessus de l’URSS). En octobre 1961, Khrouchtchev ordonna des excuses publiques à Washington et vint marteler des menaces à l’ONU à l’égard de l’Occident en se déchaussant à la tribune de l’assemblée générale. Il déclara : « Quand Eisenhower aura quitté la Maison Blanche, on pourra sans danger lui confier la direction d’un jardin d’enfants.» 2. Les conséquences de la crise de Berlin La crise se déroula en deux conséquences. Premièrement, le Gouvernement Est-allemand d'Erich Honecker prit un décret le 13 août 1961 définissant les règles de mouvement des populations entre les deux parties de la ville. Cette décision se justifie non pas pour régler la violation de l’espace aérien soviétique ou l’exode des populations mais pour éviter les actions des politiciens revanchards et des agents du militarisme ouest-allemand. Il instaura un système de contrôle strict aux frontières des deux villes. Les berlinois de l’Est devraient désormais avoir une permission spéciale pour aller à Berlin- Ouest. Par contre les berlinois de l’Ouest présenteraient seulement une pièce d’identité pour venir à Berlin-Est. Mais les politiciens revanchards et des agents du militarisme ouest-allemand ne sont pas autorisés à rentrer à Berlin-Est. Deuxièmement, l’Union Soviétique autorisa les autorités est-allemandes (Erich Honecker) à édifier le mur de Berlin sur 47 km de long et 4m de haut séparant les deux parties de la ville dans la nuit du 12 au 13 août 1961. Le mur de Berlin, souvent nommé « mur de la honte », devient le symbole de la division de l’Allemagne et du monde, il matérialise le « rideau de fer » sur plus de 40 kilomètres. Kennedy réagit en envoyant 1 500 militaires en renfort à Berlin-Ouest. Le 27 octobre suivant, le face-à-face des chars soviétiques et américains au Checkpoint Charlie illustre les tensions. Mais le mur est construit sur la zone soviétique et ne remet pas en cause l’intégrité de Berlin-Ouest : les Américains refusent de risquer un conflit pour cela. Ils affirment toutefois leur soutien à Berlin-Ouest, notamment avec le voyage de Kennedy le 23 janvier 1963 et son célèbre discours « Ich bin ein Berliner ». Par ailleurs, Khrouchtchev renonce à vouloir faire de Berlin-Ouest une ville indépendante. Finalement, le mur de Berlin illustre bien le climat de la coexistence pacifique, un climat fait de provocations qui engendrent de fortes tensions mais qui sont suffisamment maîtrisées pour ne pas chavirer dans un conflit armé. Le mur de Berlin Mon cahier d’Histoire et Géographie Page 20 sur 101 Fiche 15 : La crise de Cuba 1. Les causes de la crise de Cuba Trois causes ont été à l’origine de la crise de Cuba. L’arrivée au pouvoir de Fidel Castro. En janvier 1959, Fidèle Castro devient le dirigeant cubain. Son pouvoir a été obtenu à la suite de plusieurs coups d’état notamment celui 1958 accompagné de son compagnon le « Che » Guevara et les exilés castristes. Les Etats-Unis, dirigés par Eisenhower, voient une nouvelle page diplomatique sombre avec le jeune Castro aux tendances communistes très engagés. Il devient l’homme à abattre. La politique de reforme agraire en mai 1960 dégrada les relations américano-cubaines. En effet, la Havane décida de nationaliser toutes les entreprises sucrières et bananières contre toute attente américaine. Aussitôt, Washington répondit par un embargo sur tous les produits cubains. Les américains multiplièrent des attaques à la bombe et les sabotages sur le territoire cubain. La cause immédiate fut le coup d’Etat contre le régime de Castro : c’est la baie de cochons. Kennedy expédia des centaines des Cubains anticastristes en avril 1961 dans l’objectif de renverser le pouvoir de La Havane. Malheureusement cette attaque échoua et rapprocha d’avantage Cuba et l’URSS à qui Castro demandera protection militaire. C’est l’occasion pour les soviétiques d’élargir leur zone d’influence en Amérique. 2. Les étapes de la crise de Cuba Khrouchtchev lança l’opération « Anadyr » en mai 1962. Cette mission consista à envoyer 50.000 soldats et à installer les rampes de lancement de plus de 60 missiles nucléaires sur le territoire cubain. En octobre des rampes des missiles de courte et longue portée respectivement 1.800 à 3.600 km furent installées avec une rapidité de 12 à 17 minutes pour détruire le territoire des USA. Cette opération sera suivie de la mission Kama (envoi de 2 sous-marins nucléaires russes à Cuba) en octobre 1962 pour compléter le dispositif de mai. Les USA répondirent par le blocus de Cuba en octobre 1962. Kennedy découvre la présence militaire et des rampes de lancement des fusées à l’aide des photographies aériennes de la CIA (U2) le 14 octobre 1962 et alerte l’opinion internationale dans un discours télévisé. Considérant que les manœuvres soviétiques constituaient une menace pour la sécurité de l’Amérique et du bloc occidental, ils établissent le blocus de Cuba et annonça l’arraisonnement de tout navire en approche quel que soit le pays d’origine. Toute la planète connut une période critique car les deux grandes puissances nucléaires étaient prêtes pour un affrontement nucléaire direct. 3. Le dénouement de la crise de Cuba La crise de Cuba se dénoua sur un succès diplomatique de l’O.N.U puis une attente au sommet entre les deux Grands. L’intervention de l’ONU : le Secrétaire général de l’organisation des Nations Unies, U Thant ouvrit une médiation en rapprochant les USA et l’URSS. Il leur exigea d’écarter toute éventualité militaire. En marge de cette discussion, il parla aussi à Castro sur les dangers d’un affrontement direct opposant les deux plus grandes puissances nucléaires au monde. Il évoqua aussi l’action de la CIA combinée à celle du pentagone sur Cuba. L’entente entre les USA et l’URSS : les deux « K » fermement décidés à épargner le monde d’une troisième guerre mondiale, entamèrent des discussions sans Castro. Ils parviennent à une conclusion de retrait respectif de leurs arsenaux militaires à Cuba pour les soviétiques et en Turquie pour les américains. Dans tous les cas, les deux sortirent vainqueurs. Les USA ont expérimenté leur stratégie de riposte graduée et dissuasive ; les russes gagnèrent un allié de taille et stratégique en Amérique La menace nucléaire aux Etats-Unis Mon cahier d’Histoire et Géographie Page 21 sur 101 Fiche 16 : La détente de 1962 à 1975 OS1 : Expliquer les facteurs de l’avènement de la détente en 1962/ OS2 : Etudier les manifestations de cette détente/ OS3 : Décrire les crises intervenues dans la période de 1962 à 1975. 1. Les causes de la détente Après la crise des missiles de Cuba en 1962, la guerre froide entre dans une phase de rapprochement et des traités entre les blocs. Cette détente dans la guerre froide a plusieurs causes : Les causes militaires : Au début des années 1960, la crainte nucléaire monte avec la crise de Cuba et la naissance des nouvelles puissances nucléaires (Grande Bretagne 1952 ; France 1960 ; Chine 1964). Dans le même temps, les USA changent de stratégie : ils adoptent la riposte graduée à la place des représailles massives. La puissance des mégatonnes atomiques accumulées de part et d’autre, la multiplication des engins capables de transporter les têtes nucléaires (avions, missiles, sous-marins) rendent impossible l’attaque atomique meurtrière et décisive. Les causes politiques : L’évolution accélérée des armes atomiques conduit les Soviétiques et les Américains à une nouvelle stratégie. Ils décident de s’entendre pour éviter une nouvelle crise : Khrouchtchev et Kennedy installent un « téléphone rouge » en juin 1963. C’est un télex installé entre les deux capitales afin de faciliter les communications. Dans le même temps, les blocs se fissurent : à l’Ouest, c’est d’abord la France du général de Gaulle 3 conteste l’hégémonie du dollar et se retire du commandement intégré de l’OTAN en 1966, condamne l’intervention des USA au Vietnam ; à l’Est, en mars 1963, la Chine accuse Moscou de révisionnisme, de félons à la Révolution mondiale, de traite aux principes marxistes ; lance un appel à la révolte de tous les partis communistes et demande la révision des « traités inégaux » sur les frontières. Les causes économiques : Au début des années 1960, la situation économique se dégrade du côté des deux Grands alors que certains Etats amorcent un véritable développement. Aux USA, la prospérité mal partagée engendre des inégalités sociales entre les WASP, les Noirs et les Hispaniques. En URSS, l’échec de Khrouchtchev à moderniser l’agriculture retarde l’objectif affirmé de rattraper le niveau de vie des USA. Les récoltes de céréales placent le pays sous la dépendance des importations. Au Japon et en Europe, la situation s’améliore : la croissance économique est supérieure qu’aux USA et l’Europe s’organise autour de la CEE. Dans le Tiers Monde, ce sont les revendications sur les cours des matières premières avec la création de l’OPEP et de la CNUCED ; la création des non-alignés exigeant le nouvel ordre économique international. 2. Les manifestations de la détente La détente est surtout la période des accords et du rapprochement Est/Ouest. Sur le plan militaire, tout commence par le Traité de Moscou en 1963 entre les USA, l’URSS et le Royaume-Uni sur la suppression des essais nucléaires atmosphériques. En 1968 est signé le premier traité de non-prolifération des armes nucléaires pour dissuader les Etats de se doter de la bombe. Malgré le refus de la Chine et de la France, les SALT (Pourparlers sur la limitation des armes stratégiques, 1969) débouchent sur les accords de Moscou en mai 1972 ou SALT1. Ce traité limite pour 5ans les missiles intercontinentaux ou ICMB. En 1973, Brejnev (dirigeant du PC soviétique en 1964, président de l’URSS en 1977 ; il mit fin à la détente en 1979 avec l’invasion de l’Afghanistan) signe à Washington un traité sur la prévention de la guerre nucléaire. Les accords touchent aussi les domaines économique, spatiale et politique. Sur le plan spatial, c’est la coopération entre Apollo et Soyouz en 1975. Sur le plan politique, les deux Grands organisent la conférence d’Helsinki en 1975 sur la sécurité et la coopération en Europe. Cette conférence avait réuni les USA, l’URSS, le Canada et les pays européens (sauf l’Albanie). La détente permet le rapprochement entre la France et la Chine en 1964 ; la RFA et la RDA se reconnaissent mutuellement en 1973. Ils deviennent membres de l’ONU. Les USA et la Chine renouent leur coopération en 1971 ; la même année, la Chine réintègre le Conseil de Sécurité de l’ONU en qualité de membre permanent avec « droit de veto ». En 1972, Nixon rend visite à Zhou Enlai. Sur le plan économique : les USA et l’URSS parviennent à un accord économique sur la fourniture du blé américain à l’URSS et la coopération industrielle. Les barrières économiques dressées entre les blocs, au temps de la guerre froide, se lèvent peu à peu. En 1974, naît l’expression « rapports Nord-Sud ». 