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de TOULOUSE-LAUTREC MLLE DIHAU AU PIANO En offrant ce tableau à son modèle, Lautrec n'avait qu'une angoisse: son œuvre souffrait-elle la comparaison avec celle que Degas avait réalisée sur le même sujet? Degas était un ami de la famille Dihau.

Le frère de Marie, Désiré, figure en bonne place avec son basson dans la célèbre toile L'Orchestre de l'Opéra.

La [eune femme, musicienne elle aussi, avait fait l'objet de deux portraits par le maître.

Les toiles étaient acccrochées dans le salon de la rue Frochot, et choque fois que Lautrec les revoyait il mani­ festait son admiration.

LA COMPOSITION En hommage à Degas, Lautrec fait figurer son portrait sur le mur du fond.

Mois s'il choisit de représenter son modèle dans la même situa­ tion, il propose une mise en page totalement différente.

La partition est placée au premier plan, à droite, de manière à intégrer le specta­ teur à la scène.

Alors que Degas avait peint Marie Dihau de face et tournant le dos à son instrument, Lautrec nous montre la jeune femme de profil, presque noyée dans son environne­ ment.

Ce qu'il cherche à nous communiquer, c'est une impression de concentration extrême.

Lautrec met autant de soin à peindre le visage que les doigts qui pianotent sur le clavier.

LE TABLEAU Cette toile de Lautrec présente de nombreux points communs avec le travail des nabis.

Comme eux, il aime représenter des intérieurs chargés.

Et, surtout, il donne à son œuvre une unité chromatique qui ne s'embarrasse pas de considérations réalistes.

Un bleu très particulier colorie les cheveux comme les louches du piano.

Curieusement, à la même époque, Van Gogh s'attaquait au même type de sujet.

Son LA COTE Les huiles sur toile de Lau tre c, quand on en trouve dans les vente s, se négocient en centain es de mil.li ons de francs (centain es de milliers de dollar s).

E n 1992, un Portrait de Juliette Pascal a a tteint la so m me de 3,6 millions de francs franç ais ( 655000 dollars ).

Henri de TOULOUSE-LAUTREC 1864-1901 o Mlle Dihau au piano o Peinture à l'e ssence s ur carton 68 cm x 48,5 cm • Signé et daté en haut, à droite, « 90 TLautrec » • Peint en 1890 • Localisation : Albi, musée Toulouse­ Lautrec • Expositions: Par is, 1890, 1931, 1951, 1964, 1992; Londres, 1898, 1986; C hicago , 1979 tableau Mademoiselle Gache! a de curieuses similitudes avec celle de Lautrec: «La position de la tête et du corps, l'angle formé par la piano, le placement des mains sur le clavier sont les mêmes», remorque le critique Gerstle Marc.

L'HISTOIRE La toile resta en possession de Marie Dihau jusqu'en 1923.

Elle se proposa alors de la donner au musée d'Albi, sous réserve d'usu­ fruit.

Une rente de 10000 francs par an lui fut versée à partir de 1928 et jusqu'à sa mort, qui survint en 1935 au cours de sa quatre­ vingt-douzième année.

Sous le pinceau de Degas, Marie Dihau est représentée de manière plus classique.

Lautrec préfère peindre son sujet en situation, quitte à ne nous en laisser voir que le profil.. »