Gustave CourbetLe début du réalisme socialiste?
Publié le 17/05/2020
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Le début du réalisme socialiste?
1819-1877
Le 14 septembre 1870, Gustave Cour bet se fait remarquer en signant une pé
tition pour obtenir le déboulonnage de la
colonne Vendôme, dénuée, selon lui, «de toute valeur artistique (et) tendant à per
pétuer ...
les idées de guerre et de con
quête)).
Huit mois plus tard, il assiste à
la destruction du monument.
C'est le début de graves ennuis: après la
chute de la Commune, Courbet le socia
liste est traduit en conseil de guerre et
condamné à six mois d'emprisonne
ment.
Deux ans après, il voit refuser ses toiles au Salon de mai.
La malchance le poursuit: toujours .;n 1873, rendu soli
daire des frais de reconstruction de la
colonne, il doit s'expatrier en Suisse.
La
vente judiciaire de ses biens pour cou
vrir ses dettes le terrasse et il meurt en .1877.
Voilà pour le révolutionnaire.
Mais
peut-on séparer chez Courbet l'artiste et
l'homme politique? Non, si l'on songe
que rien ne prédestinait ce fils de pro
priétaire terrien, étudiant en droit, à
s'éprendre du romantisme, avant de devenir le chef de l'école réaliste.
Oui, si l'on se souvient des influences conju
guées de sa mère, très républicaine, de Victor Hugo, puis de Baudelaire.
Toujours est-il qu'après avoir abandon
né ses études pour copier les maîtres fla mands, hollandais et espagnols, il se dé tache du romantisme vers 1845.
En
1848, dans Le Salut public, dirigé par
Baudelaire, Champfleury et Toubin, il publie un dessin représentant un insurgé.
Le peintre et le révolutionnaire ne font déjà plus qu'un.
C'est au nom de
son idéal social qu'il refuse les thèmes «bourgeois)), mythologiques ou patrioti
ques.
L'Enterrement
à Ornans fait scandale au Salon de 1850-1851, plus par le sujet
(des villageois autour de leur fossoyeur)
que par le style.
La critique est dure: «gens affreux)), «misanthropie)), «igno bles créatures)), «laideur)) sont quel
ques-unes des expressions qui revien
nent
le plus souvent.
Mais la plupart
d'entre elles ne font que traduire l'in
compréhension du public: «Le titre de réaliste m'a été imposé ...
Traduire les mœurs, les idées, l'aspect de mon épo
que ...
en un mot faire de l'art vivant, iel
est mon but.)) Pourtant, les réactions
favorables ne manquent pas: Bruyas,
acheteur des Baigneuses, Proudhon, qui
voit en Courbet un peintre socialiste ...
et le lui fait croire.
Et puis, certaines
œuvres sans prétentions sont fort bien
accueillies, comme
Combat des cerfs ou La Femme au perroquet.
Courbet reçoit
même la Légion d'honneur ...
qu'il refu se.
Quelques années avant sa mort, il est
nommé président de la Commission de conservation des richesses artistiques (1870), ce qui sera à la source de tous ses déboires ultérieurs.
Notons que
l'influence de la photographie a eu sa
part dans l'orientation réaliste de son
art.
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