3 Chef de la France libre de 1940 à 1944 ; Chef du gouvernement provisoire de 1944 à 1946 ; Président de 1959 à 1969 ; mort en novembre 1970 Mon cahier d’Histoire et Géographie Page 22 sur 101 Fiche 17 : La guerre du Vietnam 1. Les causes de la guerre du Vietnam les conséquences de la guerre d’Indochine. Selon les accords de paix signés à Genève en juillet 1954, le pays est divisé en deux zones, nord et sud, à la hauteur du 17e parallèle. Ce partage est censé être temporaire, la réunification devant se faire après des élections prévues pour l’année 1956. Cependant, le Viêt Nam-du-Nord, dirigé par le président communiste Hô Chi Minh, est soutenu par les grandes puissances communistes (la Chine et l’URSS). Le gouvernement du Viêt Nam-du-Sud, anti-communiste, est pour sa part soutenu par les puissances occidentales, en particulier par les États-Unis. les troubles politiques au Vietnam du Sud. En 1956, le président sud-vietnamien, Ngo Dinh Diem, refuse de remettre son pouvoir aux urnes : il s’oppose à l’organisation des élections, principale clause des accords de Genève. Pour renverser ce dictateur et rétablir l’unité du pays, les communistes du Sud qui ont combattu pour l’indépendance, les Viêt-Cong ou Front National de Libération, prennent les armes en février 1959. Ils reçoivent l’appui du gouvernement nord-vietnamien dans leur guérilla. 2. Le déroulement de la guerre L’engagement américain de 1961 à 1968. D’abord ce fut Kennedy qui s’engagea à aider le gouvernement sud-vietnamien, en lui fournissant de l’argent et des conseillers militaires : en décembre 1961, 400 Américains débarquent au Viêt Nam ; ils sont plus de 11 000 l’année suivante. En suite en août 1964, le président américain Lyndon Johnson4 , sous le prétexte d’une attaque de deux navires américains postés dans le golfe du Tonkin, au large des côtes vietnamiennes obtient le vote de l’intensification de l’engagement américain au Viêt Nam. À la fin de l’année 1965, 200 000 soldats sont déployés dans le Viêt Nam-du-Sud ; au plus fort de l’engagement américain (en 1969), ils sont 541 000. Les pratiques de guerre au Vietnam : Malgré leur nombre et leur équipement technologique, les soldats américains ne parviennent pas à s’imposer au Viêt Nam. L’ennemi est invisible ; les Viêt-Cong dominent la jungle et les villages, ils reçoivent leur ravitaillement du Viêt Namdu-Nord par un réseau de sentiers, appelé la piste Hô Chi Minh. Les Américains entament alors une stratégie de terreur : ils fouillent avec violence les villages à la recherche de combattants Viêt-Cong et d’armes, bombardent les pistes et les villes nord-vietnamiennes, larguent du napalm (une essence épaisse qui provoque des malformations) dans les zones rurales, etc. Au début de l’année 1968, les troupes nord-vietnamiennes et ViêtCong lancent une offensive surprise sur plus d’une centaine de villes sud-vietnamiennes ; cette opération est appelée l’offensive du Têt. Ils prennent le contrôle des bâtiments militaires et administratifs, où ils se retranchent. La vietnamisation du conflit suite aux protestations contre cette aventure américaine. En effet, parallèlement à l’enlisement des soldats américains au Viêt Nam, aux États-Unis, la population découvre à la télévision l’ampleur de la souffrance que son armée inflige au peuple vietnamien. Un mouvement pacifiste se développe et, bientôt, des milliers de personnes se mettent à manifester contre cette guerre honteuse, aux États-Unis et dans le monde entier. Face à cette opposition grandissante, le président Johnson décide de ne pas se représenter aux élections. La contestation s’amplifie encore après l’arrivée au pouvoir de Richard Nixon5 , en 1969. Le monde apprend avec horreur que 500 civils désarmés du village de My Lai ont été massacrés par les soldats américains l’année précédente. Pourtant, le nouveau président durcit encore la stratégie américaine au Viêt Nam : en 1970, il étend les bombardements au Cambodge, pays frontalier servant de base aux combattants nordvietnamiens. Tout en intensifiant les bombardements sur le Viêt Nam-du-Nord, le président Nixon décide de « vietnamiser » le conflit : il commence à rapatrier ses troupes et laisse les forces sud-vietnamiennes jouer un rôle croissant sur le terrain. Privé du soutien américain à partir de 1973, le Viêt Nam-du-Sud ne peut rien faire face à l’offensive ennemie. Les troupes du nord envahissent le sud en 1974 et obtiennent la victoire définitive en avril 1975. 3. Les conséquences de la guerre Des pertes lourdes et une défaite américaine. Sur les pertes de la guerre, le bilan fut très lourd que les premiers conflits de la guerre froide. Du côté vietnamien, la guerre a fait 2 millions de morts, dont un grand nombre de civils et 3 millions de blessés. La victoire finale des communistes a provoqué la fuite de 12 millions de personnes, dont environ 1 million par la mer sur des embarcations de fortune : on les appelle les boat people. Côté américain, la guerre a fait 57 000 tués et 153 300 blessés. 4 36ème Président des USA de 1963 à 1968 ; sa principale victoire législative fut d'obtenir en 1964 le vote d'un texte condamnant la ségrégation raciale dans les lieux publics mais la politique étrangère de Johnson fut davantage contestée. Il envoya plus de 500.000 soldats. Il faut attendre 1969 sous Nixon 5 Président des USA de 1968 à 1974, année de démission à cause du Watergate. Il se rapproche de Mao en 1971 et négocie le retrait américain au Vietnam en 1973 Mon cahier d’Histoire et Géographie Page 23 sur 101 Sur tout un autre plan l’issue fut favorable au Viêt-Nam nord et défavorable aux américains. Les troupes Nord-vietnamiennes entrées à Saigon : l’ancienne capitale du Sud est renommée Hô Chi Minh-Ville. En 1976, le Viêt Nam est réunifié avec, à sa tête, un régime communiste. Les Américains sortent ébranlés : c’est leur première défaite historique. Pourtant, ils gardent des bonnes relations avec l’union Soviétique qui a soutenu Hanoï et avec la Chine. D’ailleurs en 1971, les USA favorisent le retour de la Chine à l’Organisation des Nations Unies. Un bilan matériel catastrophique. Dans les deux camps, la guerre du Vietnam a coûté près de 200 millions de dollars de dépenses pour financer les opérations militaires. Les américains ont détruit plus de 100.000 villages avec leur bombe et les napalms puis ont stérilisé plus de 1/3 des terres vietnamiennes avec les litres de défoliants versés pendant la guerre. Fiche 18 : La guerre de Six Jours et de Kippour Deux crises principales ont secoué le Proche-Orient pendant la détente : la deuxième et troisième guerre israélo-arabe. 1. La guerre de Six jours Du 05 au 10 juin éclate la guerre de Six jours entre Israël et l’Egypte. 1.1. Les causes de la guerre de six jours A l’origine, en 1967, pour obtenir le retrait des casques bleus qui garantissent l’accès au port israélien d’Eilat sur la mer rouge, Nasser bloque le golfe d’Akaba. Israël considère cet acte comme une provocation ; son pays est privé de tout approvisionnement, principalement le pétrole. 1.2. Le déroulement de la guerre Les hostilités sont déclenchées le 5 juin par un raid préventif israélien qui détruit au sol presque toute l'aviation égyptienne, mais aussi jordanienne et syrienne. Ayant la maîtrise des airs, Israël, sous l'impulsion du ministre de la Défense, le général Moshe Dayan, lance alors une offensive générale. Les blindés israéliens, commandés par le général Yitzhak Rabin, s'emparent dès le 6 de la bande de Gaza. Le lendemain, le 7 juin, les Israéliens ne sont plus qu'à quarante kilomètres du canal de Suez. Simultanément, ils combattent les Jordaniens dans la vieille ville de Jérusalem et prennent le contrôle de la partie arabe, ainsi que de Jéricho en Cisjordanie, amenant la Jordanie à cesser les combats. La rive orientale du canal de Suez est atteinte le 8 par Tsahal (l'armée israélienne), qui lève ainsi le blocus d'Aqaba. Le 9, le Sinaï est aux mains de Tsahal qui marche sur la Syrie. Le 10 juin, lorsque les affrontements cessent, Israël contrôle toute la péninsule du Sinaï, la bande de Gaza, la Cisjordanie, la partie est de Jérusalem et le site stratégique des hauteurs du Golan en Syrie. 1.3. Le bilan de la guerre Les pertes humaines sont lourdes pour les pays arabes : 20 000 morts pour l'Égypte, 6 000 pour la Jordanie et 500 pour la Syrie, contre 800 Israéliens. Israël a gagné des territoires dont la superficie est quatre fois supérieure à la sienne en 1949, avec une population arabe de 1,5 million d'habitants. Mais ces « territoires occupés » n’allaient pas tarder à devenir un des principaux sujets de tension avec ses voisins arabes. En 1967, l’ONU vote la résolution 2426 qui exige l’évacuation des territoires occupés. En échange, Israël demanda la reconnaissance de son existence par les Etats arabes. En 1969, Yasser Arafat prend la tête de l’OLP (1964) en s’associant au Fatah (mouvement préconisant l’action terroriste). L’OLP sera reconnue en 1971 par l’ONU comme représentant légitime de la Palestine. 