H. Arendt La condition de l'homme: Le travail fait-il le bonheur de l’homme ?
Publié le 30/04/2021
Extrait du document
«
Le travail est une notion dérivée des mots, tripallum qui désigne un instrument pour
assujettir les chevaux et les bœufs afin de mettre les fers et labor qui veut dire peine.
La
notion de travail est conçue comme servitude et nécessité aliénante.
En effet, le travail
renvoie à l’activité ce qui suppose des efforts qui servent à la survie de l’espèce humaine
dans une nature hostile.
Dans « La condition de l’homme moderne », l’auteure H.
Arendt
mène une réflexion sur la nécessité du travail au sein de la société.
Pour l’homme, l’abolition du travail est une forme d’asservissement.
Le travail fait-il le
bonheur de l’homme ? Le travail est-il nécessaire à l’homme ?
La libération du travail ne peut en être une seulement si celle-ci permet l’apparition
de temps libre, permettant l’occupation à d’autres activités.
« C’est une société de
travailleurs que l’on va délivrer des chaînes du travail », ici l’auteure nous fait comprendre
que la société dans sa généralité se mêle avec la société des travailleurs, c’est-à-dire à une
société gouvernée par le travail.
Si le travail gouverne la société alors il a une autorité
absolue.
Donc la société de travailleurs que l’on veut « délivrer des chaînes du travail », n’a
que ce dernier pour pouvoir se guider et étouffer la conscience de sa finitude.
De plus, le
travail en donnant à cette société un but à la vie de la société est un facteur d’intégration
sociale.
Alors, une privation du travail revient ici à une privation du sens de la vie, entraînant
les chômeurs à une exclusion sociale.
Or, cette libération du travail peut se traduire dans ce
texte par l’automatisation du travail.
Cette automatisation peut permettre le gain de temps
libre, ainsi les travailleurs habitués à travailler sans cesse et instrumentaliser pourraient
profiter « des activités plus hautes et enrichissantes » qu’évoque Arendt.
Hanna Arendt fait par la suite un contraste entre deux groupes.
D’un côté il y a les
ouvriers mais aussi les personnes puissantes faisant parties de l’élite politiques comme « les
présidents, les rois, les premiers ministres ».
Ces derniers « voient dans leurs fonctions des
emplois nécessaire à la vie de la société », c’est-à-dire que le travail est vu comme un moyen
de subsister aux besoins de la société d’un point de vue social comme économique.
Ce
groupe de travailleurs s’oppose aux « quelques solitaires » qui voient ceux qu’ils font non pas
comme un travail, mais comme des « œuvres ».
La distinction entre le travail et l’œuvre peut
se comprendre de la manière suivante : le résultat du travail est vite épuisé contrairement au
résultat de l’œuvre qui a pour objectif de rester une fois celle-ci achevée.
Cette comparaison
montre que rares sont les personnes qui font la valorisation du travail, en le considérant
comme une œuvre ayant pour finalité l’épanouissement de l’homme et que nombreuses
sont les personnes considérant le travail comme un moyen de gagner leur vie.
Enfin, l’auteure mets en relief l’erreur que l’on peut faire en libérant la société de
travailleurs du travail.
La crise du travail mentionnée signale la mauvaise utilisation de la
signification du travail.
Ce dernier ne devrait pas être un moyen de gagner sa vie mais un
moyen de s’épanouir personnellement et humainement.
Ainsi, « la perspective d’une société
de travailleurs sans travail, c’est-à-dire privés de la seule activité qui leurs reste » est une
faute, car affranchir l’homme du travail revient à l’en priver puisqu’il ne peut se concevoir en
dehors du travail.
De surcroît, Hanna Arendt assure que l’« on ne peut rien imaginer de
pire », effectivement, cette crise n’est pas exclusivement une crise économique ou une crise
du travail, mais également une crise sociale mettant en danger l’avenir de la société..
»
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