Gustave COURBET:LA FALAISE D'ÉTRETAT APRÈS L'ORAGE.

« Gustave COURBET LA FALAISE D'ÉTRETAT APRÈS L'ORAGE La limpidité de l'air, la richesse de la matière: cette œuvre révèle le génie de Courbet, qui influencera fortement les impressionnistes.

En cel été 1869, Courbet, qui est déjà un peintre reconn,u, a planté son chevalet en Normandie, à Etrelol.

Il habite une petite mai­ son dont la vue donne sur la mer, appuyée à la faloise d'Aval, qui est le sujet de cette toile On y voit la porte d'Aval, l'arche monu­ mentale de la faloise d'Aval, située à l'exlré mité ouest de la petite ville d'Étretat.

Rien n'a changé depuis lors; la porte de bois qui ferme l'ouverture pratiquée dons la faloise est toujours ainsi.

LE CONTEXTE Depuis le début du siècle, Étretat et ses envi­ rons attirent les peintres, tant pour la pureté de l'air que pour la qualité de la lumière.

Eugène Delacroix, Horace Vernet sont parmi les premiers à y séjourner Bien d'outres sui­ vront chez les impressionnistes, Monel en tête.

Durant son séjour, Courbet réalise une vingtaine de toiles, dont les plus célèbres sont La ,Mer orageuse ou la Vogue et La Faloise d'Etretat après l'orage, qui constitue la suite de la première: l'ora ge s'est apaisé, faisant place à un ciel dég agé et à une luminosité exceptionnelle.

Les deux tableaux, réalisés spécialement à cette intention, furent envoyés au Salon de 1870, ce qui explique la date apposée ou bas de la toile L'écrivain Guy de Maupassant, qui connaissait Courb e t, l'a décrit au travail pen d ant cet été 1 869 «Dons une vaste pièce nue, un gros homme graisseux et sale collait avec un couteau de cuisine des plaques de couleur blanche sur une grande toile nue.» Très controversé, Gustave Courbet fit l'objet de nombreuses caricatures, comme, ici, sur la couverture du journal satirique Le Grelot.

Gustave COURBET 1819-1877 • La Falaise d'Étretat après l'orage • Huile sur toile 133 cm x 162 cm • Signé en bas, à gauche, «70 Gustave Courbet» • Peint en 1869 • Localisation: Paris, musée d'Orsay • Expositions: Paris, 1870, 1882, 1977-1978 LA SITUATION Cour bet, arden t dé fenseur des thèses socia­ listes, cherchait dons son œuvre à s'inspirer des événements con temporains et des réalités sociales Il partic ipera activement à la Com­ m un e.

En juin 1870, on annonce à Courbet qu'il est déco ré de la Légion d'honneur.

Il écrit en retour au min istre une lettre de refus où l'on peut lire ceci · «Mes opinions de citoyen s'opposent à ce que j'accepte une distinc­ tion qui relève es~entiellement de l'ordre monarchique ...

L'Etat est incompétent en matière d'art.

Quand il entreprend de récompenser, il usurpe sur le goût public.» L'ŒUVRE Elle reflète la gronde maturité d'exécution du p ei ntre.

Dans ses empâtements riches trans­ par aît ce que l'on a ap pelé le réalisme de Courbet, tant la matière semble vivante.

La lum inosité de l'atmosphère, la transparence de l'air sont si palpables que cette toile a pu à juste titre êt re considérée comme un chef­ d'œuvre Dix ons plus tard, on retrouvera les mêmes ombres bleutées, les mêmes ciels na crés chez les plus grands impressionnistes.

LA COT E La cote d es hun les sur t oile réalisées par Co urbet est très var iab le, pu isq ue les prix va rien t d e SO O OO FF (9000d ollars) à la somme considérable de 8 m illio ns de fr a ncs fra nçais (1,5 millio n de do llar s).

Mais le ma rch é es t vr aimen t très fluctuan t, p uisqu' une hune sll\r toile de 18 69 a trou vé preneu r à New York en 1992 pour 999000FF ( 182000doll ars).. »