2. La guerre du Kippour 2.1. Les causes de la guerre L’influence de l’OLP : l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), créée en 1964, étend largement son audience chez les Palestiniens des Territoires occupés par Israël, sous l’influence du mouvement de Yasser Arafat. En 1973, la tension qui règne au Proche-Orient depuis 1967 s’accroît. La libération des territoires occupés. À l’ONU, les demandes d’évacuation des Territoires occupés, réitérées par les pays arabes depuis 1967, se heurtent à des refus successifs. Or, depuis cette époque, tandis qu’en Égypte Anouar al-Sadate a succédé à Nasser, dans de nombreux pays arabes, des gouvernements forts ont pris le pouvoir : le colonel Kadhafi en Libye, le général Hafez al-Assad en Syrie. En septembre 1973, des négociations permettent une grande réconciliation de tous les pays arabes, y compris la Jordanie du roi Hussein, qui a pourtant, deux ans auparavant, chassé les combattants palestiniens du pays. La menace sur Israël. En Israël, Golda Meir est devenue Premier ministre dans un État qui, de nouveau, semble assiégé : fortement soutenu par les États-Unis (en particulier sur la question des Territoires occupés), Israël est pourtant très menacé par une coalition que soutient, avec une discrétion toute relative, l’URSS. 2.2. Le déroulement de la guerre 6 La fin de toute revendication ou de tout état de belligérance, respect et reconnaissance de la souveraineté, de l'intégrité territoriale et de l'indépendance politique de chaque État de la région et de leur droit de vivre en paix dans des frontières sûres et reconnues, dégagées de toute menace ou tout acte de violence. D'apporter une juste solution au problème des réfugiés. De garantir l'inviolabilité territoriale et l'indépendance politique de chaque État de la région, à travers diverses mesures telles que, notamment l'établissement de zones démilitarisées. Le Vietnam dans la guerre froide Mon cahier d’Histoire et Géographie Page 24 sur 101 Les combats au Nord : Le 6 octobre 1973, l’Égypte et la Syrie lancent conjointement une attaque-surprise contre l’État hébreu — la Syrie sur le plateau du Golan et l’Égypte dans le Sinaï — qui plonge alors l’armée israélienne dans un état critique. Les Syriens, aidés par des troupes jordaniennes et irakiennes, prennent tout d’abord l’avantage au nord mais, le 8 octobre, ils sont stoppés. À partir du 11 octobre, les soldats israéliens avancent en Syrie jusqu’à 30 km de Damas. Les combats au Sud : les Égyptiens traversent le canal de Suez et progressent d’environ 10 km dans le Sinaï occupé par Israël, avant d’être freinés à leur tour. Après l’une des plus grandes batailles de blindés jamais connues dans la région et au cours de laquelle se distingue le général israélien Ariel Sharon, le 16 octobre, les Israéliens contre-attaquent puis, par une manœuvre audacieuse (le passage entre deux armées égyptiennes), franchissent le canal de Suez et envahissent l’Égypte. Le cessez-le-feu : Immédiatement, l’URSS fait pression sur Sadate pour qu’il signe un cessez-le-feu, tandis que le secrétaire d’État américain Henry Kissinger est invité à Moscou par Leonid Brejnev. Un cessez-le-feu, négocié par l’entremise de l’Organisation des Nations unies (ONU), est conclu avec la Syrie le 22 octobre, et avec l’Égypte deux jours plus tard. Au cours de ces négociations, la pression des deux « supergrands » est prépondérante : Israël, ayant poursuivi les opérations, était aux portes du Caire et l’URSS menaçait d’intervenir directement dans le conflit le 22 octobre ; les États-Unis mettent alors leurs troupes en état d’alerte. L’ONU décide l’envoi de Casques bleus (2 300 hommes). Les négociations se poursuivent jusqu’au 11 novembre, et l’« accord du km 101 » rend le cessez-le-feu enfin effectif. 2.3. Les conséquences de la guerre Bien que cette guerre ait été gagnée par Israël, l’Égypte, grâce à son succès initial, parvient à en faire une victoire psychologique, ayant prouvé que ses armées pouvaient infliger de lourdes pertes aux Israéliens. En Israël, le Premier ministre Golda Meir, rendue responsable du manque de préparation de l’armée israélienne, est contrainte de démissionner. C’est au cours de la guerre du Kippour que le pétrole est utilisé pour la première fois comme « arme » dans le conflit israélo-arabe. D’octobre 1973 à mars 1974, les pays arabes imposent en effet un embargo sur les ventes de pétrole aux nations occidentales amies d’Israël (voir pétroliers, chocs). En Israël même, cette guerre confirme le statut des Territoires occupés où la population palestinienne, considérée avec une méfiance croissante par l’État hébreu, allait s’enfoncer de plus en plus dans la misère et dans le désir d’indépendance. Fiche 19 : La guerre fraîche OS1 : Caractériser la guerre fraîche/ OS2 : Décrire la période de la détente La guerre fraîche est l’expression qui sert à désigner une nouvelle période de guerre froide, un retour des tensions entre l’Est et l’Ouest de 1975 à 1985 1.1. Les causes de la guerre fraîche L’interruption du dialogue Est et Ouest. Profitant du repli des USA lié à la défaite du Vietnam et au Watergate, l’URSS reprend une politique d’expansion et d’armement en devenant la 1ère puissance militaire dotée des fusées à trois têtes nucléaires de portée de 5000km (les SS20). Les communistes prirent le pouvoir en Afghanistan en 1978 puis se lancent en guerre à Kaboul en 1979. La crise économique de 1973. La crise économique de 1973 avait déstabilisé les relations internationales en pleine détente. Sur le plan politique, cette crise provoqua les tensions revendicatives dans les pays du Tiers monde mis en difficulté de l’endettement ; des troubles sociaux provoqués par de graves pénuries de pétrole et de matières premières en Pologne. Sur le plan économique et financier la crise entraîna le démantèlement du système monétaire international crée en 1944. Le recul de l’influence des USA. Depuis 1973, l’influence des USA recule sur plusieurs fronts. Au Nicaragua, le front sandiniste soutenu par l’URSS renverse en juin 1979 le régime pro-américain de Somoza abandonné par Carter. En Iran, la politique proaméricaine du Shah heurte la misère et l’intégrisme musulmans. Après son exile en France, Khomeiny prend le pouvoir en février 1979 et proclame la République islamique d’Iran anti-israélien, antimarxiste. Khomeiny désigne deux ennemis ou satans : les USA et l’URSS ; il garde 50 américains en otage en novembre 1980 et fusille les militants communistes. 1.2. Les conséquences de la guerre fraîche La guerre fraîche a connu plusieurs grands événements dont les plus caractéristiques sont : Les tensions dans le monde : Dès 1975 le Liban connaît une guerre civile entre chrétiens et musulmans, chiites et palestiniens ; la Syrie intervient en 1976. L’OLP lance des incursions contre Israël qui riposte en 1978 et en 1982 : paix en Galilée ; Arafat se refugia à Tunis. En 1980, l’Irak attaque l’Iran jusqu’au cessez-le-feu en 1988 par l’intermédiaire de l’ONU. En 1987, Israël lance l’Intifada dans la bande de Gaza puis la Cisjordanie. En 1988, la Syrie occupe Beyrouth. En Afrique : la Somalie et l’Ethiopie disputent la province de l’Ogaden ; le Maroc et l’Algérie s’opposent à propos du Soudan ; la Libye et le Tchad s’affrontent de 1984 à 1987. La révolution islamique triomphe en Afghanistan en avril 1978 et en Iran en 1979. Les deux Grands s’inquiètent devant ce renouveau religieux. En Amérique du Sud, l’Argentine se lance à la conquête des îles Falkland-Malouines en 1982. Les USA se rallient au R.U contre l’Argentine. L’attitude des USA sous Carter7 . L’invasion de l’Afghanistan par l’URSS en 1979 a poussé Carter à durcir sa politique vis-à-vis de l’URSS. Il décide de suspendre les livraisons céréalières des USA à l’URSS ; il organise le boycott des jeux de Moscou en 1980. L’URSS riposte pour les jeux olympiques de Los Angeles en 1984. Le congrès américain rejette les accords militaires de SALT II signés en 1979 par Carter et Brejnev. La course à l’armement : Une nouvelle course aux armes nucléaires s’ouvre en 1979. Les USA décident en décembre 1979 d’implanter en Europe occidentale 108 fusées Pershing en 10 ans et 464 missiles de croisière. Les fusées Pershing 2 sont installées en novembre 1983 en RFA, au Royaume-Uni et en Italie. L’arrivée au pouvoir en novembre 1980 de Reagan se traduit par une augmentation de 25% en 3ans du budget militaire et le lancement de la guerre des étoiles ou le bouclier antimissile qui surveille l’URSS et retourne les missiles contre le pays : c’est l’Initiative de Défense Stratégique (IDS). D’ailleurs Reagan 8 va traiter l’URSS de « l’Empire du mal ». Dans le même temps, l’Inde se dote de la bomba atomique en 1974 et le Pakistan en 1987. 7 (Carter, Jimmy (1924- ), homme d'État américain, 39e président des États-Unis d'Amérique (1977-1981), lauréat du prix Nobel de la paix en 2002. En novembre 1976, il est élu avec 51 p. 100 des voix face au président sortant, le républicain Gerald Rudolph Ford. Jimmy Carter remporte néanmoins plusieurs succès sur le plan diplomatique. Il participe surtout de manière décisive à la conclusion des accords de Camp David, signés le 17 septembre 1978 par le président égyptien, Anouar al-Sadate et par le Premier ministre israélien, Menahem Begin, prélude au traité de paix signé entre l'Égypte et Israël le 26 mars 1979 à Washington. En 1979, il rétablit les relations diplomatiques avec la Chine, et signe avec Leonid Brejnev le traité Salt II (Négociation sur la limitation des armes stratégiques. Mais la politique étrangère de Jimmy Carter, marquée par une volonté moralisatrice, trouve ses limites sur les questions afghane et iranienne. 8 Reagan, Ronald (1911-2004, homme d’État américain, 40e président des États-Unis (1981-1989), qui s’est affirmé comme l’initiateur d’une « révolution conservatrice », exaltant la fierté nationale et les valeurs traditionnelles. Candidat républicain en 1980, il bat le président démocrate sortant Jimmy Carter. Il fait voter une diminution des dépenses publiques et un allègement de la fiscalité, tout en étendant considérablement le budget de la défense. Plusieurs années de croissance suivent la récession de 1982. Son deuxième mandat est marqué par des rencontres successives avec le dirigeant soviétique Mikhaïl Gorbatchev, avec qui il signe un traité sur les missiles à moyenne portée (INF Treaty, Intermediate-Range Nuclear Forces Treaty) en 1988. En 1987, la popularité de Ronald Mon cahier d’Histoire et Géographie Page 25 sur 101 Fiche 20 : La nouvelle détente : 1985-1990 1. Les causes de la nouvelle détente La nouvelle détente s’ouvre à partir de 1985. Sur le plan politique : l’arrivée au pouvoir de Gorbatchev Mikhaïl 9 . Il opta pour le développement intérieur et la coopération avec l’Occident : c’est la Perestroïka. La détente résulte aussi de l’effort entre les deux blocs à coopérer comme l’illustrent les rencontres au sommet de l’Etat entre les deux têtes des blocs. Du 19 au 24 novembre 1985, Reagan et Gorbatchev se rencontrent au sommet de Genève ; Bush et Gorbatchev en 1989. Sur le plan militaire : la course à l’armement se traduisant par un endettement excessif aux USA aboutit à une réduction du budget militaire et la restauration de la compétitivité économique ; en URSS, Gorbatchev soutient le désarmement. Mais dans le même temps, des puissances nucléaires s’ajoutent : l’Inde en 1974, le Pakistan en 1987, Israël. 