Guinée-Bissau 1999-2000: Normalisation institutionnelle
Publié le 15/09/2020
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Guinée-Bissau 1999-2000
Normalisation institutionnelle
Le conflit qui opposait depuis juin 1998 une frange de l'armée nationale, menée
par l'ancien chef d'État-Major Ansumane Mané, aux fidèles du président João
Bernardo Vieira s'est soldé, le 7 mai 1999, par un putsch, qui a destitué ce
dernier.
Un gouvernement de transition, emmené par Malam Bacai Sanha,
précédemment président de l'Assemblée populaire, a conduit la Guinée-Bissau à
l'élection présidentielle par laquelle elle devait renouer avec un ordre
institutionnel normal.
Le 16 janvier 2000, au terme du second tour, Kumba Yala,
leader du Parti de la rénovation sociale (PRS), a ainsi été élu avec 72 % des
suffrages.
Les débuts du nouveau régime apparaissaient toutefois difficiles.
Le refus d'A.
Mané d'occuper le poste d'assesseur du nouveau chef de l'État, avec rang de
ministre, n'était pas pour rassurer les observateurs.
De plus, certains
comportements d'officiers laissaient à penser que l'armée constituerait un "État
dans l'État".
Le président K.
Yala a ainsi attribué cinq postes ministériels à
des membres de la hiérarchie militaire.
Prenant acte de cette situation, l'Union
européenne s'est déclarée, le 20 mai 2000, "préoccupée par le climat de tension
et d'insécurité" régnant en Guinée-Bissau.
Certains signes traduisaient une crispation des nouvelles autorités, notamment
l'arrestation, pendant vingt-quatre heures, de deux journalistes ayant relayé un
communiqué d'un parti d'opposition, l'Alliance socialiste guinéenne (ASG), qui
accusait les autorités de "tribalisme".
Fernando Gomes, leader de cette
formation et ancien président de la Ligue des droits de l'homme de
Guinée-Bissau, avait également été arrêté, mais n'avait pas été libéré avec les
journalistes.
Malgré cela, quelques bailleurs de fonds internationaux, dont la France,
esquissaient prudemment un retour dans le pays.
L'aide de la communauté
internationale est en effet indispensable à la Guinée-Bissau qui, depuis vingt
ans, connaît une inquiétante dégringolade économique..
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