Guy de MAUPASSANT: Fort comme la mort (Résumé & Analyse)

« Résumé.

Olivier Bertin est un peintre à la mode qui a depuis douze ans pour maîtresse une femme du monde, Mme deGuilleroy, prête à tout pour qu'il lui conserve son amour.Un jour, Annette, la fille de Mme de Guilleroy, élevée à la campagne par sa grand-mère, revient s'installer à Parisauprès de ses parents afin de faire ses débuts dans le monde et se marier.

Tout le monde s'extasie sur laressemblance entre la mère et la fille.Peu à peu, Bertin retrouve en Annette la jeune femme qu'il a aimée autrefois en la personne de sa mère, et s'éprendde la jeune fille sans d'abord se l'avouer.

À l'occasion d'un deuil et d'un séjour en Normandie, Mme de Guilleroycomprend qu'elle perd sa beauté, et que Bertin s'intéresse plus à sa fille qu'à elle.Les deux amants se trouvent en même temps confrontés à leur dégradation phy-sique.

L'amour du vieil homme pourla jeune fille, image de sa jeunesse perdue, devient peu à peu une idée fixe, source d'une souffrance de plus en plusaiguë qui ne trouvera sa résolution que dans la mort.Un resserrement progressif.

Ce roman se présente également comme un roman de moeurs, avec la peinture desmilieux mondains, mais l'arrière-plan s'efface rapidement pour laisser place à la peinture des états d'âme despersonnages principaux.

Comme Pierre et Jean, Fort comme la mort est en quelque sorte le récit d'une crise, de sanaissance à son dénouement.

Le thème de la dégradation inéluctable, déjà traité dans Une vie et Bel-Ami, va ici aubout de sa logique, avec la mort comme seule issue envisageable.La question de Part.

Le thème de l'artiste raté, que l'on rencontre dans les deux derniers romans de Maupassant estlié, dans Fort comme la mort, au processus de dégradation qui frappe le personnage.

Bertin meurt d'aimer Annette,c'est-à-dire d'être confronté à sa jeunesse perdue, parce qu'il n'a pas su utiliser ses émotions et ses sensations auprofit de sa peinture.

Contrairement à ce qu'il croit, ce n'est pas la possession d'un être qui procure le bonheur(puisqu'il possède Mme de Guilleroy qui est un double d'Annette), mais les sensations que procure cet être et qu'ils'agit de traduire, hors de toute convention, dans son art. Fort comme la mort (1889) met en scène un artiste qui, sous l'influence d'un milieu délétère, préfère sacrifier sonoriginalité à une peinture de commande.

Un amour sans espoir mène un peintre à la mort. Fort comme la mort (1889) met en scène un artiste qui, sous l'influence d'un milieu délétère, préfère sacrifier sonoriginalité à une peinture de commande.

Un amour sans espoir mène un peintre à la mort. La comédie des masques Paris, d'avril à décembre 1887.

La renommée du peintre Olivier Bertin a attiré la comtesse de Guilleroy.

Celle-cifavorise le mariage de sa fille (qui ressemble étonnamment à la comtesse telle que Bertin la vit lorsqu'il la rencontra,douze ans plus tôt) avec le marquis de Farandal, dont la position aidera aux intérêts de son mari.

A un dîner quiréunit chez sa maîtresse les mêmes habitués - « mannequins qui donnent l'illusion (...) d'êtres d'élite qu'ils ne sontpas » -, le peintre est frappé par la ressemblance de la jeune fille et du portrait qu'il fit jadis de la mère.

La mère dela comtesse meurt.

Parce qu'elle signifie la perte de son enfance, cette disparition accentue chez elle la peurobsessionnelle de vieillir.

Le séjour de Bertin chez elle, en Normandie, lui révèle une autre vérité cruelle : son amis'éprend de sa fille.

Elle lui ouvre les yeux, et tous deux souffrent de cette situation.

Bertin, qui sent tout le vide desa vie, voit dans l'accident de circulation qui le blesse à mort -comme un signe du destin. Une insidieuse étrangeté Au classique triangle amoureux du mari, de la femme et de l'amant se substitue peu à peu celui de cette mêmefemme, de l'amant et de la fille de celle-ci.

Mais cette substitution ne peut avoir lieu en fait : une différence d'âge,certaines considérations interdisent ce nouvel amour du peintre.

L'histoire du roman est donc une prise deconscience désespérée de cet amour « plus fort que la mort ».

Car cette passion a beaucoup d'une possession par« l'autre qui est en nous », le « horla » des contes fantastiques : cet « autre » qui dort en Bertin est réveillé par lesortilège d'une hallucinante ressemblance.

Celle-ci lui permet de côtoyer « un être double, ancien et nouveau » - lamère et sa fille - et lui offre l'illusion du passé retrouvé. Étrangeté d'autant plus insidieuse qu'elle n'est pas « inquiétante » : là, nulle folie.

Bertin se découvre pris au piègedu passé et accepte la mort.. »