2. Les accords Est/Ouest Entre 1985 et 1990, la nouvelle détente se manifeste par les nouveaux accords et la résolution des conflits. Les nouveaux accords. A Washington, le 07 décembre 1987, les deux grands aboutissent pour la première fois à un accord sur la destruction de tous les missiles nucléaires de courte portée (SS20- Pershing) installés en Europe. Cet accord est complété par le sommet de Moscou en mai 1988 qui prévoit une réduction de 50% des missiles de longue portée de plus de 5000km. En 1989, Bush et Gorbatchev créèrent la Conventional Forces Equality ou Egalité des Forces Conventionnelles qui établit l’égalité des armements conventionnels entre les deux blocs. Puis ils signent à Moscou le 31 juillet 1991 le traité de START ou Pourparlers ou Traités sur la réduction des Armements stratégiques. La détente se traduit par le rapprochement de deux grands aux Jeux Olympiques de Séoul en 1992. Mais c’est avant tout la résolution des conflits qui constitue un exemple en 1988 avec quatre traités de paix signés à Genève : Accords entre l’Afghanistan et le Pakistan (14 avril) ; Traité entre Cuba et Angola (05 mai) ; Cessez-le-feu entre l’Irak et l’Iran (08 août) et le 30 août le Maroc et le front Polisario acceptent un referendum d’autodétermination sur le Sahara occidental. Reagan est affectée par le scandale de la vente secrète d’armes à l’Iran liée au soutien de la révolution au Nicaragua. Malade, il se retire de la vie politique après les élections de 1988, qui sont remportées par le vice-président George Bush.) 9 Élu au Soviet suprême en 1970, il entre au Comité central, pour l'agriculture (1978), et devient le protégé d’Iouri Andropov. Lorsque, en 1982, Andropov succède à Leonid Brejnev à la tête du PCUS, Gorbatchev est son second. En 1984, à la mort d'Andropov, il s'affirme comme le deuxième personnage politique d'Union soviétique, derrière Konstantin Tchernenko. Lorsque ce dernier meurt, en 1985, Gorbatchev devient secrétaire général du parti le 11 mars. Mon cahier d’Histoire et Géographie Page 26 sur 101 Fiche 21 : L’effondrement de l’URSS et la fin de la guerre froide OS1 : Expliquer les causes de l’effondrement de l’URSS/ OS2 : Etudier les étapes de la dislocation du bloc de l’Est La période de 1975 à 1991 correspond aux seize dernières années d’affrontement Est/Ouest avec respectivement la conférence d’Helsinki et à l’éclatement de l’URSS. Mais cette dernière ligne droite de la guerre froide a été marquée par des phases de regain des tensions, de nouvelle détente et des traités aux prix des grands sommets. Carter (1976-1980), Reagan (1980-1988) et Bush (1988-1992) d’un côté puis par Andropov (1982-1984), Tchernenko (1984-1985) et Gorbatchev (1985-1991) vont animer les relations Est/Ouest dans sa dernière période. 1. Les origines de l’effondrement de l’URSS 1.1. Les causes politiques Les reformes de Gorbatchev : la perestroïka, la glasnost et le désengagement : Il lance la perestroïka et la glasnost : l’un visait l’ouverture à l’économie de marché et l’autre, permettre la divergence d’opinion. Mais la politique de Gorbatchev entraine des résultats catastrophiques : le chômage, l’inflation, les grèves et les manifestations sociales, le réveil des nationalités en URSS et dans tout le bloc. La démocratisation du système communiste : elle commence avec les élections pluralistes au Congrès des députés du Peuple en 1989 qui porte Boris Eltsine à la tête du Soviet Suprême. Les Républiques baltes proclament aussi leur indépendance. Après l’échec du putsch en été 1991, Boris Eltsine interdit le PCUS en novembre 1991 et annonce la dissolution de l’URSS en décembre 1991 avec les présidents des Soviets de l’Ukraine et la Biélorussie. 1.2. Les causes militaires La politique de démilitarisation des deux Grands : Bloqués depuis 1983, les négociations START reprennent. Les négociations aboutissent au Traité de START1 signé en juillet 1991 à Moscou entre Gorbatchev et G. Bush. Cet accord concerne les armes stratégiques et prévoit pour la première fois la destruction de 15 à 30% des arsenaux nucléaires des Deux Grands. L’URSS a, d’ailleurs, accepté une procédure de contrôle sur son potentiel militaire. Le désengagement soviétique: il réduit les forces militaires en RDA, en Hongrie et en Tchécoslovaquie en 1988. 2. Les étapes de l’effondrement de l’URSS 2.1. L’unification de l’Allemagne L’Ostpolitik : entre 1969 et 1974, le chancelier Willy Brant (un social démocrate) forme un gouvernement de coalition avec le parti Libéral. Il axe sa politique sur l’ouverture avec l’Est. Il conclu un accord avec l’URSS, reconnaît la frontière avec la Pologne en 1970 et en 1972 le Traité International de Reconnaissance Mutuelle entre la RFA et la RDA. Changement politique et migration : En RFA, la coalition parti social-démocrate et parti Libéral se poursuit avec H. Schmidt (1974- 1982) et H. Kohl le chrétien démocrate (1982-1987). En RDA, à partir de 1989, les manifestations populaires demandent la démocratisation du régime : les principaux dirigeants démissionnent et Hans Mondrow devient chancelier. Des fortes migrations des populations et des réfugiés politiques partent de la RDA vers la RFA profitant des changements politiques dans les deux pays. L’effondrement du mur de Berlin et l’unification de l’Allemagne : le 9 novembre 1989, l'ouverture des frontières entre la RDA et la RFA entraîna une foule en liesse sur le mur de Berlin, symbole de la division de l'Allemagne, dont la chute fut le prélude à l'effondrement du régime communiste en RDA et à la réunification. En mars 1990, les premières élections libres en RDA sont remportées par l’Alliance pour l’Allemagne. En juillet intervient l’union économique et monétaire entre la RFA et la RDA. En mars, le Traité de Moscou (RDA, RFA, USA, URSS, France, Royaume-Uni) définit les frontières de l’Allemagne unifiée et souveraine. Le 03 octobre, l’unification de l’Allemagne est proclamée et les premières élections ont lieu en décembre. La coalition CDU et Parti Libéral dirigée par Helmut Kohl remporte. 2.2. L’indépendance des démocraties populaires Au fur et à mesure que Gorbatchev tentait de démocratiser les institutions politiques, des revendications des nationalités et des affrontements interethniques surgissaient. Dès 1987, la Lettonie, l’Estonie et la Lituanie furent les premiers manifestants et, en 1990, ces trois Etats proclamèrent leur indépendance. Des 1989 le processus révolutionnaire commença : -En Hongrie le régime de démocratie populaire fut aboli le 23 octobre 1989 et le 6 novembre 1990 fut instauré en régime démocratique -En Pologne en décembre 1989 - novembre 1991 -En Roumanie décembre 1989 – octobre 1993 -En RDA le 05avril 1990 -En Tchécoslovaquie le 20 avril 1990 – 1 er janvier 1991 -En Bulgarie le 12 juillet 1991 – 7 mai 1992. 2.3. L’effondrement de l’URSS Mon cahier d’Histoire et Géographie Page 27 sur 101 Après les pays baltes, c’est la république de Russie qui proclame sa souveraineté en juin 1991. La Géorgie, l’Ukraine, le Kirghizistan, la Biélorussie, la Moldavie, l’Azerbaïdjan, l’Ouzbékistan, l’Arménie, le Tadjikistan, le Turkménistan, le Kazakhstan proclamèrent aussi leur indépendance. Seul à la tête d’un Etat vidé de toute substance, Gorbatchev constate la fin de l’URSS le 25 décembre 1991. Il démissionna et c’est la fin de l’URSS. La Russie sera dirigée par Boris Eltsine. Créée en décembre 1991, la Communauté des États indépendants (CEI) est issue du démantèlement de l’Union des républiques socialistes soviétiques (URSS). Elle est composée d'une partie des anciennes républiques soviétiques : Russie, Biélorussie, Ukraine, Moldavie, Géorgie, Arménie, Azerbaïdjan, Kazakhstan, Turkménistan, Ouzbékistan, Kirghizistan et Tadjikistan. Conclusion : Après la seconde guerre mondiale, le monde avait été réduit à deux puissances les USA et l’URSS. Les deux formèrent la grande alliance de 1945 à 1947. Mais les intentions nées en 1946 et les manœuvres entreprises en 1947 débouchèrent sur la guerre froide. La guerre froide se résume en une phase de vives tensions 1947-1953 ; une coexistence pacifique de 1953 à 1962 ; une détente de 1963 à 1975 ; une guerre fraiche de 1975 à 1985 et une nouvelle détente de 1985 à 1990. Les reformes initiées dès 1985 par Mikhaïl Gorbatchev précipitèrent la fin des démocrates populaires en Europe de l’Est, l’unification de l’Allemagne et l’éclatement de l’URSS en communautés des Etats indépendants de 1990 à 1991. Les USA sortent de 47 ans de conflits directs, victorieux et demeurent avec l’ONU le « gendarme » du monde. Mais les USA héritent des menaces qui pèsent sur le monde : la prolifération nucléaire-horizontale, la balkanisation et les inégalités sociales. CHAPITRE4 : LA DECOLONISATION OG : Comprendre le processus d’émancipation des peuples colonisés Introduction : Après la Seconde Guerre mondiale, l’essentiel des empires coloniaux aspire à accéder à l’indépendance. Ce mouvement est très connue sous l’expression décolonisation ; elle commence en Asie puis s’étend en Afrique du Nord vers le Sud. Elle va alterner guerres et négociations entre métropoles et colonies. Mon cahier d’Histoire et Géographie Page 28 sur 101 Fiche 22 : Les facteurs de la décolonisation OS : Expliquez les causes de la décolonisation 1. Les facteurs internes ou endogènes Les causes de la décolonisation sont multiples mais elles peuvent être groupées en deux parties. D’un côté, nous avons les causes internes : La participation des colonies aux deux grandes guerres : L’expérience militaire des colonies encourage les indigènes à revendiquer leur indépendance même au prix de la guerre. Ils gardent à mémoire leur héroïsme et les difficultés éprouvées par les français et les anglais pendant les deux grandes guerres. L’élargissement de l’éducation favorise la naissance de l’élite indigène : Les reformes sociales entreprises par les métropoles aboutissent à la mise en place d’une classe d’intellectuelles et d’hommes politiques. Les exemples sont multiples (Nehru en Inde, Bourguiba en Tunisie, Hô Chi Minh en Indochine, Nasser en Egypte, Léopold Sédar Senghor au Sénégal, etc.). Pour exprimer leur ambitions, ils créent des mouvements nationalistes (syndicats, associations, partis politiques) au nom des valeurs traditionnelles et celles de l’Occident comme l’égalité entre les peuples, le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes ; La prise de conscience des abus du colonialisme : Après des siècles de colonisation, les colonisés instruits se rendent compte de l’exploitation de l’homme, de l’exploitation des ressources, des violations des droits humains, de l’absence des libertés, de la pauvreté accentuée dont ils sont victimes. La solution immédiate et la gestion de leur territoire par eux-mêmes. Toutes les raisons cumulées entrainent des revendications multiples qui se traduisent sous forme de manifestation, de boycott des produits de la métropole, des grèves, des actions terroristes et des insurrections armées. Les métropoles ont d’abord réagi par la répression (interdiction des journaux, des réunions et des partis politiques ; arrestation des manifestants et des leaders). Mais elles ont fini par faire quelques concessions : liberté d’expression, représentation partielle des populations dans l’administration et la vie politique, autonomie puis l’indépendance. 