H. de TOULOUSE-LAUTREC:LA CLOWNESSE CHA-U-KAO.Une clownesse qui ne fait pas

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de TOULOUSE-LAUTREC LA CLOWNESSE CHA-U-KAO Une clownesse qui ne fait pas rire: c'est l'envers du décor représenté par Toulouse-Lautrec, un fêtard habitué des coulisses.

De Daumier à Picasso, en passant par Seurat et Gustave Doré, le monde du cirque inspira les artistes soucieux de modernité.

Curieuse­ ment, aucun n'y a vu une source de rire.

L'ŒUVRE On pouvait voir la clownesse au Moulin-Rou­ ge, en compagnie de La Ç7oulue , de Valentin le Désossé, de Grille-d'Egout, d'autres ve­ dettes aux noms tout aussi attrayants ...

La clownesse doit le sien à une danse endia­ blée, le chahut-chaos, et c'est sous cette seule identité qu'elle est passée à la postérité .

Ici, Toulouse-Lautrec a délaissé le clinquant, le bruyant du décor, et il nous introduit dans la loge.

Mais ne serait-ce pas plutôt un de ces cabinets particuliers favorables aux rencontres intimes? Justement, un admirateur en habit de soirée s'avance: son visage ingrat se reflète dans un miroir.

Assise sur la banquette, Cha­ U-Kao ne prête aucune attention à l'intrus.

En effet, ses formes opulentes posent quelques problèmes d'ajustage, qui nécessitent une grande concentration.

Le peintre, qui était la On retrouvera souvent la clownesse dans l'œuvre du peintre .

Ici, dans un recue il d'estampes .

Henri de TOULOUSE-LAUTREC 1864- 1901 • lA Clownesse Cha-U-Kao • Hulle sur carton 54 cm x 49 cm • Signé en bas, à droite « HT Lautrec 95 ,.

• Peint en 1895 • Localisation : Paris, musée d'Orsay • Expositions :Albi, 1964; Londres, 1991, 1992; Paris, 1895, 1910, 1931, 1992 bonne humeur même, s' est arrêté à la limite de la caricature.

Pour lui, cette femme fati­ guée, cachant son ôge sous le fard blan­ châtre de ceux qui affrontent les feux de la rampe, est avant tout un être humain faisant son métier avec dignité.

LA COMPOSITION La grande collerette de tulle jaune enveloppe tout le buste en un vaste mouvement tournant, auquel répond, en sens inverse, celui du bras gauche.

C'est la grande leçon de Degas, dont le jeune Lautrec admirait tant les dan­ seuses.

Nous y trouvons le même trait incisif, fouillé, qui révèle toutes les petites déforma­ tions du corps.

L'HISTOIRE Le tableau faisait partie de la belle donation, riche surtout en oeuvres de Mane t et Monet, que le comte Isaac de Camondo fit au Louvre en 1911.

LA COTE ll est rare de voir passer sur le marché des œuvres aussi achevées que cette clownesse.

La donation Lautrec au musée d'Albi a en etT~iel des œuvres majeures.

On trouve toutefois des esquisses ou des études, telle une petite gouache représentant un clown, qui fut cotée 159000 Fen 1993.

On pourrait estimer une telle œuvre à plusieurs dizaines de millions de francs.. »