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Guinée 1983-1984

Publié le 15/09/2020

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« Guinée 1983-1984 La Guinée (Conakry), indépendante depuis 1958 en disant "non" au referendum de De Gaulle, a été dirigée depuis cette date jusqu'en mars 1984 par son leader Sékou Touré: celui qui fut le chef "révolutionnaire" de l'Afrique des années soixante, aux côtés de N'Krumah et de Modibo Keita, est devenu plus tard le dictateur sanguinaire des "goulags exotiques".

Après une période de rupture quasi totale des relations économiques avec l'ancienne puissance coloniale - mais non pas avec tous les pays occidentaux - Sékou Touré a effectué en 1982 un voyage officiel en France qui marquait la volonté des deux pays de rétablir des relations normales. Avec près de 30% des réserves mondiales reconnues de bauxite (13 milliards de tonnes), la Guinée dispose - sans l'utiliser - d'un pouvoir exceptionnel pour peser sur les cours de l'aluminium, métal dont les cours ont très vivement progressé en 1983 et continuaient de progresser au début de 1984.

Deuxième producteur mondial de bauxite derrière l'Australie, la Guinée poursuit la recherche et la mise en exploitation de nouveaux gisements de bauxite (Boké), de fer (monts Nimba) ou de diamants...

Producteur de matières premières pour le compte des principales multinationales de l'aluminium, la Guinée ne transforme qu'une faible partie de sa bauxite en alumine alors que le potentiel hydroélectrique important des hauts plateaux du Fouta-Djalon le permettrait: la capacité de la Guinée à transformer sur place sa bauxite dépendait en fait toujours en 1983 de la confiance que lui accordaient ces multinationales... Malgré des disponibilités également exceptionnelles sur les plans climatique ou pédologique, l'agriculture guinéenne n'a guère progressé depuis une vingtaine d'années, et le reste de l'activité commerciale ou économique non plus.

Les seuls secteurs dynamiques sont les industries extractives qui constituent en fait des enclaves à l'intérieur du pays.

Malgré une stagnation évidente, les investissements miniers ont été garantis par l'État guinéen, qui se trouve aujourd'hui lourdement endetté (1,6 milliard de dollars à la fin 1983), d'où la difficulté à engager la politique d'équipement qu'exigent les principaux secteurs de la ville et de la campagne. La fin de la longue dictature de Sékou Touré pourrait toutefois ouvrir de nouvelles perspectives.

Le 26 mars 1984, en effet, Sékou Touré décédait dans un hôpital aux États-Unis.

Et le 3 avril un Comité militaire de redressement national (CMRN) prenait le pouvoir afin de créer "les bases d'une véritable démocratie, évitant à l'avenir toute dictature personnelle".

Toutes les organisations politiques fondées sous le règne de Sékou Touré ont été dissoutes. Les nombreux prisonniers politiques ont été libérés et la population a été conviée par la radio à faire connaître ses critiques de l'ancien régime.

Le CMRN, apparemment dirigé par le colonel Lansana Conte, ne semblait pas animé par une seule idéologie politique, et affirmait sa volonté de rassembler et de réconcilier des différentes forces du pays.. »

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