2. Les facteurs externes ou exogènes De l’autre côté, nous avons les causes externes : L’affaiblissement des métropoles par les deux grandes guerres. Les guerres de 1914-1918 et 1939-1945 ont provoqué des destructions matérielles, la faiblesse des armées et des capitaux. Désormais les métropoles comme la France et l’Angleterre se trouvent dans l’incapacité de subvenir aux besoins des colonies et d’asseoir une domination militaire. En France, par exemple, les socialistes soutiennent que les colonies sont une charge pour le budget. Le soutien des deux grandes puissances pendant la guerre froide. L’avènement de la guerre froide va constituer un fait stimulant la décolonisation. Pour autant, il faut reconnaître que les ambitions des deux blocs sont différentes et ne sont guerre pour l’indépendance totale des colonies. L’URSS condamne le colonialisme pour des raisons idéologiques et attend affaiblir le bloc de l’Ouest. Elle compte attirer les nouveaux Etats dans son camp. Les USA sont favorables à la décolonisation pour avoir été aussi une colonie. Ils soutiennent la décolonisation et la démocratie pour éviter le basculement à l’Est des nouveaux Etats indépendants. L’action de l’ONU. Créée en 1945, cette organisation affirme le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. L’Assemblée Générale va servir de cadre de revendication en faveur de la décolonisation. D’ailleurs, l’ONU interviendra soit pour arrêter les conflits militaires liés à la décolonisation, soit pour aider les nouveaux Etats indépendants sur tous les plans. Mon cahier d’Histoire et Géographie Page 29 sur 101 Fiche 23 : La décolonisation en Asie et en Afrique du Nord OS1 : Décrire la décolonisation en Asie/ OS2 : Indiquer les étapes de la décolonisation en Afrique du Nord à partir d’un exemple concret. 1. La décolonisation en Inde 1.1. Les débuts de l’indépendance Les causes de l’effondrement de l’empire britannique : En 1914, l’Empire colonial britannique s’étendait sur 33 millions de km² et comptait 490 millions d’habitants (soit le quart de la population mondiale). Après 1945, plusieurs éléments accélèrent l’éclatement de cet empire : le déclin du Royaume-Uni, les changements qui interviennent dans les relations internationales (la création de l’ONU qui défend la paix dans le monde, les pressions américaines), les revendications de plus en plus en fortes des nationalistes locaux. L’arrivée au pouvoir des travaillistes en 1945 favorise cette évolution. Le financement du Welfare State (État-providence) voulu par les travaillistes, suppose en effet une réduction des autres dépenses, donc un abandon progressif de l’empire, et ce d’autant plus que, pour la gauche britannique, l’empire a constitué les bases qui ont permis aux élites conservatrices d’asseoir leur pouvoir. L’indépendance de l’Inde : En 1947, l’Inde et le Pakistan, jusqu’alors sous domination britannique, obtiennent leur indépendance. Au final, la décolonisation des pays de l’ancien Empire britannique s’est faite globalement sans conflits, et la plupart des nouveaux États indépendants restent liés au Royaume-Uni sur les plans économique et culturel, dans le cadre du Commonwealth. 1.2. Les conséquences de l’indépendance La guerre indo-pakistanaise : Le départ des Britanniques en Inde s’accompagne en 1947 d’un conflit entre hindous et musulmans qui s’achève par la partition ou division du sous-continent et la création de deux États séparés : l’Inde et le Pakistan. La première guerre entre l’Inde et le Pakistan a pour objet le contrôle de l’État de Jammu-et-Cachemire, qui est demeuré une monarchie indépendante à l’époque de l’Inde britannique. Au moment de l’indépendance, les régions à majorité musulmane constituent l’État du Pakistan, le reste du pays, majoritairement hindou, formant l’Inde. Le sort des États princiers doit être réglé séparément, en fonction de la religion de leur population et du pays avec lequel ils ont une frontière commune. Le sort du Cachemire : Le Cachemire, dirigé par un prince hindou, est majoritairement musulman et partage une frontière avec l’Inde et le Pakistan. Le maharaja refuse d’abord de rejoindre aussi bien l’Inde que le Pakistan, mais, alors qu’il hésite, une révolte éclate dans l’ouest de l’État, avivée par des raids de tribus pachtounes venues du Pakistan. Le maharaja fait appel à New Delhi pour réprimer la rébellion et repousser les envahisseurs. En contrepartie de cette aide, il signe l’Instrument of Accession le 26 octobre 1947, qui rattache officiellement le Cachemire à l’Inde. Les troupes de New Delhi entrent à Srinagar et stoppent l’armée de Karachi. Un gouvernement du Cachemire libre est institué dans les zones contrôlées par les Pakistanais. Les combats se poursuivent début 1948 et provoquent l’intervention des Nations unies, le 1er janvier 1949. Les conséquences des conflits au sud-indien : Au terme du conflit, qui jette des millions de réfugiés sur les routes et cause la mort de près de 500 000 personnes, le Cachemire est partagé en deux, le long de la ligne de cessez-le-feu. Le tiers nord-est revient au Pakistan et le reste forme l’État indien du Jammu-et-Cachemire (220.000km2 pour plus de 7,7millions d’habitants). Le référendum d’autodétermination promis par l’Inde n’a jamais eu lieu 2. La décolonisation en Afrique du Nord L’autonomie de la Tunisie (31juillet 1954) et du Maroc (novembre 1955): La situation qui se présente au Maroc et en Tunisie est différente de celle de l’Asie britannique. La France joue d’abord la fermeté dans un premier temps : l’arrestation de Bourguiba et des meneurs nationalistes tunisiens, la déposition et la déportation du sultan Mohammed V sont la réponse initiale de la métropole face à un mouvement indépendantiste qui ne cesse de se développer. L’indépendance du Maroc et de la Tunisie : Cependant, Pierre Mendès France et son successeur, Edgar Faure, prennent vite conscience du fait que la France n’a pas les moyens de mener de front de nouvelles guerres coloniales, alors que l’Algérie réclame de plus en plus de moyens, et préfèrent donc accompagner le processus de décolonisation, tout en préservant les liens politiques et économiques, c’est-à-dire l’essentiel. Cependant, même si le Maroc et la Tunisie accèdent rapidement à l’indépendance (1956), ces deux pays cherchent des appuis, auprès des Américains notamment, pour prendre leurs distances avec la France, et soutiennent dans sa lutte le Front de libération nationale (FLN) algérien. Mon cahier d’Histoire et Géographie Page 30 sur 101 Fiche 24 : L’indépendance ou la guerre d’Algérie 1. Les causes de la guerre La naissance des mouvements nationalistes entre les deux grandes guerres : l’Union Démocratique du Manifeste Algérien (UDMA) de Ferhat Abbas, le Mouvement pour le Triomphe des Libertés Démocratiques (MTLD) de Messali Hadj. Ces mouvements nationalistes qui s’opposent à l’assimilation proposée par la France revendiquent l’indépendance de l’Algérie. L’échec des reformes dans les colonies pour l’Union française en 1946. Elle accorde aux algériens le droit de vote mais le nombre de sièges à l’assemblée algérienne ne tient pas compte des aspects démographiques. Pour une population de 9,5 millions d’habitants où plus de 8 /9 sont musulmans la France propose un partage équitable des sièges à l’assemblée. En plus, les élections organisées sont truquées pour écraser les nationalistes alors que les conditions de vie des musulmans ne cessent de se dégrader. Une comparaison des indices de développement montre que les européens vivaient mieux que les musulmans. L’insurrection de novembre 1954 : le Comité Révolutionnaire d’Unité et d’Action (CRUA) et le Front National de Libération (FNL) naissent en 1954. Ben Ella, Boudiaf, Ali Ahmed membres du CRUA fixèrent au 01er novembre 1954 la date d’insurrection nationale. Ce jour, soixante dix bombes explosèrent, des autocars furent attaqués tuant une dizaine de personnes. Le FNL s’engagea dans la guérilla et les actes terroristes pour provoquer la réaction française jusqu’aux émeutes de Constantinois. La France réagit en tuant 12.000 musulmans. 2. Les phases de la guerre L’insurrection et la contre insurrection (1954-1955) : les actions de guérilla du FLN prennent pour cibles les réseaux de communication, les bâtiments publics, l’armée et les fonctionnaires algériens travaillant pour la France. La France réplique par les représailles contre les villages algériens, menées à la fois par les régiments parachutistes français et par les colons sans discrimination. À la fin de l’année 1955, les effectifs des forces françaises stationnées en Algérie augmentent ; renforcées à la suite du retrait français d’Indochine (accords de Genève, 1954) et grâce à l’appel des réservistes et du contingent, elles atteignent 400 000 hommes. La vrai guerre d’Algérie (1955-1958) : la guerre frappe la ville d’Alger avant de devenir internationale. Le FLN cherche bientôt des soutiens internationaux et utilise les territoires du Maroc et de la Tunisie, qui viennent d’accéder à l’indépendance, comme bases pour ses attaques contre les positions françaises. Les autorités françaises arrêtent et torturent un grand nombre de suspects ; certains meurent pendant leur interrogatoire. La France, détourne, le 22 octobre 1956, sur Alger un avion intercepté au-dessus du nord du pays ; lance ses troupes contre l’Egypte et bombarde en février 1958 un village tunisien. Le 19 septembre 1958, le FLN crée le Gouvernement Provisoire de la République Algérienne dont le Président est Ferhat Abbas. L’intervention des français d’Algérie : de 1959 à 1962, la guerre d’Algérie amorce un dernier tournant avec l’entrée en conflit des français d’Algérie. Le Général de Gaulle malgré ses victoires militaires proposa l’autodétermination aux algériens en septembre 1959 approuvée en janvier 1960 en France mais contre les français d’Algérie. Ces derniers fondèrent l’Organisation de l’Armée Secrète qui se lança en guerre contre la France pour préserver leurs intérêts. Ils multiplièrent des attentats et même un push fut organisé à Alger en avril 1961 provoquant le départ des « pieds noirs ». Mais dans le même temps, le FLN et le Gouvernement Provisoire gagnent des victoires diplomatiques auprès de l’ONU, les EtatsUnis, l’URSS et la Chine. 