Grégoire Ier Issu du monastère bénédictin de Saint-André, Grégoire fut le premiermoine de l'histoire religieuse à accéder au rang de pape.
Publié le 23/05/2020
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Pape (590/604). D'une vieille famille patricienne romaine, fils d'un sénateur, arrière-petit-fils du pape Félix III, il se distingua par ses talents d'administrateur comme préfet de la Ville (vers 573), mais renonça bientôt à sa carrière et vendit ses biens pour se faire moine dans son palais du mont Caelius, qu'il transforma en monastère. Il lui fallut rentrer dans la vie séculière quand le pape Pélage II le choisit comme apocrisiaire (nonce) à la cour impériale de Constantinople (579/86). Dans ce dernier poste, il put se convaincre de l'indifférence grandissante des empereurs d'Orient à l'égard de l'Église romaine, menacée en Occident par les Barbares ; c'est dans la conversion de ces derniers que Grégoire vit la principale espérance du christianisme. Rentré à Rome, il reprit sa vie de prière. En sept. 590 il fut élu pape, alors que Rome, ravagée par une épidémie qui venait d'emporter le pape Pélage II, vivait des heures tragiques. L'Italie était dévastée par les invasions, l'Église en proie à la simonie et aux mauvaises mœurs, Rome menacée par les Lombards et abandonnée par l'empereur de Constantinople. Dans cette situation quasi désespérée, Grégoire Ier joua un rôle capital. Il sépara l'Église romaine des destinées de l'Empire byzantin et l'orienta vers la conquête morale de l'Occident germanique. Dédaignant l'exarque de Ravenne, représentant de l'empereur, et se posant lui-même en chef réel de l'Italie, le pape signa une paix séparée avec les Lombards (592/93), dont il prépara habilement la conversion, tout en entretenant des rapports étroits avec les autres chefs des peuples barbares, en premier lieu les Francs. Il affirma la primauté de Rome en face des prétentions du patriarche de Constantinople, refusa à ce dernier le droit de s'intituler patriarche œcuménique, adopta pour lui-même l'humble titre de servus servorum Dei, « serviteur des serviteurs de Dieu ». Ce furent des moines bénédictins qu'il envoya en 596, sous la direction de st Augustin de Canterbury, entreprendre l'évangélisation de la Grande-Bretagne anglo-saxonne. Théologien et moraliste, il composa un grand nombre d'écrits doctrinaux, pastoraux et spirituels, dont le Moyen Âge ne cessa de se nourrir. Son œuvre liturgique, bien que surestimée par la suite, fut également très importante. Réunissant en lui les qualités traditionnelles de l'administration romaine et l'audace apostolique du christianisme, Grégoire le Grand apparaît comme l'un des premiers fondateurs de la chrétienté médiévale. Voir PONTIFICAUX, États. Les États pontificaux au Moyen Âge.
Pape (590/604). D'une vieille famille patricienne romaine, fils d'un sénateur, arrière-petit-fils du pape Félix III, il se distingua par ses talents d'administrateur comme préfet de la Ville (vers 573), mais renonça bientôt à sa carrière et vendit ses biens pour se faire moine dans son palais du mont Caelius, qu'il transforma en monastère. Il lui fallut rentrer dans la vie séculière quand le pape Pélage II le choisit comme apocrisiaire (nonce) à la cour impériale de Constantinople (579/86). Dans ce dernier poste, il put se convaincre de l'indifférence grandissante des empereurs d'Orient à l'égard de l'Église romaine, menacée en Occident par les Barbares ; c'est dans la conversion de ces derniers que Grégoire vit la principale espérance du christianisme. Rentré à Rome, il reprit sa vie de prière. En sept. 590 il fut élu pape, alors que Rome, ravagée par une épidémie qui venait d'emporter le pape Pélage II, vivait des heures tragiques. L'Italie était dévastée par les invasions, l'Église en proie à la simonie et aux mauvaises mœurs, Rome menacée par les Lombards et abandonnée par l'empereur de Constantinople. Dans cette situation quasi désespérée, Grégoire Ier joua un rôle capital. Il sépara l'Église romaine des destinées de l'Empire byzantin et l'orienta vers la conquête morale de l'Occident germanique. Dédaignant l'exarque de Ravenne, représentant de l'empereur, et se posant lui-même en chef réel de l'Italie, le pape signa une paix séparée avec les Lombards (592/93), dont il prépara habilement la conversion, tout en entretenant des rapports étroits avec les autres chefs des peuples barbares, en premier lieu les Francs. Il affirma la primauté de Rome en face des prétentions du patriarche de Constantinople, refusa à ce dernier le droit de s'intituler patriarche œcuménique, adopta pour lui-même l'humble titre de servus servorum Dei, « serviteur des serviteurs de Dieu ». Ce furent des moines bénédictins qu'il envoya en 596, sous la direction de st Augustin de Canterbury, entreprendre l'évangélisation de la Grande-Bretagne anglo-saxonne. Théologien et moraliste, il composa un grand nombre d'écrits doctrinaux, pastoraux et spirituels, dont le Moyen Âge ne cessa de se nourrir. Son œuvre liturgique, bien que surestimée par la suite, fut également très importante. Réunissant en lui les qualités traditionnelles de l'administration romaine et l'audace apostolique du christianisme, Grégoire le Grand apparaît comme l'un des premiers fondateurs de la chrétienté médiévale. Voir PONTIFICAUX, États. Les États pontificaux au Moyen Âge.
« Grégoire Ier. »
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