H. de TOULOUSE-LAUTREC:GABRIELLE.Toulouse-Lautrec donnait de ses modèles des portraits fidèles,

« H.

de TOULOUSE-LAUTREC GABRIELLE Toulouse-Lautrec donnait de ses modèles des portraits fidèles, et, quand il les en jugeait capables, il leur demandait de poser pour d'autres rôles.

Gabrielle, que l'on voit ici au naturel, se retrouvera ainsi dans des contextes tout à fait différents ...

Simple danseuse sons gloire, Gabrielle sera peinte sous les traits d'une prostituée dons les quatre toiles de La Visite médicale.

Lautrec en fera également le personnage principal du Sofa, une toile consacrée aux lesbiennes.

Cette jeune femme avait de sérieux atouts pour plaire à Toulouse-Lautrec: d'une pori, elle était rousse; d'outre port, son corps lourd et alangui la rendait émouvante.

LE LIEU Ce tableau a été peint dons un grand jardin situé à l'ongle de la rue Caulaincourt et de la place Clichy à deux pas du Moulin-Rouge.

La petite rue qui le longeait porte aujourd'hui le nom de son propriétaire, M.

Forest, un rentier accueillant pour lous les artistes, qu'il oulori­ soil à venir passer du bon lemps dons cel endroit idyllique.

Pour distraire ses omis, il avait fait installer une buvette et un tir à l'ore.

On le surnommait d'ailleurs affectueusement « l'archer de Montmartre».

LE TABLEAU «Pour l'artiste, tout le corps doit se lire comme un visage », écrit François Le T argol.

Et c'est vrai que Lautrec nous livre ici un por- Dans cet autre f)ortrait de Gabrielle (La Danseuse), lautrec a donné à son modèle un air plus autoritaire.

Le regard est moins fuyant, la pose plus ferme.

Henri de TOULOUSE-LAUTREC 1 864- 1901 • Gabrielle ; Gabrielle , la danseuse dans le jardin Forest; Femme assise dans le jardin • Huile sur carton 66,5 cm x 52,5 cm • Signé en haut, à droite • Peint en 1891 • Locali sation : Londre s, National Gallery Irait particulièrement approfondi de son mo­ dèle.

Passant sur les détails, il cherche avant toul à mettre en voleur l'impression relâchée et vogue de Gabrielle.

Les vêlements sont traités à coups de hachures sommaires, destinées à laisser apparaître le corps de la jeune femme Ses seins tombent sur sa poitrine, ses épaules sont fuyantes, comme son regard, qui semble habité d'une certaine longueur.

Sons effel psy­ chologique appuyé, Lautrec parvient à resti­ tuer un éloi d'esprit.

C'était là tout son génie.

Le décor fait également partie de ce portrait.

La perspective bouchée le réduit à un aspect décoratif, el, comme le note également Le T ar­ gol, «Gabrielle semble construite à partir du fond de feuillage».

L'HISTOIRE Celle toile fil partie de la collection Mural, avant de figurer dans celle d'Eugène Blot.

Après la grande vente que ce collectionneur organisa à Drouot en 1900, elle se retrouva chez Bernheim-Jeune, puis fut achetée par d~s amateurs anglais.

Elle fut acquise par l'Etal en 1926.

LA COTE Un portrait de Mlle Juliette Pascal datant de 1887 a été vend u 3,5 millions de francs fr a nçais (635000 do llars) en 1993.

Une étude pour la sér ie Elles a atteint, la même ann é e, 1,6 mill ion de fran cs français (290000 dolla rs).. »