3. Le dénouement et le bilan de la guerre Le dénouement de la guerre : la France ouvrit en mi-juin 1961 la conférence d’Evian avec le FLN sur le Sahara riche en pétrole. Une deuxième conférence aboutit aux accords d’Evian avec la signature qui accordait l’indépendance à l’Algérie. Mais la France conservait le droit de ses ressortissants, une présence militaire pendant trois ans, le maintien des intérêts économiques pendant cinq ans et une étroite coopération. Les referendums du 13 juillet et du 8 août 1962 en France et en Algérie consacrèrent l’indépendance réelle de l’Algérie et Ahmed Ben Bella fut porté à la présidence de la République le 15 septembre 1963. Le bilan de la guerre : la guerre d’Algérie resta certainement l’une des pages les plus noires et les plus controversées de l’histoire de France qui soulève encore aujourd’hui de nombreux débats. Plus de 1,5 million de Français d’Algérie, redoutant d’avoir à subir des représailles dans le nouvel État algérien, ont choisi l’exode vers la France, dans des conditions difficiles. Par ailleurs, les notables algériens et les harkis ayant pris le parti de la France au cours du conflit ont été victimes de sévices et de massacres. Selon les estimations, la guerre d’Algérie aurait fait près de 1 million de morts. Jusqu’en 1999, cet épisode de l’histoire de France ne fut officiellement qu’une « opération de maintien de l’ordre ». Une loi votée par le Parlement a alors reconnu que ces événements constituaient désormais la « Guerre d’Algérie ». Mon cahier d’Histoire et Géographie Page 31 sur 101 Fiche 25 : La décolonisation en Afrique noire francophone : cas du Gabon OS1 : Présenter le processus de la décolonisation au Gabon/ OS2 : Montrer le caractère spécifique de la décolonisation du Congo belge 1. La conférence de Brazzaville Dates et acteurs : La conférence de Brazzaville a été organisée, du 30 janvier au 08 février 1944, par le général de Gaulle, chef de la France libre, à Brazzaville au Congo. Cette conférence fut présidée par le Commissaire du Comité Français de Libération Nationale (CFLN), René PLAVEN en présence du Général de Gaulle. Aucun délégué africain ne prit part à cette conférence mais des notables furent appelés à présenter des rapports joints au procès-verbal. Les décisions de la conférence : La Conférence de Brazzaville préconisa plutôt l'assimilation, sous la forme de l'accession par degrés des indigènes à la citoyenneté, plutôt que l'autonomie des colonies ou leur indépendance. Mais si l'on considère que cette conférence réunissait essentiellement des gouverneurs des colonies, il faut admettre qu'elle a tout de même été émancipatrice. En outre, il faut savoir que le Général de Gaulle promit aux africains de les faire participer davantage aux décisions sur leurs affaires internes par la créations des assemblées locales librement élues et l’envoi des députés au Parlement français, au Conseil de la république et à l’Assemblée de l’Union française. 2. L’évolution politique du Gabon au lendemain de la guerre Le Gabon dans l’Union française : Les réformes évoquées à Brazzaville ont entrainé en 1946 la mise en place de l’Union Française. L’Union Française est une restructuration idéologique de l’Empire français qui transforma les colonies en territoires plus ou moins autonomes. Le Gabon se dota d’une Assemblée élue ou Conseil Représentatif composé de 12 membres français et 18 membres gabonais élus pour 5ans. En 1956, la Loi-cadre dite Gaston-DEFERRE marqua un pas vers l’émancipation du Gabon. Au Conseil Représentatif s’ajouta le Conseil du Gouvernement composé de 12 ministres élus pour permettre aux hommes politiques gabonais d’exercer la chose publique. Plusieurs formations politiques avaient déjà vu le jour au Gabon : le Parti Démocratique Africain de Paul INDJENDJET GONDJOUT (1945), le Comité Mixte Gabonais de Léon MBA (1946), l’Union Démocratique et Sociale Gabonaise de Jean Hilaire AUBAME (1946), le Bloc Démocratique Gabonais de Paul INDJENDJET GONDJOUT. Le Gabon, une République dans la Communauté française : En 1958, la Vème République institua la Communauté Française : une sorte d’association d’Etats, un Etat fédéral. Au sein de celle-ci la politique extérieure, la politique de défense et la politique économique et monétaire sont exercées par la France. Elle est constituée d’un Président, d’un Conseil Exécutif, d’un Sénat Communautaire et d’une Cour Arbitrale. Le Gabon se dota d’un Gouvernement de la République exerçant le pouvoir exécutif ; une Assemblée législative, un Conseil Juridique et un Conseil Economique et Social. Léon MBA devint Premier Ministre. 3. Le Gabon de la République à l’indépendance Le Gabon une République autonome : En septembre 1958, la France du Général de Gaulle organisa un référendum dans l’Empire colonial : l’entrée dans la Communauté ou l’indépendance. Léon MBA et J.H AUBAME s’associèrent pour le OUI à la Communauté mais le Parti de l’Unité Nationale Gabonaise de Paul SOUSSATTE choisit le NON. Les gabonais votèrent à 92,6% pour le OUI. Le 19 février 1969, le Gabon vota sa première Constitution. Le Gabon une République indépendante : Mais sous la pression de l’ONU, évitant les charges des nouveaux Etats et une nouvelle guerre d’Algérie, la France fut favorable à l’indépendance. Pour Jacques FOCCART, Léon MBA ne souhaitait pas l’indépendance. Le 20 mai 1960, le Gabon ouvrit les négociations pour l’indépendance du Gabon, le 22 juillet Michel DEBRE et Léon MBA signèrent les Accords de Paris qui seront ratifiés le 23 juillet. En attendant la révision de la Constitution, l’Assemblée nationale donna à Léon MBA le rang et les prérogatives de Chef de l’Etat. Le 16 août 1960 à 23h, Léon MBA proclama l’indépendance du Gabon. Il déclara : « En invoquant Dieu et à la face des hommes, par la délégation des pouvoirs que je tiens du peuple gabonais et en vertu du droit de ce peuple à disposer de lui-même, je proclame solennellement l’indépendance de la République gabonaise. » Mon cahier d’Histoire et Géographie Page 32 sur 101 Fiche 26 : La décolonisation au Congo Belge 1. Le processus d’indépendance du Congo Belge En 1955, alors que montent les revendications indépendantistes de l’Abako (Association des Bakongos), fondée cinq ans auparavant par Joseph Kasavubu, et du mouvement « Conscience africaine », créé en 1951, Baudouin Ier lance l’idée d’une communauté belgo-congolaise. Un plan est proposé par le gouvernement belge, qui prévoit de former les élites congolaises à l’administration. Cependant, après l’interdiction d’une réunion de l’Abako, des émeutes éclatent à Léopoldville, en janvier 1959, le gouvernement belge annonce l’organisation d’élections locales, s’engageant à conduire le pays vers l’indépendance. Mais les dissensions entre les formations politiques se multiplient : le Mouvement national congolais (MNC) dirigé par Patrice Lumumba défend la constitution d’un État fédéral mais l’Abako de Joseph Kasavubu ou, poussée par les intérêts miniers, la Conakat (Confédération des associations katangaises) demande la création d’un État confédéral. Une table ronde réunissant à Bruxelles les dirigeants des partis politiques congolais, les chefs coutumiers et les représentants du gouvernement belge, en janvier et en février 1960, fixe au 30 juin de la même année l’indépendance du Congo. La Loi fondamentale, qui est promulguée ensuite, ne tranche cependant pas la question du fédéralisme. 2. Le Congo Belge au lendemain de l’indépendance Lorsque l'indépendance fut proclamée, le parti unitaire de Patrice Lumumba, seul à être présent dans tout le Congo, n'obtint qu'une majorité relative de 45% des voix. Le parti Bacongo s'associa avec le sien pour gouverner. Lumumba devint alors Premier ministre et Kasavubu président. Des responsables improvisés se répartirent alors les plus hauts postes de l'État, alors que, dans l'armée, les sous-officiers restaient sous-officiers. D'où des troubles, à la suite desquels les sous-officiers et soldats congolais, soutenus par Lumumba se révoltèrent contre leurs officiers belges. Malheureusement les émeutiers s'en prirent aussi aux autres Européens, si bien que Lumumba demanda l'aide de l'ONU, afin que les casques bleus rétablissent l'ordre. C'est alors que la riche province du Katanga, dirigée par son président Tschombé fit sécession, avec l'appui d'une gendarmerie solide restée sous commandement belge, et avec celui des grandes entreprises industrielles. Une autre province, celle du Sud-Kasaï diamantifère se proclama elle aussi indépendante. Aussi, lorsque Lumumba voulut envoyer ses troupes, à la tête desquelles il avait dû nommer des généraux improvisés, celles-ci peu disciplinées, firent quelques massacres qui furent montés en épingle. C'est alors que Lumumba fut trahi à la fois par le président Kasavubu, qui prit le parti de Tschombé, et par l'ONU qui affecta de ne reconnaître que ce président tribaliste qui ne représentait, en réalité que 10% des Congolais. Mobutu, l'un des généraux improvisés nommés par Lumumba, prit alors le pouvoir, et, avec la complicité de l'ONU dont les casques bleus avaient arrêté Lumumba, livra celui-ci à Tschoumbé, qui le fit immédiatement assassiner. Conclusion : De 1945 jusqu’au début des années 80, les anciennes colonies européennes d’Asie et d’Afrique ont accédé à leur souveraineté. Ce processus, tant souhaité par les colonies mais souvent imposée aux métropoles, s’est déroulé dans un contexte marqué par l’opposition idéologique grandissante entre l’Est et l’Ouest. De ce fait, certaines décolonisations ont été négociées tandis que d’autres ont été arrachées par les armes et le sang. Mon cahier d’Histoire et Géographie Page 33 sur 101 CHAPITRE4 : L’EMERGENCE POLITIQUE DU TIERSMONDE OG : Comprendre l’éveil politique du Tiers monde Introduction : Expression d’Alfred Sauvy en 1952, le Tiers monde désignait soit l’ensemble des pays récemment décolonisés et conservant les séquelles de la colonisation ; soit l’ensemble des pays non-alignés ; soit l’ensemble des pays sousdéveloppés. Pendant les indépendances en Asie et en Afrique, les nouveaux pays indépendants vont tenter de s’organiser politiquement et économiquement. Mon cahier d’Histoire et Géographie Page 34 sur 101 Leçon 27 : La conférence de Bandung OS : Présenter la conférence de Bandung 1. Le contexte de la Conférence de Bandung Date et acteurs : La conférence de Bandoeng en Indonésie s’était tenue du 18 au 24 avril 1955 à l’initiative des cinq premiers pays indépendants : Inde, Pakistan, Ceylan (Sri Lanka), Birmanie et Indonésie. Elle a réuni 29 pays dont 23 asiatiques et 6 africains (Egypte, Ethiopie, Côte d’Or, Libéria, Libye et Soudan). La Chine nationaliste, l’Afrique du Sud et Israël ne furent pas conviés ; les représentants marocains, tunisiens et algériens furent acceptés comme observateurs. Contexte historique : La conférence s’inscrit dans un contexte historique marqué par l’extension de la guerre froide en Asie. La formation des alliances des blocs et les guerres coloniales inquiètent les nouveaux pays indépendants qui ont peur de se fondre dans les deux blocs. Cette situation inquiète plus l’Asie où a déjà été mis en place l’OTASE et où les guerres sanglantes ont endeuillé l’Indochine, le Vietnam. 