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de TOULOUSE-LAUTREC MONSIEUR FOURCADE Au milieu de personnages déguisés pour un bal à l'Opéra de Paris, un homme au visage découvert, peint et dessiné à coups de traits incisifs, s'avance vers nous.

Quel symbole! L'art du portraitiste ne consiste-t-il pas en effet à faire tomber les masques? Vers la fin des années 1880, Toulouse-Lau­ trec devient un artiste reconnu.

Il participe à des expositions collectives, comme celle du Groupe des XX à Bruxelles, et les marchands commencent à s'intéresser à ses tabl ea ux.

LE MODÈLE Mr Fourcade a été peint dans les coulisses de l'Opéra.

La présence d'un homme aussi sérieux - il était banquier -dans un tel lieu ne pouvait qu'exciter l'imagination.

Toulouse­ Lautrec nous a laissé un outre portrait de lui, un dessin , qui était peut-être une étude prépa­ ratoire.

L'outre personnage non masqué que l'on voit ou second plan est Gabriel Tapié de Céleyran, co usin et compagnon de débau­ che de Lautrec , qui le surnommait a~ectueuse­ ment «Tapir le scélérat» .

LE SUJET Lautrec s'intéresse aux gens parce qu'ils sont «la racine de tout».

Mais, contrairement à ses amis impr ess ionnistes, il cherche à «faire vrai».

Pour obtenir ce résultat, quelques traits suffisent un regard, un détail, une expres- Banquier de son état 1 Mr Fourcade avait commandé cette toile, qui figurera dans sa collection.

On le voit ici de dos.

He nri de TO ULOUSE-LAUTRE C 1864-190 1 • Monsieur Fourcade • Huile sur toile 77 cm x 66 cm • Signé et daté avec inscription autobiographique en haut, à dro ite, « A mon ami Fourcade - H.T.

La u trec .

89)) • Peint en 1889 • Localis atio n: Sao Paulo, Museu d'A rte • Expos itio ns: Paris, 1889, 1914, 1922, 1 988; Londres, 1951; New York, 1956 sion, un mouvement ..

Toutefois, Lautrec, même si on l'a méchamment surnommé le «peintre déformateur» , n'a rien d' un carica­ turiste.

Son œil a beau être aussi rapide que l'obiectif d'un photographe, il lui fout de très longues heures pour obtenir le résultat qu'il désire.

Pour son Gouzi en pied, peint à la même époque et de taille comparable, Mau­ rice joyant, le biographe de l'artiste, révèle qu'il lui a fallu un mois de travail et plus de soixante-quinze séances de pose 1 LE TABLEAU Saisi dans un mou vement naturel, Mr Four­ cade a l 'air de sortir du cadre pour s'avancer vers nous.

Cette composition originale est en partie due ou plafond très bas de la pièce et ou sol qui descend en pente roide vers la partie inférieure du tableau.

Cette impression de relief est encore amplifiée par la manière de peindre de Lautrec: des rayures et de simples taches de couleur.

LA COTE Les rares toiles de Lautrec qui passen t en vente publique montent très haut dans les enchères; L a Clownesse a ainsi atteint 6,6 millions de francs français (1,2 million de dollars) en 1993.

Un céramique décorée par l'artiste et tirée à dix exemplaire s'est vendue 248000 FF (45000 dollars).. »