Grenade (1985-1986)

« Grenade 1985-1986 Le président Ronald Reagan, avec une suite imposante, s'est rendu le 20 février 1986 à la Grenade pour célébrer la "victoire" remportée par les marines en octobre 1983.

Depuis l'établissement de la Pax americana, l'aide américaine s'est élevée à 72 millions de dollars, soit 720 dollars par habitant, alors que le revenu annuel par tête est inférieur à 1 000 dollars.

20 millions de dollars ont été consacrés à l'achèvement de l'aéroport de Pointe-Salines, et la plupart des crédits restants ont été affectés à la réfection des infrastructures et à la relance d'un programme hôtelier.

Les investisseurs privés n'ont pas suivi le mouvement, et l'aide, en définitive, n'a que peu servi à améliorer le sort de la population.

Celle-ci critique d'ailleurs la gestion de cette manne par le gouvernement de Herbert Blaize et ne cache plus ses désillusions.

Il faut dire que le taux de chômage a atteint 20% et le sous-emploi 30%.

Que se passera-t-il une fois tari le flux des subsides américains? Dépourvue de ressources minérales, l'économie de "l'île aux épices" repose essentiellement sur l'agriculture et le tourisme.

Le cacao reste la première culture d'exportation devant la noix de muscade (produite à perte depuis trois ans en raison de la faiblesse des cours) et les bananes.

En 1985, l'agriculture a contribué à hauteur de 70% du PNB.

Mais, dans le même temps, les produits alimentaires de base (céréales, viande, produits laitiers) ont représenté 30% des importations.

Ici, comme dans la plupart des îles de l'arc caraïbe, on ne produit pas ce que l'on consomme, et on ne consomme pas ce que l'on produit.. »