2. Les résolutions de Bandung Résolutions : Les 29 pays réunis en Indonésie ont apporté leur appui aux revendications d’indépendance, à la lutte des Arabes contre Israël ; ils condamnent l’apartheid et réclament une coopération mondiale pour lutter contre la pauvreté et le sous-développement. La conférence de Bandoeng s’est terminée sur un accord de cinq principes : respect de la souveraineté de tout Etat, égalité des Nations, non-agression, noningérence dans les affaires intérieures, coexistence pacifique. 3. Les limites de la Conférence de Bandung Limites : Mais cette détermination de plusieurs pays du Tiers Monde par leur position stratégique et leur richesse n’échapperont pas à la convoitise des deux blocs. Moscou fera des nouveaux Etats indépendants les relais de sa doctrine en Asie et en Afrique. Les nouvelles tendances : A la Conférence de Bandung trois tendances se sont affichées. Nehru et Nasser condamnant la politique des blocs apparaissaient comme des non-engagés dans la guerre froide ; le Pakistan, Turquie, Irak affichaient leur tendance pro-occidentale. La Chine et le Vietnam du Nord étaient les procommunistes. La faible mobilisation sud-américaine : En plus, cette conférence ne réussit pas à mobiliser l’Amérique du Sud. En effet, cette partie du monde était sous l’emprise des Etats-Unis. La même année, les USA organisèrent une Conférence panaméricaine. Quand un pays latinoaméricain s’engageait sur une voie différente, les USA intervenaient directement par la CIA ou indirectement par les mouvements révolutionnaires. En 1954, les USA envahissent le Guatemala de Jacob ARBENZ GUZMAN et le Costa Rica de Jose FIGURES; en 1959, ils tentent de renverser Fidele CASTRO. Les Etats à la Conférence de Bandung Mon cahier d’Histoire et Géographie Page 35 sur 101 Leçon 28 : La naissance du mouvement des non-alignés OS1 : Présenter le mouvement des pays non-alignés 1. La conférence de Belgrade Date et contexte : La Conférence de Belgrade s’est tenue du 01er au 06 septembre 1961 en Yougoslavie en Europe. Elle a réuni 25 pays venus d’Afrique, d’Asie et la Yougoslavie. Cette Conférence intervient dans un contexte marqué par plusieurs événements. Les Deux Grands semblent hésiter entre la coexistence pacifique et la détente. Des conflits marquent les pays du Tiers Monde : la crise de Suez en 1956, la crise des missiles de Cuba de 1959-1962. Acteurs : Les initiateurs Tito, Nasser et Nehru envisagent d’éloigner le Tiers Monde de la guerre froide par le principe de nonalignement. Ils entendent par « pays non-alignés », le groupe des pays qui tentent d’échapper à l’ « alignement » sur le bloc communiste ou le bloc capitaliste. Le groupe des pays non-alignés s’est élargi après les conférences du Caire en 1964, de Lusaka en 1970, d’Alger en 1973. Au début des années 70, il compte plus de 80 pays dont 34 d’Afrique noire, 6 pays arabes au Nord du Sahara, 13 du Sud-est d’Asie, 12 pays du MoyenOrient arabe, 16 pays américains, Malte, Chypre, Yougoslavie. 2. La réalité du non-alignement Les objectifs : Les pays non-alignés ne prétendent pas créer un nouveau bloc à côté de ceux existants déjà. Pour eux, le retrait du Tiers dans la logique des blocs peut constituer un fait pour arrêter l’extension de la guerre froide. Nasser, Nehru, Josip Broz dit Tito et Castro soutiennent que le non-alignement est l’expression de l’affirmation de la présence du Tiers Monde et de sa diplomatie dans la politique mondiale. Ils invitent les Deux Grands à poursuivre les négociations pour éviter au monde une troisième guerre à caractère nucléaire. Les actions économiques : A partir des années 1960, le Tiers Monde demande un nouvel ordre économique international. Des décisions sont prises à l’échelle internationale : la création de l’OPEP en 1960 (L'OPEP compte aujourd'hui onze membres : Arabie saoudite, Algérie, Émirats arabes unis, Indonésie, Iran, Irak, Koweït, Libye, Nigeria, Qatar et Venezuela (l'Équateur et le Gabon ont respectivement rejoint l'OPEP en 1973 et 1975, mais l'ont quittée en 1992 et 1996). Le siège de l'OPEP se trouve à Vienne, en Autriche. La charte de l'OPEP élaborée à Caracas en 1961 prévoit d'augmenter les revenus pétroliers des pays membres pour assurer leur développement, d'assurer progressivement leur contrôle sur leur production et d'unifier les politiques de production notamment par le biais de quotas.); de la Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement (CNUCED) pour remédier à la faiblesse de l’économie des pays du Tiers Monde en 1964 (La Cnuced a pour mission de favoriser le commerce international entre les pays aux systèmes économiques et sociaux différents et aux divers stades de développement, d’encourager les négociations et les accords de commerce multilatéraux et, enfin, de fournir un forum pour harmoniser les politiques des gouvernements et des regroupements économiques tels que l’Association d’intégration latino-américaine en matière de commerce et de développement.); en 1975, la CEE et les pays d’Afrique et des Caraïbes signèrent les Accords de Lomé (importation hors taxe des produits agricoles et miniers dans la CEE ; accès préférentiel aux produits concurrentiels de la CEE ; aide à l’investissement de 3milliards d’écu : 5 entre 81-85 Lomé II ; 8,5 entre 85-90 Lomé III, Lomé IV en 89). En 1973, à la conférence d’Alger, les pays du Tiers Monde défendent la Déclaration sur « le nouvel ordre économique mondial. En réalité, ils revendiquent le droit de nationaliser leurs ressources naturelles et les activités économiques situées sur leur territoire et la revalorisation des prix des matières premières dont ils sont producteurs et exportateurs. Sur le plan politique, des organisations régionales furent créés. Au Moyen-Orient, le panarabisme de la Ligue Arabe crée en 1945 est rattrapée par la Conférence Islamique en 1960. En Afrique le panafricanisme est remplacé par l’OUA en 1963. En Amérique, l’Organisation des Etats américains créée en 1948 est en opposition totale avec l’Organisation latino-américaine de Solidarité créée en 1966 à la Havane. En Asie, c’est l’Association des nations de l’Asie du Sud-est (ASEAN). Conclusion : Le Tiers Monde après les indépendances a amorcé son organisation et a tenté de revendiquer sa place sur le plan politique et économique. Après avoir lancé le concept de non-alignement au début des années 60, le Tiers Monde s’est divisé en plusieurs organisations politiques et économiques. C’est l’exemple d’un échec pendant et après la guerre froide. La conséquence est la diversité des situations politiques et économiques entre une Afrique qui peine et l’Asie puis l’Amérique du Sud qui décollent. Mon cahier d’Histoire et Géographie Page 36 sur 101 DEUXIEME PARTIE : L’EVOLUTION ECONOMIQUE DU MONDE DES ANNEES 1950 A NOS JOURS CHAPITRE1 : LA CROISSANCE ECONOMIQUE DANS LES PAYS CAPITALISTES DE 1945 A NOS JOURS OG :Comprendre l’évolution de la situation économique des pays capitalistes Introduction : De 1945 à 1973, le monde connaît une croissance sans égale. Cette période est connue sous l’expression « Trente Glorieuses ». Mais en 1973, la Mon cahier d’Histoire et Géographie Page 37 sur 101 période de forte croissance s’achève ; le monde entre dans une phase de récession : c’est la crise économique. Fiche 29 : La réorganisation économique du monde OS : Présenter les bases de la réorganisation économique du monde après la guerre 1. La Conférence de Brettons-Wood La conférence, qui réunit 44 nations, a pour objet de poser les bases d’un nouveau système monétaire international plus stable reposant sur : Deux organismes financiers: le Fonds monétaire international ou FMI et la Banque internationale pour la reconstruction et le développement ou la BIRD. Ces organismes sont chargés respectivement d’accorder des crédits à court et à long termes pour financer la reconstruction des économies ruinées par le second conflit mondial. Le FMI, financé par ses Etats membres en fonction de son poids économique, vient en aide aux pays qui souffrent de déficit de leur balance de payement ; apporte son expertise dans le règlement des problèmes financiers : politique de redressement, dévaluation, ajustement structurel, etc. La BIRD vient compléter l’œuvre du FMI par le financement des projets de développement surtout dans les pays du Tiers Monde. La monnaie des échanges internationaux. Le plan Keynes soutenu par l’Angleterre prévoie la création d’un institut international d’émission monétaire chargé de créer une monnaie de réserve gagée sur la richesse des pays membres. Le plan White, qui a la faveur des américains, sera finalement adopté. Ce plan propose que la valeur des monnaies soit déterminée en référence au cours de l’or, et que le paiement des transactions internationales puisse être assuré en dollar , monnaie dont la valeur est elle-même fixée par rapport à l’or. 2. Les objectifs et les actions du GATT en 1947 L’Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce [GATT] (en anglais, General Agreement on Tariffs and Trade), est un traité de commerce international signé à Genève (Suisse) en 1947 par les représentants de 23 nations non communistes. Ses objectifs sont : favoriser l’expansion du commerce multilatéral en assurant une réduction des barrières à l’échange — tant tarifaires (droits de douane) que non tarifaires (quotas) —, mais également de faciliter le règlement des différends commerciaux internationaux. Prenant effet en janvier 1948, le traité est ensuite ratifié par un nombre