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Guatémala 2002-2003: Campagne électorale chaotique

Publié le 15/09/2020

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« Guatémala 2002-2003 Campagne électorale chaotique La campagne pour les élections présidentielle, législatives et municipales prévues le 9 novembre 2003 s'est déroulée dans un contexte de violence, de corruption et d'impunité, de récession économique et sociale prolongée et de grave crise agraire.

Le nombre de partis légalement inscrits (dix-huit, auxquels s'ajoutent vingt-six comités pour la constitution de nouveaux partis) traduisait la dispersion de la représentation politique, aggravée par la versatilité des engagements et l'absence de positions idéologiques claires.

Ces faiblesses n'épargnaient ni les deux partis qui ont alterné au pouvoir à compter de 1995 – le Parti d'avancée nationale (PAN) et le Front républicain guatémaltèque (FRG) – ni les formations de gauche. Contrôlant les institutions d'État, s'appuyant sur les forces militaires et l'État-Major présidentiel, le FRG a réussi à imposer pour l'élection présidentielle son candidat emblématique, le général Efrain Rios Montt, président du Congrès, pourtant sous le coup d'une interdiction constitutionnelle de candidature en raison de son accession au pouvoir en 1982 par un coup d'État. Après les avis négatifs du Tribunal suprême électoral et de la Cour suprême de justice, la Cour constitutionnelle a autorisé cette candidature le 30 juillet. Au demeurant, le général était crédité de scores très faibles dans les sondages (7,9 % en juin 2003), même s'il était difficile d'estimer le vote des campagnes où le FRG est très implanté. Les États-Unis ont par ailleurs manifesté leur défiance vis-à-vis d'un gouvernement gangrené par la corruption et le narcotrafic ainsi que leur opposition à la candidature de E.

Rios Montt, accusé de génocide durant la guerre civile (1960-1996).

Pour sa part, la droite libérale semblait affaiblie suite à de multiples dissidences dictées par la défaite de 1999, les conflits d'intérêts entre leaders et au sein du patronat.

Le PAN se trouvait ainsi privé de son «précandidat», le très populaire Oscar Berger, désormais leader d'une Grande Alliance nationale (Gana) rassemblant de petits partis, et devait également compter avec le Parti unioniste (PU); au sein duquel l'ex-dirigeant du PAN et ex-président Alvaro Arzu soutenait la candidature de l'actuel maire de la capitale Fritz Garcia-Gallont. Parmi les multiples formations de gauche créditées de 10 % à 15 % des voix pour les élections législatives, l'Unité révolutionnaire nationale guatémaltèque (UNRG) présentait Rodrigo Asturias, ex-commandant guérillero, au poste présidentiel.

La nouveauté résidait dans la candidature présidentielle de Rigoberto Quené, maire indigène de la deuxième ville du pays, Quezaltenango, soutenu par une coalition de partis et de mouvements de la société civile.

Cette première candidature d'un Indien au poste suprême de la République avait d'abord valeur de symbole dans un pays où la reconnaissance des droits culturels, sociaux et civiques de la population indigène s'inscrit si difficilement dans la vie de la nation.. »

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