Guerre d'anéantissement
Publié le 09/01/2022
Extrait du document
«
Tout d’abord Une guerre d'anéantissement, ou guerre d'extermination, est une forme radicalisée de
guerre dans laquelle toutes les limites physiques et psychiques observées habituellement en temps
de guerre sont suspendues puis un génocide est une destruction méthodique d'un groupe humain.
Nous allons voir Comment la guerre d’anéantissement à l’Est accélère-t-elle la mise en œuvre
du génocide des populations juives d’Europe et en modifie-t-elle les modalités.
Tout d’abord nous allons voir une guerre d’anéantissement qui met en place l’idéologie nazi puis
nous allons parler de la rationalisation et l’intensification de l’assassinat des populations juives
d’Europe.
1) Une guerre d’anéantissement qui met en pratique l’idéologie nazie
La guerre à l’Est déclenchée par l’Allemagne nazie est un massacre, un combat inexpiable et
exterminateur : elle marque le début du processus de destruction des juifs, d’abord limité aux
territoires soviétiques, avant de s’étendre à l’ensemble des territoires se trouvant dans l’orbite du
III e
Reich.
L’attaque contre l’URSS se place sous un double objectif, profondément enraciné dans
l’idéologie nazie : abattre un ennemi mortel et conquérir l’espace colonial allemand, le Lebensraum.
Cette dimension coloniale constitue un élément central et fondamental tant dans la préparation de
l’invasion que dans son accomplissement.
Pour les dirigeants nazis, les territoires s’étendant jusqu’à
Moscou constituent l’espace colonial « naturel » de l’Allemagne et leur conquête a pour objectif de
parachever la constitution de la Grande Allemagne et de son empire, entamée depuis 1938 et
l’Anschluss.
Pour l’armée allemande cette nouvelle confrontation est très particulière : Barbarossa est placée
sous le signe d’un combat idéologique et racial, un affrontement dont l’Allemagne ne peut sortir
que victorieuse, en raison de la corruption et de l’impureté de son adversaire.
Cette certitude
confère une dimension eschatologique à la guerre : l’Allemagne a l’obligation d’être victorieuse, au
risque d’être anéantie et éradiquée de la surface de la terre par son implacable ennemi.
La guerre à
l’Est est dès lors présentée comme la guerre finale, celle qui ne laissera « que des survivants et des
exterminés » (Goebbels).
L’ordre donné par le maréchal von Reichenau à ses soldats de la
Wehrmacht, inscrit la guerre contre l’URSS dans la guerre raciale plurimillénaire : il s’agit de
détruire non seulement une puissance politique, mais aussi le foyer « judéo-bolchévique » en
Europe, dont partent tous les fléaux qui frappent l’Allemagne.
Cette guerre raciale finale n’obéit pas
aux règles d’une guerre classique : les conventions de La Haye et de Genève ne valent plus, car
l’objectif est biologique et plus seulement stratégique, et tout ce qui permet la destruction rapide et
définitive de cette menace est bon.
Il en résulte une liberté totale pour les soldats allemands sur le
front de l’Est, théâtre d’une radicalisation de la violence et d’une « démodernisation » (Omer
Bartov) des comportements sans précédent.
Tous les moyens sont permis s’ils sont efficaces et tout
cas de conscience est qualifié de « crime contre le peuple allemand » : on est donc coupable, non de
tuer, mais d’hésiter à tuer : les combattants ont carte blanche.
L’invasion du territoire soviétique constitue un basculement majeur dans les politiques antisémites
menées par le III e
Reich.
Jusque-là se sont additionnées des politiques de contrôle, de dépossession,
d’exclusion physique et de concentration, particulièrement avec les ghettos dans l’ancien territoire
polonais.
Si la ghettoïsation devient rapidement meurtrière, notamment dans les grands ghettos
comme Varsovie ou Lodz, le Reich nazi n’a cependant pas encore déclenché de politique
d’assassinat contre la population juive.
La « solution finale » désigne alors divers projets de
déportation massive des juifs vivant dans les territoires contrôlés par le Reich, sans guère de regard
sur les conséquences hautement meurtrières de ces plans.
Cependant, dès les premières semaines de Barbarossa, il apparaît que cette guerre ne s’inscrit pas
dans le droit fil du modèle victorieux de la guerre éclair qui avait assuré les triomphes précédents du
Reich.
L’Armée rouge se bat vigoureusement, démentant le discours idéologique et la propagande
qui annonçaient l’effondrement rapide de ces troupes composées de hordes de slaves et d’asiates.
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