croissant de nations. Aujourd’hui, ce sont 128 nations qui adhèrent au GATT en tant que membres de droit ou membres associés, représentant en tout 90 p. 100 du commerce mondial des marchandises. Les huit cycles de conférences consacrées aux négociations commerciales : Genève (1947), Annecy (1948), Torquay (1950- 1951), Genève ( 1955-1956), le Dillon Round à Genève (1961-1962), le Kennedy Round à Genève (1964-1967), le Tokyo Round à Genève (1973- 1979) et enfin l’Uruguay Round de 1986, négocié à Genève et à Bruxelles et qui s’est achevé en 1994 par la création de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Les membres du GATT étudient et proposent des dispositions conduisant à la réduction, à défaut de la suppression, des barrières douanières, des quotas, ainsi que toute mesure d’effet équivalent (comme les licences d’exportation par exemple). Les concessions tarifaires sont négociées selon le principe de réciprocité. Une concession faite dans un domaine particulier est appliquée à toutes les parties contractantes, bien qu’un pays puisse demander à être exempté de sa concession originale dès lors que la baisse des droits menace sérieusement son économie nationale. Un des principes fondateurs du GATT est la non-discrimination des relations commerciales entre pays membres. Ceci constitue l’application de la clause dite de la nation la plus favorisée. Si deux pays négocient afin de réduire, entre eux, une quelconque barrière douanière ou une autre forme de protection, alors cette concession doit être applicable à l’ensemble des autres États membres. Au-delà, les concessions tarifaires doivent être négociées selon un principe de réciprocité : le pays qui accepte une concession doit en consentir une en retour sur une base d’avantages mutuels et réciproques. Mon cahier d’Histoire et Géographie Page 38 sur 101 Fiche 30 : La croissance économique des pays capitalistes OS1 : Indiquer les sources de la croissance économique après 1945/ OS2 : Décrire ses manifestations/ OS3 : Présenter quelques limites 1. Les facteurs des Trente Glorieuses Trois facteurs économiques sont à l’origine des trente années de croissance économique en Occident. La reconstruction d’après-guerre et le baby-boom. En 1944, les vainqueurs définissent les Accords de Bretton Woods et annulent les dettes des Alliés. En juin 1947, les USA lancent le Plan Marshall en accordant une aide de 13 milliards de dollars à l’Europe ; et en 1948, le GATT prépare la libéralisation des échanges. La forte croissance démographique qui suit la guerre stimule la demande et inonde le marché du travail. La construction du marché européen. L’unification européenne commence avec la communauté européenne du charbon et de l’acier en 1951 ; la communauté économique et européenne en 1957 et la communauté européenne de l’énergie atomique (CEEA ou EURATOM). Cette union douanière fixe l’élimination de tous les quotas, la suppression progressive des droits de douane et des tarifs extérieurs communs. La troisième révolution industrielle qui a suivi le baby-boom. Cette révolution touche les transports avec les chemins de fer diésélisés et électrifiés, les navires spécialisés à fort tonnage (supertankers), l’invention des avions civils à forte autonomie et capacité (Boeing 747 : 500 passagers ; 1000km/h en 1970) ; la micro-électronique avec les circuits intégrés en 1965, le micro possesseur en 1971, l’augmentation des mémoires des ordinateurs ; la recherche nucléaire civile et la chimie de synthèse utilisant le pétrole pour produire le plastique. 2. Les manifestations de la croissance économique Une croissance économique spectaculaire : Entre 1950 et 1970, le PNB mondial a triplé et la croissance s’accélère dans les années 1960. Les taux de croissance sont miraculeux : en Italie 5,4%, en RFA 5,5%, au Japon 11%, les USA 4%. La production mondiale double grâce au fordisme et au taylorisme qui abaissent les coûts ; la consommation de masse est encouragée par l’amélioration du pouvoir d’achat, la généralisation du crédit et la mutation de la distribution. La transformation du marché de production : L’agriculture traditionnelle disparaît au profit de l’agriculture scientifique intégrée à l’industrie et aux services. Les industries traditionnelles lourdes régressent face à l’automobile, l’électronique, la chimie de synthèse, etc. Dans plusieurs pays les taux de chômage s’effondrent à moins de 3% avec la tertiarisation des actifs (banques, assurances, transports, commerces, etc.) ; les multinationales apparaissent et les concentrations des entreprises se multiplient. La mondialisation des échanges. Les exportations mondiales quintuplent en valeur et triplent en volume entre 1960 et 1973. Dans les années 1960, la détente va aussi favoriser les échanges entre l’Ouest et l’Est. La suprématie des USA est concurrencée par la CEE et le Japon. Trois pôles de commerce mondial se dessinent et représentent 65% des échanges mondiaux. 3. Les déséquilibres de la croissance économique Les inégalités en matière de développement au Nord : Au sein des pays développés, la pauvreté semble accompagner la croissance, on compte 12% des pauvres aux USA et 15 à 20% en Europe ; les inégalités sociales persistent : les écarts des revenus des plus pauvres et des plus riches est de 1 à 15 en Grande Bretagne ; de 1 à 20 en RFA ; de 1 à 70 en France. Les disparités du Tiers monde : D’abord, entre les régions, les zones urbaines se développent mieux que les zones rurales. Cette situation entraine l’explosion urbaine : la croissance urbaine est deux fois plus rapide dans les pays du Sud que dans les pays du Nord. Ensuite, entre les secteurs modernes et traditionnels, les différences de productivité sont énormes : les industries prennent de l’avance sur l’agriculture. Un petit nombre d’agriculteur modernise leur production contre une majorité pratiquant encore un e agriculture rudimentaire. Enfin, les inégalités de revenu s’aggravent entre les Noirs et les Blancs. Des rapports inégaux entre les pays développés et les PVD (pays en voie de développement) : Les grandes entreprises se sont installées dans les PVD augmentant les investissements de 6864 millions de dollars en 1950 à 33706 millions en 1977. Mais les PVD tirent moins d’avantages car les grandes entreprises rapatrient une part importante de leurs investissements. De 1960 à 1966, les USA ont investi 2,7 milliards de dollars mais ils ont rapatrié 8,3 milliards. En plus, sur une longue période les prix des produits exportés par les PVD ont baissé entrainant une détérioration des termes de l’échange et une augmentation de la dette pour financer les projets de développement. Conclusion : Entre le début des années 50 et la première moitié des années 70, les pays capitalistes ont connu un période florissante de leurs économies qui a touché la production, l’emploi, les échanges et les conditions de vie. Cette croissance économique a été soutenue par les Mon cahier d’Histoire et Géographie Page 39 sur 101 accords de Brettons Wood, les innovations d’après-guerre, le baby-boom. Mais cette croissance s’est caractérisée par des profondes inégalités entre l’Occident et le Tiers Monde. CHAPITRE2 : LA GRANDE DE PRESSION ECONOMIQUE EN OCCIDENT A PARTIR DES ANNEES 1970 OG : Comprendre la crise économique dans les pays capitalistes en 1973 Introduction : Dans les années 1960, la croissance atteint son apogée et une crise éclate en 1973. Cette crise, qui se traduit par des conséquences multiples en Occident et dans les PVD, pousse les économistes à élaborer des théories pour solutionner la grande récession. Mon cahier d’Histoire et Géographie Page 40 sur 101 Fiche 31 : Les origines de la grande dépression OS1 : Expliquer les facteurs de la grande dépression économique en 1973 1. L’essoufflement de la croissance Pour plusieurs spécialistes, la crise est liée aux phénomènes sociaux et technologiques. Sur le plan social : la fin du baby-boom des années 1960 a préparé la crise par la baisse de la demande. Cette demande était déjà arrivée à saturation : les ménages ayant été suffisamment équipés en biens durables (tv, voiture, etc.). Sur le plan technologique : Dans le même registre, les trente glorieuses ont débouché dans les années 1970 sur un ralentissement des innovations technologiques, un alourdissement des coûts salariaux, les délocalisations et la robotisation dans les usines. 2. L’affaiblissement du dollar La fièvre du dollar. Les investissements massifs, les dépenses militaires et la hausse des prix aux USA dans les années 50-60 entrainent plusieurs conséquences : le déficit de la balance des paiements, la perte de la compétitivité et une dégradation de la balance commerciale. Les eurodollars : Dans le même temps, plusieurs banques européennes commencent à convertir leur dollars en or. Par conséquent la valeur de l’or augmente et la masse des eurodollars augmente. La naissance du SME :Pour freiner la dépréciation du dollar, les USA décident en 1968 de supprimer la convertibilité de dollar en or pour les particuliers et en août 1971 pour les banques centrales. Cette mesure sera accompagnée de deux dévaluations du dollar en 1971 (7,9%) et 1973(10%). Les européens décident à leur tour de fixer les parités entre leur monnaie : c’est le serpent monétaire. En mars 1979, les pays de la CEE créent le système monétaire européen (SME) et l’ECU devient leur étalon de valeur. 3. Le 1er choc pétrolier Les causes du choc pétrolier : La crise économique imprévue et brutale qui éclate en 1973 a des causes financières. Début 1973, les prix des matières premières et surtout le pétrole flambent à la suite de la forte demande et de la guerre du Kippour au cours de la quelle les pays arabes décident un embargo du pétrole vers les pays pro-israéliens. Les conséquences du choc pétrolier : Le prix du baril quadruple d’octobre à décembre 1973. Soutenus par l’Iran, les pays arabes prennent prétexte de l’aide militaire des USA à Israël et de la neutralité européenne dans le conflit pour imposer une forte hausse des prix à la production et la baisse de celle-ci. Entre 1973 et 1974, l’OPEP relève trois fois le cours du baril. En 1979, un second choc pétrolier se produit à la suite de la révolution en Iran. Les nouveaux dirigeants iraniens hostiles à l’Occident décident de bloquer temporairement les exportations du brut. Les autres pays producteurs en profitent pour augmenter le prix du baril. Le baril passe de 13 dollars à 30 dollars entre 1978 et 1979.
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